vendredi 18 septembre 2020

SOS Bonheur

S.O.S. Bonheur est une série de bande dessinée dystopique belge réalisée par le dessinateur Griffo et le scénariste Jean Van Hamme. D'abord parue en six épisodes dans l'hebdomadaire Spirou entre 1984 et 1986, elle a été publiée en trois tomes entre 1988 et 1989, avec un épisode final complémentaire inédit en périodique.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/S.O.S._Bonheur#Synopsis

Plan de carrière

François Mortier, ancien chômeur de courte durée, a réussi à décrocher un emploi au sein de la Compagnie d’Analyses Générales, plus simplement appelée CAG, alors que le manque de travail touche très durement le reste de la population. Son nouveau travail, bien payé, consiste très simplement à noter dans un registre les différences entre les chiffres émis par deux imprimantes séquentielles. Mais très rapidement, François se demande à quoi correspondent ces chiffres. Il se rend facilement compte que ses collègues ne savent pas grand-chose de plus, et qu'au final, le travail de son service, voire le fonctionnement même de la CAG, reste très flou aux yeux de tous.

Plusieurs fois averti par sa hiérarchie, mis en garde par ses collègues, incompris par sa femme, risquant d'être renvoyé pour être remplacé par le premier chômeur qui passe, François n'a plus qu'une obsession : trouver des réponses. S'introduisant par effraction au dernier étage de l'immeuble de la CAG, celui de la Direction, il y disparaît mystérieusement; plus personne n'entendra parler de lui... La CAG affirmant même à sa femme que François Mortier n'a jamais fait partie de ses effectifs.

À votre santé

Michelle Duchant ne supporte plus le système de santé actuel ; pourtant, ce système, auquel il est obligatoire de s'affilier pour être soigné, a mis en place toutes les mesures nécessaires pour s'assurer de la bonne santé de ses adhérents. La police médicale peut venir perquisitionner pour contrôler le bon état des appareils électriques ; votre médecin décide de ce que vous avez le droit de manger pour garder la forme, y compris au restaurant ; regarder le bulletin météo est obligatoire pour éviter de tomber malade ; se promener sous les arbres par temps humide ou s'embrasser vous fera verbaliser... Cette santé a un coût élevé, autant au sens propre qu'au figuré, car toute amende est faite en pourcentage du salaire, l'affiliation elle-même en coûtant le tiers. Michelle décide de se désaffilier.

Le bonheur, lorsqu'on est désaffilié, c'est qu'on peut manger ce que l'on veut au restaurant, que l'on touche son salaire en totalité, que l'on peut partir en vacances autre part qu'à la mer... mais le problème, c'est qu'aucun professionnel de santé n'a le droit de soigner un non-affilié, de le vacciner, de lui vendre des médicaments... Aussi, lorsque la fille de Michelle, Émilie tombe malade et contracte le tétanos, que son ex-mari Robert est arrêté pour avoir tenté d'acheter des médicaments au marché noir, que peut faire Michelle ? Si elle est arrêtée également, que deviendra sa fille ?

Vive les vacances !

C'est le temps des vacances. En soi, c'est tout le temps le temps des vacances. L'État a tout prévu : que l'on soit en été ou en automne, on a droit aux vacances payées par l'État, et organisées par le ministère des Vacances nationales. L'État possède les cars qui vous emmènent aux camps de vacances, et l'État possède également les camps de vacances, où les gentils animateurs organisent le temps des vacanciers de la même manière pour tous. Il n'est pas bon de rester dans sa chambre, à l'écart des réjouissances - vous pourriez être mal noté, et partir en hiver au bord de la mer... Mais si vous avez un comportement correct et un bon niveau social, à vous le mois d'août !

Deux adolescents, qui suivent comme tous les autres le programme imposé par le planning, arrivent à la mer. Les groupes, les couples sont formés par les animateurs - pas question d'y déroger. Mais lorsqu'on est amoureux, on est capable de faire beaucoup de choses pour rester ensemble, même contre tous les autres. Même contre l'État. 

