Kali est la terrifiante déesse de la Destruction, de la Transformation et de la Préservation.
Kali comme Durga ou Parvati, est une représentation de Shakti, la déesse-mère. Kali est la représentation la plus terrifiante du panthéon hindou. Elle est représentée avec plusieurs bras, et le cou ceint d'une guirlande de cranes et la taille entourée d'avant-bras coupés. Elle a les yeux et la langue rouges et la peau noire. Elle représente aussi le temps
Les dieux firent appel à elle car ils ne parvenaient pas à vaincre le démon Raktabija dont chaque goutte de sang qui tombait au sol donnait naissance à un nouveau démon. Lors de la bataille contre Raktabija, elle se servit de sa langue pour empêcher le sang du démon de tomber au sol.
Mais cela l'empoisonna et elle devint folle. Elle dansa frénétiquement, excitée par la chair des cadavres sous ses pieds, mettant en péril l'équilibre du monde.
Pour l'apaiser, Shiva se coucha sous ses pieds, ce qui arrêta la danse destructrice.
Dans les Veda, ce qualificatif de Kali est associé au nom d'Agni, le dieu du feu, qui possédait sept langues enflammées et mouvantes. Kali était l'une de ces langues, la plus noire et la plus terrible. Mais ce sens du mot se perdit ; il ne resta que celui de la déesse Kali, la furieuse épouse de Shiva, sa Shakti, également désignée comme la Divine Mère Déesse-Mère. En tant que Divine Mère, on représente souvent Kali en train de danser ou s'unir sexuellement avec Shiva. Tant que Shiva incarne l'aspect transcendantal, elle symbolise l'aspect dynamique, l'énergie primitive. Dans son aspect de Bhavatarini, rédemptrice de l'univers elle se dresse debout sur le corps allongé de son époux Shiva. Elle porte une ceinture de bras coupés, un collier de crânes et possède quatre bras. Sa main inférieure gauche tient une tête de démon ensanglantée et sa main supérieure gauche un sabre. De sa main supérieure droite, fait un signe qui marque la témérité de sa main inférieure droite, elle accorde ses bienfaits. Elle détruit l'ignorance maintient l'ordre du monde, bénit et délivre ceux qui aspirent à la connaissance de Dieu. Kali est le symbole de dissolution et de la destruction. On la vénère particulièrement au Bengale. Ses temples les plus connus se trouvent à Kalighat et Dakshineshvara où Ramakrishna officia comme prêtre de Kali.
Source : https://mythologica.fr/hindou/kali.htm
jeudi 31 octobre 2019
mardi 29 octobre 2019
Le blog de Taigong788
Voici quelques années en arrière, j'ai découvert un article évoquant la vie de Milon de Crotone sur le blog de Taigong788 : http://taigong788.skyrock.com/3067710507-Milon-de-Crotone.html.
Mais ce blog ne contient pas que des billets traitant de personnages historiques.
Mythologie, littérature, bande dessinée (tout particulièrement mangas et comics), cinéma et jeux vidéo sont abondamment traités dans ce blog.
Voici comment Taigong788 se présente :
41 ans, fan de manga ( à peu près tous sauf yaoi et yuri ) et de comics ( surtout Batman, Nightwing, Daredevil, Moon Khnight et Captain America, pour ses valeurs en dehors du patriotisme bêta ), passionné d'histoire comme vous pouvez le voir sur mon blog. La religion est également mon domaine favori, je me suis également spécialisé sur ce sujet, du fait que je suis un catholique pratiquant et que j'aime le dialogue entre les religions.
Je vais particulièrement m'intéresser aux :
- 61 articles consacrés à la littérature : https://taigong788.skyrock.com/tags/9xbKAdK3fqT-Litterature_1.html
- aux 508 articles consacrés aux mangas (thème que j'avoue ne pas maîtriser, malgré sa richesse culturelle incontestable) : https://taigong788.skyrock.com/tags/dIAgz09uIdb-mangas_1.html
- et peut-être même aux 140 articles consacrés aux jeux vidéo : https://taigong788.skyrock.com/tags/5tHPf4nNvzz-Jeu-Video.html
Mais ce blog ne contient pas que des billets traitant de personnages historiques.
