La Marche de Calypso, au XVIème siècle de l'ère de la Guilde ... L'Empire Galactique est dirigé depuis Prima, la Planète Centrale, par la dynastie Raïmo, mais aux frontières de l'Empire, les Seigneurs sont les véritables maîtres des étoiles.
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Quatrième de couverture
Cet ouvrage a été écrit en s’appuyant sur les grands classiques de la science-fiction : de la littérature, du cinéma, de la télévision, de la bande dessinée, etc.
Dans le titre de cet ouvrage, outre l’oxymore «Histoire du futur», il y a aussi l’article «Une».
C’est parce que ce livre propose une synthèse, l'unification des futurs décrits dans les principaux romans, films, bandes-dessinées, jeux de rôles, jeux vidéos, etc., de science-fiction, et plus particulièrement ceux du «space opera». Les auteurs classiques et les œuvres majeures ont influencé les récits postérieurs. Avec quelques aménagements, on obtient un récit unique, cohérent, qui les englobe tous.
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L'Histoire du Futur inspirée des classiques du space opera
S'appuyant sur les grands classiques de la science-fiction (et du space opera en particulier), ce livre propose une Histoire du futur cohérente entre les principales épopées galactiques.
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Afin de respecter au mieux l'histoire du roman, le projet a été divisé en deux films. Par conséquent, le film Dune prévu pour 2021 est une adaptation de la première partie du roman.
Synopsis
Dans un futur lointain de l'humanité, le duc Leto Atréides accepte la gestion de la dangereuse planète désertique Arrakis, également connue sous le nom de « Dune », qui est la seule source de la substance la plus précieuse de cet univers, « l’Épice »,
une drogue qui prolonge la vie humaine, fournit des niveaux de pensée
surhumains et rend possible le voyage longue distance dans l'espace.
Bien que Leto sache que cette opportunité est un piège complexe tendu par ses ennemis, il emmène sa concubine Bene Gesserit, dame Jessica, son jeune fils et héritier Paul,
et ses conseillers les plus fiables sur Arrakis. Leto prend le contrôle
de l'opération d'extraction d'Epice, rendue périlleuse par la présence
de vers de sable géants. Mais, après une trahison amère qui conduit à la mort du duc, Paul et Jessica arrivent jusqu’aux Fremen, le peuple autochtone d'Arrakis qui vit dans le désert profond de la planète.
-l’Histoire est « à la fois l’étude et
l'écriture des faits et des événements du passé »
-tandis que lefutur est « l’ensemble des
configurations possibles qui
n'existent pas, ou n’ont pas encore eu lieu. »
Mais étymologiquement, d’après le grec ancien historia,l’ « histoire »
c’est aussi l’« enquête », la « connaissance acquise par
l'enquête ».
C’est donc à la façon des historiens et historiennes qui « tentent
de décrire, d'expliquer ou de faire revivre des temps révolus, à partir de sources
plutôt que par spéculation ou idéologie », que cet ouvrage a été écrit ;
en s’appuyant sur les auteurs de science-fiction de la littérature, du cinéma,
de la télévision ou de la bande dessinée.
Dans le titre de cet ouvrage, outre l’association apparemment
contradictoire « histoire-futur », il y a aussi l’article « Une ».
C’est parce que ce livre propose « une » synthèse des futurs décrits dans les
principaux romans, films, bandes-dessinées, jeux de rôles, jeux vidéos, etc.,
de science-fiction, et plus particulièrement ceux du space opera.
Les auteurs classiques et les œuvres majeures ont
influencé les récits postérieurs. Avec
quelques aménagements, on obtient un récit unique, cohérent, qui les
englobe tous.
Une pilote de « l’ère des Marins », avec son chat télépathe
destiné à faire fuir les créatures immatérielles de l’Espace-Deux (autre nom de l’hyper-espace ou « Triche-Lumière
») tels que décrits dans « Les
Seigneurs de l’Instrumentalité »
Pour en savoir un peu plus sur l’œuvre littéraire, lire :
Alan Moore a reçu neuf fois le prix du meilleur scénariste aux prix Eisner depuis 1988, trois fois un prix Jack-Kirby, et sept fois un prix Harvey
bien qu'il avoue dans sa biographie " Incantations " ne pas forcément
en tirer un quelconque intérêt. Cette liste de récompenses fait
probablement de lui le scénariste le plus primé dans le domaine du
comic.
Végétarien et connu pour ses opinions anarchistes, il se présente par ailleurs comme un « magicien » et un adorateur de Glycon, une divinité-serpent romaine.
Biographie
Jeunesse
Premiers pas
Alan Moore nait le à l'hôpital Saint-Edmond de Northampton6.
Ses parents, Ernest Moore et Sylvia Doreen, se sont mariés l'année
précédente. Ils sont originaires d'un milieu modeste : lui travaille
d'abord à la brasserie locale, puis creuse des tranchées pour le réseau
électrique et elle occupe, une fois ses enfants assez grands, un poste
dans une imprimerie de la ville7.
Alan Moore grandit dans les Boroughs, le quartier historique de
Northampton et l'un des plus défavorisés d'Angleterre. Il vit avec ses
parents, son frère Mike (de deux ans son cadet) et sa grand-mère
maternelle, Clara Mallard, dans une maison de St. Andrew's Road, louée à
la municipalité. Cette demeure, de style victorien,
est en mauvais état et offre peu de commodités : il n'y a pas de salle
de bains, les toilettes sont situées à l'extérieur et ne possèdent pas
de chasse d'eau7.
Dans un quartier où une grande partie de la population est
analphabète, Ernest et Sylvia Moore souhaitent offrir à leurs deux
enfants la meilleure éducation possible. C'est donc encouragé par ses
parents qu'Alan développe très tôt un fort attrait pour la lecture. En
effet, dès l'âge de cinq ans, il s'inscrit à la bibliothèque et commence
à lire tout ce qui lui tombe dans les mains selon un rythme effréné
d'environ deux à trois livres tous les deux jours. Il découvre alors des
styles très divers et s'intéresse plus particulièrement à la fantasy, aux contes de fées, à la geste arthurienne, etc.8.
La découverte des comics
Comme beaucoup d'enfants anglais de son époque, Alan Moore lit les comics publiés par l'éditeur écossais D. C. Thomson tels que The Beano, The Beezer ou The Dandy.
Ces comics, qui mettent souvent en scène des enfants de la classe
ouvrière auxquels Moore peut s'identifier, sont plutôt basiques et
banals9.
À l'âge de six ans, le jeune Moore découvre, sur l'étal d'un marché de Northampton, les comics de super-héros
américains. C'est pour lui une vraie révélation. En effet, ils attirent
immédiatement l'œil du jeune garçon car, contrairement aux comics
anglais, ils sont entièrement en couleurs et ils mettent en scène des
personnages fascinants : Flash, Superman, Les Quatre Fantastiques, etc.9. Moore devient un véritable fan des comics américains (notamment ceux de Marvel et plus particulièrement ceux écrits par Jack Kirby) et il en achète chaque semaine autant qu'il peut10.
Scolarité
La scolarité du jeune Moore se déroule d'abord à l'école primaire de Spring Lane, située à quelques minutes du domicile familial11.
Elle se passe sans heurt : le jeune garçon obtient de très bonnes notes
et se hisse en tête de classe les deux ou trois dernières années. Dans
la continuité de ces résultats, il obtient logiquement le 11+ (examen de passage du primaire au secondaire) qui lui donne le droit de s'inscrire à la grammar school de Northampton.
