UNIVERS - PRÉSENTATION
Chaque volume du cycle d'Omale commence par un avant-propos destiné à brosser un tableau rapide de ce monde. Le voici en guise d'intro.
Qu'on imagine une sphère de matière ultra-dense, le carb, enveloppant une petite étoile calme, Héliale, de façon à former une coquille solide tout autour. Telle est Omale. La surface interne de cet artefact démesuré est parsemée de vastes cuvettes atmosphérisées, les Grand'Aires, abritant des milliers d'espèces intelligentes ou rehs (voir le Lexique).
L'humanité n'est qu'une reh parmi d'autres. Une espèce mythique disparue, les Vangk, aurait édifié cette fabuleuse configuration astronomique, à laquelle les Humains donnent le nom d'Omale, et y aurait importé les espèces de toute la galaxie. Afin qu'il y ait des échanges thermiques avec l'extérieur, deux "trous" dans la coquille d'Omale existent aux pôles, ainsi que des surfaces non atmosphérisées poreuses aux rayonnements.
La distance de la sphère d'Omale à son soleil est de 120 millions de jals (1 jal = 1,24 km). Sa superficie habitable (zone tropicale) se monte à 65 millions de fois celle de la Terre, soit 33,15 x 1015 kilomètres carrés. Un total si vaste que ses habitants ne peuvent en apprécier la courbure sans instrument de mesure. Un quart de cette superficie serait habitable. Un Terrien pèserait 0,96 fois son poids à l'équateur, celui-ci décroissant vers les pôles. Deux planètes intérieures, les Captives, gravitent dans l'espace qui sépare Héliale de la coquille de carb : Benveniste et Acomat. Noyées dans la lumière solaire, elles ne sont pas visibles depuis la surface d'Omale. La première planète est exploitée pour ses minerais par une espèce maîtresse de l'espace hélien, les Æzirs, qui ne descendent sur Omale que par exception. Acomat, la plus proche d'Héliale, est interdite aux Æzirs par un champ magnétique dangereux pour leur organisme. D'après ces derniers, sa surface est un pavage hexagonal de composition inconnue..
La révolution d'Omale autour d'Héliale est de douze tours par jour. Mais l'alternance des jours et des nuits est assurée, à l'échelle de la Grand'Aire, par une couche gazeuse de cristaux phototropes nappant la très haute atmosphère..
Omale bénéficie d'une insolation clémente due à la stabilisation d'Héliale par des procédés mystérieux. Dans la Grand'Aire, il n'y a que deux saisons : la saison humide, et la saison sèche.
L'Aire humaine s'étend sur environ deux cents gaias (soit deux cents fois la surface de la Terre). Elle est entourée d'autres Aires où résident des espèces biologiquement voisines : les Chiles et les Hodgqins, avec lesquels l'humanité des Bordures commerce ou guerroie. Les Chiles occupent trois cents gaias, les Hodgqins cinquante. Au-delà de ces territoires encore peu explorés s'étendent d'immenses déserts de carb nu, dépourvus de vie. D'après les Æzirs, il existerait d'innombrables Grand'Aires disséminées sur Omale, séparées par des millions de kilomètres..
Après un millénaire sur Omale, les peuples humains ont oublié toute existence de l'univers extérieur. Les diverses églises concourent à cette ignorance. L'Histoire officielle commence avec la Création d'Omale, qui coïncide avec l'arrivée des vaisseaux sur Omale et la colonisation des Aires.
Les cultes se sont métissés, même si l'heure n'est pas au syncrétisme. Chez les Humains, le Panslam et l'Escopalisme dominent le monde spirituel. Cependant le culte d'Héliale, où le mot " Vangk " revient sans cesse, n'a jamais pu être éradiqué. Des populations humaines en relations commerciales avec les autres espèces ont parfois adopté leurs croyances..
Les moyens de communication sont à la mesure de ce monde démesuré : l'Aire humaine est sillonnée de trains parcourant des distances phénoménales. Ces lignes ferroviaires ont pour seules concurrentes les compagnies de dirigeables (ou nefs) chiles. Des diligences dépendant des grandes compagnies assurent les trajets les plus courts.
Au Vème siècle, des peuples fondamentalistes humains, considérant les extra-humains comme des démons, ont érigé la Muraille Sainte au centre de l'Aire humaine. Le fabuleux édifice, chargé de les protéger de toute influence extérieure, les a sauvegardés, pendant plus de mille deux cents ans, des guerres territoriales opposant Humains et autres rehs ; mais il les a également coupés des apports étrangers..
