Source : https://www.youtube.com/watch?v=crauWXoNykw
De haut en bas et de cauche à droite: Terminus, Hari Seldon, l'un des Ascenseurs orbitaux de Trantor, paysage de Synnax (monde natal de Gaal Dornick.
Les trois Frères, clones de l'empereur Cléon Ier.
Les vaisseaux spatiaux effectuant des "sauts"
Le vaisseau de l'Empereur arrive sur la Lune Vierge, siège de la religion luministe (épisode 6, saison 1)
Zéphyr Halima (du Cercle des Zéphyrs) accueille l'Empereur Cléon XIII, Frère au Grand Jour, au Palais de Sel, pour la cérémonie funèbre de Proxima Opale, grande prêtresse défunte des luministes.
Premiers épisodes téléchargeables ici : https://ww3.zone-telechargement.blue/?p=serie&id=12806-foundation-saison1
14 commentaires:
Le scénariste de la série télévisée Fondation a pris quelques libertés vis-à-vis du cycle littéraire d'Isaac Asimov.
C'est David S. Goyer qui est à la baguette, le scénariste ou coscénariste de quelques bons films comme Batman Begins, Dark Knight ou d'une série correcte consacrée à Leonardo De Vinci.
Exemple de liberté prise avec l'histoire originale : le personnage Gaal Dormick.
Dans le roman c'est un homme.
Son histoire apparaît dans la première partie du livre nommée « Les Psychohistoriens ». Il est un mathématicien ami de Hari Seldon.
En 12 067 de l'Ère Galactique (an −2 E.F.) Gaal Dornick arrive sur Trantor, la ville-planète haut-lieu du pouvoir impérial galactique. C'est un jeune mathématicien ambitieux, originaire de la planète Synnax.
Son doctorat à peine obtenu, il reçut une invitation de Hari Seldon, le père de la psychohistoire et premier gérant de la planète Terminus, pour l'assister dans ses travaux. Gaal rencontre Seldon le jour de son arrivée sur la planète-capitale. Le vieil homme lui explique alors que ses calculs montrent la chute prochaine de l'Empire Galactique. C'est pour cette raison que les deux hommes seront arrêtés le lendemain et qu'ils se retrouveront sur le banc des accusés.
Hari Seldon mourut deux ans après ces événements — la rencontre, le procès, l'envoi des hommes sur Terminus — mais on peut supposer que Gaal Dornick, en plus d'être l'un de ses collaborateurs, était très proche de lui puisqu'il a écrit une biographie de Hari Seldon qui est citée plusieurs fois dans l'œuvre de Fondation.
Dans la série télévisée, c'est une jeune femme, l'actrice Lou Llobell (26 ans), métisse de père espagnol et de mère zimbabwéenne. Gaal Dormick devient même la compagne de Raych, le fils adoptif d'Hari Seldon, dans le deuxième épisode.
Dans le roman, Trantor (40 milliards d'habitants) est la capitale de l'Empire Galactique qui compte 25 millions de planètes.
Dans la série télévisée, d'autres nombres sont donnés :
- l'Empire Galactique compte 80.000 milliards d'habitants
- les planètes de la Centralité comptent à elles seules 40.000 milliards d'habitants.
Par ailleurs, on voit dès le premier épisode (déplacement Synnax-Trantor) que les voyages spatiaux sont effectués par "sauts" (avec des vaisseaux spatiaux qui semblent créer un trou noir pour déformer l'espace.
Mais lors de l'exil d'Hari Seldon et de ses adeptes, la punition consiste à les envoyer vers Terminus (située à 50.000 années-lumière de Trantor) à bord d'un vaisseau "lent", ne disposant pas de cette technologie du saut (par trou noir). Gaal Dormick estime que le voyage durera 1878 jours. La célérité du vaisseau sera supérieure à celle de la lumière mais inférieure à celle que l'Empire Galactique de Trantor connait.
50.000 années-lumière en (1878/365.25) 5,14 années = 9724 c
Autre originalité par rapport à l’œuvre originale, que s'est autorisée le scénariste David S. Goyer (et que je trouve fort intéressante pour montrer la mégalomanie du fondateur de la dynastie) : l'Empereur Cléon Ier aurait décidé de se succéder à lui-même sous forme de clones, de trois clones :
- Frère au Soir, l'empereur âgé (interprété par l'acteur Terrence Mann)
- Frère au Grand Jour, Empereur de la Galaxie (interprété par l'acteur Lee Pace)
- et Frère à l'Aurore, l'empereur jeune (interprété par l'acteur Cassian Bilton).
L'actrice Laura Birn (VF : Marie Diot) interprète le rôle d'Eto Demerzel ... or, dans la version littéraire, c'est un personnage masculin.
