mardi 8 juillet 2014

Strange Worlds 1-9 (Avon, 1950-1952)

Par Phersv, sur le blog Anniceris

Je continue d'explorer le Digital Comic Museum et cherche notamment les histoires dessinées par un de mes artistes favoris, Wally Wood (1927-1981). Son style est parfois très stéréotypé mais j'aime beaucoup l'élégance de ses silhouettes.

Strange Worlds (publié par Avon, qui tenta plusieurs bandes-dessinées dans les années 1950) n'a hélas pas de comics vraiment excellents (et les scénaristes ne sont presque jamais mentionnés) mais il y a quand même Wally Wood au dessin dans quatre numéros, les 2-5 (avec Frank Frazetta sur le numéro 3), ainsi que du jeune Joe Kubert (1926-2012). Il est dommage que Wally Wood n'y soit pas resté plus longtemps car la qualité des scénarios me semblait avoir tendance à s'améliorer progressivement (mais il est possible que Wood ait écrit certains de ses propres scénarios ?).

Strange Worlds est une anthologie d'histoires qui peuvent être soit du Space Opera avec des héros interchangeables (pilotes, agents secrets, soldats) qui épousent des filles de savants, soit de l'horreur avec des robots ou des fantômes. Isaac Asimov vient à peine de réunir ses premières histoires sur les robots des années 40 dans I, Robot (1950). Le Space Opera est presque toujours limité à notre système solaire, avec une obsession sur la planète Mars et ses indigènes (qui sont souvent présentés comme des alliés de notre monde).

Un thème récurrent est le risque d'une Troisième Guerre mondiale, comme dans The Day the Earth Stood Still (la tragédie du Mutant du n°7 The Man Who Fought the World est une rare réussite dans sa morale pacifiste assez surprenante : un Mutant bienveillant tente de nous contraindre à abandonner nos armes atomiques et nous l'exécutons).

Les histoires sont très courtes (7-8 pages) et ont souvent une conclusion trop précipitée. Il y eut encore quelques numéros après ce #9 (passant directement au #18 parce que le magazine avait absorbé un autre titre) mais le Digital Comic Museum ne les a pas tous scannés.

Une des découvertes de cette série est Everett Raymond Kinstler (né en 1926), qui vit toujours et fut un célèbre portraitiste réaliste "pompier" (il a notamment été le peintre officiel de Ronald Reagan à la Maison blanche). A cette époque alors qu'il travaille encore dans le studio de comics de Will Eisner, son style est nettement plus exotique et il fait une imitation assez convaincante d'Alex Raymond, surtout dans les tables des matières du magazine qui évoquent les meilleurs artistes des Pulps des années 1930.

Strange Worlds #1 (novembre 1950)
Kenton of the Star Patrol: The Corsairs from the Coalsack (8 pages, script : Gardner Fox, art: Joe Kubert)
(réimprimé aussi dans Out of This World Adventures #2, dec. 1950, pulp de sf qui tentait de concilier textes et comics).
Dave Kenton, de la Patrouille des Etoiles,  fut le personnage récurrent de ce titre sur plusieurs numéros. Cette histoire commence par une chronologie du futur : En 1962, l'Homme marcha sur la Lune et en 1977 ce fut le tour de Mars, Alpha Centauri un siècle plus tard, et à partir de 3750 - qui doit être le présent - la Fédération s'est répandue dans l'univers. Dans ce premier épisode, Dave Kenton sur la planète Flayal se fait voler son Passeport par une inconnue, Maeve Malloy, journaliste qui veut enquêter sur les mystérieux pirates de la Nébuleuse du Sac de Charbon (j'ignore pourquoi Gardner Fox dit qu'elle vient d'être découverte en 1950, elle est connue depuis bien plus longtemps). Kenton est expulsé de la Patrouille et décide d'aller enquêter lui aussi dans la Nébuleuse pour faire croire aux Pirates qu'il est prêt à passer de leur côté. Il arrive dans leur monde, retrouve Maeve Malloy et s'allie avec la journaliste pour saboter les Pirates (abandonnant donc son plan plus ingénieux de se faire passer pour un traître). Il trouve un moyen de signaler sa position à la Patrouille et est réintégré comme Capitaine.