Sécurité publique

Joachim Robin-Dulieu est devenu chef de cabinet à la sécurité publique. C'est la nouvelle star du système politique : jeune, beau, intelligent, bref, un vrai playboy, il a toutes les qualités qui vont pouvoir le faire monter, progressivement, à la fonction ultime.

Il est notamment l'inventeur et le promoteur de la Carte universelle (CU), qui a remplacé tous les moyens de paiement et d'identification (casier judiciaire, carnet de santé...). Toutes les transactions monétaires privées sont donc contrôlées par l'État, mais il est évidemment impératif d'être inscrit sur le Grand fichier central de la population pour survivre...

Mais la propre carte de Joachim Robin-Dulieu a une défaillance : elle n'est reconnue valable nulle part. L'administration qui gère la CU lui annonce la mauvaise nouvelle : Joachim Robin-Dulieu n'est tout simplement pas présent dans le Grand fichier central de la population, et il doit prouver son existence.

Perdant petit à petit tous les avantages que le système pouvait lui apporter, incapable de récupérer l'argent de son compte bancaire, expulsé de son logement de fonction, Joachim Robin-Dulieu est soupçonné d'être un « agent de l'étranger infiltré au sommet », et finit par être arrêté par la police, après le vol d'une baguette de pain à la sortie d'un supermarché.

Planning familial

Branle-bas de combat à la Présidence de la République : un terroriste s'est introduit, et pourrait s'en prendre au Président du pays ! Mais le Président reste très flegmatique devant cette possibilité ; il invite même, à l'insu de son service de sécurité, le "terroriste" dans ses appartements privés. Johnny, tout jeune enfant mais déjà rebelle, se méfie de ce vieillard débonnaire qui lui propose de lui raconter sa vie. Johnny finit par lui parler des enfants qui naissent en dehors du contrôle des naissances, au-delà des quotas prévus par famille. L'enfant lui parle de ceux qui, comme lui, comme tous les "illegs", doivent vivre en marge de la société parce qu'ils n'y ont pas leur place. Et il lui parle également des camps prévus pour enfermer ces enfants lorsqu'ils sont découverts, camps qui officiellement n'existent pas plus que les enfants...

Profession protégée

Stéphane Grenier reçoit, à l'issue de ses études, le titre de "maître écrivain" de la part du ministère des Arts et des Lettres. Cette haute distinction, le rang le plus élevé de la caste des écrivains d'état, lui permet d'accéder à un niveau de vie dans lequel il n'a plus aucun souci matériel. Mais cette fonction oblige l'écrivain à produire de la matière intellectuelle : roman, poésie, nouvelle, etc. Les éditeurs sollicités par Grenier refusent tout ce qui ne serait pas conforme à la ligne éditoriale de l'Etat, auquel chaque éditeur rend des comptes : les œuvres gaies, optimistes, et consensuelles sont publiables ; le reste non.

Fils lui-même d'un écrivain d'état, moins distingué que lui, Stéphane étouffe dans ce carcan qu'on lui impose. Mais pour celui qui veut faire des œuvres sur d'autres thèmes, il lui faut renoncer aux distinctions, au régime de faveur, et il doit retourner travailler comme n'importe qui. Par contre, si jamais ses œuvres contestataires venaient à être saisies, on pourrait l'arrêter pour « exercice illégal de l'écriture »... 