Mythologie, littérature, bande dessinée (tout particulièrement mangas et comics), cinéma et jeux vidéo sont abondamment traités dans ce blog.
Voici comment Taigong788 se présente :
41 ans, fan de manga ( à peu près tous sauf yaoi et yuri ) et de comics ( surtout Batman, Nightwing, Daredevil, Moon Khnight et Captain America, pour ses valeurs en dehors du patriotisme bêta ), passionné d'histoire comme vous pouvez le voir sur mon blog. La religion est également mon domaine favori, je me suis également spécialisé sur ce sujet, du fait que je suis un catholique pratiquant et que j'aime le dialogue entre les religions.
Je vais particulièrement m'intéresser aux :
- 61 articles consacrés à la littérature : https://taigong788.skyrock.com/tags/9xbKAdK3fqT-Litterature_1.html
- aux 508 articles consacrés aux mangas (thème que j'avoue ne pas maîtriser, malgré sa richesse culturelle incontestable) : https://taigong788.skyrock.com/tags/dIAgz09uIdb-mangas_1.html
- et peut-être même aux 140 articles consacrés aux jeux vidéo : https://taigong788.skyrock.com/tags/5tHPf4nNvzz-Jeu-Video.html
vendredi 25 octobre 2019
Inspiration : le Mont Roraima
Dans le roman-encore-et-toujours-en-cours-d'écriture "Calypso 1577", le Vieux sur la Montagne vit au sommet d'une sorte de mesa (espagnol pour « table »), un plateau ou une grande butte à sommet plat et aux versants abrupts. La plus grande au monde (sur la planète Terre), la Grand Mesa, s'élève en moyenne à 1 500 mètres au-dessus des rivières de la région.
Mais il existe aussi l'équivalent sous le nom de tepuy, un haut plateau à contours particulièrement abrupts, fréquent dans la Gran Sabana vénézuélienne et dans les régions voisines (au Guyana, en Guyane française, au Brésil et en Colombie). Ce sont des reliefs tabulaires résiduels (mesa), dont les altitudes s'échelonnent de 1 200 à 3 050 m. Outre leur forme, les tepuys présentent des milieux naturels spécifiques, riches en espèces endémiques en raison de l'isolement de ces reliefs et de leurs contrastes climatiques forts. Le mot tepuy ou tepui proviendrait de la langue caribe des pemóns et signifierait « montagne ».
Dans d'autres régions du monde, on peut également dure table mountain et tafelberg ; en tant que toponymes, voire en synonymes géomorphologiques).
Le mont Roraima est une montagne d'Amérique du Sud partagée entre le Brésil, le Guyana et le Venezuela. Il s'agit d'un tepuy, une montagne tabulaire caractéristique du plateau des Guyanes. Délimité par des falaises d'environ 1 000 mètres de hauteur, son plateau sommital présente un environnement totalement différent de la forêt tropicale humide et de la savane qui s'étendent à ses pieds. Ainsi, la forte pluviométrie est à l'origine de formations pseudokarstiques, dont de nombreuses et grandes grottes, ainsi que du lessivage du sol. La flore s'est adaptée à ces conditions climatiques et géologiques avec un fort endémisme et une abondance de plantes carnivores qui trouvent dans les insectes capturés les nutriments absents dans le sol. La faune est peu présente mais marquée elle aussi par un endémisme prononcé, notamment chez les reptiles et les amphibiens. Cet environnement est protégé au sein du parc national Canaima au Venezuela et du parc national du Mont Roraima au Brésil. Le point culminant de la montagne s'élève sur le rebord méridional de la falaise, en territoire vénézuélien, à 2 810 mètres d'altitude ; cette proéminence constitue le plus haut sommet de l'État de Bolívar. Une autre petite antécime constitue le point culminant du Guyana à 2 772 mètres d'altitude dans le Nord du plateau, non loin de la borne marquant le tripoint entre les frontières brésiliennes, guyaniennes et vénézuéliennes.