En 1430 est signé le Pacte de Loplad, apportant une paix relative aux trois espèces (voir les Repères chronologiques). De grandes questions demeurent sans réponse : qui sont les Vangk ? Pourquoi et par quels moyens ont-ils fabriqué cet artefact démesuré, pour quel dessein cosmique ont-ils réuni toutes les espèces intelligentes de la galaxie ? Acomat, la lune interdite, est-elle la clé de ce secret ?.
Le cycle d'Omale a pour but d'établir l'histoire de l'humanité sur Omale. Ce qui ne signifie pas que les héros soient forcément humains..
HISTOIRE
L'An 1 : Arrivée des vaisseaux humains, chiles et hodgqins sur Omale. Premiers contacts immédiats. Fondation des premières villes, départ des premières colonies vers ce qui deviendra les Bordures. Les notions d’Aire et de Confins font leur apparition. Vers 60 : Démantèlement des derniers vaisseaux. Régression de la technologie par la dispersion géographique et la rareté des ressources métalliques. Œuvre : Aparanta |
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Vers 140 : Première guerre de territoires entre Humains et Hodgqins. 165 : Première guerre officielle entre Humains et Chiles, pour l’attribution du fleuve Clalma. 180 : Les Humains se retirent du Clalma. |
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215 : Prise de contact des Hodgqins avec les Æzirs. Vers 250 : Édification des premiers tronçons de ce qui formera la Muraille Sainte. 260 : Première ambassade humaine auprès des Æzirs, sous la férule de Sänkt Iben Alexis. |
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Nouveau credo de l’escopalisme et du panslam, qui réduit Omale à l’univers entier, et considère les Chiles et les Hodgqins comme démoniaques. Apparition des Adorateurs d’Héliale, probablement dans la première amphipole. Œuvre : Un roseau contre le vent |
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Début des Âges Obscurs. Le stadtisme, théorie de la transformation de l’espace vital pour le bien de l’espèce humaine, commence à être appliqué. Des régions entières sont stérilisées. |
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Au cœur de l’Aire humaine, le Landor s’enferme pour mille ans derrière la Muraille Sainte. |
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Apparition de la secte des Théographes. Incursions humaines pour le contrôle de l'Aire hodgqine, aboutissant à l'annexion de dix gaias. |
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725-734 : Guerre humano-hodgqine, gagnée par les Hodgqins au terme de la bataille des Afims. L'humanité renonce officiellement au stadtisme. Œuvre : Ethfrag |
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Front humano-chile le long du fleuve Pacifique. Découverte du Lac Pacifique. La première colonie humaine permanente sur sa côte attendra encore plus d’un siècle. 840 : Guerre des Météores et fin des relations avec les Æzirs Œuvres : LES CONQUÉRANTS D'OMALE, La septième Merveille d'Omale |
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Apogée des guerres inter-rehiques. Vers 990 : Les Chiles renoncent définitivement au contrôle du fleuve Pacifique. |
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Fin des Âges Obscurs. Recul éphémère des religions et premiers accords de paix, mais l’esclavage subsiste et les conflits se fragmentent. Œuvre : L'Affaire du rochile |
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Débat sur la multiplicité des Grand'Aires dans le dogme escopalien. Œuvre : Arbitrage |
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Multiplication des amphipoles dans et autour de l'Aire tripartite. Période d'accalmie dans les conflits, qui correspond à une ébauche de droit inter-rehique, mais aussi à une exploration massive des Confins. Œuvre : Patchwork |
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1430 : Pacte de Loplad, qui concrétise la paix. 1490 : ouverture de la Fissure au coeur du Landor (Aire humaine). Œuvre : Carnaval |
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Vers 1550 : Nouvelle vague de voyages d'exploration des Confins à l'aide des nefs chiles. Début de l'Invasion Excentrique provoquée par la fuite de millions d'humains hors du Landor. Vers 1560 : Reprise des échanges avec les Æzirs. Œuvres : OMALE, LA MURAILLE SAINTE D'OMALE |
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LEXIQUE
AEzir
Nom hodgqin - le plus répandu - pour désigner la reh vivant dans l'espace intérieur d'Omale. De forme ovoïde lorsque leurs voiles sont repliés, la texture de leur épiderme évoque la pierre. Les Æzirs ne peuvent descendre dans les Grand'Aires où la pression de l’air et la gravité écraseraient leur fragile ossature. On les dit asexués, mais leur langage, empilant plusieurs niveaux de communication, leur civilisation et leurs coutumes demeurent largement inconnus. Ils commercent avec certaines Grand'Aires, échangeant le métal que leurs larves extraient de la planète intérieure Benveniste contre des substances organiques indispensables à leur survie. Parfois qualifiés d’"anges des Vangk".
