Mais il existe aussi l'équivalent sous le nom de tepuy, un haut plateau à contours particulièrement abrupts, fréquent dans la Gran Sabana vénézuélienne et dans les régions voisines (au Guyana, en Guyane française, au Brésil et en Colombie). Ce sont des reliefs tabulaires résiduels (mesa), dont les altitudes s'échelonnent de 1 200 à 3 050 m. Outre leur forme, les tepuys présentent des milieux naturels spécifiques, riches en espèces endémiques en raison de l'isolement de ces reliefs et de leurs contrastes climatiques forts. Le mot tepuy ou tepui proviendrait de la langue caribe des pemóns et signifierait « montagne ».
Dans d'autres régions du monde, on peut également dure table mountain et tafelberg ; en tant que toponymes, voire en synonymes géomorphologiques).
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Le mont Roraima est une montagne d'Amérique du Sud partagée entre le Brésil, le Guyana et le Venezuela. Il s'agit d'un tepuy, une montagne tabulaire caractéristique du plateau des Guyanes. Délimité par des falaises d'environ 1 000 mètres de hauteur, son plateau sommital présente un environnement totalement différent de la forêt tropicale humide et de la savane qui s'étendent à ses pieds. Ainsi, la forte pluviométrie est à l'origine de formations pseudokarstiques, dont de nombreuses et grandes grottes, ainsi que du lessivage du sol. La flore s'est adaptée à ces conditions climatiques et géologiques avec un fort endémisme et une abondance de plantes carnivores qui trouvent dans les insectes capturés les nutriments absents dans le sol. La faune est peu présente mais marquée elle aussi par un endémisme prononcé, notamment chez les reptiles et les amphibiens. Cet environnement est protégé au sein du parc national Canaima au Venezuela et du parc national du Mont Roraima au Brésil. Le point culminant de la montagne s'élève sur le rebord méridional de la falaise, en territoire vénézuélien, à 2 810 mètres d'altitude ; cette proéminence constitue le plus haut sommet de l'État de Bolívar. Une autre petite antécime constitue le point culminant du Guyana à 2 772 mètres d'altitude dans le Nord du plateau, non loin de la borne marquant le tripoint entre les frontières brésiliennes, guyaniennes et vénézuéliennes.
Découvert et exploré tardivement au XIXe siècle, le mont Roraima n'est gravi qu'en 1884 par une expédition britannique et sa faune, sa flore et sa géologie restent encore largement méconnues malgré de nombreuses campagnes d'étude. Un récit de l'une de ces expéditions a largement inspiré Arthur Conan Doyle pour l'écriture de son roman d'aventures Le Monde perdu en 1912, lui-même à l'origine de nombreux autres ouvrages, films et téléfilms. Avec l'arrivée du tourisme notamment dans les années 1980, le mont Roraima constitue un sommet apprécié des randonneurs en raison de son environnement singulier et de ses conditions d'accès et d'ascension relativement aisées. Celle-ci se fait quasi exclusivement par le côté sud, par un passage naturel à flanc de falaise. L'escalade d'autres faces de la montagne est en revanche très technique mais permet l'ouverture de nouvelles voies.
La faune et la flore des tepuys en général sont largement méconnues du fait de l'exploration tardive de cette région d'Amérique du Sud et de nouvelles espèces sont découvertes chaque année2. Les spécimens répertoriés sont caractérisés par un fort endémisme, notamment chez les animaux, ce qui induit une forte menace ou danger d'extinction2,7.
Au pied de la montagne et jusqu'au bas des falaises s'étend une forêt pluviale sempervirente2,7. Elle est dominée par des individus d'une hauteur moyenne de 25 à 45 mètres et parfois 60 mètres des genres Clusia, Drimys, Graffenrieda, Magnolia, Miconia, Moronobea, Myrcia et Viburnum2. Le sous-bois est dominé par les fougères arborescentes et des palmiers comme des Bromeliaceae, des Eriocaulaceae, Geonoma appuniana et Euterpe catinga2. Cette forêt est caractérisée par la présence de Bonnetia roraimae, un arbre ayant servi à définir le district écologique oriental des tepuys2. Du fait de sa position sous les falaises, cette forêt comporte de nombreux épiphytes, des espèces végétales croissant sur d'autres plantes, généralement des branches d'arbres7. Contre la falaise, là où le sol est plus gréseux et le climat plus frais, subsistent des espèces apparentées aux espèces andines ainsi que des Bromeliaceae des genres Brocchinia, Lindmania22 et Navia2. Au-delà des pentes aux pieds des falaises s'étend au nord, à l'ouest et à l'est une forêt tropicale humide constituant le prolongement septentrional de la forêt amazonienne tandis qu'au sud, le paysage est plus ouvert avec une savane, la Gran Sabana4.
La végétation sur le plateau fait partie de l'écorégion de pantepui et reste largement inconnue2. Trois formations végétales s'y côtoient et se développent au milieu de la roche nue : les forêts d'arbres, les forêts d'épiphytes et les savanes sèches ou humides sous la forme de marais2. Elle est marquée par de nombreuses espèces endémiques telles que Stegolepis guianensis, Orectanthe sceptrum, Bejaria imthurnii, Stomatochaeta condensata, Thibaudia nutans, Connellia augustae, Connellia quelchii, Tillandsia turneri, Bonnetia roraimae, Epidendrum secundum, des fougères et des plantes carnivores adaptées au sol particulier qui s'y trouve telles que Heliamphora nutans, Brocchinia reducta, Brocchinia tatei, Drosera roraimae, Utricularia quelchii et Utricularia humboldtii2,3,7,19. Ces dernières capturent des insectes et y trouvent les nitrates nécessaires à leur développement et absents du sol gréseux et lessivé sur lequel elles poussent19,8,7. Les forêts qui se trouvent le long des cours d'eau et dans les ravines sont caractérisées par leur faible nombre d'espèces, leurs arbres de 8 à 15 mètres de hauteur et leurs adaptations à des conditions rudes comme des feuilles coriaces2. La roche nue est colonisée par des tapis de lichens, d'algues et de cyanobactéries10.
3 commentaires:
Les Pemóns sont des Sud-Amérindiens vivant au Venezuela, Brésil et Guyana. D'après un recensement de 2001, ils formeraient une population d'environ 6 000 habitants.
Le karst est une structure géomorphologique résultant de l'érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, principalement de roches carbonatées dont essentiellement des calcaires. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques. Des processus de type karstique, dits « pseudokarstiques », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques.
Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des processus karstiques ou pseudokarstiques se rencontrent dans certaines zones glaciaires : inlandsis, glaciers... Les structures glaciaires ou les géomorphologies correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou thermokarsts.
Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d'eau, grottes et gouffres. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du Massif central, les plateaux karstiques sont dénommés « causses ».
La forêt tempérée sempervirente est un grand type de forêt tempérée avec la forêt tempérée décidue (formée d'arbres à feuilles caduques), la forêt tempérée de résineux et la forêt tempérée mixte. Sous-types : Forêt tempérée humide.
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