Dead Man's Tale (11 pages, Horreur déjà imprimé dans Eerie #1)
Plagiat de la Peau de Chagrin ou de The Monkey's Paw. Un homme tue un clochard pour lui voler une bouteille indienne qui réalise les voeux quand on en boit une gorgée - mais dont la dernière goutte tue son propriétaire. Il décide de manière ingénieuse de diluer ou synthétiser le précieux liquide magique mais n'échappera pas au destin.

Crom the Barbarian: The Spider God of Akka (10 pages, script: Gardner Fox, art: John Giunta).
Crom est une imitation directe de Conan de Howard mais il est blond et Aesir au lieu d'un Cimmérien. Il a une épée nommée Skullcracker ou Skullbiter. Le monde a alors encore deux Lunes mais les dieux que cite Crom sont ceux de la mythologie historique (Thor, Set... son interjection favorite est "Par les Talons de Nessus"). Sa première aventure était dans Out of this World Adventure #1 (juillet 1950). Crom avait suivi sa soeur Lalla, enlevée par les Cymri, hommes-singes servant Dwelf le sorcier sur son île emplie de ses captives. Dwelf le contraint à lui rapporter un philtre de jeunesse venu d'Ophir. A Ophir, Crom enlève la Reine Tanit qui tombe amoureuse de lui. Quand Dwelf boit le philtre, il redevient un nourrisson et Crom repart avec Lalla et Tanit. Crom vainc le roi-singe Rou d'Akka et son Araignée géante, Spraa, puis rétablit Tanit sur son trône contre l'usurpateur Bokris.

Strange Worlds #2 (avril 1951)
Crom the Barbarian: The Giant from Beyond (10 pages, script: Gardner Fox, art: John Giunta)
3e et dernière histoire de Crom (qui s'est coupée sa longue chevelure blonde entre temps). Il descend la rivière Nexus avec les soldats d'Ophir pour affronter les hordes du Géant Balthar et de son alliée la prêtresse Calla. Crom crève les yeux du Géant (cette scène sera décrite par le célèbre psychiatre anti-comics Fredric Wertham comme une obsession des comics pour la castration symbolique).



The Weapon Out of Time (10 pages, art : Wally Wood)
Mo-Ra
Dans la lointaine préhistoire du continent nord-américain (dans l'actuel Wyoming), la princesse Mo-Ra de l'Empire de Kaa tombe amoureuse du roi Ka-Rin d'Anthor qui lui a sauvé la vie. Quand son père, le cruel tyran de Kaa l'emprisonne, Ka-Rin vient la délivrer et déclenche une catastrophe qui détruit Ka (dans ce qui deviendra le Geyser de Yellowstone).

Une histoire très médiocre mais il y a les dessins de Wally Wood (et l'idée amusante, mais qui ne devait déjà plus être très originale en 1951, que tout le monde chevauche des Smilodons). Wood multiplie les histoires d'heroic fantasy sans jamais construire un univers cohérent.



Dara of the Vikings (8 pages, auteurs inconnus)
Deux aviateurs, Ford Robbins et Gene Dorn, se retrouvent échoués près du Groënland et découvrent un monde perdu colonisé par les Vikings. Dara, fille de Druil, les aide contre Cygnar et sa tribu qui veulent la capturer pour obtenir l'Arc d'Or de Rolfe. Grâce aux techniques modernes des aviateurs, Dara pourra vaincre Cygnar. Bien que Ford et Gene décident de rester dans ce monde perdu, Dara n'eut pas d'autres aventures.

Strange Worlds #3
Kenton of the Star Patrol: Alien Raiders! (8 pages, Wally Wood)
Un vaisseau d'une espèce inhumaine formée de silicium, humanoïdes verts à quatre bras, les Flanns, venus d'une lointaine galaxie qu'ils ont quitté il y a des siècles, envahit Pluton et Titan (la série devient plus centrée sur le système solaire que dans le premier épisode). Kenton, qui était sur Marsopolis, se fait passer pour un prisonnier de Titan (oui, encore comme dans le premier épisode) pour infiltrer les Flanns et apprendre leur langue grâce à leurs machines. Il modifie le contrôle de leur environnement pour les faire tous mourir en les transformant en verre - Wally Wood ne fait jamais dans le sentimental dans ses histoires assez lugubres...
Le nom des envahisseurs, les Flanns, avec cette orthographe a-t-il pu influencer le nom des celto-indiens du monde de Greyhawk ? Probablement une coïncidence comme c'est aussi un nom irlandais.