Mais Alan Moore déclarera à propos de l'école primaire : « j'étais
persuadé d'être un génie. Je ne me rendais pas compte qu'en fait,
j'étais juste le plus malin d'une bande de simplets ». En effet,
l'arrivée au collège est difficile : outre des règles très strictes et
le port obligatoire de l'uniforme, il s'avère que la quasi-totalité des
élèves est issue de la classe moyenne et bénéficie d'une meilleure
éducation du fait de son passage par des classes préparatoires. Le jeune
garçon se retrouve alors isolé, et ce, pour deux raisons12,6 :
son appartenance à la classe ouvrière (il prend conscience de
l'existence d'une hiérarchie sociale, dans laquelle il se situe tout en
bas) et son classement parmi les derniers de la classe (de premier à
l'école primaire, il passe dix-neuvième, puis vingt-septième).
Dégoûté par ce nouvel environnement (il comparera la grammar school aux Jeunesses hitlériennes)
et par son classement parmi les plus mauvais élèves, persuadé qu'il n'y
obtiendra aucun succès, Moore décide de tourner définitivement le dos à
l'univers scolaire12.
À l'adolescence, Moore se laisse pousser les cheveux ; il commence à sortir le soir, à aller à des fêtes. Il se met à fumer du cannabis, puis découvre le LSD lors d'un concert de Canned Heat à Hyde Park. Cette découverte le marque durablement : « elle
m'a permis de comprendre que la réalité n'était pas quelque chose de
définitif. Que la réalité qui faisait notre quotidien était une réalité
tout à fait valable, mais qu'il y en avait d'autres qui ne l'étaient pas
moins »13.
En , Alan Moore est surpris en plein trafic de LSD. Le directeur du lycée l'exclut immédiatement14
et écrit à tous ses confrères de lycée, d'université et d'autres écoles
pour leur conseiller de ne pas accepter l'adolescent dans leurs
établissements. Définitivement exclu du système éducatif, Moore doit
chercher du travail. Tâche qui s'avère compliquée puisqu'il a besoin,
pour postuler à un poste, des références de la dernière école fréquentée15.
Premiers pas dans les arts
Alan Moore commence à dessiner et à réaliser ses propres bandes dessinées, Omega Comics, dès la fin du primaire. Il s'agit à cette époque de dessins esquissés sur des blocs-notes avec des stylos à bille de couleur11.
Plus tard, il fournit quelques illustrations pour le fanzine d'horreur de David Sutton, Shadow.
En septembre 1970, Derek Stokes, propriétaire d'une librairie consacrée
à la BD et à la science-fiction, utilise un dessin de Moore pour une
publicité dans le magazine Cyclops. Enfin, il contribue à Weird Window, l'anthologie amateur de Sutton : critique de livre, illustrations et une nouvelle intitulée L'hypothèse du lézard en mars 197116,17.
À l'âge de 16 ans, il fonde le magazine Embryo avec des
filles d'une école religieuse de Northampton et certains élèves de la
grammar school. Cinq ou six numéros, principalement dédiés à la poésie,
voient le jour18,6.
Le Laboratoire d'Arts de Northampton, une communauté artistique locale appartenant au mouvement Arts Lab, met en place des espaces partagés et des ateliers pour les artistes18. Après avoir assisté à l'un de ces ateliers, Moore et ses collaborateurs décident de fusionner Embryo avec le Laboratoire d'Arts19.
Tandis qu'il continue de superviser Embryo, Moore participe à plusieurs numéros de Rovel,
le magazine du laboratoire. Par ailleurs, il s'essaie à différentes
disciplines : écriture de chansons, de pièces et de spectacles, écriture
et lecture de poésie. « Le Laboratoire d'Arts a
joué un grand rôle dans mon développement. Il m'a encouragé à tenter
beaucoup d'expériences. Il m'a donné une attitude vis-à-vis de l'art qui
m'accompagnera pour le restant de mes jours. J'y ai appris bien
davantage qu'à l'école »19.
Premiers emplois
Après
son exclusion du lycée, Alan Moore éprouve des difficultés à trouver un
travail. Sans diplôme et sans référence, seuls les emplois non
qualifiés sont à sa portée. Il occupe d'abord un poste dans une tannerie
coopérative (il est licencié au bout de deux mois après avoir été
surpris en train de fumer un joint dans la salle de repos). Ensuite, il devient portier au Grand Hotel de Northampton20. En 1975, il travaille comme assistant dans la papeterie W. H. Smith avant d'occuper différents postes administratifs21,22, notamment chez Pipeline Constructors, Ltd., un sous-traitant de la compagnie locale de gaz23.
Carrière
Début d'une carrière d'artiste et d'une vie de famille
En
1972, le Laboratoire d'Arts est dissous et remplacé par le Groupe
d'Arts de Northampton formé par une génération plus jeune. Moore
s'implique au sein de ce groupe notamment en illustrant les couvertures
de ses magazines21.
Il y rencontre sa femme, Phyllis Dixon avec laquelle il se marie en
1975. La même année, Moore publie dans un journal alternatif de
Northampton appelé ANON24. Il tente également de monter un fanzine multimédia appelé Dodgem Logic qui finalement n'aboutit pas23.
Alors que sa femme est enceinte, Alan Moore démissionne du poste
administratif qu'il occupe afin de tenter sa chance en tant que
dessinateur. Ce choix, longuement mûri et pris en accord avec sa femme,
s'avère risqué car si une carrière de dessinateur apparaît plus
gratifiante, elle ne garantit pas la sécurité financière23.
De 1978 à 1979, Alan réalise des strips pour le journal local de contre-culture de la ville d'Oxford, le Back Street Buggle. Il publie ainsi des épisodes du Panda de St. Pancras, « une version cynique de l'Ours Paddington »
dans laquelle il parodie des sujets d'actualité. Ce travail n'est pas
rémunéré mais il permet à Moore d'acquérir de l'expérience25. Sa première vente professionnelle (deux dessins vendus 40 livres pièce) a lieu avec l'hebdomadaire britannique New Musical Express. Ensuite, il publie dans le fanzine londonien de rock west-coast Dark Star un premier strip intitulé The Avenging Hunchback25, puis un second, en collaboration avec Steve Moore. Enfin, il publie une double page de dessins consacrés au Père Noël pour le Frantic Winter Special de Marvel UK26.
Au début de l'année 1978, alors que naît Léah, la situation
financière du couple est compliquée. En effet, les Moore ne parviennent à
subsister que grâce aux aides de la sécurité sociale. Alan Moore se
rend alors compte que la vente de quelques dessins de temps en temps ne
suffit pas à faire vivre sa famille et qu'un travail régulier et stable
est plus que nécessaire26.
Premiers travaux d'envergure
En 1979, Alan Moore envoie une proposition de strip au magazine de musique Sounds. Il s'agit de deux épisodes d'une série intitulée Roscoe Moscow.
Quelques jours plus tard, l'éditeur du magazine le contacte et accepte
de l'embaucher pour un salaire de 35 livres par semaine. La bande
dessinée, publiée sous le pseudonyme de « Curt Vile » (référence au
compositeur allemand Kurt Weill), raconte les aventures d'un malade mental alcoolique se prenant pour un détective privé27,6.
