lundi 20 mai 2013

[Comics] Long Live the Legion!


Oui, la Légion des Superhéros va être à nouveau arrêtée par DC. Via MGK

La Légion des Superhéros, groupe à part dans son contexte de Science-Fiction, a une réputation de complexité. Cette image la place dans un piège dangereux depuis au moins vingt ans (le premier Reboot de 1994, une révision assez radicale en 2000, un second Reboot de 2004).

Soit elle tente de continuer ses anciennes histoires et ellle conserve alors sa réputation d'être incompréhensible en raison de ses douzaines de personnages (bien que les X-Men continuent d'être un succès en ayant encore plus de membres et de paradoxes temporels).

Soit elle tente de rompre avec son passé, ce qui a généralement pour effet de faire perdre plus d'anciens fans sans en attirer assez de nouveaux.

DC Comics ayant toujours oscillé dans ses stratégies, comme la tentative actuelle de néo-classicisme et de retour à la version pré-reboot a encore échoué, ils vont sans doute aller vers de nouveaux reboots pour 2014, comme tous les dix ans... En attendant, on parle d'une "Justice Legion" (pour capitaliser sur le succès de la Justice League).



(Bon, on ne leur demande pas nécessairement de conserver l'intégralité de la version classique comme la Légion des Super-animaux)

Je vais radoter et reexpliquer pouquoi la Légion est un peu à part dans les comics de superhéros.

La SF populaire américaine est née en partie avec John Carter (1912), humain normal qui devient un surhomme en étant plongé dans un autre monde exotique. Ce modèle fut imité dès la toute première bande-dessinée de science-fiction, Buck Rogers (nouvelle en 1928, bande-dessinée en 1929, il est envoyé dans un lointain Futur) ou Flash Gordon (1934, il part vers une lointaine Planète).

Superman (1938) est l'inversion de ce modèle de John Carter, avec un héros inhumain, anormal, plongé dans un environnement quotidien, banal. Le superhéros n'est plus un conquérant de l'Autre Monde, mais l'irruption de l'Autre Monde dans le nôtre. Le modèle profondément colonial de la SF (nous devons aller exploiter les autres mondes ou les "sauver") commence une crise. C'est Superman qui pourrait nous coloniser comme John Carter pacifiait les indigènes martiens, mais il se dévoue à la démocratie en crise contre l'idéologie du Surhomme.

La Légion des superhéros (1958 - mais il y a des précédents dans la SF de l'Âge d'Or comme les Lensmen, modèle du Green Lantern Corps, ou la Légion de l'Espace, tous les deux de 1934), qui se déroule au XXXe siècle, est la synthèse de ces deux modèles. Ce ne sont plus des humains auxquels on s'identifieraient, ni des personnages isolés dans un contexte normal, ce sont des héros inhumains dans un cadre exotique de science-fiction où c'est maintenant leurs super-humanité qui est devenue banale, d'où ce vertige où l'anormal devient le quotidien. Ce fut le premier comic-book de superhéros à insister sur cette distanciation totale avec tout environnement réaliste pour constituer son propre univers séparé.



Au fur et à mesure, tous les univers de superhéros (même Marvel, censé être un peu plus "réaliste" au départ) se sont écartés de notre réalité au point qu'on peut même se demander s'ils peuvent encore avoir vraiment une fonction de métaphore comme ils ont une tendance à devenir absorbés par leurs propres références internes. Mais dans le cas de la Légion, cette distance (temporelle) définissait le projet depuis le début. A chaque fois qu'ils veulent gommer cette distanciation en mettant les Légionnaires dans le Présent, on voit qu'ils n'ont pas compris la fonction même de leur comic.


Et une petite REDIFF (message du 21 Mai 2007) :

BECAUSE YOU DEMANDED IT!


THE CLASH OF THE MILLENIUM!!


THE LEGION OF SUPERHEROES
C'était aussi la couverture du supplément pour le jeu de rôle DC Heroes.

VS
Le PETIT PRINCE
Ok, pourquoi, moi ça me fait vraiment rire ??

Oui, je crois bien que Gim Allon (Colossal Boy/Leviathan) est en train de piétiner la Rose.
Tant mieux, ça lui fera les racines à cette pimbêche.
Qu'il essaye donc, ce monarque monadique, de demander à Lone Wolf de lui dessiner un mouton.
Princess Projectra ou Saturn Girl peuvent le noyer sous une illusion d'un océan d'ovidés. Chameleon peut devenir un Mouton Géant Norstrilien, et qu'il essaye donc d'apprivoiser ça.
Element Lad peut transformer tout son planétoïde en inertron pour qu'on comprenne enfin sa stabilité, et Starman pourrait même transformer cet astéroïde à la gravité ridicule en un Trou noir.

Ah, ah, ON RIT MOINS, Môssieur le Roitelet -Autoproclamé- Extraterrestre Horticole qui vient harceler nos aviateurs égarés de Sol III. 
 
Source : http://anniceris.blogspot.fr/2013/05/comics-long-lives-legion.html