Plus précisément, c'est un pseudonyme pour le Robot à l'apparence humaine R. Daneel Olivaw.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/R._Daneel_Olivaw
Peu avant la chute de l'Empire Galactique, sous le pseudonyme d'Eto Demerzel, Daneel devint premier ministre de l'Empereur Cléon Ier, afin d'enrayer l'inexorable décadence de l'Empire. C'est durant cette période au pouvoir qu'il rencontre pour la première fois Hari Seldon, qu'il pousse à développer sa science de la psychohistoire. Il se fait aussi appeler Chetter Hummin pour approcher Hari Seldon et l'inciter à développer la psychohistoire. Il le mène à l'université de Streeling, dans le secteur de Mycogène et enfin, dans celui de Dahl, de l'antique Trantor. Il lui insuffle l'idée de la création d'une Fondation, transition entre le premier empire galactique, en décadence et sur le point de s'effondrer, et le second empire qui naîtra. En 12 028 de l'Ère Galactique, le robot doit toutefois quitter ses fonctions (Cléon Ier le remplace par Hari Seldon). Il ne se consacrera ensuite plus qu'à Gaïa, tout en continuant de protéger la Fondation en formation. Ces événements sont décrits dans les ouvrages : Prélude à Fondation, L'Aube de Fondation (écrits a posteriori) ainsi que dans Terre et Fondation.
Dans le deuxième épisode de la saison 1, Gaal Dornick participe à une réunion du sous-comité au budget de la Fondation.
On y apprend que les 3% des planètes les plus proches de Trantor, les "mondes intérieurs", comptent 40.000 milliards (40 "trillions", en anglais) d'habitants, 300 planètes et une centaine de langues différentes.
On en déduit que :
- 300 planètes représentant 3% du nombre es mondes impériaux, ceux-ci sont au total au nombre de 10.000;
- que les 300 mondes intérieurs comptent en moyenne 133 milliards d'habitants (étonnant car ce serait plus de 3 fois le nombre donné par Isaac Asimov pour la planète-capitale et oecuménopole Trantor)
- tandis que les 9700 mondes extérieurs comptent en moyenne 4 milliards d'habitants.
La mathématicienne Gaal Dornick parle ensuite de la préservation de l’hétérogénéité culturelle en prenant exemple sur la base 10 de la numération, celle utilisée sur Trantor et les 3% de mondes intérieurs.
Elle indique qu'un millier de planètes utilisent la base 12 "car 12 a plus de diviseurs que 10" ; et même que 300 planètes utilisent la base 27 "en se basant sur les parties du corps".
D'après l'article https://calypso1577.blogspot.com/2011/04/correlation-vtldiametre-spatialnombre.html , au moment de la mort d'Hari Seldon (année 12069), le nombre de mondes majeurs sous contrôle de l'Empire Galactique est de l'ordre de 30600 (moyenne pour ce CXXIème siècle : 30655).
Avec 80.000 milliards d'habitants (nombre estimé par le scénariste de la série télévisée sur la base de 10.000 fois la population actuelle de la Terre, en 2021), cela donne :
- mondes intérieurs (3% de l'ensemble) : 920 -> population moyenne : 43,5 milliards (on retombe dans la population donnée dans le roman Fondation (Trantor et ses 40 milliards d'habitants)
- mondes extérieurs (97%) : 29735 -> 1,3 milliard (le seuil symbolique du milliard ayant été atteint sur Terre avec la révolution industrielle, aux environs de l'année 1800 ; ce qui correspond au "niveau technologique industriel" ou "NT3").
Évolution de la population mondiale sur Terre au XVIII et XIXème siècles :
1750 629 à 691 millions
1800 0,813 à 1,125 milliard
1850 1,128 à 1,402 milliard
1900 1,550 à 1,762 milliard
Une façon de coller à l'affirmation "300 planètes" (de l'épisode 2 de la série télévisée Fondation") consisterait à considérer :
- qu'il s'agit de systèmes planétaires (avec une moyenne de plus de trois planètes largement habitées)
- ou de Maisons (Majeures ou Mineures) telles que décrites dans "Dune" maisons. Et il serait logique que la plupart de ces Maisons Majeures soient dans la Centralité.
Dans les commentaires de l'article https://calypso1577.blogspot.com/2017/01/lempire-galactique-lepoque-de-dune.html , on trouve des informations sur les Maisons Majeures (ou Grandes Maisons) :
Le nombre de Maisons semble avoir varié entre une trentaine et plus de deux cents; à cette époque où le Landsraad réunissait dix mille mondes.