The Flame Goddess (7 pages, art : Sid Greene).
Shelia Vernon réussit à sauver son frère archéologue dans une cité perdue mésoaméricaine en devenant leur Déesse.

Invasion from the Abyss (7 pages, dessins par les célèbres Al Williamson, Frank Frazetta et Wally Wood !!).
Steve Hanson, des services secrets de l'ONU, doit lutter contre une invasion de créatures vivant sous la surface de l'Amérique depuis l'époque de l'Atlantide. Il libère des savants humains qui était détenus, dont bien sûr une belle jeune fille, et ensuite l'un d'eux réussit à utiliser un champ magnétique pour maintenir le peuple des Abysses dans leur monde jusqu'à ce qu'une paix soit possible avec le monde de la Surface.
Wally Wood a des obsessions car on retrouve là certains thèmes déjà vus dans le n°2 mais aussi dans la série qu'il créera plus tard, T.H.U.N.D.E.R Agents, qui a aussi un peuple des profondeurs (Subterraneans) comme principaux adversaires.

Princess of the Past (9 pages, art: Howard Larsen)
Suite de l'histoire qui se trouvait dans Slave Girl #1-2. Malu l'esclave et ex-Princesse d'Ormuz, est devenue la Reine de Zankhara en renversant Shala, grâce à Garth. Quand Shala s'enfuit vers les Îles des Druides, Garth et Malu partent les retrouver et vaincre les Jeux mortels des Druides.

Strange Worlds #4 (septembre 1951)
The Vampires of the Void (8 pages, Wally Wood)
La belle Myrza, Reine de Palmoora (Deneb ou α Cygni, 1550 années-lumière) vient envahir notre système pour que les corps humains servent de réservoirs d'énergie vitale. Le Capitaine Dave Kenton est capturé (encore...) et découvre que de simples rayons ultra-violet détruisent les protections des Palmoorans. Il y a toujours un Talon d'Achille comme deus ex machina dans ces histoires.
Comme la dernière fois, il affirme sans aucun remords qu'il faut éradiquer toute l'espèce des Palmoorans. Wood ne se rendait pas compte de son désir obsessionnel de massacre génocidaire ?

The Lost Kingdom of Athala (7 pages, Wally Wood)
Jack Rance et le jeune Tommy utilisent une machine à voyager dans le temps pour aller dans la préhistoire pour retrouver un certain Professeur Gregg qui y est parti depuis quelques années. Ils y trouvent en fait la belle Rhoa, la fille de Gregg, qui est devenue une chef des hommes primitifs. Tommy se fait tuer par les hommes de Ogg et Rance sauve Rhoa avant de repartir avec elle à notre époque.

A Nation Is Born (7 pages, Rafael Astarita)
Jac Hartt, secrétaire du Gouverneur de la Lune, découvre un complot martien pour déstabiliser la colonie lunaire. Les Martiens sont ici des sortes de Huns ou Mongols à oreilles pointues, conformément aux clichés orientalistes qui remontent au moins à Buck Rogers. Mais après avoir déjoué ce complot grâce à Lua, une jeune Lunite (qui est en fait la vraie héroïne de cette histoire bizarre), Jac Hartt soutient la cause de certains des indépendantistes qui élisent un nouveau Président de la Lune à la place du Gouverneur terrien, Gino l'époux de la Lunite. Moon is a Harsh Mistress ne sera publié que 15 ans après et le thème de l'indépendance lunaire est donc ici intéressante : l'Amérique se rêve toujours en puissance impériale mais en même temps projette sa propre indépendance sur les autres planètes contre notre propre monde, ce qui change donc le centre du point de vue, la Terre devenant alors le Vieux Monde européen par rapport à cette Nouvelle Frontière.

The Enchanted Dagger (7 pages, George Tuska?)
Reprint de Yankee Comics #1, 1941. Roger Chalmers combat les gangs de Washington DC grâce à une dague aux pouvoirs hypnotiques qu'il a trouvée en Afrique (plus tard, on révèle qu'elle peut paralyser sa cible et le forcer à dire la vérité). Il eut d'autres aventures dans l'Âge d'Or et même son propre costume (Yankee Comics #2-4 + Scoop Comics #8) mais pas dans Strange Worlds.

