vendredi 18 juillet 2014

Demain les chiens

Demain les chiens (titre original : City) est un recueil de nouvelles de science-fiction écrit en 1944 par Clifford Donald Simak (États-Unis), nouvelles qui forment une œuvre romanesque cohérente. Le roman est présenté comme une suite de contes que se racontent les chiens. Ces contes sont classés chronologiquement et commentés par des exégètes — eux-mêmes chiens — qui émettent des hypothèses philologiques sur leur véracité.

Demain les chiens est composé de huit nouvelles qui ont été publiées dans le magazine américain Astounding Science Fiction entre 1944 et 1951. Alors que l'éditeur français de la première édition J'ai lu de 1970 avait classé les nouvelles dans leur ordre chronologique de parution, les éditions suivantes ont privilégié l'ordre chronologique de la narration.
Les nouvelles qui composent le volume sont :
  1. La Cité (City1944)
  2. La Tanière (Huddling place1944)
  3. Le Recensement (Census1944)
  4. Les Déserteurs (Desertion1944)
  5. Le Paradis (Paradise1946)
  6. Les Passe-temps (Hobbies1946)
  7. Ésope (Aesop1947)
  8. Un moyen bien simple (The trouble with ants1951)

Contenu des contes

La Cité

Le premier conte du roman dépeint la fin de la « cité » comme élément fondamental de la société humaine à la fin des années 1980. Les êtres humains ont acquis la capacité de se déplacer très loin et très vite en hélicoptères privés, ce qui rend obsolète toute idée de se regrouper en communautés urbaines. Comme la terre a perdu sa fonction nourricière avec le développement des cultures hors-sol, chacun peut dès lors rêver posséder une maison isolée, éloignée de toute civilisation sur un lopin de terre. Les agglomérations urbaines encore debout sont habitées par des vieillards nostalgiques ou des squatters désargentés.
Le héros de ce premier conte, John Webster, dont la famille portera l'avenir de l'humanité dans le roman, sera le premier à dire la vérité au Maire et à son Conseil municipal qui s'agrippent à leurs fonctions inutiles. Il terminera sa carrière au Service de réadaptation qui essaie d'éduquer les gens à ce nouveau mode de vie. Le monde est déjà robotisé, mais sans androïdes.

La Tanière

Une centaine d'années plus tard, la famille Webster se retrouve dans le caveau familial pour évoquer le passé. Jérôme A. Webster est un médecin renommé, spécialiste en exobiologie, dont l'ouvrage sur la physiologie martienne fait référence. Il est servi par des robots anthropomorphes dont le principal s'appelle Jenkins, une sorte de majordome high-tech. Jérôme A. Webster est sujet à des angoisses lorsqu'il s'agit de voyager dans l'espace. Les voyages interplanétaires induisent chez lui une sorte d'agoraphobie maladive.
Un jour, son ami Juwain, le philosophe martien, tombe gravement malade et seule une opération délicate du cerveau pourrait le sauver, lui et sa nouvelle philosophie qui permettrait aux êtres d'enfin se comprendre. Tenaillé par son agoraphobie de l'espace, Jérôme Webster, le seul à pouvoir intervenir, est incapable de partir pour Mars.

Le Recensement

Deux générations de Webster plus tard, après la suppression des États, la Terre est gouvernée par un Comité mondial centralisé. Thomas Webster, petit-fils de Jérôme, fidèlement servi par Jenkins, est le chirurgien biologiste qui donne aux chiens un appareil phonatoire qui leur permet d'articuler des sons. Les descendants du premier chien parlant, Nathanaël, sont tous dotés du même appareil phonatoire : la race des chiens parlants était née.
Le fils de Thomas, Bruce Webster, est parti dans les étoiles, cherchant à dépasser les limites de l'espace exploré par l'humanité. Un personnage étrange, présent depuis le premier conte mais toujours fantomatique et sans épaisseur narrative, prend plus de consistance dans ce conte : le mutant télépathe Joe. Joe comprend mieux que les Hommes tout ce qui se passe sur la Terre et va tenter de sortir les fourmis du cercle de leur éternel recommencement après l'hiver. Il va apporter les rudiments et les conditions de la civilisation aux fourmis.