Découvert et exploré tardivement au XIXe siècle, le mont Roraima n'est gravi qu'en 1884 par une expédition britannique et sa faune, sa flore et sa géologie restent encore largement méconnues malgré de nombreuses campagnes d'étude. Un récit de l'une de ces expéditions a largement inspiré Arthur Conan Doyle pour l'écriture de son roman d'aventures Le Monde perdu en 1912, lui-même à l'origine de nombreux autres ouvrages, films et téléfilms. Avec l'arrivée du tourisme notamment dans les années 1980, le mont Roraima constitue un sommet apprécié des randonneurs en raison de son environnement singulier et de ses conditions d'accès et d'ascension relativement aisées. Celle-ci se fait quasi exclusivement par le côté sud, par un passage naturel à flanc de falaise. L'escalade d'autres faces de la montagne est en revanche très technique mais permet l'ouverture de nouvelles voies.
La faune et la flore des tepuys en général sont largement méconnues du fait de l'exploration tardive de cette région d'Amérique du Sud et de nouvelles espèces sont découvertes chaque année2. Les spécimens répertoriés sont caractérisés par un fort endémisme, notamment chez les animaux, ce qui induit une forte menace ou danger d'extinction2,7.
Au pied de la montagne et jusqu'au bas des falaises s'étend une forêt pluviale sempervirente2,7. Elle est dominée par des individus d'une hauteur moyenne de 25 à 45 mètres et parfois 60 mètres des genres Clusia, Drimys, Graffenrieda, Magnolia, Miconia, Moronobea, Myrcia et Viburnum2. Le sous-bois est dominé par les fougères arborescentes et des palmiers comme des Bromeliaceae, des Eriocaulaceae, Geonoma appuniana et Euterpe catinga2. Cette forêt est caractérisée par la présence de Bonnetia roraimae, un arbre ayant servi à définir le district écologique oriental des tepuys2. Du fait de sa position sous les falaises, cette forêt comporte de nombreux épiphytes, des espèces végétales croissant sur d'autres plantes, généralement des branches d'arbres7. Contre la falaise, là où le sol est plus gréseux et le climat plus frais, subsistent des espèces apparentées aux espèces andines ainsi que des Bromeliaceae des genres Brocchinia, Lindmania22 et Navia2. Au-delà des pentes aux pieds des falaises s'étend au nord, à l'ouest et à l'est une forêt tropicale humide constituant le prolongement septentrional de la forêt amazonienne tandis qu'au sud, le paysage est plus ouvert avec une savane, la Gran Sabana4.
La végétation sur le plateau fait partie de l'écorégion de pantepui et reste largement inconnue2. Trois formations végétales s'y côtoient et se développent au milieu de la roche nue : les forêts d'arbres, les forêts d'épiphytes et les savanes sèches ou humides sous la forme de marais2. Elle est marquée par de nombreuses espèces endémiques telles que Stegolepis guianensis, Orectanthe sceptrum, Bejaria imthurnii, Stomatochaeta condensata, Thibaudia nutans, Connellia augustae, Connellia quelchii, Tillandsia turneri, Bonnetia roraimae, Epidendrum secundum, des fougères et des plantes carnivores adaptées au sol particulier qui s'y trouve telles que Heliamphora nutans, Brocchinia reducta, Brocchinia tatei, Drosera roraimae, Utricularia quelchii et Utricularia humboldtii2,3,7,19. Ces dernières capturent des insectes et y trouvent les nitrates nécessaires à leur développement et absents du sol gréseux et lessivé sur lequel elles poussent19,8,7. Les forêts qui se trouvent le long des cours d'eau et dans les ravines sont caractérisées par leur faible nombre d'espèces, leurs arbres de 8 à 15 mètres de hauteur et leurs adaptations à des conditions rudes comme des feuilles coriaces2. La roche nue est colonisée par des tapis de lichens, d'algues et de cyanobactéries10.
Mais il existe aussi l'équivalent sous le nom de tepuy, un haut plateau à contours particulièrement abrupts, fréquent dans la Gran Sabana vénézuélienne et dans les régions voisines (au Guyana, en Guyane française, au Brésil et en Colombie). Ce sont des reliefs tabulaires résiduels (mesa), dont les altitudes s'échelonnent de 1 200 à 3 050 m. Outre leur forme, les tepuys présentent des milieux naturels spécifiques, riches en espèces endémiques en raison de l'isolement de ces reliefs et de leurs contrastes climatiques forts. Le mot tepuy ou tepui proviendrait de la langue caribe des pemóns et signifierait « montagne ».