Strange Worlds #5 (novembre 1951)
Sirens of Space (8 pages, Wally Wood)
Maeve Malloy, qu'on n'avait plus vue depuis le premier numéro, appelle le Capitaine Dave Kenton à l'aide et il doit lutter contre les Sirènes de la lune Mimas, des amazones qui peuvent paralyser par des vibrations de leurs chants (oui, comment peuvent-elles passer dans le vide spatial ? ce doit donc être des ondes radio). Kenton les bat tout simplement en se bouchant les oreilles comme Ulysse.
Le deus ex machina commence à devenir vraiment ridicule pour une histoire de pseudo-SF.

End of His Service (Norman Nodel)
C'est bref mais une jolie petite histoire triste qui pourrait sortir du cycle asimovien. Le malheureux robot XL9 connaît à peu près le même sort que Saint Guinefort en étant détruit alors qu'il sauvait sa maîtresse.

Shining Sands of Death (Ed Goldfarb ?)
Décidément pas le numéro pour les happy endings. Un trio de savants se miniaturise pour rapporter un cristal d'un météore mais l'expédition finit en tragédie. Ces histoires d'hommes miniaturisés ne sont pas encore si courantes en 51. The Shrinking Man de Richard Matheson n'est publié qu'en 1956, Atom (Ray Palmer) ne sera créé qu'en 1961, Ant-Man (Henry Pym) en 1962, The Fantastic Voyage qu'en 1966.

The Abduction of Earth
Dans un lointain futur, en 1980, un savant terrien est capturé par des êtres macrocéphales d'un astéroïde nommé Zelos. Vingt ans après, le même astéroïde revient et enlève la Terre entière en contrôlant sa gravité. John Farl, spécialiste de l'anti-gravité, prend son vaisseau pour enquêter avec son assistant Bud Blake, et il sabote les machines des Zelosiens et de leur chef.

Strange Worlds #6 (février 1952)
Kenton of the Star Patrol: The Monster-Men of Space (Everett Raymond Kinstler)
Maeve Malloy (qui s'habille de manière encore plus sexy qu'avant quand Kinstler la dessine) et le Captain Dave Kenton se font capturer par un Cerveau géant télépathe qui a amassé une armée composée de prisonniers d'espèces diverses qui ont progressivement muté au fil des générations, donnant un assemblage hétéroclite. Kenton découvre qu'un casque de plomb suffit à le protéger de l'influence du Cerveau et détruit son repaire. Oui, c'est presque la même méthode que pour les Sirènes du numéro précédent avec ce casque de plomb à la place de la cire dans les oreilles.

The Man Who Owned the Earth (Norman Nodel)
Une histoire assez médiocre sur Talus, tyran qui réussit à unifier la Terre au XXIe siècle par la force et qui se suicide ensuite comme il ne lui reste plus rien à conquérir. Le comic d'horreur a inventé ce genre sans "héros" et à la conclusion moralisante sinistre.

Maid of the Mist (Sid Check)
Légende des Senecas sur les Chutes du Niagara. Umpago tombe amoureux d'Amala, princesse des Senecas qui doit être sacrifiée au Manitou. Ils meurent dans les Chutes du Niagara tous les deux plutôt que d'être séparés. Les Senecas modernes racontent d'autres variantes qui nient tout sacrifice.

Death Claims an Enemy (Everett Raymond Kinstler)
Le vieux savant Robert Vance est mourant et visite en rêve le plan des Choses Impensées. C'est là qu'attendent les archétypes de toutes les réalisations humaines. Il n'y trouve nulle part le Pacificateur ultime qu'il a cherché à concevoir toute sa vie et comprend donc que son but était vain. Il meurt en ayant conscience que sa vie n'a été qu'un échec. Les années 1950 n'étaient pas très joyeuses.

Wrath of the Totem! (Norman Nodel)
Une brève histoire d'horreur sur un trappeur blanc, beau mais malhonnête qui tente d'abuser d'une tribu de Vancouver et qui finit pris à son propre piège à ours quand l'esprit du Totem Rantah vient les venger. Encore une preuve que les fictions populaires des années 50 arrivaient à prendre le point de vue indien contre le regard colonial. Mais ils sont appelés "siwash" (déformation du français "sauvages"), ce qui est devenu un terme jugé insultant sur la Côte Pacifique.

