dimanche 12 novembre 2017

Frank Herbert et la religion

Tout d'abord, je me considère comme un agnostique, malgré les vaines tentatives de mes tantes, qui essayèrent de me laver le cerveau à grand renfort de verbiage religieux. J'avoue toutefois être attiré par le bouddhisme Zen après ma rencontre avec Alan Watts dans les années 1960, c'est à dire que nous rejettons les spéculations métaphysiques dont le but est d'avoir une meilleure connaissance de soi... D'ailleurs, «Zensunni», «Zensufi» cela vous rappelle quelque chose?

Le psychanalyste en moi pourrait voir dans la religion une sorte de névrose universelle qui trouve ses racines dans l'enfance. L'état de détresse que connaît le petit enfant éveille en lui le désir très puissant d'être aimé et protégé. La croyance en des forces surnaturelles protectrices serait donc une réponse à ce désir. La religion est faite de la répétions d'actes (rites), de paroles (prières), d'images (icônes) qui apaisent l'angoisse...

En sortant du domaine de la psychanalyse, je pense que la religion a essentiellement une fonction sociale et pratique. Elle est en quelque sorte une réaction défensive de la nature contre le pouvoir dissolvant de l'intelligence. Une telle religion est faite de théories (dogmes, révélations) qui visent à apporter une réponse aux questions que l'homme se pose sur l'origine et ses divers problèmes. Vous remarquerez que les religions ont toutes installé un ordre qui donne à l'homme une triple assurance:

- Les interdits et les tabous que la religion impose servent les intérêt de la communauté sociale, et sont donc avantageux pour la société. («Tu ne voleras pas»)

- Parce qu'il est un être intelligent, l'homme sait qu'il va mourir et cette pensée désespérante peut ralentir le mouvement de la vie. En affirmant la continuation de la vie après la mort, la religion apparaît comme une réaction défensive de l'homme contre l'inévitabilité de la mort.

- C'est aussi une assurance qui permet à l'homme d'être conforté dans ses entreprises en lui affirmant qu'il peut se rendre maître de l'imprévisible, prédire l'avenir... Les représentations religieuses sont donc des réactions défensives de la nature contre l'évaluation d'une marge décourageante d'imprévu entre l'initiative et l'effet souhaité.

Source : http://www.dialogus2.org/HER/developpementintellectuel.html

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