Sur des planètes un peu plus grosses que la nôtre et en orbite autour d'étoiles plus petites que le Soleil, la vie trouverait des conditions plus favorables que sur Terre. De tels mondes existeraient par milliards.
René Heller
Parce que nous ne connaissons qu'un monde habité (le nôtre), il est naturel d'utiliser la Terre comme référence pour chercher de la vie ailleurs, que ce soit sur Mars ou sur Europe, lune de Jupiter qui présenterait un océan d'eau liquide sous sa surface glacée. Mais aujourd'hui, la découverte de planètes potentiellement habitables en orbite autour d'étoiles autres que le Soleil (autrement dit, des exoplanètes) remet en cause cette approche géocentrique.
Durant ces 20 dernières années, les astronomes ont découvert plus de 1 800 exoplanètes et les statistiques suggèrent que la Galaxie en abrite au moins 100 milliards. Parmi les planètes découvertes à ce jour, la plupart sont très différentes de la Terre et exhibent une grande diversité de tailles, d'orbites, de compositions ou de nature de leurs étoiles hôtes (souvent plus petites et plus froides que le Soleil). En regardant de près les caractéristiques de ces exoplanètes, je pense (et je ne suis pas le seul) que la Terre pourrait ne pas être le nec plus ultra en termes d'habitabilité. Le fait que la vie y soit apparue ne suffit pas pour affirmer que les conditions y sont optimales. En fait, certaines exoplanètes très différentes de la Terre auraient de bien meilleures chances de développer et de conserver des biosphères stables. Ces « planètes superhabitables » seront les cibles les plus propices pour rechercher de la vie hors du Système solaire.
Bien sûr, la Terre a plusieurs caractéristiques qui, au premier abord, semblent idéales pour la vie. Elle tourne autour d'une étoile d'âge moyen plutôt tranquille, qui brille avec constance depuis des milliards d'années, ce qui a laissé le temps à la vie d'apparaître et d'évoluer. Elle a des océans d'eau liquide, berceaux de la vie, parce qu'elle est en orbite dans la « zone habitable », une mince région autour du Soleil où la lumière reçue de l'étoile n'est ni trop intense ni trop faible. Plus proche du Soleil, la Terre aurait été très chaude et l'eau n'aurait été présente qu'à l'état de vapeur ; si elle était plus éloignée, l'eau n'aurait été que de la glace.
La Terre a par ailleurs une taille propice à la vie : assez grosse pour retenir une atmosphère épaisse grâce à son champ gravitationnel, mais assez petite pour garantir que la gravité ne plaque pas sur la planète un manteau opaque et étouffant de gaz. La taille de la Terre et sa composition rocheuse favorisent aussi l'habitabilité par d'autres aspects, comme la présence d'une activité tectonique, qui régule le climat en participant au cycle du dioxyde de carbone, et celle d'un champ magnétique, qui protège la biosphère du rayonnement cosmique.
La Terre, un berceau médiocre pour la vie
Cependant, plus les chercheurs étudient l'habitabilité de la Terre, moins elle leur semble idéale. Les conditions sont très variables d'une région de la planète à l'autre et de vastes portions de la surface de la Terre sont presque dépourvues de vie : les déserts sont arides, l'océan du grand large est pauvre en nutriments et les régions polaires sont glaciales.Par ailleurs, l'habitabilité de la Terre a varié dans le temps. Par exemple, durant l'essentiel de la période géologique du Carbonifère (il y a entre 360 et 300 millions d'années environ), l'atmosphère de la planète était plus chaude, plus humide et beaucoup plus riche en oxygène qu'aujourd'hui. Les crustacés, les poissons et les coraux bâtisseurs de récifs prospéraient dans les mers, de vastes forêts recouvraient les continents, les insectes et autres...
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