Elle s'étale au total sur soixante épisodes avant de laisser sa place, en , à une nouvelle série intitulée The Stars My Degradation (référence au roman Terminus les étoiles (en anglais "The Stars My Destination") d'Alfred Bester). Alan Moore y parodie des œuvres de science-fiction comme Alien de Ridley Scott, E.T., l'extra-terrestre ou encore X-Men. Cette bande-dessinée dure cent épisodes et s'achève en 1984. C'est une expérience enrichissante pour le jeune dessinateur : « ça
m'a enseigné la construction des histoires, la continuité case à case,
la narration graphique. Je choisissais mon éducation au fur et à mesure
et avec ces strips, j'avais fait mon apprentissage dans les comics »28.
Six mois après avoir été embauché par le Sounds, le Northants Post, un journal local, l'engage pour publier une bande dessinée intitulée Maxwell the Magic Cat, destinée à un jeune public6. Il utilise cette fois le pseudonyme de « Jill de Ray », homonyme de Gilles de Rais, un noble français du XVe siècle, compagnon de Jeanne d'Arc,
exécuté pour l'assassinat de plus d'une centaine d'enfants. Moore
décide de stopper la publication de ce strip en 1986 à la suite de la
parution dans le journal d'un édito homophobe29.
Succès britanniques
2000 AD
Une
nouvelle fois, les problèmes financiers mettent Alan Moore au pied du
mur. En effet, ses revenus obtenus grâce à ses différents travaux pour Sounds et le Northants Post
ne parviennent pas à subvenir totalement aux besoins de sa famille. De
plus, le dessin lui demande beaucoup trop de temps et il éprouve parfois
des difficultés pour la représentation de certains objets. Plus
confiant dans l'élaboration de scénario, Moore décide de délaisser le
dessin30.
À la fin des années 1970, Alan Moore écrit, avec l'aide de son ami Steve Moore, un script pour Judge Dredd qu'il envoie à 2000 AD,
un hebdomadaire britannique de science-fiction. Si le scénario, n'est
pas retenu, le style de Moore retient l'attention du magazine. Alan Grant,
le rédacteur, lui demande de continuer à envoyer des travaux. Ce qui
finit par payer puisque l'une de ses histoires est retenue pour Future Shocks.
En 1980, un script d'Alan intitulé L'héritage noir est publié dans Doctor Who Weekly31 et est suivi l'année suivante par toute une série d'épisodes courts. C'est à cette occasion qu'il est amené à collaborer avec David Lloyd, un dessinateur régulier de Marvel UK et qui aura une grande importance dans sa carrière32. Il enchaîne ensuite par un travail d'adaptation de L'Empire contre-attaque dans Star Wars Weekly.
Dans le même temps, Alan Moore multiplie les histoires courtes pour 2000 AD telles que Vacances en enfer, L'homme réversible ou encore Récit édifiant33. Toujours pour 2000 AD, il écrit des histoires complètes dans les suppléments du magazine Future Shocks et Time Twisters, avec des séries comme Skizz (dessin de Jim Baikie), D.R. and Quinch (avec Alan David) et The Ballad of Halo Jones (avec Ian Gibson)34.
Tous les différents strips écrits notamment pour 2000 AD
prouvent la valeur de Moore en tant que scénariste, et Marvel décide
alors de lui confier les rênes d'une série régulière avec le dessinateur
Alan Davis : Captain Britain35.
L'objectif donné à Moore est de démêler l'historique de la série et des
intrigues rendu confus par la multiplicité des scénaristes depuis sa
création en 1976. Moore opte pour une solution radicale : annihiler
l'univers entier de la série au bout de quelques épisodes afin de
repartir sur de nouvelles bases. Le travail avec Davis est très
collaboratif et enrichissant faisant ainsi le succès de la série : « avec Captain Britain, on a pris un super-héros Marvel de base plutôt plat et on s'est amusés autant qu'on pouvait »36.
En 1984, Moore quitte Captain Britain après en avoir écrit
21 épisodes et cesse, par la même occasion, toute collaboration avec
Marvel. En effet, il entre en conflit avec la maison d'édition d'abord
pour des retards de paiement, puis à cause de questions de droit
d'auteur concernant la réédition d'épisodes de Doctor Who38.
Warrior
En
1982, alors que sa famille s'est agrandie avec la naissance de Amber,
Alan Moore est contacté par Dez Skinner, un ancien rédacteur de chez IPC
et Marvel UK. Skinner lance sa propre anthologie de bande-dessinée, Warrior(en),
et demande à Moore, à cette occasion, de créer de nouvelles séries dont
certaines vont marquer durablement l'histoire des comics britanniques39 :
Marvelman (renommé par la suite Miracleman pour des raisons de droit). Moore, avec l'aide du dessinateur Gary Leach (remplacé plus tard par Alan Davis, puis par John Totleben)
revisite complètement le personnage. Innocent et plutôt kitsch dans les
années 1950, celui-ci se retrouve transposé dans un univers moderne et
réaliste. L'interaction du super-héros avec le reste de l'humanité
(notamment sa femme) est l'angle de vue privilégié par les auteurs ;
V pour Vendetta. Réalisée avec David Lloyd, cette contre-utopie met en scène un anarchiste flamboyant qui, prenant les traits de Guy Fawkes, combat un gouvernement fasciste dans l'Angleterre de la fin du XXe siècle. Cette bande-dessinée va connaître un grand succès et obtenir de nombreux prix dont celui de meilleur album étranger à Angoulême en 1990. « c'est avec V pour Vendetta
que j'ai commencé à prendre conscience qu'on pouvait obtenir des effets
incroyables en associant des mots et des images (...). J'ai commencé à
comprendre ce qu'on pouvait faire grâce au découpage et aux couches
successives, les niveaux de sens qu'on pouvait donner à l'histoire. Je
suis convaincu que V pour Vendetta fut le premier pas de géant que je franchis vers mon propre style »40 ;
Au bout de 26 numéros, en , Warrior s'arrête. Les séries de Moore ne sont pas terminées pour la plupart. Certaines, tel que V pour Vendetta, seront prolongées et achevées des années plus tard chez d'autres éditeurs.
Le travail pour les éditeurs américains
DC Comics
Swamp Thing
Au début de l'année 1983, Len Wein, de DC Comics, qui a remarqué le travail de Moore en Grande-Bretagne, l'appelle et lui demande d'écrire des scénarios pour sa création Swamp Thing, alors l'un des titres de DC qui se vend le moins42.
Cette série raconte l'histoire d'Alec Holland, un chercheur qui, au
cours de l'une de ses expériences, est victime d'une explosion. Tombé
dans un marais, une réaction chimique le transforme en Swamp Thing, un
être mi-homme, mi-plante. Il décide alors de partir en quête de son
humanité perdue43.
Moore, travaillant avec les dessinateurs Stephen Bissette, Rick Veitch et John Totleben,
déconstruit puis reconstruit entièrement les personnages, en écrivant
des histoires à la forme expérimentale qui délaissent parfois l'horreur
et le fantastique pour un discours environnemental, politique ou social44. On
entend beaucoup parler des méthodes de travail de l'auteur qui, afin de
mieux comprendre les personnages et de rendre parfaitement les
atmosphères, se documente énormément sur la culture de la Louisiane et se met à écouter de la musique cadienne.[réf. nécessaire]
Le succès de la série, à la fois critique et commercial, permet à
ses auteurs de porter l'expérimentation toujours plus loin et de
repousser les limites des comics. Ce qui débouche sur un conflit avec la
Comics Code Authorithy (CCA), chargée de garantir, grâce à un cachet
d'approbation apposé sur la couverture, des comics sans contenu
subversif. Des thématiques telles que l'inceste ou la nécrophilie
conduise la CCA à refuser de donner son approbation à partir de
l'épisode no 31. Swamp Thing
devient donc le premier comics à être publié sans le cachet de la CCA,
remplacé par un bandeau portant la mention "Suspense Sophistiqué"44.