A l'époque de Prima, le nombre de mondes principaux de l'Empire Galactique est porté à 25000. Si l'on conserve la fourchette 50 à 333 mondes par Secteur (sous l'autorité d'une Grande Maison), on obtient le nombre de Grandes Maisons : 75 à 500.
Les grandes maisons, avec les voix que leur accordait le Landsraad, comme elles apparaissaient au début du règne de l'empereur Paul Muad'Dib sont énumérés dans le tableau consultable ici : http://calypso1577.blogspot.com/2018/02/grandes-maisons-les.html
Une autre liberté (de taille) que s'est permis David S. Goyer par rapport à l'histoire originale d'Isaac Asimov :
- dans le roman, Hari Seldon (inventeur de la psychohistoire) meurt de vieillesse sur Trantor en 12069 et ne verra donc pas l'installation de la colonie des Encyclopédistes sur Terminus. Cette version n'est pas sans rappeler la vie de Moïse qui s'éteindra avant d'avoir pu fouler la Terre Promise. Isaac Asimov (1920-1992), bien que s'étant largement inspiré du "Déclin et de la Chute de l'Empire romain" d'Edward Gibbon (1737-1794) a préféré une version biblique, lui qui était de confession judaïque.
- Mais dans la série télévisée (à la fin du deuxième épisode), c'est une version plus romaine qui est choisie par David S. Goyer. Le fils adoptif d'Hari Seldon, Raych, le poignarde (sous les yeux effarés de Gaal Dornick) à la façon de Brutus qui a poignardé à mort son père adoptif Jules César.
Ainsi donc, même si la série télévisée s'inspire officiellement du roman, la trame narrative nous réserve de nombreuses (et agréables) surprises.
Je viens de découvrir qu'Isaac Asimov ne s'est pas seulement appuyé sur le travail de l'historien Edward Gibbon mais qu'il s'est également inspiré d'un autre auteur, de science-fiction cette fois : Nat Schachner (1895-1955). C'est ce dernier qui est le concepteur de la psychohistoire !
Source de ce qui suit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nat_Schachner
Dans la nouvelle Beyond all Weapons, parue en décembre 1941, dans la revue Astounding stories, Nat Schachner semble être le créateur du concept de psychohistoire que reprendra et développera Isaac Asimov.
La nouvelle met en scène un dictateur auquel s'oppose le héros, John Martin, professeur de psychohistoire dans l'université de la capitale : Megalon.
Dans cette nouvelle, le concept de psychohistoire est l'élément central de la narration : d'une part, règne un dictateur qui se fait appeler le Directeur, qui règne grâce à sa police, les S.S.S. (Service de la Surveillance Secrète) depuis son palais bâti sur un nid d'aigle, allusion transparente au Nid d'Aigle d'Hitler, la Kehlsteinhaus (souvent confondue avec le Berghof, résidence proche), et, d'autre part, un professeur d'histoire accusé de fomenter un complot, mais que le régime ne peut jamais prendre en flagrant délit. Or une rumeur croît, faisant état de l'arrivée d'un homme providentiel, qui viendra renverser le régime et cette rumeur se révèle le ferment d'une agitation politique croissante, rumeur que le Directeur, malgré ses méthodes de domination hypnotique des foules se révèle incapable d'éteindre. À la fin, la révolution se déclenche sur la base de cette rumeur, créée de toutes pièces par John Martin, le psychohistorien, et la diffusion de cette rumeur savamment distillée par le moyen de voyages à l'étranger, sera fondamentale dans le renversement du Directeur.
L'introduction de ce concept dans l'évolution politique d'une société préfigure celui qu'Asimov développera et montre que ce concept de psychohistoire, tout comme les lois de la robotique, est une matière narrative apte à enflammer collectivement l'imaginaire des auteurs de science-fiction, un peu à la manière de ce qu'on nomme la Légende arthurienne dans un autre domaine littéraire.
Dans l'épisode 6, l'une des plus importantes religions de l'Empire est décrite (à la 4ème minute), lors d'un dialogue entre Frère au Grand Jour, Empereur de la Galaxie, et son Premier Ministre robotique gynoïde, Eto Demerzel, qui lui remet un bracelet porteur d'un cristal :
" EG - Un cristal de Léviathan. C'est du sel. Il provient des mines de sel de la Lune Vierge.
PM - Quelle est sa signification ?
EG - Il symbolise le cheminement des trois déesses, la Vierge, la Mère et l'Ancienne. Les fidèles prient en manipulant le cristal de façon rituelle. Cela touche au thème central du luminisme : les cycles, l'ouroboros(1), la nature en quête d'aboutissement.
PM - Quelles sont ses origines ?
EG - Les luministes pensent qu'à l'origine les déesses étaient une seule entité mais quand Soura entra en collision avec la planète ...
