Le Monde de Rocannon (titre original : Rocannon's World) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par Ursula K. Le Guin, publié en 1966 puis traduit en français et publié en 1972. Il fait partie d'un cycle intitulé le Cycle de l'Ekumen.
C'est dans ce roman qu'est évoqué pour la première fois l'ansible, un dispositif permettant de réaliser des communications quasi instantanées quelle que soit la distance.
Prologue : Le collier
Le roman est précédé d'un prologue, Le Collier, initialement paru comme nouvelle indépendante en 1964, sous le titre The Dowry of the Angyar (la dot des Angyar), et intégrée directement au Monde de Rocannon pour la publication en français en 1972.
Sur la deuxième planète de Fomalhaut, l'irruption de la Ligue de
Tous les Mondes a détruit des équilibres fragiles. La belle Semlé, noble
Angyar tombée dans le dénuement, décide de reconquérir son honneur en
allant recouvrer un collier fabuleux que conserve l'ethnologue Rocannon,
à huit années-lumière de là. Rocannon impressionné, soutiendra l'arrêt
des transferts de technologie vers Fomalhaut ainsi que de l'impôt que la
Ligue y prélevait. Semlé, de retour chez elle, découvre que seize ans
se sont écoulés, et donne le collier à sa fille Haldre avant de
disparaître volontairement.
Résumé
Rocannon
revient à la tête d'une expédition ethnologique (en 321 de l'ère), mais
son vaisseau est détruit par un ennemi inconnu. A l'époque, la Ligue se
prépare à une "guerre à venir" contre un ennemi non humain, mais
d'emblée, Rocannon pense à une planète en rébellion, Faradée. Ayant
découvert la position de l'ennemi en écoutant ses communications, il se
met en route dans l'espoir d'utiliser ses appareils pour prévenir la
Ligue. Durant son périple, il essaye de contacter les Argiliens,
troglodytes qui aidèrent jadis Semlé, mais, déçus que la Ligue les ait
abandonnés, ils lui refusent leur aide ; il découvre aussi l'intérêt de
la télépathie, phénomène qui n'est alors pas pris en compte par la Ligue.
Aidé de quelques autochtones de deux races, il traverse un
continent pour trouver l'ennemi et réussit effectivement à envoyer son
message. La Ligue envoie alors des navires-robots hyperluminiques (aucun
être vivant ne peut survivre à un saut) qui annihilent les
envahisseurs.
Rocannon se marie sur place mais décédera avant qu'arrive une nouvelle expédition.
« Il ne sut donc jamais que la Ligue avait donné à ce monde son propre nom. »
Morceaux choisis
p.31 : Les Centauriens ont une préférence pour les nyctalopes et les troglodytes.
p.42 : En 275, la planète Fomalhaut II est mise en interdit par les hautes autorités ethnologiques de la Ligue de Tous les Mondes préalablement à une étude plus satisfaisante de ses espèces intelligentes.
p.47 : L'émetteur instantané, l'ansible.
p.47 : Les êtres vivants ne pouvaient voyager dans un vaisseau plus rapide que la lumière sans le payer de leur vie ; c'étaient des armes qui apparaissaient, frappaient et disparaissaient le tout en un instnt et sans hommes à bord - des robots.
p.48 : Bien que le vaisseau mît de longues années à franchir la nuit qui sépare les mondes, ces années ne semblaient être que quelques heures à un homme voyageant dans ce vaisseau.
p.54 : Télépathie collective partielle. Il était impossible de savoir lequel d'entre eux parlait - ni l'un ni l'autre mais tous ensemble d'une seule voix stridente.
p.84 : [...] Il aurait eu honte à revêtir pour ce coup de main sa combinaison isolante qui constituait pourtant ne protection à peu près invisible. C'était u peu fort de risquer de mourir dans ce trou perdu d'une égratignure de flèche à tête de bronze lorsqu'on avait de quoi se préserver d'un fusil-laser.
p.95 : Sa combinaison le protégeait des éléments extérieures, tempértures extrêmes, radioactivité, chocs, impacts modérés tels que ceux des coups d'épe et des balles ; mais elle ne pouvait le préserver de l'étreinte de dix ou quinze homme svigoureux.
p.105 : Sa combinaison n'était qu'une poignée de matière transparente, semi-invisible, tissée de fils et de tubes minces comme des cheveux, avec des cubes translucides pas plus gros que l'ongle.
p.119 : La planète Hain est également appelée Davenant. [...] Il existe des centaines et des centaines de peuples [sur les mondes de la Ligue] [...] des races différentes qui ne peuvent concevoir d'enfants [ensemble]
p.181 : [...] les vaisseaux ovoïdes [...] dans chacun d'entre eux, un pilote était prêt jour et nuit à faire démarrer les vaisseaux probablement vers Faradée - en cas d'urgence. Un cas d'urgence pour les six pilotes, ce ne pouvait être que l'éventualité suivante : sabotage ou bombardement de la salle de contrôle située à sept kilomètrs, à la lisière est de la base. En ce cas, chacun d'eux devait faire partir son vaisseau pur le mettre en sécurité ; bien entendu chaque engin avait ses commandes propres comme pour tout vaisseau spatial pour n'être pas tributaire d'ordinateurs ou de sources d'énergie extérieurs et vulnérables. Mais c'était un suicide que de piloter ou de mettre en route un tel appareil ; car aucun organisme vivant ne pouvait survivre à un "voyage" hyperphotique. Chaque pilote n'était donc pas seulement un supermathématicien hautement spécialisé, mais un fanatique prêt au sacrifice. Ces hommes constituaient une élite.
p. 183 : Message urgent à destination du Présidium de la Ligue
"La base d'engins hyperphotiques de la rébellion faradéenne est située sur Fomalhaut II"
Signé Gaverel Rocannon, de la mission ethnographique de Fomalhaut, seul survivant de l'expédition
Ursula Le Guin