Moore, dont les idées pour ce personnage sont épuisées,
démissionne de la série en 1987, au numéro 64. En quatre années de
travail, il a fait passer les ventes de 17 000 à 100 000 exemplaires et a
remporté de nombreuses récompenses45.
Alan Moore établit définitivement sa réputation avec la maxi-série Watchmen, publiée de à . Imaginant ce qu'aurait été le monde si les super-héros avaient réellement existé depuis les années 1940, Moore et le dessinateur Dave Gibbons dépeignent une Amérique craignant une guerre nucléaire dans le contexte de la Guerre froide.
Les super-héros doivent alors travailler pour le gouvernement du pays
ou se voir déclarés hors-la-loi. Névrosés, amoraux, sexuellement
perturbés, mégalomanes, ils se montrent avant tout humains46.
L'intrigue n'est pas développée de façon linéaire et la narration
dépend de plusieurs points de vue. Moore insère une multitude de
détails au cœur du récit et utilise la technique de la mise en abyme
(notamment Les Contes du Vaisseau Noir, une bande-dessinée
incluse dans la bande-dessinée) offrant ainsi à son œuvre une richesse
et une texture rarement atteintes. Le scénario présente ainsi un
entremêlement d'histoires, de vies et de destins et multiplie les
connexions renvoyant fréquemment le lecteur à des événements du passé
qui peu à peu éclairent la situation.
Enfin, le scénariste inclut dans son histoire des éléments
philosophiques (questions de la prédestination, de la morale, de libre
arbitre, etc.), phénomène inédit dans l'univers des super-héros47.
Watchmen connait un succès retentissant et phénoménal. Il
revitalise le genre et initie un nouveau genre de bande-dessinée (roman
graphique), tout comme à la même époque Frank Miller (The Dark Knight Returns) et, dans un autre registre, Art Spiegelman (Maus) et les frères Gilbert et Jaime Hernandez (Love and Rockets). Il obtient de nombreuses récompenses dont le prix Hugo du meilleur roman de science-fiction, en 1988 (seul comic-book à l'avoir remporté)48 et le prix du meilleur album étranger à Angoulême, en 198949.
Moore est acclamé pour son travail. Il devient de plus en plus
courtisé par les médias pour lesquels il enchaîne les interviews. Très
sollicité, il se met à éviter les festivals de BD dans lesquels il
déclenche des émeutes et où ses admirateurs le harcèlent jusqu'aux
toilettes50,51.
Rupture avec DC Comics
Moore travaille pour DC Comics sur Twilight or the Superheroes,
un cross-over réunissant presque tous les super-héros DC. Mais cette
œuvre ne verra jamais le jour car le scénariste cesse toute
collaboration avec la maison d'édition52.
Les causes de cette rupture sont multiples. D'abord, Moore est mécontent des royalties sur les produits dérivés de Watchmen.
Lui et Gibbons, qui ne possèdent pas les personnages qu'ils ont créés,
n'ont en effet rien reçu sur le produit de la vente de badges en édition
limitée qui représentaient personnages et scènes de la série, car
l'éditeur considère qu'il s'agit d'articles promotionnels.
Ensuite, le scénariste juge insuffisants les revenus provenant de la
réédition de certaines de ses œuvres.
En outre, la volonté de DC de mettre en place un système de classement
des comics en fonction de l'âge du public tend encore plus les rapports.
Enfin, DC menace de confier les personnages de Watchmen à d'autres auteurs si Moore et Gibbons quittent l'éditeur. Elle finit de convaincre Moore de partir53.
Éditeurs indépendants et rééditions
Parallèlement
à son travail chez DC Comics, Alan Moore publie certains travaux chez
des éditeurs indépendants. Ainsi, en 1985, il participe à American Flagg!, une série policière futuriste créée par Howard Chaykin. Il publie également L'Énigme du refus récalcitrant dans la série Mr. Monster de Michael T. Gilbert.
L'année suivante, paraît In Pictopia ! dans Anything Goes !, l'anthologie caritative de Fantagraphics. Ce strip, dessiné par Donald Simpson, décrit une ville où chaque habitant est un personnage de bande-dessinée54.
Par ailleurs, plusieurs éditeurs indépendants rééditent certains de ses premier travaux. C'est le cas, entre autres, de The Bojeffries Saga par Upshot Comics de Fantagraphics, de D.R. & Quinch par Eagle Comics ou encore de Marvelman (rebaptisé Miracleman, car Marvel se plaignait d'une possible confusion avec son nom) par Eclipse Comics55. Moore achève d'ailleurs l'histoire (avec Chuck Austen, Rick Veitch et John Totleben) avant de transmettre l'œuvre à Neil Gaiman (scénario) et Mark Buckingham (dessin)56.
La période indépendante
À
la fin des années 1980, Moore reçoit des propositions de toute part,
que ce soit pour la bande-dessinée ou pour d'autres médias. Il choisit
de se consacrer à la réalisation de nouveaux comics plus innovants et
plus expérimentaux57.
Ainsi, en 1988, il participe à Taboo, une anthologie de comics créée par Stephen Bissette. Pour le premier numéro, il fournit un strip intitulé Come On Down, qui est une parodie des jeux télévisés. La même année, il travaille sur Brought to Light, une histoire sur les opérations secrètes de la CIA, avec le dessinateur Bill Sienkiewicz, chez Eclipse Comics57.
La même année, il crée sa propre maison d'édition, Mad Love, chez laquelle il publie l'anthologie AARGH! (Artists Against Rampant Government Homophobia) (Artistes opposés à l'homophobie gouvernementale rampante),
dont le but est de lutter contre la politique anti-homosexuelle du
gouvernement conservateur alors au pouvoir. À l'époque, Alan Moore et sa
femme vivent avec une troisième partenaire, Deborah Delano. Tous les
trois sont scandalisés par la clause 28 qui interdit aux autorités locales de promouvoir l'homosexualité57,58. Pour cette anthologie, Moore écrit un poème intitulé Le Miroir de l'amour
qui décrit l'histoire de l'homosexualité depuis la nuit des temps
jusqu'à la crise du SIDA. Cette œuvre est sublimée l'année suivante par
l'artiste espagnol José Villarrubia qui réalise une série de photos illustrant chaque strophe59.
Toujours en 1988, Alan Moore commence à travailler sur From Hell, une bande-dessinée consacrée à Jack l'Éventreur, appuyé par le dessinateur Eddie Campbell. L'intrigue repose en partie sur la théorie de Stephen Knight selon laquelle les assassinats faisaient partie d'une conspiration maçonnique
pour dissimuler la naissance d'un enfant illégitime de la famille
royale. Elle s'attarde principalement sur les motivations du tueur et la
dimension mythique des crimes. C'est également l'occasion de dépeindre
la société victorienne (tensions sociales et lutte des classes)60 et de mener une réflexion sur la position de la femme dans la société occidentale.[réf. nécessaire]
Les six premiers chapitres de la série sont publiés, entre 1989 et 1992, dans Taboo no 2
à 7. Mais l'anthologie de Bissette rencontrant d'importantes
difficultés notamment économiques, elle est stoppée après le septième
numéro. La publication de From Hell se poursuit en 1993 à partir
du numéro 3 sous le label Kitchen Sink jusqu'au dernier numéro, en 1996.