Les Déserteurs

Quelques générations plus tard, le descendant des Webster est devenu président du Comité mondial et dirige de facto la Terre. Mais sur Jupiter, nouvellement conquise, se déroulent des événements étranges. Pour s'adapter à une éventuelle vie sur Jupiter, les Hommes sont obligés de se transformer physiquement en créatures joviennes : les dromeurs. Malheureusement, les volontaires ne sont jamais revenus et on les croit morts.
Finalement, le chef du projet se fait transformer en Jovien et comprend pourquoi aucun des testeurs n'est jamais revenu : dans le corps d'un dromeur, l'Homme voit ses facultés mentales, télépathiques et sensorielles décuplées : il accède à la pleine maîtrise de ses facultés et pense accéder ainsi au bonheur.

Le Paradis

Quelques années plus tard, le chef du projet de Jupiter, Fowler, transformé en dromeur prend la courageuse décision d'annoncer la bonne nouvelle de l'Eden retrouvé à ses concitoyens terriens. Il se transforme à nouveau en humain et repart sur Terre comme le prophète d'un nouveau paradis planétaire. Mais le président du Comité Mondial, Webster, doute que ce soit une bonne nouvelle pour l'humanité, craignant une désertion en masse de la planète Terre ce qui reviendrait à la livrer aux chiens, aux robots et aux mutants. Webster imagine même de tuer Fowler pour éviter la catastrophe. Joe, le mutant, qui seul a compris la philosophie de Juwain le martien, l'utilise pour expliquer aux terriens le bonheur qui les attend sur Jupiter.

Les Passe-temps

Le pire est arrivé, pour le meilleur de l'humanité. Les Hommes ont quitté la Terre pour vivre sur Jupiter. Quelques-uns sont restés, oubliés ou volontaires, dont Jon Webster. Dans la ville de Genève désertée, les derniers représentants du genre humain sont emprisonnés dans une oisiveté délétère qui creuse le sens profond de leur vie. Aux alentours de la cité, les chiens se multiplient, apprennent, apprivoisent les autres animaux sauvages, les robots assistent les chiens et les mutants vivent en communautés cachées.
Les derniers humains décident de se mettre en hibernation prolongée et le dernier Webster décide de laisser les chiens à leur destinée, espérant qu'ils règneront sur Terre de manière moins violente que les Hommes. Il décide alors d'activer le système de défense de la dernière cité, un champ de force impénétrable, pour se couper du monde devenu canin. Seul Jenkins, le majordome électronique de la famille, reste avec les chiens pour leur transmettre les messages des anciens maîtres de la Terre. Les chiens dirigent le monde, surveillent les robots sauvages et les mutants.

Ésope

Jon Webster a oublié que son fils jouait avec ses amis en dehors des limites de la cité au moment où il en a activé le champ de force. Ainsi, il reste quelques humains pour influer sur le cours de la culture canine. Jenkins hésite, mais lorsqu'il voit que les jeunes humains tuent des animaux sauvages, il décide de les envoyer avec lui dans un monde parallèle, grâce à une technique mentale acquise auprès d'un habitant d'un monde parallèle passé sur terre, afin de laisser les chiens développer leur propre culture, loin de la violence et du meurtre caractéristiques des humains.

Un moyen bien simple

Épilogue de ce roman, le dernier conte est dénué de toute présence humaine. Ce sont en revanche les fourmis qui représentent le nouveau danger. Depuis que le mutant Joe leur a légué les rudiments de la culture, elles se sont mises à construire un énorme bloc, le « Building » qui semble ne jamais devoir s'arrêter de grandir. Certains robots, infectés par des fourmis électroniques, prêtent leur force mécanique aux fourmis pour accomplir leur grand œuvre. Inquiet, Jenkins va réveiller le dernier Webster de son sommeil cryogénique pour lui demander quelle solution aurait envisagé un Homme. Lorsque Jenkins entend la réponse de Webster, il s'en retourne et annonce aux chiens qu'il n'y a pas de solution.

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