Dans d'autres régions du monde, on peut également dure table mountain et tafelberg ; en tant que toponymes, voire en synonymes géomorphologiques).
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Le mont Roraima est une montagne d'Amérique du Sud partagée entre le Brésil, le Guyana et le Venezuela. Il s'agit d'un tepuy, une montagne tabulaire caractéristique du plateau des Guyanes. Délimité par des falaises d'environ 1 000 mètres de hauteur, son plateau sommital présente un environnement totalement différent de la forêt tropicale humide et de la savane qui s'étendent à ses pieds. Ainsi, la forte pluviométrie est à l'origine de formations pseudokarstiques, dont de nombreuses et grandes grottes, ainsi que du lessivage du sol. La flore s'est adaptée à ces conditions climatiques et géologiques avec un fort endémisme et une abondance de plantes carnivores qui trouvent dans les insectes capturés les nutriments absents dans le sol. La faune est peu présente mais marquée elle aussi par un endémisme prononcé, notamment chez les reptiles et les amphibiens. Cet environnement est protégé au sein du parc national Canaima au Venezuela et du parc national du Mont Roraima au Brésil. Le point culminant de la montagne s'élève sur le rebord méridional de la falaise, en territoire vénézuélien, à 2 810 mètres d'altitude ; cette proéminence constitue le plus haut sommet de l'État de Bolívar. Une autre petite antécime constitue le point culminant du Guyana à 2 772 mètres d'altitude dans le Nord du plateau, non loin de la borne marquant le tripoint entre les frontières brésiliennes, guyaniennes et vénézuéliennes.
Découvert et exploré tardivement au XIXe siècle, le mont Roraima n'est gravi qu'en 1884 par une expédition britannique et sa faune, sa flore et sa géologie restent encore largement méconnues malgré de nombreuses campagnes d'étude. Un récit de l'une de ces expéditions a largement inspiré Arthur Conan Doyle pour l'écriture de son roman d'aventures Le Monde perdu en 1912, lui-même à l'origine de nombreux autres ouvrages, films et téléfilms. Avec l'arrivée du tourisme notamment dans les années 1980, le mont Roraima constitue un sommet apprécié des randonneurs en raison de son environnement singulier et de ses conditions d'accès et d'ascension relativement aisées. Celle-ci se fait quasi exclusivement par le côté sud, par un passage naturel à flanc de falaise. L'escalade d'autres faces de la montagne est en revanche très technique mais permet l'ouverture de nouvelles voies.
La faune et la flore des tepuys en général sont largement méconnues du fait de l'exploration tardive de cette région d'Amérique du Sud et de nouvelles espèces sont découvertes chaque année2. Les spécimens répertoriés sont caractérisés par un fort endémisme, notamment chez les animaux, ce qui induit une forte menace ou danger d'extinction2,7.
Au pied de la montagne et jusqu'au bas des falaises s'étend une forêt pluviale sempervirente2,7. Elle est dominée par des individus d'une hauteur moyenne de 25 à 45 mètres et parfois 60 mètres des genres Clusia, Drimys, Graffenrieda, Magnolia, Miconia, Moronobea, Myrcia et Viburnum2. Le sous-bois est dominé par les fougères arborescentes et des palmiers comme des Bromeliaceae, des Eriocaulaceae, Geonoma appuniana et Euterpe catinga2. Cette forêt est caractérisée par la présence de Bonnetia roraimae, un arbre ayant servi à définir le district écologique oriental des tepuys2. Du fait de sa position sous les falaises, cette forêt comporte de nombreux épiphytes, des espèces végétales croissant sur d'autres plantes, généralement des branches d'arbres7. Contre la falaise, là où le sol est plus gréseux et le climat plus frais, subsistent des espèces apparentées aux espèces andines ainsi que des Bromeliaceae des genres Brocchinia, Lindmania22 et Navia2. Au-delà des pentes aux pieds des falaises s'étend au nord, à l'ouest et à l'est une forêt tropicale humide constituant le prolongement septentrional de la forêt amazonienne tandis qu'au sud, le paysage est plus ouvert avec une savane, la Gran Sabana4.