Strange Worlds #7 (mai 1952)

The Space-Gods of Planetoid 50! (Norman Nodel)
L'astronaute Jon Grant est envoyé, avec son collègue Tim, sur une comète, Planetoid 50, qui contient un gisement d'Alurium radio-actif, qui est devenu une sorte de panacée anti-bactérien. Ils y trouvent une survivante humaine, Mona, qui est traitée comme une déesse par les indigènes Slaans. Quand ils arrivent comme nouveaux Dieux, le prêtre slaan tente d'en profiter pour prendre le pouvoir. Mais le planétoïde est peuplé de bactéries géantes et les Humains finissent par évacuer les Slaans pour détruire la source des maladies. Jon épouse l'ex-déesse Mona.

Sabotage on Space Station 1 (Norman Nodel)
La Station spatiale 1 au-dessus de la Terre est gérée comme terrain neutre par les trois espèces de Venus, Terra et Mars. Un agent vénusien tente d'assassiner le chef de la sécurité, le Lieutenant Dav Fallon. Il réunit l'infirmière Kathi, l'ingénieur français Louis De la Salle Devereaux et le Capitaine écossais Clement Rawls pour lutter contre l'invasion par les forces du Commandeur vénusien Slar Kan. Devereaux et Rawls se font tuer mais Fallon atteint la salle des commandes de l'oxygène et asphyxie les rebelles vénusiens au moment où ils allaient se servir de la Station pour bombarder les capitales terriennes.

The Man Who Fought the World (8 pages)
Halran Ammo, né de parents irradiés (sa mère était une infirmière prisonnière de guerre à Hiroshima, son père un scientifique) est le premier Mutant. Son corps est fluorescent et il a le pouvoir de se téléporter n'importe où à la vitesse de la lumière. Il décide d'utiliser son pouvoir pour contraindre la planète à mettre fin à sa destruction nucléaire et commence à saboter les Centrales et à menacer des dirigeants, en commençant par le Président français (qui doit être, en mai 1952, Vincent Auriol). Avec l'aide de son propre père qui le trahit (et de sa seule amie qui le fait involontairement), le gouvernement le fait finalement arrêter en lui jetant de l'acide dans les yeux et l'exécute en le jetant dans une fournaise. Je ne sais pas si l'histoire a pu inspirer les futurs X-Men créés dix ans après mais il y a peut-être une influence de Gladiator de Philip Wylie, où le Surhomme byronien se fait aussi tuer à la fin (mais en étant foudroyé).

Man-Trap! (4 pages, Becker/Alascia)
Un playboy qui assassine son oncle se fait prendre par un indice dans une plante carnivore...

Strange Worlds #8 (août 1952)
The Metal Murderer! (Harry Lazarus, frère de l'éditeur Leon Lazarus, qui travailla plus tard chez Marvel)
Une aventure de Jac Lombard, agent secret du Shadow Squad. Cela me fait penser à une histoire à la Scoobidoo où des meurtres semblent accomplis par un Robot. Mais la Première Loi d'Asimov est en fait préservée : c'est un humain qui se fait passer pour un des Robots.

Death on the Earth-Mars Run! (Everett Kinstler)
Une histoire à la Flash Gordon (Kinstler imite assez bien Alex Raymond). Le pilote de vaisseau Alan Aldane travaille sur le Star Dust. qui doit faire une navigation entre la Terre et Mars. Les passagers comprennent le riche banquier Robert Santley, sa fille adoptive la belle Valdora (télépathe vénusienne) et Set Grof, savant martien. Une série de meurtres a lieu pendant la traversée et Valdora fait part à Alan Aldane de ses soupçons sur son père adoptif. Mais la vérité est un peu différente de ce qu'elle croit (et Alan Aldane finit en épousant Valdora). La tentative d'une histoire de mystère en SF commence bien mais la résolution est un peu décevante.

The Abduction of Henry Twigg (Joe Kubert)
Une histoire humoristique assez réussie. Le dessinateur Joe Kubert semble l'avoir écrite ou a dû mettre au minimum un peu de lui : c'est l'histoire d'un dessinateur très peu charismatique (et qui pourrait être en partie un autoportrait peu flatteur du jeune Joe Kubert qui avait 26 ans en 1952, même si les photos du vrai Joe Kubert le montrent bien plus musclé dans les années 1960). Henry Twigg ne plaît pas aux femmes sur Terre mais se retrouve soudain enlevé dans la Quatrième Dimension, une gynocratie où plusieurs princesses se disputent ses faveurs et où tous les hommes sont jaloux de lui. Mais craintif devant les jalousies violentes qu'il suscite, Henry Twigg s'enfuit pour revenir dans notre univers où il est si insignifiant.