Nom humain : Puissants.
Nom chile : Norátukï.
Chile
Une des rehs d'Omale, principal adversaire des Humains.
1) Morphologie :
Env. 2,40 mètres de haut ; tête camuse aux traits asymétriques, à mâchoires verticales fendant le bas du visage jusqu’au menton, langue = deux palpes aplatis, saillant de l’intérieur des joues au niveau des maxillaires inférieurs ; organes photorécepteurs ou taches oculaires ; deux jambes massives aux articulations déjetées, largement écartées par rapport au tronc divisé en segments pectoraux (antépectoral, postpectoral et contrepectoral) et abdominaux (antéabdomen et postabdomen), rattachés à deux rachis vertébraux ; épiderme marbré rouge et bleu-sang, cumulant les sens du tact et de l'odorat et parsemé de plaques ; appendice manuel à quatre palpes digitaux, l’extrémité de l’appendice formant un pouce opposable.
2) Physiologie :
La place des organes n'est pas fixe, et dépend du développement foetal. En guise de tube digestif, chapelet stomacal dont chaque poche contient un micro-organisme particulier (la mousse rouge qui croît sur les morts provient de la 1ère poche) ; sang bleu, qui se gélifie au contact de l’air. Les Chiles sont bisexués. Les mâles se reproduisent assez tard dans leur vie, l'acte se passant en deux temps (voir fayyanirïl). Après 25 semaines de grossesse, les bébés naissent par paires, mais les couples d’enfants ne sont pas homozygotes : la mère a deux poches utérines qui doivent être fécondées séparément, sinon l’enfant unique meurt d’un excès d’hormones de croissance diffusées par la mère, seul un enfant exceptionnellement vigoureux pouvant survivre à l’unicité (rochile) ; le foetus incube quatre autres mois dans une chrysalide ou gárban ; au niveau cellulaire : ADN triplex, c.a.d. à trois brins ; le stigmate qu’un mâle a procréé est la soudure interpectorale.
3) Culture :
Les Chiles sont plus individualistes que les Humains et les Hodgqins, même s'ils vivent en communauté (voir xaímehadenr). Leur langue se divise en deux groupes, le haut-chile et le bas-chile. Les Chiles ne portent pas de vêtements mais un harnais ou samuddam. Leur pratique sociale dominante est le jeu de fejij. Leur écriture est particulièrement complexe.
Hodgqin
Une des trois rehs majeures d’Omale.
1) Morphologie :
De taille comparable à celle d’un être humain, les Hodgqins sont bipèdes dont les jambes, ou pèdes, sont articulées à l’envers. Dotés d’une tête brachycéphale au visage plat, et de trois paires de bras (antérieurs, médians, postérieurs) de force différente, à trois points d’articulation prenant au milieu du tronc, prolongés d’une main crochue à double-doigt (un avant-doigt et un arrière-doigt) ; visage parfaitement symétrique, doté de narines situées à la base du cou (trois paires d’évents) et de quatre pédoncules oculaires ; peau couverte de squames ou qm'eels ; à l’image de leurs sociétés, grande stabilité mais peu de variété morphologique entre les individus.
2) Physiologie :
Trois hémicardes font office de cœur ; le cerveau n’est pas centralisé, mais des groupes neuroniques se répartissent dans les sections corporelles en ganglions cérébraux hiérarchisés, qui grossissent ou s'atrophient en fonction de leur activité psychique. Celle-ci est tributaire de l'occultation, ou qwee'm. Les os, à forte proportion de silicate d’aluminium, sont dépourvus de moelle mais contiennent des groupes de cellules-souches intervenant dans le métabolisme, et 60% des ganglions nerveux. Le corps est froid en surface. Les toxines s'évacuent par les squames lors de l'ijdeen, équivalent de la transpiration. Les Hodgqins sont trisexués (mâle, femelle et tuteur) ; leur ARN ne possède pas de squelette carboné, mais se code dans des micro-cristaux. L’alcool est un poison violent (les guerriers se frottent les écailles à l’alcool pour les durcir et les transformer en cuirasse, ou pour des scarifications). En usant d'une drogue interdite, certains Hodgqins deviennent des shadlees immortels.
