Durant la Guerre Froide (1947-1991), qui correspond aussi à l'âge d'or de la science-fiction (entre 1920 et 1955 aux Etats-Unis), de nombreux récits de science-fiction mettent en scène un monde post-apocalyptique, ravagé par les armes nucléaires. Les auteurs décrivent des déserts radio-actifs, des créatures mutantes, des nomades à la recherche des vestiges de l'ancien monde et puis quelques survivants parqués dans des villes coupées de l'extérieur. Ces récits ont inspiré nombre de séries télévisées et de bandes dessinées telles : L'âge de cristal (Logan's run), Hans, Judge Dredd ...
Mais depuis une vingtaine d'années, c'est le réchauffement climatique qui inspire les auteurs de dystopies. C'est en effet en 1992, que plusieurs pays ont rédigé un traité international, -- la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)-- en vue de considérer ce qui pouvait être fait pour réduire le réchauffement global et faire face à toute hausse inévitable des températures, fonte des glaces et hausse du niveau des océans.
Dans les récits de science-fiction post-apocalyptiques, on trouve désormais, tour à tour : des continents recouverts par l'océan (Hunger Games, Waterworld ...), des mondes glacés (Le Transperceneige, La compagnie des glaces ...), des déserts arides et des mers asséchées (Nioursk), ...
Le monde est devenu violent (Mad Max ...) et les survivants doivent encore échapper à la menace des machines (Terminator), quand celles-ci ne les ont pas asservis pour utiliser leurs corps comme source d'énergie (Matrix).
Ainsi, les peurs de la bombe atomique et du dérèglement climatique se combinent avec la peur des nouvelles technologies : réseau télématique international (internet), intelligences artificielles, nanorobots, etc.
Comment concilier ces différentes version d'une ''fin du monde'' au XXIème siècle ?
J'utilise comme point de départ la ''Sonde Baleine'' (Whale Probe) aperçue dans Star Trek IV
Cette méga-structure (approximativement 90 km), gigantesque comparée aux 4km de la base spatiale humaine, immobilise tous les vaisseaux qui s'approchent d'elle et commence à vaporiser d'immenses volumes d'eau. Spock analyse les transmissions de cet énigmatique engin et découvre qu'il s'agit d'une variante des chants de baleines à bosse malheureusement chassées jusqu'à l'extinction par les humains. Aucune chance qu'elles répondent et mettent fin à la menace extra-terrestre ...
... à moins d'un périlleux voyage dans le temps pour aller chercher les deux derniers spécimens vivants en captivité : George et Gracie.
Mais on peut aisément imaginer la colère des bâtisseurs de la Sonde Baleine s'ils apprenaient que l'humanité a provoqué l'extinction de leurs semblables ! Et nul besoin de revenir avec un arsenal extra-terrestre colossal ; il suffit d'utiliser tout le potentiel de destruction déjà sur place : en retournant les armes des humains contre eux-mêmes. Facile quand on possède une technologie supérieure et que tout peut être télécommandé via les satellites artificiels et internet.
Les intelligences artificielles se retournent contre leurs créateurs en déclenchant une guerre thermonucléaire totale. D'immenses quantités de produits chimiques sont dispersées dans l’atmosphère terrestre (dont l’agent chimique CW7, censé enrayer le réchauffement climatique). Les robots n'ont plus ensuite qu'à traquer les survivants.
Le résultat est doublement catastrophique puisqu’il marque :
- le début d’une nouvelle ère glaciaire
- en asséchant en proportion égale les océans des zones tropicales et tempérées (les eaux transformées en calottes glacières manquant désormais dans les océans).
Les zones émergées, non-glacées, non-arides et non-polluées par les radiations sont rares !
L'auteur John Varley situe justement son cycle des Huit mondes dans un système solaire où la Terre a été dévastée par une puissance extra-terrestre supérieure lors de la Guerre des Trois Jours (qui dura probablement moins de trois jours). Les habitants des huit colonies humaines du système solaire se retrouvent soudainement coupés de la maison-mère et doivent survivre coûte que coûte.
La Terre a donc subi les foudres d'une civilisation astropérégrine de cétacés (peut-être des inhalateurs d'hydrogène natifs d'une géante jovienne, comme les Zangs du cycle de l'Élévation).
La planète-mère subit des bouleversements climatiques catastrophiques et une auto-destruction de son espèce dominante : l'humanité. Quelques survivants régressent dans la barbarie, sur Terre, tandis que les huit colonies du système solaire et une poignée de vaisseaux-à-générations conservent ou emportent le savoir technologique d'avant la Guerre des Trois Jours.
Les colons du Premier Âge de l'Espace ne reviendront que quelques siècles plus tard ...
... juste au moment où l'humanité aura surmonté l'épreuve et sera enfin prête à se lancer vers les étoiles.
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