La végétation sur le plateau fait partie de l'écorégion de pantepui et reste largement inconnue2. Trois formations végétales s'y côtoient et se développent au milieu de la roche nue : les forêts d'arbres, les forêts d'épiphytes et les savanes sèches ou humides sous la forme de marais2. Elle est marquée par de nombreuses espèces endémiques telles que Stegolepis guianensis, Orectanthe sceptrum, Bejaria imthurnii, Stomatochaeta condensata, Thibaudia nutans, Connellia augustae, Connellia quelchii, Tillandsia turneri, Bonnetia roraimae, Epidendrum secundum, des fougères et des plantes carnivores adaptées au sol particulier qui s'y trouve telles que Heliamphora nutans, Brocchinia reducta, Brocchinia tatei, Drosera roraimae, Utricularia quelchii et Utricularia humboldtii2,3,7,19. Ces dernières capturent des insectes et y trouvent les nitrates nécessaires à leur développement et absents du sol gréseux et lessivé sur lequel elles poussent19,8,7. Les forêts qui se trouvent le long des cours d'eau et dans les ravines sont caractérisées par leur faible nombre d'espèces, leurs arbres de 8 à 15 mètres de hauteur et leurs adaptations à des conditions rudes comme des feuilles coriaces2. La roche nue est colonisée par des tapis de lichens, d'algues et de cyanobactéries10.
mercredi 16 octobre 2019
"Ravage", 1943, de Barjavel.
Morceaux choisis
p.40-41 : L'élevage, cette horreur, avait également disparu. Élever, chérir des bêtes pour les livrer ensuite au couteau du boucher, c'étaient bien là des mœurs dignes des barbares du XXème siècle. Le « bétail » n'existait plus. La viande était « cultivée » sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et industrialisées, du génial précurseur Carel, dont l'immortel cœur de poulet vivait encore au Musée de la Société protectrice des animaux. Le produit de cette fabrication était une viande parfaite, tendre, sans tendons, ni peaux ni graisses, et d'une grande variété de goûts. Non seulement l'industrie offrait au consommateur des viandes au gout de bœuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d'antilope, de girafe, de pied d'éléphant, d'ours, de chamois, de lapin, d'oie, de poulet, de lion et de mille autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais encore des firmes spécialisées, à l'avant-garde de la gastronomie, produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à l'eau ou grillées, sans autre addition qu'une pincée de sel, rappelaient par leur saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelle, depuis le simple bœuf miroton jusqu'au civet de lièvre à la royale.
Pour les raffinés, une maison célèbre fabriquait des viandes à goût de fruit ou de confiture, à parfum de fleurs. L'Association chrétienne des abstinents, qui avait pris pour devise : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger », possédait sa propre usine. Afin de les aider à éviter le péché de gourmandise, elle y cultivait pour ses membres une viande sans goût.
La
Brasserie 13 n'était qu'une succursale de la célèbre usine du bifteck-frites,
qui connaissait une grande prospérité. il n'était pas une boucherie parisienne
qui ne vendit son plat populaire. Le sous-sol de la Brasserie abritait l'immense
bac à sérum où plongeait la « mère », bloc de viande de près de cinq
cents tonnes. Un dispositif automatique la taillait en forme de cube, et lui
coupait, toutes les heures, une tranche gigantesque sur chaque face. Elle
repoussait indéfiniment. Une galerie courait autour du bac. Le dimanche, le bon
peuple consommateur était admis à circuler. Il jetait un coup d’œil attendri à
la « mère » et remontait à la brasserie en déguster un morceau, garni
de graines de soja géant coupées en tranches, et frites à l'huile de houille.