3) Culture :Les Hodgqins s'inscrivent dans un système clanique complexe codifié par le yazdee'hr, l'un de ces codes consistant à peindre ses squames (loasjireil). L'art majeur hodgqin est le yædjeen, ou art des kaléidoscopes.
Voir également : ajkidje, gwilumes.
Humain | Être plus ou moins intelligent. Son espèce constitue l'une des trois rehs d'Omale. |
Humanité | Ensemble des Humains, l’une des trois rehs dominantes. Depuis les temps reculés l’humanité connaît des troubles sociaux, attachant une importance considérable à des différences de pigmentation, de morphologie ou de pensée. Chaque régime tente tour à tour d’imposer à tout le monde sa propre vision standardisée du monde et de l’individu. |
Vangk (plur.)
Reh énigmatiquement disparue, créatrice des Portes de Vangk et d’Omale. Pour les Humains et les Hodgqins, les Vangk se sont éteints, alors que les Chiles les considèrent comme une espèce panchronique qui s'est mise volontairement à l'écart. Divers cultes les célèbrent, la plupart clandestins, au premier rang desquels les Adorateurs d'Héliale. Chez les Humains, le nom a survécu à travers les âges grâce à des jurons comme "Vangkdieux" ou "Putevangk".
Nom chile des Vangk : Wohraïns
Nom hodgqin des Vangk : Echyn'rees
43 commentaires:
Reh
À l’origine, Forme Intelligente non-humaine. Le terme s’est mis à désigner toutes les espèces conscientes, humanité comprise.
Peut-être l’acronyme de Race Extra-Humaine ; la confusion entre race et espèce est ici éloquente. Une autre source fait état d’une racine chile, Rêhrh, que l’on retrouve dans plusieurs mots impliquant la notion d’altérité. Terme parfois utilisé par les panslamistes pour qualifier une communauté non-panslamiste.
Les ressemblances fonctionnelles entre rehs se fondent sur les conditions physico-chimiques en vigueur dans la Grand’Aire. Toutes sont soumises à la sélection naturelle ; leur chimie est fondée sur le carbone (la paire carbone-silicium dans le cas hodgqin) ; la reproduction est sexuée, ce mode offrant le meilleur brassage génétique envisageable ; l’alimentation en énergie est chimique (digestion) et implique donc un processus de nutrition ; les rehs ont des appendices de locomotion et de préhension, ainsi qu’un centre de commandement nerveux, situé près des organes sensoriels pour limiter les délais de décision.
Grand'Aire
Terme qui désigne la surface d'Omale habitée par les Chiles, les Humains et les Hodgqins. Sa superficie a été établie pour la première fois par Sänkt Iben Alexis à environ dix mille gaias, mais elle est probablement deux fois moindre. Elle est délimitée par le Sour. La multiplicité des Grand'Aires a été reconnue de tout temps par les Chiles et les Hodgqins.
Gaia
Unité de mesure équivalente à la surface de la Terre, soit 500 millions km2 (ou 400 millions de jals carrés), équivalant à un carré d’environ 22.500 km de côté. Des savants ont évalué la surface d’Omale à dix millions de gaias, approximativement cinq millions de milliards de kilomètres carrés. La Grand'Aire, elle, s'étend sur plusieurs milliers de gaias (entre quatre et dix mille).
Sour
Pente abrupte en carb qui enclôt la Grand'Aire, de 600 kilomètres de hauteur. Le Sour forme la paroi de la dénivellation empêchant l'atmosphère de s’éparpiller à la surface d'Omale. (À ne pas confondre avec la Muraille Sainte, qui se trouve à l’intérieur de l’Aire humaine). Au-delà s'étend le mystérieux infra-monde.
Benveniste
L'une des deux Captives, planète la plus lointaine d'Héliale (voir Acomat) avec une distance de 60 millions km,soit 48,31 millions jals. Sa période orbitale équivaut à environ la moitié d'un an omalien. Son diamètre est de 4533 jals, pour une superficie de 64,55 millions jals. Les Puissants y extraient du métal. Les traces d'atmosphère décelées et la faible cratérisation de sa surface ont suscité l'hypothèse qu'elle serait la planète d’origine des Vangk.
Noms humains : Benveniste (nom populaire), Auriga Majoris (nom savant).