L'ensemble de l'œuvre fait l'objet d'une publication en 2000 sur le
label Eddie Campbell Comics61.
From Hell obtient le grand prix de la critique à Angoulême en 2001 et fait l'objet d'une adaptation cinématographique la même année62.
En 1990, il commence la publication de Big Numbers chez
Mad Love. Réalisée avec Bill Sienkiewicz, cette bande-dessinée, prévue
pour 12 épisodes, apparaît très ambitieuse et éloignée des standards du
médium. Le récit, qui met en scène 40 personnages, prend place dans la
Grande-Bretagne des années 1990 et se base sur la théorie du chaos et les découvertes mathématiques de Benoît Mandelbrot.
Bill Sienkiewicz illustre les deux premiers épisodes dans un style
peint intense mais, ne pouvant plus suivre le rythme de travail, il
abandonne le projet et passe le relais à son assistant Al Columbia. Mais l'épisode dessiné par ce dernier n'a jamais été édité et, entre-temps, Mad Love fait faillite63.
C'est également à cette période que le mariage de Moore avec Phyllis
prend fin. Celle-ci déménage dans le nord du Royaume-Uni avec Deborah,
leur troisième partenaire, et emmène leurs deux enfants, Leah et Amber64.
En 1991, il publie A Small Killing chez l'éditeur britannique Victor Gollancz Ltd, un roman graphique dessiné par Oscar Zárate.
Cette bande-dessinée raconte l'histoire de Timothy Hole, un
publicitaire idéaliste hanté par les erreurs de son passé. En quête de
rédemption, il décide d'affronter son passé douloureux. Cette
bande-dessinée, passée inaperçue, est considérée par Moore comme une
œuvre « définitivement adulte » et figure, selon lui, parmi ces meilleurs travaux, « l'un des plus beaux livres » sur lequel il a travaillé65.
Lost Girls, réalisé avec Melinda Gebbie (sa future femme), est une bande-dessinée pornographique mettant en scène trois personnages féminins issus de la littérature
populaire enfantine : Alice des Aventures d'Alice au pays des merveilles, Wendy de Peter Pan et Dorothy du Magicien d'Oz. L'histoire, qui se déroule avant la première Guerre mondiale,
cherche à décoder les sous-entendus sexuels dans chacune de ces œuvres
et extrapole le développement de la sexualité chez les trois héroïnes.
Très osée et très provocante, notamment par la représentation d'actes
sexuels explicites, la bande-dessinée n'en est pas moins placée sous le
signe de l'émotion et de la psychologie, attirant de ce fait un public
relativement féminin66.
À l'instar de From Hell, la publication de Lost Girls est chaotique : cinq épisodes sont publiés dans Taboo
avant l'effondrement de l'anthologie ; Kitchen Sink réédite ces
épisodes deux ans plus tard, complétés par deux nouveaux épisodes avant
sa chute ; en 2006, Top Shelf décide de publier toute la série en trois volumes, puis en un seul, en 200966.
Lost Girls reçoit un très bon accueil. 35 000 exemplaires sont vendus la première année67. La série
connaît quelques problèmes dans certains états américains où les populations conservatrices crient à la pédopornographie.[réf. nécessaire]
Retour dans le monde des super-héros
Image Comics et Awesome Entertainment
Au début des années 1990, pendant l'écriture de From Hell et de Lost Girls,
Alan Moore est un peu dans le creux de la vague et connait des
difficultés éditoriales et financières. Il est alors contacté par
Stephen Bissette qui l'invite à se joindre à Image Comics, une maison d'édition indépendante créée par des dessinateurs vedettes telles que Todd McFarlane, Jim Lee ou Jim Valentino et qui rencontre alors un succès important. D'abord peu enthousiaste, Moore voit dans sa participation l'occasion d'une « vengeance puérile »
à l'égard de Marvel et DC Comics et l'opportunité de défendre
l'indépendance des auteurs (dont la rémunération est bien plus équitable
que chez les gros éditeurs)68.
Moore crée d'abord une série originale avec Bissette et Rick Veitch intitulée 1963. Écrit en réaction contre la perte d'innocence des super-héros,
ce comic book parodie les premières publications de Marvel, parues au début des années 1960.
Le scénariste écrit selon les caractéristiques de cette période :
sexisme, anti-communisme outrancier, qui apparaissent très datées à
l'époque. Ce comic comporte aussi une satire des éditoriaux
auto-hagiographiques et pompeux qu'écrivait alors Stan Lee pour Marvel69.
Après 1993, Moore travaille sur Spawn de Todd McFarlane70, WildCATS de Jim Lee71 et quelques titres de Rob Liefeld comme Supreme72 (un pseudo-Superman), Youngblood73 et Glory73 permettant à des séries aux personnages peu développés de devenir plus intéressantes.
America's Best Comics (ABC)
Après la fin d'Awesome Entertainment, Moore crée la collection America's Best Comics, un ensemble de nouveaux personnages publiés par Wildstorm,
la maison éditoriale de Jim Lee. Cependant, juste avant que les
premiers titres ne paraissent, Lee vend Wildstorm à DC Comics. Moore,
qui s'était juré de ne plus travailler pour DC envisage de tout arrêter.
Cependant, Jim Lee et Scott Dunbier, responsable éditorial chez
WildStorm parviennent à le convaincre de continuer. En partie parce que
WildStorm servira d'intermédiaire entre la maison d'édition et le
scénariste et que de cette façon, celui-ci est assuré qu'aucune entrave
de la part de l'éditeur américain ne sera fait à son travail74.
Tom Strong, histoire de héros d'aventure dessinée par Chris Sprouse qui s'inspire de personnages issus des pulps (comme Doc Savage, le Solomon Kane et Flash Gordon)75et explore les ramifications politiques entre autres de leur absolutisme moral[réf. nécessaire]. Deux titres dérivés de Tom Strong sont publiés plus tard :Tom Strong's Terrific Tales (une anthologie réunissant des histoires autour de Tom Strong et Jonni Thunder) et Terra Obscura (une série écrite en collaboration avec Peter Hogan, reprenant des personnages de l'âge d'or réintroduits dans Tom Strong)75.
Top 10, série policière crayonnée par Gene Ha et encrée par Zander Cannon,
prenant place dans Neopolis, une ville où tout le monde, des policiers
aux criminels, des simples habitants aux animaux de compagnie, est doté
de super-pouvoirs, de costumes et de pseudonymes. La série ne dure que
douze volumes, mais conduit à plusieurs dérivés : Smax, une mini-série dessinée par Cannon, Top 10 : the forty-niners, album préliminaire dessiné par Ha et Top 10: Beyond the Farthest Precinct, une suite écrite par Paul Di Filippo et dessinée par Jerry Ordway76.
Promethea, super-héroïne issue des royaumes de l'imaginaire qui permet à Moore (assisté par le dessinateur J. H. Williams III) d'explorer l'inconscient, le mysticisme, la magie, la Kabbale et l'« écriture féminine ».
Découpée en 32 épisodes, cette série fait la part belle à
l'expérimentation offrant ainsi au lecteur une large gamme d'innovations
aussi bien visuelles que narratives. L'épisode 10, Sexe, serpents et soleil, est récompensé d'un Eisner Award78.