Révolution

Une véritable innovation a été mise en place dans le monde judiciaire : afin de désengorger les tribunaux débordés, un juge unique, informatique, "le grand ordinateur judiciaire" nommé Thémis a pris ses fonctions. Mais le jour où il condamne à mort Robert Langlais, coupable d'un simple délit, le système politique défend le verdict et s'apprête à réautoriser la peine de mort. Louis Carelli, policier grisonnant, s'intéresse de près à Langlais, qui a été arrêté alors qu'il venait de croiser inopportunément sa fille Émilie. Une photo qu'il a réussi à lui subtiliser représente l'anniversaire de la petite, entourée de sa mère, mais également d'autres "déregs" dont la nièce de Carelli. Celui-ci se rapproche de l'avocat de Langlais, Marcel Blanchart, un vieil ami, sur qui il compte afin de retrouver sa nièce. Mais sur la photographie est également présent Abel, le leader des "déregs", cible prioritaire du gouvernement. Carelli est donc surveillé de très près par la police politique, et tous les anciens proches des déregs lui ferment la porte au nez.

Carelli finit par retrouver la cache de tous ces illégaux, qui lui proposent de les aider à faire évader Langlais le jour de son exécution. Carelli accepte, mais les illégaux lancent également le jour même l'offensive ultime de leur révolution. Carelli est convié à rencontrer, tout en haut de l'immeuble de la CAG, les vrais dirigeants de la révolution : les "maitres du monde", vieillards qui lui racontent comment ils ont manipulé le système, qu'ils ont mis en place, afin de créer des illégaux qui finiraient par renverser ledit système, et mis en place un nouveau pouvoir qu'il faudrait un jour renverser... Grâce à l'aide de la CAG, ils parvenaient à détecter les personnes potentiellement capables de mener cette révolution selon leur plan. Carelli est ensuite relâché, les vieillards ne souhaitant le rencontrer que pour en faire un témoin de leur puissance. Voulant prendre la parole lors du grand rassemblement pour la chute du régime, et sans doute dénoncer les manipulations auxquelles la révolution a été soumise, il est abattu par un tireur isolé - et transformé aussitôt en martyr du nouveau pouvoir. 

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 Le premier tome d'une saison 2, scénarisée par Desberg, est paru en 2017 suivi d'un second tome en 2019. 

En 1988 paraissait, dans le tout neuf label "Aire Libre", le premier tome de "S.O.S. bonheur", une suite de fables dystopiques qui mettaient à nu les angoisses de la société d'alors. Presque trente ans plus tard, nos craintes ont-elles changé ? C'est la question que pose aujourd'hui Stephen Desberg avec cette nouvelle saison, à la fois hommage et mise à jour de l'œuvre initiale de Jean Van Hamme - qui en signe d'ailleurs la préface.

Pour répondre à cette question, Stephen Desberg dessine dans ce triptyque les contours d'un monde régi par les penseurs d'extrême droite, un univers dominé par l'argent, les valeurs morales réactionnaires, la figure du mâle ou encore la préférence nationale.

En suivant le quotidien de trois personnages plongés dans ce futur qui risquerait un jour de devenir le nôtre, Stephen Desberg met en exergue les dérives de nos sociétés dans un premier album glaçant de justesse, dont la noirceur est encore renforcée par le trait expressif et réaliste de Griffo.

Source https://www.bedetheque.com/BD-SOS-Bonheur-Tome-4-312848.html#


 Plus de trente ans après le cauchemar qu'Orwell nous promettait dans 1984, qu'est-il advenu de nos libertés individuelles ? Au profit de qui les gouvernements imposent-ils une norme censée organiser le bonheur de tous ? Griffo et Desberg confrontent leurs personnages à l'obligation de se conformer à ces lois prétendument prévues pour assurer le bien-être collectif, devenu une norme coercitive. En six destins croisés, ce sont six injustices, six combats, six flammes d'espoir que les auteurs mettent au jour, avec une acuité toujours plus fine et plus glaçante.
L'accès aux soins, les discriminations raciales, le chantage à l'emploi et à la vertu, la suppression de l'Histoire et le refus de la mémoire, la toute-puissance matrimoniale et le rôle de l'homme... Autant de sujets que Desberg décortique pour en faire ressortir les pires travers, en s'interrogeant sur les lois iniques mais omniprésentes qui étouffent l'aspiration et l'ambition individuelle.
Que sont devenus Paul et Émilie, Laziza et Anne, Risbeck et Carmin ? Où a été emmenée Aude ? Et à qui appartient cette voix dans le téléphone de Moreau, qui lui demande de l'aide ?
La suite terrifiante de la nouvelle saison de S.O.S. Bonheur, dont l'acuité vous glacera le sang.