Nom chile de Benveniste : Nfehrïn
Nom hodgqin de Benveniste : Seholeei
Voir le document : http://www.omale.fr/documents-omale/785-Benveniste.jpg?search=500ff40256cfb39382a4a87eb238253e
Acomat
Planétoïde du système omalien. L'une des deux Captives, la plus proche d'Héliale avec une distance de 40 millions km. Sa période orbitale atteint presque 84 jours. Son diamètre est de 2745 jals, pour une superficie de 23,66 millions jals2. Sa surface visible est un pavage hexagonal de composition inconnue, de couleur rouge. Un champ magnétique d'une extrême intensité interdit son accès à tout Puissant qui tenterait de s'en approcher.
Noms humains : Acomat (vernaculaire), Auriga Minoris (savant).
Nom chile : Azkirïn
Nom hodgqin : Neqeeil
[tête] camuse des Chiles :
Pour le sens de « penaud », c'est proprement « être chèvre ».
Avec le sens de « [nez] écrasé », composé de ca- et mousse (« émoussé »), l'ancien français a moussé (« camus »), mois (« niais, sot ») et camoser, chamoisier (« écraser »).
[jambes massives aux articulations] déjetées :
déjeté. , es adj m déformé, tordu, dévié, difforme, courbé, gauchi, faussé, gondolé, cassé, contourné, mal bâti
Fayyanirïl
"Préaccouplement" chez les Chiles, acte qui dure huit heures, au cours duquel le mâle et la femelle préparent l'accouplement devant avoir lieu vingt jours plus tard.
Rochile
Chile ayant survécu à l’unicité, les Chiles naissant impérativement par paire. Une rochile est toujours femelle. Elle mesure 2,80 m, soit 40 cm de plus qu’un mâle, et pèse 230 kg.
Xaímehadenr
Processus mental chile signifiant "renonciation volontaire d'individualité" ou "association temporaire", essentiel à toute activité sociale, sans lequel la civilisation chile n'aurait jamais éclos. Le premier coup de fejij enseigné aux enfants induit cette notion.
Fejij
Jeu des Formes et des Relations chile. Sa forme pleine se joue pendant la période sacrée du Chill. « Les hommes ne connaissent pas la réalité du fejij, c’est pourquoi ils ne seront jamais que des demi-Chiles », disent les tassiím. Le fejij tient des échecs, du go et du jeu de société à personnages. Le xaïrn ou table de jeu est reconnaissable à son plateau en losanges, avec ses cases comportant six couleurs, et ses plateaux secondaires escamotables ; il est à la fois un échiquier sur lequel s’affrontent les adversaires ou tcaïs, et la carte d’un itinéraire personnel pour chaque joueur, dont les autres pièces-figurines (achtaïs en chile) se révèlent des obstacles ou des alliés. Un tournoi comporte une "petite-manche" (fruíarim en chile), une "demi-manche" (treíarim en chile), une "grande-manche" (cheíarim en chile) et un coup de conclusion (ver'aïm en chile). Le fejij mélange intuition, mémoire et stratégie. Il est enseigné par un tassiïm et formalise, pour l’esprit chile, les transformations du monde. C’est pourquoi, plus qu’un jeu, il est la force de cohésion principale de la race chile.
Il existe de nombreux mots dérivés de la pratique du fejij, comme fejkatáï, ourandaïfejij, ou les innombrables noms donnés à des coups ou enchaînements de coups.
Chill
Religion chile qui ne se fonde sur aucun texte, mais résulte de la pratique du fejij. Il s’exerce au quotidien en tant qu'autodiscipline, comme moyen d’acceptation du monde tel qu’il est et d’acceptation de soi-même, les Chiles n’ayant ni la capacité de rêver des Humains, ni l’occultation des Hodgqins. Le Chill, à l’inverse de la plupart des religions humaines non chamaniques, ne considère pas le monde comme sordide.
L'un des aspects pratiques du Chill est la domestication de la douleur, qui a poussé les Humains à l'appeler le Culte des Tourments.
Le chill (sans majuscule) désigne la reh chile.
Tassiïm
Maître de fejij (chile), qui est également un grade d’enseignant.
[tête de Hodgqin] brachycéphale :
La brachycéphalie (littéralement « qui a le crâne court » du grec ancien brakhus, court, et kephalê, tête) est un aspect morphologique des crânes plus larges que profonds.
Qm'eels
Écailles charnues qui recouvrent la peau des Hodgqins et forment leur épiderme. Leur forme et leur taille varient en fonction de l'endroit du corps (il y en a 18 sortes), mais les plus courantes sont rectangulaires et se chevauchent à la manière de tuiles. Les Hodgqins aiment à se les peindre (loasjireil).