Nouveaux conflits avec DC et Marvel Comics
Alan
Moore est contrarié d'être de nouveau placé dans le giron de DC Comics
après le rachat de Wildstorm. Wildstorm tente de le protéger de DC, par
une sorte de « pare-feu éditorial ». Cependant, divers événements
contribuent à l'irritation de Moore. La Ligue de Gentlemen Extraordinaires # 5 contenait une ancienne publicité authentique pour une poire à douche vaginale Marvel. Paul Levitz, le directeur éditorial de DC, fait détruire tout le stock puis le fait réimprimer sans la publicité79.
Moore est encore plus irrité lorsque Paul Levitz décide de ne pas publier une histoire de Cobweb à paraître dans Tomorrow Stories # 8 car elle contenait des références à L. Ron Hubbard, Jack Parsons et au « Babalon Working ». DC craint en effet un procès de la part des Scientologues, réputés pour leur caractère procédurier.
En 2002, Joe Quesada, rédacteur en chef de Marvel Comics
réussit à persuader Moore de travailler de nouveau pour Marvel, lui
jurant que l'éditeur avait changé et que les problèmes qu'il avait eu
précédemment (Marvel US avait réédité des strips de Moore parus dans Doctor Who Weekly sans sa permission) ne se reproduiraient jamais. Moore accepte donc la parution d'une édition collector de Captain Britain.
Hélas, son nom ne figure pas dans les crédits à la suite d'une erreur
de composition et il décide, malgré les plates excuses de Quesada, de ne
plus jamais travailler pour Marvel.
En
2003, Alan Moore annonce se retirer du monde des comics grand public.
Il souhaite diminuer sa cadence de travail et se consacrer pleinement à
d'autres projets dans des domaines aussi variés que la magie, la
musique, la peinture, etc. De plus, les différentes interventions de DC
Comics dans son travail l'ont épuisé. Le 32e épisode de Promethea, qui paraît en , conclut l'univers ABC et signe le retrait du scénariste80.
En 2006, James McTeigue réalise l'adaptation de V pour Vendetta, sur un scénario des sœurs Wachowski. En 2009, c'est au tour de Watchmen d'être adapté sur grand écran par Zack Snyder, un premier projet d'adaptation par Terry Gilliam ayant été abandonné par le producteur Joel Silver.
Ces adaptations hollywoodiennes ont finalement peu à voir avec les
œuvres originales de Moore à tel point que celui-ci refuse même de
toucher des droits dessus. Il accorde peu de crédit au cinéma qui, en
raison du nombre d'intervenants qu'il requiert, ne lui semble pas
permettre la même liberté d'expression que l'écriture.
En 2010, il publie Neonomicon chez Avatar Press avec Jacen Burrows au dessin. Cette bande-dessinée est une suite de The Courtyard, un texte de Moore publié en 1994 et qui est basé sur des poèmes de H.P. Lovecraft81.
De 2009 à 2011, Moore parraine la revue underground Dodgem Comics.
Les huit numéros sont publiés et distribués par Tony Bennett de
Knockabout Comics, un proche de Moore. Ils contiennent divers textes et
illustrations d'artistes de Northampton ou d'amis de Moore (Melinda Gebbie, Kevin Nowlan...), ainsi que de nombreux textes de Moore lui-même y compris, à chaque livraison, l'éditorial. Le 2e numéro, en , contenait en encart le premier comic-book (huit pages) entièrement écrit et dessiné par Alan Moore, Astounding weird penises82.
Après avoir publié le volumineux roman Jerusalem en 2016, il souhaite écrire un dernier volume de La Ligue des gentlemen extraordinaires, puis quitter la bande dessinée qu'il estime s'être embourgeoisée83,84.
Nommé pour l'attribution du grand prix de la ville d'Angoulême
2017, Alan Moore figurait, à l'issue du premier tour, parmi les trois
auteurs plébiscités et bien qu'il soit « heureux et fier de cet
honneur », il fit savoir aux organisateurs qu'il ne souhaitait
plus participer à la vie publique de la bande dessinée ou recevoir de
prix.
Travaux dans d'autres médias
Moore a écrit La Voix du feu, recueil de nouvelles relatant l'histoire de Northampton de l'âge du bronze à nos jours. Publié en 1996, le roman est un succès critique mais pas commercial. Le second roman de Moore, Jerusalem, se déroule lui aussi dans Northampton, mais en se limitant uniquement aux Boroughs, le quartier où il a grandi85. Alan Moore affirme en interview que ce roman est une célébration des valeurs de la classe ouvrière dont il se revendique86.
Il a écrit un scénario de film qui n'a jamais été adapté, Fashion Beast, d'après La Belle et la Bête de Jean Cocteau et la vie du créateur de mode Christian Dior. Ce scénario avait été commandé par Malcolm McLaren87,88. Il a également écrit le scénario de Show Pieces, une série de courts-métrages réalisés par Mitch Jenkins89.
Il s'est plusieurs fois essayé à la musique, formant avec David J (le bassiste de Bauhaus) et Max Akropolis (sous le pseudonyme de Translucia Baboon) le groupe The Sinister Ducks, qui a sorti un single, March of the Sinister Ducks (pochette réalisée par Kevin O'Neill). Moore et David J ont sorti un single incluant un enregistrement de Vicious Cabaret, chanson présente dans V for Vendetta. Il s'est aussi produit avec le groupe de Northampton Emperors of Ice Cream90.
Alan
Moore rencontre sa première femme, Phyllis Dixon, à l'âge de 20 ans
après une séance de lecture de poésie au sein du Groupe d'Arts de
Northampton. Tous deux commencent à se fréquenter et emménagent
rapidement ensemble dans un studio situé dans Queen's Park Parade21. Ils se marient tous les deux en 1975 et déménagent dans un deux pièces sur Colwyn Road23. Phyllis tombe enceinte en 197723 et accouche en de Léah26. En 1982, le couple a une deuxième fille prénommée Amber39.
Dans la seconde moitié des années 1980, Alan et sa femme ont une
troisième partenaire, Deborah Delano. En 1990, le mariage de Moore avec
Phyllis prend fin. Celle-ci déménage dans le nord du Royaume-Uni avec
Deborah et emmène
leurs deux enfants, Leah et Amber64.
Anarchiste attaché à la classe ouvrière, il déplore aussi l'évolution du Parti travailliste sous Tony Blair : « J'ai haï madame Thatcher,
mais j'ai haï encore davantage Tony Blair, surtout parce qu'il a séparé
le Parti travailliste de son engagement à respecter « la Clause IV »,
qui le liait au socialisme. (...) il y a eu ce fameux discours où il
déclarait benoîtement : « nous faisons tous partie de la classe moyenne à
présent, n'est-ce pas ? » Eh bien, non, Tony, ce n'est pas le cas83. »
Magie et occultisme
L'intérêt de Moore pour la magie est réellement apparue lors de la création de la bande dessinée From Hell. En effet, dans l'une des scènes de l'ouvrage, le Dr. Gull déclare : « L'unique
endroit où les dieux existent sans aucun doute est dans nos esprits où
ils sont incontestablement vrais dans toute leur grandeur et leur
monstruosité »95.
En 1993, le scénariste décide de devenir magicien. L'année suivante, au cours d'un rituel avec Steve Moore, il connaît sa « première expérience de magie authentique » au cours de laquelle il prétend avoir été en contact avec un dieu-serpent romain du IIe siècle
nommé Glycon. Il adopte cette divinité alors même qu'il découvre qu'il
s'agit en réalité d'un canular élaboré par Alexandre le Faux, un
prophète des Balkans : « si je dois avoir un dieu, j'aime autant que ce soit un canular »95. Il prétend avoir rencontré, au total, quatre dieux et deux autres types d'entités96..
