Extraits
p.13 Ogoun, culte primitiviste
Les colons initiaux se réclamaient de l'Ogoun, un culte reposant sur la liaison spirituelle entre l'homme et son environnement : un terreau idéal pour les idéologies primitivistes, au point que certaines multimondiales l'interdisaient purement et simplement.
p.15 PPb, "pâte de protéines-base", nourriture des navi.
- Quant à la pâte de protéines-base qui nous sert de nourriture, tu m'as dit pas plus tard qu'hier ...
- Que le PPb est une matière qui se chie ou se vomit, pas qui se mange. C'est toujours mon avis.
p.87 L'univers gouverné par l'économie
Les multimondiales, les capitaines de vaisseaux, les colons eux-mêmes, tout le monde croit que l'univers est gouverné par l'économie. Mais peut-être qu'à l'inverse, le commerce nous sert juste de prétexte pour faire ce que l'on fait depuis l'aube des temps : déplacer de la matière d'une point de l'espace à un autre. Nous agiter histoire de nous prouver que nous sommes toujours en vie.
p.165 pirate
La combi présentait des décorations qu'il n'avait vues nulle part ailleurs, et qui prolongeaient les tatouages recouvrant l'intégralité de l'épiderme du pirate visible à travers le casque. Spirales multicolores et symboles ésotériques s'entrecroisaient, s'emboîtaient parfois, formant des motifs d'une singulière beauté. L'arrière du casque laissait pendre des tresses de câbles qui formaient une crinière cachant presque entièrement des épaulières incrustées de perles et de boulons.
[...] "J'appartiens au clan Pohorst. Mon nom, je l'emporteai dans l'au-delà. Je ne rends compte qu'à l'étoile-guide de mon clan."
p.190 Les vers des Vangk
- Vos tatouages ...
- Est-ce une technologie qui vient d'une planète de vos ancêtres ?
- La seule technologie à l’œuvre n'est pas dans les vers, mais dans la biopuce implantée à chaque individu dès qu'il atteint ses douze ans. C'est notre manière de passer à l'âge adulte. Elle transcrit nos pensées et sert d'interface avec les vers.
- Les vers ?
- Les Vangk les ont laissés derrière eux. Dès qu'ils se sont installés dans la sphère, nos aïeux ont repéré ces organismes qui grouillaient à la surface intérieure. Ils ont trouvé le moyen de se les inoculer sans provoquer de rejet, et surtout de les inciter à générer des formes. Il nous faut des années pour apprendre à communiquer aux vers les images formées par notre esprit. En attendant, la plupart des motifs sont issus de nos rêves.
samedi 25 août 2018
jeudi 23 août 2018
Le nom du monde est Forêt - Ursula Le Guin
Extraits
page 9 : NAFAL initiales de "Not As Fast As Light" : Pas aussi rapide que la lumière
page 16 : Les humanoïdes de Hain-Davenant prétendent avoir occupé la Terre il y a environ un million d'années.
pages 39-40 : Y a-t-il des bêtes qui tuent d'autres bêtes de leur espèce ? Seulement les insectes.
page 43 : Organisation sociale du Peuple de la Forêt
Sur les Quarante Terres, les femmes gouvernaient les villes et les cités, et presque chaque ville contenait une Loge des Hommes. Dans les Loges, les Rêveurs parlaient une langue ancienne, qui variait peu d'une île à l'autre. Cette langue était rarement apprise par les femmes ou par les hommes qui restaient des chasseurs, des pêcheurs, des tisserands ou des bâtisseurs, ceux qui ne faisaient que de petits rêves en dehors de la Loge. Comme la plupart des écrits étaient effectués dans ce langage des Loges, quand les chefs envoyaient des filles bonnes coureuses porter les messages, les lettres passaient d'une Loge à l'autre, et elles étaient expliquées par les Rêveurs aux Vieilles Femmes, comme les autres documents, les rumeurs, les problèmes, les mythes et les rêves. Mais les vieilles Femmes avaient toujours la possibilité d'y croire ou non.
page 44 : Le Rêve éveillé : 10 à 14 fois par cycle diurne.
page 46 : Architecture
Entre les chênes verts et les autres arbres, on pouvait apercevoir les toits des maisons qui se dressaient à un mètre à peine au-dessus du sol; il devait y en avoir cent à deux cents, mais il était difficile de les compter. Les cabanes de bois étaient enterrées aux trois-quarts, encastrées parmi les racines comme des terriers de blaireaux.Les charpentes étaient couvertes d'un chaume composé de petites branches, d'épines de pin, de roseaux et de terre meuble. Ces toits étaient isolants, étanches, et presque invisibles.
page 56 : Athshéens = Êtres vivants Intelligents (evi, evis) du Monde 41colonie de la Nouvelle Tahiti; à 27 années-lumière de la Terre.