Nom humain : squames.
Qwee'm
Faculté qu'ont les Hodgqins de fermer tous leurs sens à l'extérieur, afin d'ausculter leurs souvenirs et leurs processus mentaux. Un qwee'm peut durer de quelques secondes à plusieurs heures. Remplace le sommeil des Humains.
Nom humain : occultation.
Ijdeen
Équivalent de la transpiration chez les Hodgqins.
Tuteur
Nom humain du hudsa'reem, le troisième sexe des Hodgqins.
Hudsa'reem
Troisième sexe de la reh hodgqine. Contrairement au mâle et à la femelle, il est doté de crêtes crâniennes et de squames plus longues.
Nom humain : tuteur.
Shadlee
Hodgqin parvenu illégalement à l’immortalité grâce à une drogue, l’anticréine, dont l’utilisation ou la détention est passible de mort.
Yazdee'hr
Système hodgqin complexe codifiant les relations entre les trois sexes, dans les clans familiaux ou yazsheehs. Ce code a des répercussions sur toute la vie sociale et psychique des Hodgqins.
Loasjireil
Arbuste de l'Aire hodgqine, dont le feuillage vaporeux est traditionnellement utilisé comme pinceau par les Hodgqins pour peindre leurs squames. Le mot désigne le pinceau lui-même.
Yædjeen
Art des kaléidoscopes. Pratique sociale et culturelle majeure chez les Hodgqins, exaltant la complexité. À l'origine, les kaléidoscopes ont sans doute été développés en tant qu'instruments pour maîtriser l'occultation.
Ajkidje
Hodgqin qui a la faculté de comprendre les autres langages, mais qui a perdu le sien. Un ajkidje est obligé, faute de langue, de porter en permanence une prothèse (dite linguale) en bois souple ou en résine caoutchouteuse dans la bouche.
Gwilume
Véhicule de transport longue distance hodgqin, dont la forme évoque un navire de haute mer, à l'étrave effilée et renforcée. Garnie de roues, la gwilume possède des voiles et un moteur. Les nereel'brears ou "chemins de navigation" le long desquels elle circule sont émaillés de pylônes, ou breels, qui servent de jalons aux conducteurs mais peuvent aussi les faire circuler à la manière d'un téléphérique. On ne trouve pas ce moyen de transport en dehors de l'Aire hodgqine.
Omale
Terme humain le plus utilisé pour désigner le Monde Plat, une sphère de Dyson percée aux pôles, à l’intérieur de laquelle ses constructeurs, les mythiques Vangk, ont aménagé des cuvettes atmosphérisées et pourvues d'un biotope, ou Grand'Aires. La rotation de la coquille de carb assure une pesanteur artificielle de 0,96g sur la bande équatoriale. Dans la Grand'Aire occupée par l’humanité, l’alternance des jours et des nuits est assurée par une couche de gaz constituée de molécules phototropes.
Carb
Matériau inaltérable, plus résistant que le diamant, qui forme la ”coquille” d'Omale, le soubassement sur lequel s'appuie le manteau rocheux, les Lacs et la couverture végétale de la Grand'Aire. Sa composition est inconnue. D'un noir vitreux, le carb évoque du quartz. Le mot se retrouve dans de nombreuses expressions, comme « une volonté de carb ».
Porte des Vangk
Selon les Adorateurs d’Héliale, passage céleste d’où toutes les rehs auraient émergé à bord de vaisseaux, et qui aurait disparu. Le versant ésotérique des Adorateurs confond dans un même symbole Héliale et la Porte des Vangk.
Nom chile : Wohraï Xsanthe.
Religions
Religions humaines : L'être humain semble un réservoir inépuisable de cultes qui se créent et évoluent sans cesse. Voir Escopalisme, Panslam, kuni. Voir aussi sectes, cosmologies.
Religion chile : Le Chill a été fixé très tôt dans l'histoire chile, bien avant l'arrivée de cette reh sur Omale. Voir aussi fejij.
Religions hodgqines : Elles ont moins de succès que les religions humaines ou le Chill, mais elles sont aussi moins virulentes. La position hodgqine vis-à-vis de la mort (voir shadlee) fait que leurs religions ne répondent pas aux questionnements à propos de l'après-vie, ce pour quoi les religions des autres rehs ont été créées. C’est pourquoi on les considère plus souvent comme des philosophies, qui se fondent sur la notion d'ethfrag. Parmi elles, on peut citer le hodgweil.
