mercredi 6 décembre 2023

Carmen Daudet - Les héros de nos enfants

Conférence en ligne par Carmen Daudet sur le thème : Les héros de nos enfants

Source : https://odysee.com/@ERTV:1/Carmen-Daudet-les-h%C3%A9ros-de-nos-enfants:b

Retrouvez Carmen Daudet sur Kontre Kulture : https://kontrekulture.com/auteurs/carmen-daudet/

dimanche 3 décembre 2023

Les 7 Princes de l'Enfer - Lucifer, Léviathan, Azazel, Asmodée, Belphégor, Mammon, Belzébuth

Source : https://www.youtube.com/watch?v=z6xWvyxNLjI

Lucifer, le plus beau des anges, l'arrogant qui se prenait pour l'égal de Dieu. Il est le démon de l'orgueil.

 

Azazel avait une relation charnelle avec les femmes qui vivaient sur la Terre. Les fruits de ces unions seront connus sous le nom de Néphilim qui furent emportés par le Déluge. En enfer, il est le roi des Shémites, des démons qui ressemblent à des chèvres. Il est le démon de la colère.


Belphégor est le démon de la paresse. Lors de la rébellion de Lucifer, il est resté neutre. En raison de son attitude, il fut considéré comme traître et jeté en enfer. Il est représenté sur des latrines qui lui servent de trône.

 

Belzébuht est lié à la divinité sémitique Baal et à Zébus, seigneur des mouches. C'est le seigneur des ordures, de la peste, le démon de la gourmandise. Il n'est devancé en puissance que par Lucifer.

 

Asmodée est associé au péché capital qu'est la luxure. C'est lui qui a entraîné dans la dépravation les habitants de Sodome.

 

Mammon est lié au péché d'avarice et de cupidité. Son apparence est celle d'un noble décrépi serrant des poches d'argent. Il a construit en enfer un palais d'or que certains hommes confondent avec le paradis alors qu'il n'y trouveront que la damnation. Jésus considérait qu'on ne pouvait pas servir Dieu et Mammon en même temps.


Léviathan est une créature géante vivant sous les océans. Aucune créature sur Terre n'est aussi puissante que lui.


mardi 26 septembre 2023

Le livre des merveilles

Au XIIIe siècle, Marco Polo, marchand vénitien, se lance, en compagnie de son père et de son oncle, dans un grand voyage vers l'Orient à la recherche de nouvelles denrées et de nouvelles routes de commerce. Il traverse la Turquie, la l'erse et surtout la Chine, où il séjourne une vingtaine d'années. Au service du Grand Khan, en tant qu'ambassadeur et gouverneur, il parcourt le pays. Observateur attentif, il décrit la variété des paysages de l'Asie centrale, la rudesse du climat, il recueille des légendes, observe minutieusement la vie quotidienne, les coutumes et les mœurs des peuples visités, dresse le fascinant tableau d'un immense royaume où cohabitent pacifiquement diverses religions. Il évoque un pays où l'or et la soie abondent, mais où l'on utilise aussi un étrange minerai et une huile visqueuse, auxquels on donnera plus tard les noms de charbon et de pétrole. Et, surtout, il trace l'attachant portrait d'un empereur idéal, le Grand Khan Koubilaï.

Emprisonné à Gênes, la cité rivale de Venise, il dicte en 1298 ses souvenirs à un codétenu, Rustichello de Pise. Le succès de son Livre des merveilles, connu en français sous différents titres (Le Devisement du monde, La Description du monde, Le Livre de Marco Polo) est immédiat : son auteur, voyageur curieux, tantôt démystificateur, tantôt naïf, sait aussi se faire historien et ethnologue. C'est l'ouvrage qu'emportera avec lui Christophe Colomb lorsqu'il s'embarquera pour un autre grand périple... mais en direction de l'ouest.
Notes de lecture 
 
p.48-49 : Le Grand Khan à table
Quand le Grand Khan tient sa table, il s'assied plus haut que les autres, du côté nord de la salle, sa première épouse placée à sa gauche (ce qui est, chez lui, la place d'honneur). Ses fils, ses neveux, sont assis plus bas, la tête au niveau des pieds du seigneur. Plus bas encore, les barons avec leurs dames. Les tables sont disposées de telle façon que le Grand Khan puisse de sa place voir toutes les figures. Sur les tables, il y a une telle quantité de vaisselle d'or et d'argent qu'il faut le voir pour le croire. Le service est fait par des barons qui se couvrent la bouche d'une serviette de soie pour que leur haleine n'effleure pas les viandes et les breuvages du seigneur. Quand celui-ci s'apprête à boire, tous les instruments de musique se mettent à sonner. "Une fois que tous ont mangé et que les tables sont ôtées, il vient en la salle grande quantité de jongleurs et de sauteurs habiles qui font de tels tours que chacun rit et s'amuse."
 