La fameuse bière 13, tirée de l'argile, coulait à flots.
p.49 : Tout appartement confortable comprenait, outre la salle de bain, l'assimilateur d'ordures, le chauffage urbain les tapis absorbants, les plafonds lumineux et les murs insonores, une pièce qu'on appelait le Conservatoire. Elle était constituée par de doubles parois de verre entre lesquelles le vide avait été fait. A l'intérieur de cette pièce régnait un froid de [moins] trente degrés. Les familles y conservaient leurs morts, revêtus de leurs habits préférés, installés, debout ou assis, dans des attitudes familières que le froid perpétuait.
Les premiers Conservatoires avaient été construits vers l'an 2000. La plupart d'entre eux contenaient déjà deux générations. Les petits-enfants de l'an 2050 devaient à cette invention de connaitre leurs arrière-grands-pères. Le culte de la famille y gagnait. L'autorité d'un père ne disparaissait plus avec lui. On ne pouvait plus escamoter le défunt dès son dernier soupir. D'un index tendu pour l'éternité, il continuait à montrer à ses enfants le droit chemin.
p.75 : Il n'y avait plus guère de piétons. Une auto s'achetait à crédit, payable en plusieurs années, et les salaires élevés des ouvriers leur permettaient de s'offrir ce luxe et quelques autres. L'usine les tuait à cinquante ans. Mais, au moins, jusque-là, avaient-ils bien vécu.
p.179-181 : L'emblaveuse.
Le hall était une longue galerie d'environ deux cents mètres de long dans l'axe de laquelle était couchée la machine. Celle-ci présentait l'aspect d'un bloc de métal brillant, absolument uni, à peine plus haut qu'une maison de deux étages, couché sur le sol dans toute la longueur de la galerie. Sous la lumière blême de la lune, ses parois brillaient, absolument lisses, sans une ouverture, sans un boulon, sans une courroie, sans un cadran, sans une roue visibles. [...] Sous leurs pieds, s'ouvrait la bouche de la machine. C'était une simple fente horizontale dans laquelle s'engageait un tapis roulant.[...]
Le tapis porte la semence. Chaque grain de blé enfermé dans un alvéole du tapis, le germe en l'air, est baigné dès son entrée dans des trains d'ondes qui le font germe, pousser[...]
Ici, la plante n'avait plus besoin d'aucune nourriture, même liquide. Elle recevait de la machine, sous forme de rayonnements, de l'énergie qu'elle transformait en matière à son profit, à une vitesse prodigieuse. Le vieux processus de photosynthèse, qui avait si longtemps intrigué les savants du XXème siècle, le miracle vieux comme le monde grâce auquel les plantes assimilaient l'énergie solaire, n'était plus, pour les industriels de l'an 2052, qu'un vieux cheval de bois depuis longtemps dépassé.
Dans cette machine du dernier modèle, le blé ne mettait que quelques heures à germer, pousser et mûrir, sans le secours d'un grain de terre, d'une goutte d'eau, ni d'un rayon du soleil. Toujours à l'intérieur de l'engin se faisaient d'une façon continue la moisson, le battage, la mouture, le blutage et la panification. Le grain de blé entré dans l'emblaveuse sortait à l'autre extrémité sous forme de pain frais. Dans le même temps, la machine transformait le son, selon les besoins, en sucre, en pétrole, en briques insonores, en Pernod, en carbone radioactif, ou en divers autres produits. La paille, de son côté, était transformée en laine ultralégère et tissée. Et l'emblaveuse sélectionnait les meilleurs grains de la moisson, qui étaient aussitôt dirigés vers le tapis roulant de l'entrée ...
p.212 : Le carnet de santé, que chaque citoyen recevait à sa naissance, et grâce auquel il lui était impossible d'échapper aux douze vaccinations et vingt-sept piqûres obligatoires, permit de surveiller l'état mental de la communauté et de chacun de ses membres.
p.213 : Une loi institua un examen mental annuel obligatoire pour tout le monde. A la suite de cet examen, chaque printemps, un grand nombre de citoyens passaient au Dépiqueur [Assis sur une chaise électrique, le patient recevait une série de décharges de courant à haute tension, d'intensité soigneusement calculée]. [...] Ils recevaient une petite secousse qui les repoussait dans le droit chemin de l'homme moyen dont ils tendaient à s'écarter.
p.214-215 : Le rayon d'Oslo.
Un physicien d'Oslo venait de découvrir un nouveau « rayon » [...]