The Thing on the Broken Balcony! (Alvin Hollingsworth)
Une histoire de maison hantée avec châtiment, assez traditionnelle en dehors de quelques dessins assez expressifs sur les remords (on dirait presque du Ditko parfois dans l'angoisse). Un représentant de commerce rencontre par hasard sur la route un vieil ami, le soir du Nouvel An, qui a l'air désespéré. Celui-ci l'invite dans sa vieille maison isolée et lui dit qu'un homme y a jadis tué un inconnu en le jetant de son balcon et que depuis le fantôme de la victime revient chaque Nouvel An sur ce balcon. On comprend qu'il est en réalité l'assassin de son histoire et il tombe du balcon aux douze coups de minuit. Le représentant de commerce, qui était le narrateur, s'enfuit.

Strange Worlds #9 (novembre 1952)

Radium Monsters! (Michael Becker ?)
Le héros est Georg Garron (qu'on voit sur la couverture avec ce casque si étrange). Il est ingénieur dans une compagnie terrienne de fission nucléaire à Ferrok-Shahn, capitale de Mars, à une époque où les peuples indigènes de Mars et la Terre sont alliés (les Martiens sont ici des humanoïdes verts chauves). On annonce la découverte d'un nouvel astéroïde contenant une dose importante de "radite", plus puissante source d'énergie. Mais alors que la Terre et Mars se préparent à explorer l'astéroïde, Mars est attaquée par des créatures venues de ce rocher : ce sont en réalité des criminels terriens évadés qui se sont enfuis depuis dix ans sur l'astéroïde et ils ont été transformés en monstres mutants (qui ressembleraient à des zombies). Ces ex-Humains ont pris la domination d'une espèce de petits monstres radioactifs qui viennent jeter de petites bombes atomiques sur les Martiens. Garron enverra un missile qui déclenchera une réaction en chaîne dans l'astéroïde.

Ransom-- One Million Decimars! (Kinstler)
Mike Gordon est agent secret terrien et doit protéger Nadine Grail, la fille du Président de la Terre à bord du Stardust Queen, en voyage diplomatique vers la Princesse de Venus. Mais pendant le voyage, Anders Zorn, agent vénusien, corrompt certains membres d'équipage pour organiser une mutinerie. Gordon retrouve la piste de Grail et la sauve des mains du kidnappeur qui demandait d'être payé un million de "décimars".

World of the Monster Brain! (Syd Shores)
Un humain est téléporté sur un autre monde par de petits robots (les "Torks") qui servent un cerveau gigantesque (qui ressemble un peu à un Grell de D&D ; oui, ils ont déjà utilisé un autre Cerveau kidnappeur dans le n°6). Il mène une révolte, tue le cerveau et retourne se téléporter sur Terre en tirant une conclusion politique assez démesurée qu'il n'est pas bon que tout soit centralisé avec un seul dirigeant.

Mystery of Asteroid 9! (Gene Fawcette)
Jim Fanning, agent du Interplanetary Emergency Bureau, est envoyé sur le Star Queen qui doit aller sur Mars. Plusieurs vaisseaux ont été pillés et des rebelles de Deimos, une des colonies des martiens, cherchent une arme que les Terriens envoient aux Martiens. Fanning joue le rôle d'un passager et s'intéresse à deux jumeaux, les Carsons, enfants d'un célèbre savant disparu. Le fils Carson est assassiné et sa soeur jumelle part du vaisseau vers l'Astéroïde 9 avec Fanning à ses trousses. Ils retrouvent son père, le Professeur Carson. Il avait été enlevé là par le Loup Solitaire, l'agent qui pille les vaisseaux en se servant des armes que le savant avait inventées (le scénario semble oublier les autres armes qui étaient contenues dans le Star Queen). Finalement, ce Loup Solitaire qui travaille pour les rebelles de Deimos s'avère être un autre passager qui semblait n'être qu'un playboy. Fanning le tue et revient sur Terre avec le savant et sa fille. On retrouve un scénario assez proche de Death on the Earth-Mars Run dans le numéro précédent et encore une fois la résolution est moins réussie que la mise en place (et Gene Fawcette ne dessine pas aussi bien qu'Everett Raymond Kinstler).