p.60-61 : Le papier-monnaie des Mongols
Dès qu'il eut mis le pied sur les terres du Grand Khan, Marco put remarquer la façon dont les denrées se payaient : à l'aide de papier-monnaie, chose inconnue alors en Europe. Koubilaï Khan avait eu l'idée de se servir des mûriers dont le Cathay était planté, car leurs feuilles servent de nourriture au ver à soie (l'industrie de la soie, on le sait, est originaire de Chine). On retirait une pellicule fine et blanche qui se trouve entre l'écorce et le bois de l'arbre et on en faisait une sorte de carton mince que l'on découpait en morceaux de différentes grandeurs, dont Marco nota soigneusement la valeur en monnaie d'Europe ; c'est-à dire en "deniers tournois" les plus petits, en "gros vénitiens" d'argent les moyens et en "besants" (1) d'or les plus gros . Tous ces cartons portaient le sceau du seigneur, comme nos modernes billets portent la marque de la banque d'Etat. Les Polo apprécièrent tout de suite un des avantages principaux de la monnaie de carton : sa légèreté, si on la comparait aux lourdes pièces d'Occident. Tous les marchands qui venaient de l'Inde ou d'ailleurs, chargés d'or, d'argent, de pierreries ou de perles, choses précieuses qu'ils ne vendaient qu'au seigneur, étaient payés avec cette monnaie. Ils la prenaient volontiers, parce qu'ils n'avaient pas le choix, d'une part, mais aussi parce qu'ils étaient sûrs alors d'être payés comptant et qu'elle leur permettaient d'acheter ce qu'ils voulaient sur tout le territoire du Grand Khan.
(1) Louis VIII, le père de Saint-Louis, inventa une pièce appelée le gros tournois, qui valait douze deniers et qui fut imitée dans de nombreux pays. C'est ainsi qu'il y eut des gros vénitiens. Quant au besant, c'était une monnaie de Byzance, l'ancienne Constantinople, qui se répandit en Europe au temps des croisades.

p.79 : Les tours d'or et d'argent
Chevauchant à travers la forêt tropicale, Marco vit de ses yeux les éléphants sauvages, ainsi que des rhinocéros auxquels il donnait le nom d' "unicornes" et qu'il trouvait "des bêtes très laides à voir". Il allait ainsi, depuis quinze jours, lorsqu'il déboucha sur une plaine et vit de loin resplendir deux tours d'un éclat d'or et d'argent sous les rayons du soleil. S'approchant, il entendit le bruit d'une multitude de clochettes. On lui dit qu'il avait devant les yeux A-Mien, la capitale de l'ancien royaume de Mien. Le tintement venait des clochettes dorées et argentées qui couronnaient les deux tours étincelantes. Lorsque les soldats du Grand Khan étaient entrés dans la ville, leur émerveillement n'avait pas connu de bornes devant ces tours de pierre, bâties sur les ordres de l'ancien roi et entièrement recouvertes l'une de plaques d'argent et l'autre de plaques d'or. Le capitaine Nascraidin fit alors demander au Grand Khan ce qu'il devait faire du métal précieux. Koubilaï répondit que puisque le roi vaincu avait élevé ces monuments pour qu'on gardât sa mémoire, il ne voulait pas qu'on y touchât, mais au contraire qu'on les laissât debout, telles quelles, sonnant au vent de toutes leurs clochettes. Et c'est ainsi que Marco put les admirer. 

p.95 et 99 : Le bambou pour se protéger
Au Tibet, le jeune Vénitien nota la façon dont on utilisait les bambous pour se protéger. Lorsque les caravanes voulaient camper, les voyageurs coupaient de ces bambous qui atteignaient une longueur de quinze pieds et un diamètre de trois revers de main, et en faisaient du feu. Le bambou éclatait alors avec un tel fracas qu'on l'entendait à dix lieues de distance, et les lions, les ours et autres bêtes féroces fuyaient, épouvantés. "C'est, disait Marco, la plus horrible chose à entendre la première fois, et celui qui n'y srait pas habitué pourrait en devenir fou." Il fallait prendre la précaution de se bourrer les oreilles de coton et de s'entourer la tête et le visage de châles. Quant aux chevaux, on devait leur entraver les quatre pieds et leur bander étroitement les yeux et les oreilles, si on ne voulait pas qu'ils se sauvent, affolés, en rompant leurs attaches.

jeudi 29 juin 2023

Le parfum

 

Le Parfum, initialement sous-titré Histoire d'un meurtrier (en allemand : Das Parfum, die Geschichte eines Mörders) est un roman de l'écrivain allemand Patrick Süskind, paru en 1985. Dès sa publication, il a connu un très grand succès et a aussitôt été traduit dans de nombreuses langues. En vingt ans, le livre a été traduit en quarante-huit langues et vendu à vingt millions d'exemplaires. Le livre a été traduit de l'allemand au français par Bernard Lortholary. Il fut adapté au cinéma par Tom Tykwer en 2006.