La presse avait longuement parlé de ses travaux. Sans décrire par le détail son appareil, il avait laissé entendre qu'il était constitué par une ampoule à paroi d'or qui contenait un filament d'un métal nouveau obtenu par désintégration partielle et dirigée d'un alliage à base de cuivre. Ce filament qui baignait dans un gaz rare ayant subi un début de désintégration, était traversé par un courant extrêmement puissant. Le savant avait constaté que son appareil émettait alors des rayons auxquels il donna le nom de sa ville natale, et qui possédaient cette particularité d'être assimilables par les organismes malades, qui y puisaient de quoi se guérir.
Il avait ainsi nourri de rayons d'Oslo divers animaux qui avaient été soumis à des contagions ou à des traumatismes. [...] Les os fracturés d'une patte de vache adulte s'étaient soudés en une nuit [...] Les plumes d'une poule avaient repoussé sous ses yeux pour atteindre en deux jours la taille de celles qu'il avait arrachées. [...] Des escargots à la coquille broyée s'en étaient fait une neuve en moins d'une heure. Les plaies d'un chien dont il avait ouvert tous les muscles et le ventre s'étaient fermées et cicatrisées en quatre-vingt-dix-sept minutes. Une douzaine de harengs avaient vécu trois semaines hors de l'eau et augmenté de poids ... Tout se passait comme si les rayons d'Oslo mettaient à la disposition de l'organisme une quantité considérable d'énergie que celui-ci mobilisait et employait sur les points les plus menacés, avec d'autant plus de rapidité que la menace s'avérait plus grave.
p.296-297 : Les deux principales lois du patriarche François :
- Nul homme ne peut posséder plus de terre qu'il n'en puisse faire le tour à pied du lever au coucher du soleil au plus long jour de l'été.
- interdiction que plus de cinq cents familles habitent le même bourg.
Rien ne se vend dans le monde nouveau qui ne connaît pas le sens du mot « marchand ».
p.49 : Tout appartement confortable comprenait, outre la salle de bain, l'assimilateur d'ordures, le chauffage urbain les tapis absorbants, les plafonds lumineux et les murs insonores, une pièce qu'on appelait le Conservatoire. Elle était constituée par de doubles parois de verre entre lesquelles le vide avait été fait. A l'intérieur de cette pièce régnait un froid de [moins] trente degrés. Les familles y conservaient leurs morts, revêtus de leurs habits préférés, installés, debout ou assis, dans des attitudes familières que le froid perpétuait.
Les premiers Conservatoires avaient été construits vers l'an 2000. La plupart d'entre eux contenaient déjà deux générations. Les petits-enfants de l'an 2050 devaient à cette invention de connaitre leurs arrière-grands-pères. Le culte de la famille y gagnait. L'autorité d'un père ne disparaissait plus avec lui. On ne pouvait plus escamoter le défunt dès son dernier soupir. D'un index tendu pour l'éternité, il continuait à montrer à ses enfants le droit chemin.
p.75 : Il n'y avait plus guère de piétons. Une auto s'achetait à crédit, payable en plusieurs années, et les salaires élevés des ouvriers leur permettaient de s'offrir ce luxe et quelques autres. L'usine les tuait à cinquante ans. Mais, au moins, jusque-là, avaient-ils bien vécu.
p.179-181 : L'emblaveuse.
Le hall était une longue galerie d'environ deux cents mètres de long dans l'axe de laquelle était couchée la machine. Celle-ci présentait l'aspect d'un bloc de métal brillant, absolument uni, à peine plus haut qu'une maison de deux étages, couché sur le sol dans toute la longueur de la galerie. Sous la lumière blême de la lune, ses parois brillaient, absolument lisses, sans une ouverture, sans un boulon, sans une courroie, sans un cadran, sans une roue visibles. [...] Sous leurs pieds, s'ouvrait la bouche de la machine. C'était une simple fente horizontale dans laquelle s'engageait un tapis roulant.[...]
Le tapis porte la semence. Chaque grain de blé enfermé dans un alvéole du tapis, le germe en l'air, est baigné dès son entrée dans des trains d'ondes qui le font germe, pousser[...]