Pour Moore, la magie fait partie intégrante du processus de
création. Elle se rapproche de l'art et l'art, sous toutes ses formes,
se rapproche de la magie. Le langage et l'écriture et, de façon plus
globale, toute forme de communication, permettant de développer des
idées complexes, est un acte magique96.
Analyse de l'œuvre
Méthode de travail
Alan Moore planifie à l'avance et de façon très précise ses scripts, découpant les intrigues page par page97. Ainsi, pour Big Numbers,
il avait écrit le synopsis entier sur une feuille A1 sous la forme d'un
tableau : 12 colonnes pour les épisodes et 48 lignes pour les
personnages. Dans chacune des cases, il avait noté précisément ce que
chaque personnage faisait dans chaque épisode98.
De même, les scripts qu'il fournissait aux différents
dessinateurs avec qui il a travaillé étaient généralement très fournis
en détail. Moore explique que cela remonte certainement à l'époque où il
écrivait pour 2000 AD : « il arrivait
souvent que j'ignore qui allait dessiner le strip. Je devais écrire un
scénario à l'épreuve de toute incompréhension. Je mettais tous les
détails qui me venaient à l'esprit et j'essayais de rendre ça aussi
intéressant (...) que possible »99.
Moore écrit ses scripts souvent sous forme de cases en dessinant des
croquis avec des petits bonshommes bâtons et le tout annoté de façon
très anarchique100..
Pour la rédaction des comics, Moore s'impose une limite de mots
par vignette à ne pas dépasser. C'était un moyen pour lui d'avoir une
écriture beaucoup plus précise, qui se concentre uniquement sur les
éléments les plus importants97.
Moore insiste aussi sur l'importance du processus collaboratif
entre le scénariste et son dessinateur. L'œuvre résultant de cette
collaboration doit apparaître comme le résultat d'un auteur unique.
Moore reconnaît d'ailleurs que de toutes les capacités dont il se sert,
c'est probablement son don pour la collaboration qui est le plus
important et le plus utile100.
Enfin, la consommation de drogues entre pleinement dans le
processus créatif de Moore. Il reconnaît consommer une énorme quantité
de hash quotidiennement, lui apportant ainsi un plus dans son travail.
Toutefois, le scénariste demeure lucide sur le caractère dangereux des
drogues et estime être sauvé car il n'en prend jamais dans un but
purement récréatif101.
Thèmes récurrents
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Alan Moore's Twisted Times, Titan Books, 1987, réédition de strips de Time Twisters originellement publiés dans 2000 AD entre 1980 et 1983, collectif. (ISBN0-907610-72-2)
The Complete Future Shocks, Rebellion, 2006, réunit les deux volumes précédents et du matériel supplémentaire, (ISBN1-904265-88-X)
The Ballad of Halo Jones, avec Ian Gibson (dessin), Titan Books. Prépublié dans 2000 AD numéros 376-385, 405-415 et 451-466, (1984-1986).
Swamp Thing: Love and Death, 1990 (reprend 28-34 & Annual 2)
Swamp Thing: The Curse, 2000 (reprend 35-42)
Swamp Thing: A Murder of Crows, 2001 (reprend 43-50)
Swamp Thing: Earth to Earth, 2002 (reprend 51-56)
Swamp Thing: Reunion, 2003 (reprend 57-61, 63 et 64)
L'histoire du numéro 20 n'a été rééditée que dans l'édition reliée.
V pour Vendetta, avec David Lloyd (dessin), 1995. Deux premiers chapitres prépubliés dans Warrior 1-26 (1982-1985), puis le tout en dix fascicules de 1988 à 1989 par DC Comics.
This is Information, 9/11: Artists Respond, avec Melinda Gebbie (dessin), 2002.
DC Universe: The Stories of Alan Moore, 2006. Reprend diverses histories parues dans des publications DC Comics. Contient :
Supreme: the Return, avec Chris Sprouse, Rick Veitch, etc. (dessin), numéros 1-6, 1999-2000. Repris en deux tomes par Checker Books (The Story of the Year etThe Return).
Violator 3 numéros.
Violator vs. Badrock 4 numéros.
Voodoo: Dancing in the Dark 4 numéros. Repris dans Alan Moore: Wild Worlds, DC Comics, 2007
WildCATS, avec Travis Charest (dessin), numéros 21-34 et 50, 1995-1998. Numéros 21-34 repris dans deux tomes : Gang War et Homecoming, numéro 50 repris dans Alan Moore: Wild Worlds, DC Comics, 2007.
Wildstorm Spotlight numéro 1 : Mister Majestic. Repris dans Alan Moore: Wild Worlds, DC Comics, 2007
Un épisode de The Maxx de Sam Kieth.
Deathblow By Blows 3 numéros, 1999. Repris dans Alan Moore: Wild Worlds, DC Comics, 2007
America's Best Comics
Tom Strong, avec Chris Sprouse, etc. (dessin), 5 tomes à ce jour. Publié en fascicules depuis 1999.
Tomorrow Stories, divers dessinateurs, deux tomes. Publié en 12 fascicules en 1999-2002 et 2 numéros spéciaux en 2006.
From Hell, avec Eddie Campbell (dessin), Eddie Campbell Comics, 1999. Publié en 11 fascicules en 1991-1998.
Filles perdues, avec Melinda Gebbie. Publié dans Taboo
numéros 5-7, SpiderBaby Graphics, 1991-1992 et en tant que Comic Book
chez Kitchen Sink Press, 1995-1996, 2 fascicules. Publié intégralement
chez Top Shelf aux États-Unis et chez Delcourt en France.
La Voix du feu, Calmann-Levy, Coll: Interstices, 2008 (ISBN978-2-7021-3753-6) (Voice of the Fire, Victor Gollancz 1996. Réédité en 1997 par Orion Books et 2003 par Top Shelf Productions).
L'univers des super-héros de Alan Moore, DC Comics, 2005. Cet album est une sélection d'histoires de super-héros publiées par Moore dans les années 1980102.
The Birth Caul, Eddie Campbell Comics, 1999. Adaptation d'une représentation par Eddie Campbell. Trad. La Coiffe de naissance, éditions Çà et là, 2013. Traduit par Jean-Paul Jennequin.
Snakes and Ladders, Eddie Campbell Comics, 2001. Adaptation d'une représentation par Eddie Campbell. Trad. Serpents et échelles, éditions Çà et là, 2014. Traduit par Jean-Paul Jennequin.
Alan Moore's Magic Words, Avatar Press, 2002. Paroles de chansons, poèmes et autres écrits d'Alan Moore adaptés par divers artistes sous une couverture de Juan José Ryp.
Another Suburban Romance, Avatar Press, 2003. Pièce adaptée par Antony Johnston et Juan José Ryp.
Réactions aux adaptations cinématographiques de ses œuvres
Les adaptations cinématographiques des œuvres de Moore ont été sujettes à controverses. Pour From Hell et La Ligue des gentlemen extraordinaires,
il avait décidé de ne pas intervenir du tout, afin qu'aucune confusion
ne puisse être faite entre la bande dessinée et le produit
cinématographique. Moore admet qu'un tel raisonnement était plutôt naïf103.