L'action se situe au XVIIIe siècle à Paris, puis en Auvergne, à Montpellier, à Grasse et enfin à nouveau à Paris

Jean-Baptiste Grenouille : personnage principal de l'histoire, il est doté d'une forte ambivalence, héros / anti-héros. Possédant un odorat extraordinaire, et ne possédant lui-même aucune odeur, sa vie entière sera menée dans la violence et l'incertitude, avec pour but la création du parfum parfait. Néanmoins, une fois son œuvre accomplie, sa vie n'aura plus aucun sens pour lui, et il ira de lui-même à sa mort. Il est dépourvu de tout sentiment du bien et du mal. Il est habité par une âme limpide, vide de toute émotion. Il ne vit que par l'odeur, les phéromones et les arômes. Sans cette dimension, il ne serait rien. Il n'a aucune odeur qui lui est propre, ce qui effraie les gens qui le rencontrent et le côtoient tout au long du roman. Cette absence olfactive lui permet de passer totalement inaperçu auprès des gens. Par la suite, cette absence d'odeur, dont il ne se rend compte lui-même que très tardivement, sera compensée par la création de parfums créés à partir d'odeurs humaines plus qu'attrayantes, qui lui permettront d'être remarqué par les autres. Il a également un odorat extrêmement développé qui lui permet de reconnaître les odeurs les plus imperceptibles et ainsi décortiquer chaque odeur en segments d'arômes. Dès le moment où Grenouille voit le jour, il perçoit et découvre le monde avec son nez, ce qui représente sa seule source de jouissance. Il a aussi une excellente mémoire olfactive : il est capable de se souvenir de toutes les odeurs qu'il a senties. De plus, il peut assembler mentalement des odeurs pour ensuite créer des parfums.

Les centres d'intérêt, portée

Les centres d'intérêt sont multiples et touchent principalement, le contexte du roman, son environnement, la France du XVIIIe siècle.

  • L'hygiène, la saleté : ce roman montre la France pré-révolutionnaire. Les personnes sont souvent décrites comme très sales, et possédant une odeur nauséabonde. Les odeurs des personnages sont souvent décrites de manière précise, et elles sont souvent composées d'odeurs de sueur, d'odeurs relatives à leur travail, ou environnement, ainsi qu'à l'odeur de leurs organes sexuels. Tout cela de manière précise, ce qui peut parfois donner une impression de dégoût au lecteur.
  • La société du XVIIIe siècle : elle apparaît comme une société violente, dès la première page, lorsque Grenouille naît, et que sa mère tente de le tuer. Quelques lignes après, celle-ci est exécutée. La mort poursuivra, par la suite, presque tous les personnages importants de l'histoire, et se terminera par la mort de Grenouille. De plus la société paraît relativement pauvre, mais néanmoins, les gens n'ont pas l'air de s'en plaindre. Les stéréotypes des pensées et croyances de l'époque (la religiosité populaire, mais aussi la philosophie des Lumières en vogue chez l'élite intellectuelle) sont aussi décrits.
  • Les odeurs et les parfums : ce sont les thèmes récurrents de l'histoire. Ils sont omniprésents page après page, ils sont volontairement en surabondance. Ils créent des paysages olfactifs: des ambiances de puanteur, d'odeurs corporelles ou des parfums frais de fleurs. Les odeurs de fleurs, de plantes, d'animaux ou d'arômes sautent au nez du lecteur, ce qui fait de ce roman un petit voyage olfactif qui fait travailler un sens normalement en sommeil dans les romans.
  • Grenouille, un tueur en série : ressort moins original que les précédents, car plus exploité par la littérature contemporaine. Jean-Baptiste Grenouille est emporté par sa passion pour les parfums. Il recherche le parfum absolu, celui qui grise tout le monde, hommes et femmes. C'est le parfum corporel naturel qui émane des jeunes filles de 15 ans quand elles deviennent femmes, mais très important, elles doivent être vierges, sans quoi leur parfum serait gâché. Il devient un criminel : il tue 25 jeunes femmes (en tout, 26 avec la jeune fille rousse de la rue des Marais) dans la région de Grasse, pour extraire de leur corps ce parfum absolu, qui est la recherche de toute sa vie de parfumeur.
Le romancier s'est beaucoup inspiré de l'essai de l'historien Alain Corbin, Le Miasme et la Jonquille (1982). Il se serait aussi inspiré du parfumeur Jean Marie Farina, obsessionnel des senteurs comme Jean-Baptiste Grenouille.