page 57 : Humains non-Terriens
L'un d'eux était un Cétien Velu, gris sombre, trapu, l'air austère; l'autre était grand, blanc, et d'un abord avenant.
page 57 : Le Rêve est le contrôle conscient du sommeil paradoxal (ondes alpha) chez les Athshéens
page 58 : Monde 88, Prestno, qui fait partie du groupe Hainien
page 64 : Lutte chantée
La rivalité vocale se pratique lorsque deux mâles s'affrontent, avec de nombreux hurlements et sifflements; le mâle dominant peut finir par donner une baffe à l'autre, mais en général, ils se contentent de passer près d'une heure à essayer de crier plus fort que l'autre. Chez les Athshéens, c'est devenu une forme d'art
page 66 : Démographie
Population evie indigène estimée à trois millions
page 67 : Humanité : Nous provenons tous de la même souche hainienne originale
pages 68-69 : Ansible = transmetteur ACI "Appareil de Communication Instantanée"; un élément doit se trouversur une corps de masse élevée, l'autre peut être situé n'importe où dans le cosmos.
page 70 : Ligue des Mondes
Ligue entre les mondes civilisés puisque la communication est maintenant possible entre les mondes (par ansible).
page 75 : Rhizosystème
Le rhizosystème des plantes fibreuses est le principal maintien du sol en terrain dégagé. Sans lui le sol devient poudreux et est rapidement érodé par le vent et les fortes pluies.
page 76 : Le mot athshéen pour monde signifie également forêt.
page 77 : Si on laissait les colons sans aucune surveillance, le massacre du Camp Smith servirait d'excuse à une agression systématique des indigènes. L'extermination bactériologique, très probablement
page 84 : "Un homme est vraiment totalement une homme quand il vient de se faire une femme ou de tuer un autre homme."
page 97 : Chez les Terriens [comprendre les anglosaxons], il n'y a souvent rien entre la poignée de mains formelle et la caresse sexuelle.
page 100 : Les Athshéens sont gouvernés, pour autant qu'ils aient un gouvernement, par de vieilles femmes [qui disent ce qu'elles pensent]. La réflexion aux hommes, la politique aux femmes et l'éthique à leur interaction.
page 107 : Un même mot, deux sens. Sha'ab = dieu ou entité numineuse ou être puissant. = traducteur
page 160 : Personne ne viendra ici couper les arbres ou prendre vos terres, tant que la Ligue durera. Pas avant cinq générations. Ensuite, quelques hommes, dix ou vingt, pas plus de vingt, viendront peut-être pour discuter avec votre peuple et pour étudier votre monde.
page 9 : NAFAL initiales de "Not As Fast As Light" : Pas aussi rapide que la lumière
page 16 : Les humanoïdes de Hain-Davenant prétendent avoir occupé la Terre il y a environ un million d'années.
pages 39-40 : Y a-t-il des bêtes qui tuent d'autres bêtes de leur espèce ? Seulement les insectes.
page 43 : Organisation sociale du Peuple de la Forêt
Sur les Quarante Terres, les femmes gouvernaient les villes et les cités, et presque chaque ville contenait une Loge des Hommes. Dans les Loges, les Rêveurs parlaient une langue ancienne, qui variait peu d'une île à l'autre. Cette langue était rarement apprise par les femmes ou par les hommes qui restaient des chasseurs, des pêcheurs, des tisserands ou des bâtisseurs, ceux qui ne faisaient que de petits rêves en dehors de la Loge. Comme la plupart des écrits étaient effectués dans ce langage des Loges, quand les chefs envoyaient des filles bonnes coureuses porter les messages, les lettres passaient d'une Loge à l'autre, et elles étaient expliquées par les Rêveurs aux Vieilles Femmes, comme les autres documents, les rumeurs, les problèmes, les mythes et les rêves. Mais les vieilles Femmes avaient toujours la possibilité d'y croire ou non.
page 44 : Le Rêve éveillé : 10 à 14 fois par cycle diurne.
page 46 : Architecture
Entre les chênes verts et les autres arbres, on pouvait apercevoir les toits des maisons qui se dressaient à un mètre à peine au-dessus du sol; il devait y en avoir cent à deux cents, mais il était difficile de les compter. Les cabanes de bois étaient enterrées aux trois-quarts, encastrées parmi les racines comme des terriers de blaireaux.Les charpentes étaient couvertes d'un chaume composé de petites branches, d'épines de pin, de roseaux et de terre meuble. Ces toits étaient isolants, étanches, et presque invisibles.
page 56 : Athshéens = Êtres vivants Intelligents (evi, evis) du Monde 41colonie de la Nouvelle Tahiti; à 27 années-lumière de la Terre.