5 commentaires:

Je a dit…

Wallace Allan Wood, plus connu sous le nom de Wally Wood1 (17 juin 1927 à Menahga - 2 novembre 1981 à Los Angeles) est un auteur et éditeur de bande dessinée américain, surtout connu dans le monde anglophone pour ses publications chez EC Comics et dans Mad et dans le monde francophone par les traductions parues dans L'Écho des savanes. William Gaines, directeur d'EC, a dit de lui : « Wally a dû être notre auteur le plus inquiet... Je ne prétend pas faire un rapport entre les deux, mais il a aussi peut-être été le plus brillant. »

Auto-portrait : https://locustmoon.files.wordpress.com/2013/07/wally-wood-self-portrait-ec-comics-1953.jpg
Photo : http://psychosaurus.com/wood/images/woodphoto.gif

Je a dit…

The Digital Comic Museum se présente ainsi :

"We are the best site for downloading FREE public domain Golden Age Comics. All files here have been researched by our staff and users to make sure they are copyright free and in the public domain. To start downloading just register an account and enjoy these great comic books. We do not charge per download and the goal of the project is to archive these comic books online and make them widely available."

Lien : http://digitalcomicmuseum.com/

Je a dit…

Guinefort, ou saint Guinefort, est le nom associé à un lévrier qui selon une légende rapportée notamment par le dominicain Étienne de Bourbon vers 1250, possédait le pouvoir posthume de guérir des enfants.

Selon cette légende, le chien s'était attaqué à un serpent qui voulait mordre l'enfant de ses maîtres, châtelains de Villars-les-Dombes. Son maître le passe au fil de l'épée en voyant l'enfant ensanglanté gisant à terre, car imputant d'abord à son chien les blessures apparentes du nourrisson.

En voyant le serpent déchiqueté près du berceau et lorsque son enfant sain se réveille, il comprend sa méprise. Par la suite, ayant enterré son valeureux chien, il plante un buisson pour marquer l'emplacement de la dépouille. Les gens du lieu, puis d'autres, attribuent bientôt au lévrier martyr des pouvoirs miraculeux, notamment ceux de guérir des enfants et se rendent au sanctuaire pour le vénérer.

Face à l'ampleur de la dévotion, Étienne de Bourbon fera exhumer les restes du chien pour les brûler ainsi que l'arbuste et en fera état dans son ouvrage De Supersticione. Une loi est votée pour interdire aux habitants de se rendre sur les lieux, sous peine de saisie de l'ensemble de leurs biens.

Pourtant, le culte de ce saint Lévrier persiste pendant plusieurs siècles, jusqu'aux années 1930, et ce malgré les interdictions répétées de l'Église catholique romaine.

Je a dit…

Everett Raymond Kinstler (born August 5, 1926, in New York City) is an American artist, whose official portraits include Presidents Gerald Ford and Ronald Reagan. He is also a former pulp and comic book artist, whose work appeared mainly in the 1940s and 1950s.

Auto-portrait : http://www.illustrationhistory.org/images/uploads/Kinstler_seuss.jpg

Je a dit…

Les Sénécas ou Tsonnontouans sont un peuple amérindien d'Amérique du Nord qui faisait partie de la Confédération iroquoise. Pendant la guerre d'indépendance américaine et durant la guerre de 1812, ils étaient alliés aux Britanniques. Ils sont approximativement 1 000 au Canada et 8 000 aux États-Unis.

L’origine du nom de la tribu vient du « Onöndowaga » et signifie « les personnes de la grande colline ».

Les Sénécas vivaient traditionnellement dans ce qui est aujourd'hui l'État de New York, entre la rivière Genesee et le lac Canandaigua. Des récentes découvertes archéologiques montrent que leur territoire s’étendait jusqu’à la rivière Allegheny, notamment après que les Iroquois ont anéanti les tribus Wenro et Érié.

Les Sénécas cultivaient pour vivre le maïs, les haricots et les courges, mais ils sont aussi de bons chasseurs et pêcheurs. Ce fut une tribu de grands guerriers et ils étaient redoutés par leurs ennemis comme étant de féroces adversaires. Malgré tout, les Sénécas étaient de grands diplomates et de bons orateurs.