Hodgweil
Culte hodgqin marginal pour lequel la vie temporelle n'est qu'un état de transition entre deux occultations. Ses membres passent le plus clair de leur existence en occultation.
Escopalisme
Religion héritière du néocatholicisme, fondée sur un Cinquième Évangile de la Bible écrit par Saint Iscopal (dit aussi Krist Iscopal) puis réformé au IIIe siècle pour s’adapter à la configuration cosmologique d’Omale. Pour ses fidèles, la Bible escopalienne est le mortier de la cohésion humaine. Elle s’appuie sur la Vraie Foi.
Panslam
L’une des grandes religions humaines.
Selon la doctrine enseignée dans le nu-Qurân, Dieu a créé toutes les formes de vie, mais seul l’homme est resté dans Sa grâce (alors que, selon les Escopaliens, l’homme est lui aussi exclu) : c’est là la grande force de sa théologie. Ainsi, « mieux vaut un Humain qui fait le mal qu’un Hodgqin qui fait le bien ».
Cela n’a pas empêché que le nu-Qurân a bénéficié de nombreuses traductions en bas-chile et en hodgqin, qui a facilité son expansion chez les Humains des Bordures.
La pratique cultuelle du Panslam est plus lâche que son ancêtre musulman. Seuls les orthodoxes prient cinq fois par jour et s’astreignent au jeûne du ramadhân (fixé arbitrairement au sixième mois CC) ; en revanche, la prière (çalat) collective accomplie par un imam (souvent, par défaut, un fidèle) et commencée par la première sourate (al-Fâtiha) est toujours en vigueur.
Kuni
(prononcer « kougni »): "L'Art sans art". Religion humaine, la troisième après l'Escopalisme et le Panslam, et la seule qui soit non révélée. Sa cellule de base est la famille, il n’y a donc pas de temple et les symboles religieux sont réduits au strict minimum. Le chef de famille porte le seytchayas, couteau en bois ou en nacre attaché au poignet ; c’est lui qui règle les cérémonies du culte. Son attribution n’est pas fonction du sexe ou de l’âge mais d’une disposition d’esprit. Le kuni est une mystique de l’absorption, de tendance animiste.
Sectes
La configuration géographique d’Omale favorise la multiplication et la dissémination des sectes de toute sorte, au point qu’il est difficile de distinguer sectes et religions (par exemple le culte kuni). Chez les Humains, les plus puissantes sont les Aparantistes, l'Ordre de Ramo, les Théographes et les Adorateurs d’Héliale.
Aparantisme
À l'origine, hérésie escopalienne selon laquelle le jardin d'Eden existe réellement sur Omale, quelque part dans une région dont la topographie reconstitue le Berceau de l’Humanité. Le nom de ce lieu est Aparanta. Les Aparantistes Edéniques se sont donnés pour mission de le trouver. L'Église a excommunié cette secte, et persécute ses membres. À partir du XIIe siècle, les prêtres aparantistes se coupent la langue dans le sens de la longueur : la "langue bifide" est le signe de l’aparantisme.
Ramo (Ordre de)
Ordre paraescopalien, dont certaines idées sur l’origine de l’humanité sont comparables à celles des Adorateurs d’Héliale. Cet ordre s’est donné pour mission d’assécher les marais et de fertiliser les déserts, par des moyens naturels.
Théographie
Doctrine représentée par la Confrérie des Théographes, fondée par un obscur cartographe devenu mystique, au VIIe siècle. Selon elle, la topographie recèle la clé du mystère de l'origine et du destin d'Omale, et les cartes doivent être lues comme des rébus.