Ici, la plante n'avait plus besoin d'aucune nourriture, même liquide. Elle recevait de la machine, sous forme de rayonnements, de l'énergie qu'elle transformait en matière à son profit, à une vitesse prodigieuse. Le vieux processus de photosynthèse, qui avait si longtemps intrigué les savants du XXème siècle, le miracle vieux comme le monde grâce auquel les plantes assimilaient l'énergie solaire, n'était plus, pour les industriels de l'an 2052, qu'un vieux cheval de bois depuis longtemps dépassé.
Dans cette machine du dernier modèle, le blé ne mettait que quelques heures à germer, pousser et mûrir, sans le secours d'un grain de terre, d'une goutte d'eau, ni d'un rayon du soleil. Toujours à l'intérieur de l'engin se faisaient d'une façon continue la moisson, le battage, la mouture, le blutage et la panification. Le grain de blé entré dans l'emblaveuse sortait à l'autre extrémité sous forme de pain frais. Dans le même temps, la machine transformait le son, selon les besoins, en sucre, en pétrole, en briques insonores, en Pernod, en carbone radioactif, ou en divers autres produits. La paille, de son côté, était transformée en laine ultralégère et tissée. Et l'emblaveuse sélectionnait les meilleurs grains de la moisson, qui étaient aussitôt dirigés vers le tapis roulant de l'entrée ...
p.212 : Le carnet de santé, que chaque citoyen recevait à sa naissance, et grâce auquel il lui était impossible d'échapper aux douze vaccinations et vingt-sept piqûres obligatoires, permit de surveiller l'état mental de la communauté et de chacun de ses membres.
p.213 : Une loi institua un examen mental annuel obligatoire pour tout le monde. A la suite de cet examen, chaque printemps, un grand nombre de citoyens passaient au Dépiqueur [Assis sur une chaise électrique, le patient recevait une série de décharges de courant à haute tension, d'intensité soigneusement calculée]. [...] Ils recevaient une petite secousse qui les repoussait dans le droit chemin de l'homme moyen dont ils tendaient à s'écarter.
p.214-215 : Le rayon d'Oslo.
Un physicien d'Oslo venait de découvrir un nouveau « rayon » [...]
La presse avait longuement parlé de ses travaux. Sans décrire par le détail son appareil, il avait laissé entendre qu'il était constitué par une ampoule à paroi d'or qui contenait un filament d'un métal nouveau obtenu par désintégration partielle et dirigée d'un alliage à base de cuivre. Ce filament qui baignait dans un gaz rare ayant subi un début de désintégration, était traversé par un courant extrêmement puissant. Le savant avait constaté que son appareil émettait alors des rayons auxquels il donna le nom de sa ville natale, et qui possédaient cette particularité d'être assimilables par les organismes malades, qui y puisaient de quoi se guérir.
Il avait ainsi nourri de rayons d'Oslo divers animaux qui avaient été soumis à des contagions ou à des traumatismes. [...] Les os fracturés d'une patte de vache adulte s'étaient soudés en une nuit [...] Les plumes d'une poule avaient repoussé sous ses yeux pour atteindre en deux jours la taille de celles qu'il avait arrachées. [...] Des escargots à la coquille broyée s'en étaient fait une neuve en moins d'une heure. Les plaies d'un chien dont il avait ouvert tous les muscles et le ventre s'étaient fermées et cicatrisées en quatre-vingt-dix-sept minutes. Une douzaine de harengs avaient vécu trois semaines hors de l'eau et augmenté de poids ... Tout se passait comme si les rayons d'Oslo mettaient à la disposition de l'organisme une quantité considérable d'énergie que celui-ci mobilisait et employait sur les points les plus menacés, avec d'autant plus de rapidité que la menace s'avérait plus grave.
p.296-297 : Les deux principales lois du patriarche François :
- Nul homme ne peut posséder plus de terre qu'il n'en puisse faire le tour à pied du lever au coucher du soleil au plus long jour de l'été.
- interdiction que plus de cinq cents familles habitent le même bourg.
Rien ne se vend dans le monde nouveau qui ne connaît pas le sens du mot « marchand ».
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