Sourcehttps://www.bedetheque.com/BD-SOS-Bonheur-Tome-5-377835.html

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L'auteur  


Jean Van Hamme
, né le à Bruxelles, est un romancier et scénariste belge de bande dessinée et de téléfilms.

Il est surtout connu pour avoir créé et scénarisé les aventures de trois personnages de la bande dessinée belge, Thorgal (1977), XIII (1984) et Largo Winch (1990). 

 Jean Van Hamme est scout dans sa jeunesse. Il effectue ses études secondaires à l'Athénée d'Uccle puis poursuit des études supérieures à Bruxelles, est diplômé ingénieur commercial de l'École de commerce Solvay, agrégé d'économie politique (des connaissances qu'il utilisera notamment pour Largo Winch). Chaque été, il se métamorphose en routard, un sac sur le dos et le pouce en l'air. « J'ai parcouru quelque 30 000 km en stop, en Europe, aux États-Unis, en Afrique. J'ai été en Norvège, en Suède, en Turquie, en Écosse et en Espagne. Partir de Bruxelles jusqu'en Angola a aussi été un grand voyage »

 Les premiers pas de Jean Van Hamme dans le monde professionnel l'amènent à occuper le poste de directeur administratif d'une petite société de transport et de matériel ferroviaire. Il quitte celle-ci pour devenir consultant au service de l'United States Steel Corporation. Engagé en 1968 par la Manufacture Belge de Lampes Électriques (MBLE), une filiale du groupe Philips, il a pour première mission la prospection de marchés émergents, comme en Afrique par exemple en Sierra Leone, au Proche-Orient ou en Asie du Sud-Est. Il devait parfois traiter avec des administrations corrompues pour les convaincre de travailler avec lui, et devait pour ce faire les soudoyer1. Attaché à Philips Belgique, il occupe, après un bref passage à l'administration commerciale, le poste de directeur des appareils ménagers. Son expérience de marketing chez Philips dure jusqu'en 1976, année où il démissionne afin de se consacrer à l'écriture de romans, notamment la série des Largo Winch

Le dessinateur


 Werner Goelen, dit Griffo, est un dessinateur belge de bande dessinée né le à Wilrijk.

En 1971, il achève ses études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers qu’il avait commencées à l’âge de 15 ans. Après cela, il effectue des travaux occasionnels comme illustrateur pour des magazines féminins et des magazines de télévision.

Quand il se présente en 1975 aux Éditions du Lombard, on lui soumet une offre intéressante. L’éditeur cherchait alors désespérément un successeur à Mittéï, qui était passé à la concurrence au Journal de Spirou. Griffo hérita ainsi de la série Modeste et Pompon créée en 1955 par Franquin. Parallèlement à la livraison hebdomadaire d'une planche de gags pour le magazine Tintin, Griffo participe aussi au Tintin Sélection trimestriel avec des mini-récits humoristiques.

Outre ce démarrage prometteur de sa carrière comme dessinateur de bande dessinée, il était déjà professionnel depuis longtemps dans la publicité et dessinait aussi des pages érotiques pour la maison d'édition Biofot.

À partir de 1982, Griffo réalise avec Marcus (pseudonyme de Danny de Laet) une aventure de bande dessinée classique de la longueur d’un album, L’Ordre du Dragon Noir, qui paraîtra en 1984 aux éditions Michel Deligne (1987 en Allemagne chez Ehapa).

Une œuvre majeure de Griffo est la série Giacomo C. scénarisée par Jean Dufaux. Cette série comporte 15 albums parus de 1988 à 2005. À partir de 2013, il s'associe à Valérie Mangin pour la série Abyme.

 

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