Adorateurs d'Héliale
Secte hermétique apparue au IVe siècle, qui place les Vangk au cœur de son système de croyance; les Vangk, aujourd’hui disparus, auraient fabriqué Omale et y auraient introduit les rehs, dans un dessein connu d’eux seuls ; la première assertion sur l’arrivée des rehs sur Omale sera acceptée par la plupart des savants au XIe siècle, ce qui n'empêchera pas Escopaliens et Panslamistes de continuer leurs persécutions à son encontre. Elle est restée clandestine des Âges Obscurs jusqu’au XVe siècle. Son emblème se compose de deux cercles radieux, le plus petit rayonnant vers l’intérieur, le plus grand vers l’extérieur. Chaque prière se termine par le vœu: « Et que toutes les rehs soient heureuses. »
Chajarat Ibn Chajarat
Personnage légendaire humain des XIVe et XVe siècles, rédacteur du Pacte de Loplad. Célèbre au point que les Chiles ont fait une pièce de fejij portant son nom. On lui prête des aventures et des dons extraordinaires :
"On disait de lui qu’il était venu au monde les yeux grand ouverts ; que, tout juste devenu adulte, il avait tué son père en combat singulier et violé sa mère au cours d’une crise de folie ; qu’il avait fui et était devenu le premier maire-bibliothécaire de Skernab ; qu’il s’était abreuvé au venin d’un serpent et avait ainsi acquis l’immortalité ; qu’il avait fondé la secte des Adorateurs d’Héliale, fui encore, qu’il avait renié son humanité pour se convertir au Chill et, après la signature du Pacte de Loplad, qu’il avait fini ses jours dans un lieu secret où poussaient des légumes géants et des vergers fabuleux. Il était dépeint comme haineux envers tous les dieux, les prophètes et les philosophes. On l’avait doté d’une virilité fabuleuse, et dans une pièce de théâtre de foire, il faisait l’amour mille fois de suite dans le harem d’un sultan du Finest. Il aurait prédit la destruction par le feu de Loplad. Ailleurs, il aurait terrorisé des moines en leur envoyant, pour se venger de leurs mauvais traitements, un « Satan furieux ». On le prétendait capable, lorsqu’il était saoul, d’attirer les objets en fer comme un aimant." (Omale, chap. 14)
Cosmologies
Cosmologies humaines : Elles sont innombrables. La platitude apparente d’Omale a inspiré de nouvelles cosmologies (voir celle des Perceurs de Carb), ou altéré le dogme de religions existantes : chez les tenants de la Vraie Foi comme les Escopaliens et les Panslamistes, Omale est infiniment plat et constitue l’univers tout entier ; il a été créé directement par Dieu il y a six mille ans, aussi les Adorateurs d’Héliale ou les Théographes, qui révèrent les Vangk censés être à l’origine d’Omale et de son peuplement par les rehs, sont-ils considérés comme hérétiques. La cosmologie de sectes marginales (par exemple les moines de Ramo), est plus conforme à la réalité physique d’Omale, en décrivant le monde comme une sphère creuse. Voir religions.
Quant aux cosmologies rationnelles, elles ont régressé au stade mécaniste, plus adapté aux moyens primitifs d’appréhender d'univers. Jusqu’au XVIe siècle, la plupart des savants limiteront l’univers à la coquille d’Omale. En revanche, l’existence de deux planétoïdes de l'espace intérieur d'Omale, les Captives, est attestée dès les premiers siècles et a été redécouverte plusieurs fois au cours des âges.
Cosmologies hodgqines : Les Hodgqins n’ont pas, dans leur culture, de mythes archaïques aussi élaborés que ceux des autres rehs. C'est aussi valable pour les cosmologies naïves, dont les textes primitifs incluaient déjà une rationalisation. Avant, les Hodgqins n’avaient probablement jamais considéré la question digne d’être formalisée. Ces cosmologies sont d’inspiration chamanique, mais sans sorciers et plus déistes. Elles se réfèrent à une représentation psychique et collective de la nature.
Cosmologies chiles : Elles sont représentées dans le fejij. L’une des pièces de fejij, Kefahdajün, représente le Sabre qui coupe le chaos en deux, créant deux univers-plateaux, l’un masculin (Dkakjoeïr), l’autre féminin (Dkwaïjoeïrl). De la rencontre de ces deux univers, symbolisée par le plateau de jeu, naît la pensée (la vie étant une production naturelle du chaos, ne devant rien à une transcendance). Voir Chill.
Perceurs de Carb
Secte dont le dogme proclame que les antipodes d’Omale sont un paradis terrestre, auquel on peut accéder si l'on perce l’épaisseur de carb qui forme le soubassement d’Omale. De l’autre côté vivent les Vangk, « au nombre d’un million de milliards ». Ce culte secret a produit de nombreuses branches plus ou moins mystiques selon le statut qu’elles accordent aux Vangk.
Amphipole
Cité des Bordures et de l’Aire tripartite, conçue pour que les trois rehs (Humains, Chiles et Hodgqins) puissent cohabiter sans se mélanger. Une amphipole a la forme d’un demi-disque divisé en trois quartiers égaux. Par convention, les Hodgqins occupent le quartier central ou « tampon ». Les rencontres ont lieu à la base du demi-disque, dans l’« agora » (voir schéma). On suppose que les amphipoles sont apparues dès le IIIe siècle.
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