Les ennuis commencent lorsque Martin Poll (le producteur) et Larry Cohen (le storyboarder) engagent des poursuites contre la 20th Century Fox, prétendant que le film La Ligue des gentlemen extraordinaires plagie leur script intitulé A Cast of Characters
qui met également en scène des personnages issus de la littérature
victorienne. Malgré les similitudes entre les deux scripts, la plupart
des éléments du film final, ajoutés pour lui, ne figuraient pas dans les
planches de Moore. Selon ce dernier, les deux accusateurs « semblaient
croire que les dirigeants de la 20th Century Fox l'avaient appelé et
persuadé de voler leur story-board, puis d'en faire une bande dessinée
qu'ils pourraient alors adapter en film, afin de dissimuler le vol
initial »104.
L'auteur vit très difficilement le procès, estimant qu'il aurait mieux
été traité s'il avait « violé puis tué un car entier d'enfants
handicapés mentaux après les avoir drogués à l'héroïne ».
Moore décide alors de se séparer totalement du monde du cinéma.
Pour les œuvres dont il ne détient pas seul les droits, il décide de ne
plus faire apparaître son nom au générique et de ne percevoir aucun
paiement. Ce choix s'est appliqué à Constantine, V pour Vendetta et Watchmen105.
« Ce sont des films idiots, sans la moindre qualité, une insulte à
tous les réalisateurs qui ont fait du cinéma ce qu'il est, des magiciens
qui n'avaient pas besoin d'effets spéciaux et d'images informatiques
pour suggérer l'invisible. Je refuse que mon nom serve à cautionner
d'une quelconque manière ces entreprises obscènes, où l'on dépense
l'équivalent du PNB
d'un pays en voie de développement pour permettre à des ados ayant du
mal à lire de passer deux heures de leur vie blasée. La majorité de la
production est minable, quel que soit le support. Il y a des films
merdiques, des disques merdiques, et des BD merdiques. La seule
différence, c'est que si je fais une BD merdique, cela ne coûte pas cent
millions de dollars. »
— Alan Moore, entretien dans la revue D-Side n°29 juillet-août 2005
Impact des adaptations cinématographiques sur les mouvements sociaux
Bien
qu'Alan Moore n'aime pas les adaptations cinématographiques de ses
œuvres, celles-ci connaissent du succès auprès du public, et leur
sous-texte politique et social fait qu'elles sont parfois reprises dans
l'iconographie des mouvements sociaux. Ainsi, le masque de Guy Fawkes, popularisé par le film V pour Vendetta, est devenu le symbole du mouvement cyberactiviste Anonymous, et peut être régulièrement vu dans de nombreuses manifestations106. Tandis que de manière plus indirecte, durant la vague de manifestations dans de nombreux pays en octobre 2019, le maquillage de la version « Joaquin Phoenix » du Joker tirée du film de 2019 de Todd Phillips,
qui n'est pas une adaptation directe d'un comic en particulier, mais
qui est fortement inspiré de l'aspect psychologique et social du Joker
que Moore a dépeint dans The Killing Joke, est devenu un symbole de contestation dans plusieurs de ces manifestations, notamment celles au Chili et au Liban106.
Télévision
L'épisode « For the Man Who Has Everything" » de La Nouvelle Ligue des justiciers (Justice League Unlimited) est tiré de l'histoire du même nom de l'histoire de Moore parue dans Superman Annual.
1986 : Prix Jack-Kirby de la meilleure série (avec Stephen Bissette et John Totleben) et du meilleur scénariste pour Swamp Thing ; de la meilleure nouvelle série pour Miracleman (avec divers auteurs)
1987 : Prix Jack-Kirby de la meilleure série pour Swamp Thing
(avec Stephen Bissette et John Totleben) ; de la meilleure nouvelle
série, de la meilleure mini-série, des meilleurs auteurs (avec Dave Gibbons) et du meilleur scénariste pour Watchmen
Prix Eisner du meilleur album, des meilleurs auteurs, de la meilleure mini-série (avec Dave Gibbons) et du meilleur scénariste pour Watchmen
Prix Harvey
de la meilleure série, du meilleur album, de l'excellence dans la
production (tous trois avec Dave Gibbons) et du meilleur scénariste pour
Watchmen ; du meilleur épisode pour Watchmen no 9 (avec Dave Gibbons)
Prix Harvey de la meilleure série pour From Hell (avec Eddie Campbell)
1996 :
Prix Eisner du meilleur scénariste pour From Hell
Prix Harvey du meilleur scénariste pour From Hell
1997 :
Prix Eisner du meilleur scénariste pour From Hell et Supreme
Prix Harvey du meilleur scénariste pour From Hell
Prix Ignatz de la meilleure histoire pour From Hell (avec Eddie Campbell)
1999 : Prix Harvey du meilleur scénariste pour l'ensemble de ses travaux
2000 :
Prix Eisner (avec Al Gordon et Chris Sprouse) du meilleur numéro (Best Single Issue) pour Tom Strong no 1 : How Tom Strong Got Started et de la meilleure histoire à suivre pour Tom Strong no 4-7 ; de la meilleure nouvelle série pour Top 10 (avec Gene Ha et Zander Cannon) ; de la meilleure anthologie pour Tomorrow Stories (avec Rick Veitch, Kevin Nowlan, Melinda Gebbie et Jim Baikie) ; du meilleur recueil pour From Hell (avec Eddie Campbell) ; du meilleur scénariste pour La Ligue des gentlemen extraordinaires, Promethea, Top 10, Tom Strong et Tomorrow Stories
Prix Harvey du meilleur scénariste pour La Ligue des gentlemen extraordinaires ; du meilleur album reprenant des travaux auparavant publiés pour From Hell (avec Eddie Campbell)
Prix Ignatz du meilleur roman graphique ou recueil pour From Hell (avec Eddie Campbell)
Prix Adamson du meilleur auteur international pour l'ensemble de son œuvre
2001 :
Prix Eisner de la meilleure série pour Top 10 (avec Gene Ha et Zander Cannon) ; du meilleur numéro (Best Single Issue) pour Promethea no 10 : Sex, Stars and Serpents (avec J. H. Williams III et Mick Gray) ; du meilleur scénariste pour La Ligue des gentlemen extraordinaires, Promethea, Top 10, Tom Strong et Tomorrow Stories
2002 : Prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée pour From Hell (avec Eddie Cambpell)
2003 :
Prix Eisner de la meilleure mini-série pour La Ligue des gentlemen extraordinaires vol. II (avec Kevin O'Neill)
Prix Harvey du meilleur scénariste pour Promethea ; de la meilleure série pour La Ligue des gentlemen extraordinaires (avec Kevin O'Neill) ; du meilleur épisode pour The League of Extraordinary Gentlemen vol. 2, no 1 (avec Kevin O'Neill)
Prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée pour La Ligue des gentlemen extraordinaires (avec Kevin O'Neill)
2004 :
Prix Eisner du meilleur scénariste pour La Ligue des gentlemen extraordinaires, Promethea, Smax, Tom Strong et Tom Strong's Terrific Tales
Prix Harvey de la meilleure série pour La Ligue des gentlemen extraordinaires vol. 2 (avec Kevin O'Neill)
Prix Sproing de la meilleure bande dessinée étrangère pour La Ligue des gentlemen extraordinaires vol. 2 (avec Kevin O'Neill)
2006 :
Prix Eisner du meilleur album pour Top 10 : The Forty-Niners (avec Gene Ha) ; du meilleur scénariste pour Promethea et Top 10 : THe Forty-Niners ; du meilleur projet patrimonial (comic book) pour Absolute Watchmen (avec Dave Gibbons)
Prix Urhunden du meilleur album étranger pour V pour Vendetta (avec David Lloyd)