vendredi 12 juin 2015

Symbiose orque-algue sur Kombâ et métamorphose plant'humaine sur Venceslas

L'espèce humaine a essaimé dans la Galaxie plus que toute autre espèce astropérégrine contemporaine. Son instabilité génétique s'est avéré un outil d'adaptation bien utile pour compenser les imperfections du long et difficile processus de terraformation.

De monde en monde, de colonisation en colonisation, de mutations en mutations, les humains se sont différenciés. On parle tantôt de races (différences morphologiques), tantôt de sous-espèces (quand on approche du seuil de non-interfécondation).

Quelques exemples de races ou sous-espèces. Les "homo sapiens" de la Terre ne possédaient pas de pouvoirs psychiques. Puis sont arrivés les premiers "mutants" de l'Âge de l'atome, les "homo superior" dotés d'une grande diversité de pouvoirs (télépathes,  passe-murailles ...) qui se répandront grâce à leur admission au sein de la République Galactique. On notera aussi l'émergence de para-humains : "homo robustus" (d'apparence orcoïde), "homo pilosis" (d'apparence naine), "homo nobilis" (d'apparence elfique), etc.

Outre ces généralités, il est intéressant de connaître des particularités planétaires, pour certains groupes restés isolés, involontairement (comme les Âgons, descendants d'une armée perdue) ou volontairement (comme les Boii, des nomades interstellaires, sédentarisés sur une planète végétale).

 

Les Âgons : orcoïdes de la planète Kombâ.

Dans les mers et océans de l'Ancienne Terre, de nombreux coraux vivaient en symbiose avec des végétaux unicellulaires : les zooxanthelles dans les mers chaudes, ou d'autres espèces de phytoplancton dans les mers froides. Un large éventail de bactéries fixatrices d'azote, y compris des décomposeurs de chitine vivaient dans le mucus produit par les polypes et formaient une part importante de la nutrition des polypes. Le type d'association entre le corail et sa flore variait selon l'espèce. Différentes populations bactériennes étaient associées aux muqueuses, au squelette et aux tissus des coraux.
Ainsi en va-t-il des Âgons, ces para-humains de la planète Kombâ. Leur histoire commence lors du Kralizec, cette guerre galactique qui suivit l'effondrement de l'Empire de Leto II. Pendant des siècles, les mondes humains se livrèrent une guerre colossale jusqu'à ce qu'un autre Empereur, Osiris, impose son autorité en réunissant les mondes saints et sains. Les Âgons formaient une légion orcoïde. Privée de commandement à la fin de la guerre galactique, cette légion se perdit sur un monde très éloigné de la Centralité et s'installa dans ses jungles.

Les Âgons tirent leur couleur verte ou brune de la zooxanthelle, ou plus simplement xanthelle, (algue du genre Symbiodinium). C'est une algue unicellulaire, pouvant vivre en symbiose avec leur porteur; jadis, sur l'Ancienne Terre, avec le corail, mais aussi avec les bénitiers, ainsi qu'avec de nombreuses espèces de méduses scyphozoaires, comme le genre Cassiopea ou Cotylorhiza par exemple, et chez d'autres animaux marins (HydrozoairesLimaces de merradiolairesciliéesporifèresactinies...). Dans les couches superficielles des mers chaudes, dépourvues de la base de la chaîne alimentaire marine qu'est le plancton, les zooxanthelles se développent en absorbant le dioxyde de carbone libéré par les coraux (ou un autre animal hôte) et fournissent en retour divers nutriments à leur hôte.
Chez les coraux durs bâtisseurs de récif (Scléractiniaires ou Madréporaires) et chez certains Actiniaires, Corallimorphaires, Zoanthaires et Octocoralliaires (Alcyonacea et Gorgonacea) l’endoderme des polypes renferme, sans exception, des algues unicellulaires. 

Les Âgons se reconnaissent par tribu grâce à leur xanthelle symbiotique. Les xanthelles tirent bénéfice des porteurs accueillants que constituent les orcoïdes, dans le monde hostile possédant son propre écosystème, et fournissent aux Âgons des nutriments bien utiles quand on découvre quels dangers il faut surmonter pour se nourrir de prédation et de cueillette sur Kombâ.

Les Boii, hommes-plantes de la planète Venceslas
Les nomades boii n'ont pas survécu en résistant à la planète où ils se sont installés. Ils ont survécu en se fondant dans la planète, en l'absorbant jusque dans leurs gênes. Leur adaptation évoque celle d'un être vivant déjà connu depuis l'Ancienne Terre.

L’élysie émeraude (Elysia chlorotica) est une espèce de limace de mer, un gastéropode opisthobranche marin.
Cette limace de mer ressemble à un nudibranche, mais n'appartient pas à ce sous-ordre de gastéropodes. C'est en fait un membre d'un sous-ordre voisin, les sacoglosses.
L'élysie émeraude est le premier animal découvert capable de réaliser la photosynthèse dans des chloroplastes « volés » (kleptoplastie) à une algue dont elle se nourrit ; elle peut ainsi vivre jusqu'à dix mois grâce à la seule lumière du jour, sans autre apport nutritif.
Cette limace de mer littorale utilise des chloroplastes de l'algue hétéroconte Vaucheria litorea pour produire une grande partie de l'énergie dont elle a besoin. E. chlorotica acquiert les chloroplastes en mangeant cette algue et les stocke dans les cellules qui tapissent son intestin; ces chloroplastes fournissent à leur hôte les produits de la photosynthèse. Bien que les chloroplastes survivent pendant toute la durée de vie du mollusque (environ 10 mois), ils ne sont pas transférés à sa descendance.
Puisque l'ADN chloroplastique code seulement 10 % des protéines nécessaires à une photosynthèse fonctionnelle, les scientifiques ont recherché dans le génome de E. chlorotica des gènes permettant la photosynthèse et la survie des chloroplastes. Ils ont trouvé un gène d'algue, psbO (un gène nucléaire codant une protéine à manganèse stabilisatrice à l'intérieur du photosystème II5) dans l'ADN de la limace de mer, identique à la version algale. Ils en ont conclu que le gène avait probablement été acquis par un transfert horizontal de gènes, puisqu'il est déjà présent dans les œufs et dans les cellules germinales de E. chlorotica.

En absorbant, selon le même processus que ces élysies émeraudes, des gènes végétaux, les humains du peuple Boii sont devenus de véritables hommes-plantes (plant'hommes) capables de survivre par photosynthèse sur ce monde très particulier qu'est Venceslas :
- un noyau rocheux de petite taille : le socle, 
- une forêt pétrifiée : les colonnes, 
- une forêt basse composée d'une immense variété de champignons n'ayant pas besoin de lumière, 
- et la forêt haute où vivent les plant'hommes et où circulent les fragrances qui font la renommée de ce monde.