PM - Ça commence par un D.
EG - Dolh(2) ! Cela a séparé les déesses l'une de l'autre et créé les trois lunes; la seule habitable étant la Lune Vierge.
PM - Quel âge a cette religion ?
EG - Elle a 15000 ans. Bien antérieure à l'Empire lui-même.
PM - Combien compte-t-elle de fidèles ?
EG - 3000 milliards.
Eto Demerzel (Premier Ministre) caresse alors son bracelet sacré. Cléon (l'Empereur) remarque le geste.
EG - Je ne t'ai jamais posé la question. Comment se fait-il que tu puisses avoir la foi.
PM - Comment ou pourquoi ?
EG - Pourquoi.
PM - Dès le moment où vos frères et vous venez au monde, vous savez quel rôle vous devez jouer, mais le reste d'entre nous doit le découvrir tout seul.
EG - Pourtant, tu connais très bien ton rôle. Tu dois servir mes frères, tu dois me servir moi et tu dois servir l'Empire. C'est ta programmation.
PM - Je suis pleinement épanouie à votre service mais la quête de sens ne se résume pas à sa finalité. C'est le fait même de chercher qui conduit à l'éveil. Les déesses n'ont pas choisi d'être séparées en trois. Elles désirent ne faire qu'une à nouveau. On dit que leurs larmes ont donné naissance aux terres salées de la Lune Vierge. Mais que c'est leur sacrifice qui nous a octroyé la complétude. A chaque instant de notre vie, nous avons le pouvoir de choisir notre propre route. Les déesses nous guident tout au long du chemin vers le devoir et la vérité, comme vers le centre d'une gigantesque spirale.
(1)L’ouroboros est un dessin ou un objet représentant un serpent ou un dragon qui se mord la queue. Il s'agit d'un mot grec ancien, οὐροϐόρος / ourobóros, formé à partir des deux mots οὐρά (queue) et βορός (vorace, glouton), qui signifie littéralement « qui se mord la queue » ; il a été latinisé sous la forme uroborus.
(2) dolh ou dolg, de l'ancien anglais, signifie blessure, cicatrice.
J'ai déjà parlé des nombreuses libertés prises par les scénaristes de la série télévisée par rapport au cycle littéraire des "Fondation" d'Isaac Asimov. Des libertés donnant des résultats intéressants :
- personnages masculins devenus féminins,
- dynastie génétique de clones ses succédant de trois générations en trois générations,
- religion des luministes,
- les spatiens devenus des humains génétiquement modifiés pour supporter les Sauts (influence de "Dune"), etc.
Mais dans l'épisode n°8, c'est plus qu'une liberté, c'est un contre-sens qui est introduit. Le robot humanoïde (gynoïde plus précisément), Eto Demerzel (âgée de plus de 11000 ans), commet un meurtre sur ordre de l'Empereur (Frère au Jour) ! C'est contraire aux trois Lois de la Robotique ! Et, "cerise sur le gâteau", ce Robot possède une âme ... alors que le clone de l'Empereur Cléon (que tout le monde appelle "Ô Empire") n'en possède pas.
C'est vraiment une nouvelle histoire.
Dans le 10ème et dernier épisode de la saison 1, le gynoïde Eto Demerzel récidive en tuant ... Frère à l'Aurore (le jeune clone de l'Empereur Cléon) dont le code génétique a été altéré par des dissidents politiques. C'est Frère au Soir (le clone âgé) qui a remarqué les subtiles différences et lâché ses limiers sur l'enquête.
Les coupables sont arrêtés et exécutés. Puis, comme vengeance ultime, Frère au Grand Jour condamne Azura Odile, la jeune jardinière du palais impérial, dont était tombé amoureux Frère à l'Aurore :
- tous ses proches sont abattus (750 membres de sa famille jusqu'au à la quatrième génération)
- ainsi que tous ceux qui l'ont croisé dans sa jeune vie ( près de 900 personnes, des étudiants qui ont partagé son parcours, aux collègues de travail en passant par son premier baiser)
Bref, tous ceux qui ont un souvenir d'elle. Plus de 1500 personnes exécutées sur un simple geste de l'Empereur.
Parallèlement à cet effacement, elle sera "occultée" (un masque lui couvrant le visage la privant de vue, d'ouïe, de goût, d'odorat) mais sera maintenue en vie par intraveineuse pour que son calvaire dure le plus longtemps possible.
Mais cette cruauté a une faille. Elle ne disparaîtra pas dans l'esprit de tout le monde puisque ... Frère au Grand Jour pleurera pour le restant de sa vie la perte de Frère à l'Aurore qu'il considérait comme "son fils".
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