 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Parfum

 Adaptation au cinéma

 


Notes de lecture 

p.5 : Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence de ceux d'autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte etc., et aujourd'hui tombé dans l'oubli, ce n'est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d'orgueil, moins ennemi de l'humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaisants plus illustres mais c'est que son génie et son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de traces dans l'histoire : au royaume évanescent des odeurs.  

p.12 : C'est absolument impossible qu'un nourrisson soit possédé par le diable. Un nourrisson n'est pas un être humain, cela n'en est que l'ébauche et son âme n'est pas encore formée. Par conséquent, il ne présente pas d'intérêt pour le diable.

p.20-21 : Exploration olfactive du bébé Grenouille qui s'éveille 
C'est alors que l'enfant s'éveilla. Son réveil débuta par le nez. Son petit bout de nez bougea, se retroussa et renifla. Ce nez aspirait l'air et le rejetait en courtes bouffées qui ressemblaient à des éternuements inachevés. Puis le nez se plissa, et l'enfant ouvrit les yeux. Ces yeux étaient d'une couleur mal définie, à mi-chemin entre un gris d'huître et un blanc crémeux et opalin, et ils semblaient voilés d'une sorte de taie vitreuse, comme si manifestement ils n'étaient pas encore aptes à voir. Terrier eut l'impression que ces yeux ne le percevaient pas du tout. Il en allait tout autrement du nez. Tandis que les yeux sans éclat de l'enfant louchaient dans le vague, le nez paraissait fixer un but précis, et Terrier eut le sentiment très étrange que ce but, c'était lui, sa personne, Terrier lui-même. Les minuscules ailes de ces narines, au milieu du visage de l'enfant, se dilataient comme une fleur qui éclôt. Ou plutôt comme les corolles de ces petites plantes carnivores qu'on voyait dans le jardin botanique du roi. Et comme de ces plantes, il en émanait une aspiration inquiétante. Il semblait à Terrier que l'enfant le regardait avec ses narines, l'examinait sans complaisance, plus implacablement qu'on ne saurait le faire avec les yeux, qu'il engloutissait avec son nez quelques chose qui émanait de Terrier sans que celui-ci ne pût le retenir ni le dissimuler... Cet enfant sans odeur passait impudemment en revue ses odeurs à lui. Terrier, c'était bien cela ! Il le flairait des pieds à la tête ! Et Terrier tout d'un coup se trouva puant, puant la sueur et le vinaigre, la choucroute et les vêtements sales. Il eut le sentiment d'être nu et lai, livré aux regards de quelqu'un qui el fixait sans rien livrer de soi-même. Cette exploration olfactive paraissait même traverser sa peau et le pénétrer en profondeur.  [...] 

p.30 : La langue courante n'aurait bientôt plus suffi pour désigner toutes les choses qu'il avait collectionnées en lui-même comme autant de notions olfactives 
[exemples sur le reste de la page]
 
p.31 : Plus encore, il était capable, par la seule imagination, de les combiner entre elles de façons nouvelles si bien qu'il créait en lui des odeurs qui n'existaient pas du tout dans le monde réel.

p.38 : On ne le traitait plus comme un quelconque animal mais comme un animal domestique utile.

p.51 : Le plus grand parfumeur de tous les temps 
[10-15 lignes]
 
p.53 : Les parfums et les cosmétiques les plus exquis. Et Baldini  en avait des milliers.
[14 lignes]  
 
p.62 : Pendant des millénaires, les hommes s'étaient contentés [...]
 
p.63 : Une découverte faite voilà tantôt deux cents ans par le génial Mauritius Frangipani (un Italien du reste ! ) qui avait constaté que les principes des parfums sont solubles dans l'esprit-de-vin. [...] 
 
p.70 : Description du parfum "Amor et Psyché". [...]   
 
p.189-191 : Description du parfum de la jeune fille rousse. [...]     
 
p.202-203 : Les parfums "humains" de Grenouille (et leur influence sur les autres) [...]

p.208 : Ce qui convenait le mieux pour fixer l'odeur humaine [...]