page 57 : Humains non-Terriens
L'un d'eux était un Cétien Velu, gris sombre, trapu, l'air austère; l'autre était grand, blanc, et d'un abord avenant.
page 57 : Le Rêve est le contrôle conscient du sommeil paradoxal (ondes alpha) chez les Athshéens
page 58 : Monde 88, Prestno, qui fait partie du groupe Hainien
page 64 : Lutte chantée
La rivalité vocale se pratique lorsque deux mâles s'affrontent, avec de nombreux hurlements et sifflements; le mâle dominant peut finir par donner une baffe à l'autre, mais en général, ils se contentent de passer près d'une heure à essayer de crier plus fort que l'autre. Chez les Athshéens, c'est devenu une forme d'art
page 66 : Démographie
Population evie indigène estimée à trois millions
page 67 : Humanité : Nous provenons tous de la même souche hainienne originale
pages 68-69 : Ansible = transmetteur ACI "Appareil de Communication Instantanée"; un élément doit se trouversur une corps de masse élevée, l'autre peut être situé n'importe où dans le cosmos.
page 70 : Ligue des Mondes
Ligue entre les mondes civilisés puisque la communication est maintenant possible entre les mondes (par ansible).
page 75 : Rhizosystème
Le rhizosystème des plantes fibreuses est le principal maintien du sol en terrain dégagé. Sans lui le sol devient poudreux et est rapidement érodé par le vent et les fortes pluies.
page 76 : Le mot athshéen pour monde signifie également forêt.
page 77 : Si on laissait les colons sans aucune surveillance, le massacre du Camp Smith servirait d'excuse à une agression systématique des indigènes. L'extermination bactériologique, très probablement
page 84 : "Un homme est vraiment totalement une homme quand il vient de se faire une femme ou de tuer un autre homme."
page 97 : Chez les Terriens [comprendre les anglosaxons], il n'y a souvent rien entre la poignée de mains formelle et la caresse sexuelle.
page 100 : Les Athshéens sont gouvernés, pour autant qu'ils aient un gouvernement, par de vieilles femmes [qui disent ce qu'elles pensent]. La réflexion aux hommes, la politique aux femmes et l'éthique à leur interaction.
page 107 : Un même mot, deux sens. Sha'ab = dieu ou entité numineuse ou être puissant. = traducteur
page 160 : Personne ne viendra ici couper les arbres ou prendre vos terres, tant que la Ligue durera. Pas avant cinq générations. Ensuite, quelques hommes, dix ou vingt, pas plus de vingt, viendront peut-être pour discuter avec votre peuple et pour étudier votre monde.
[Exergue] "Mater - Materia - Matière"
Il existe un lien d'association très général, d'une part, entre la
notion d'intellect, d'esprit et d'âme et l'idée de père ou de
masculinité; et d'autre part, entre la notion de corps ou de matière
(materia - ce qui appartient à la mère) et l'idée de mère ou le principe
féminin.
La répression des émotions et des sentiments
relatifs à la mère (dans les monothéismes de l’Église des Fils de l'Homme) a, en vertu
de ce lien d'association, fait naître une tendance à adopter une
attitude de méfiance, de mépris, de dégoût ou d'hostilité à l'égard du
corps humain, de la Terre et de l'Univers dans son ensemble, ainsi qu'à
une tendance corrélative à exalter et à surévaluer la part du spirituel,
que ce soit dans l'homme ou dans l'ordre général des choses.
Il
semble très probable que c'est à une sublimation de cette réaction
contre la mère qu'il faille attribuer l'attrait qu'ont exercé auprès de
tant d'esprits, la plupart des tendances philosophiques résolument
idéalistes; tandis qu'à leur tour les formes plus étroites et plus
dogmatiques du matérialisme représentent peut-être un retour aux
sentiments réprimés qui, à l'origine, étaient associés à la mère.
J.C. Flügel
dimanche 19 août 2018
Liste des romans ayant obtenu le prix Hugo
Le prix Hugo (Hugo Award, officiellement intitulé Science Fiction Achievement Award jusqu'en 1992) est un prix littéraire américain créé en 1953 et décerné chaque année aux meilleures œuvres de science-fiction et de fantasy
de l'année écoulée.
Le nombre de catégories récompensées a évolué au fil du temps, à mesure que la science-fiction et la fantasy se sont étendues à de nouveaux médias tels que le cinéma et la télévision.
Les lauréats sont élus par un collège de fans membres de la World Science Fiction Society et reçoivent leur trophée en forme de fusée lors de la World Science Fiction Convention (Worldcon) annuelle.
Le nom du prix rend hommage à Hugo Gernsback, fondateur d'un des premiers magazines de science-fiction américains, Amazing Stories.
Le prix Hugo est considéré comme l'une des récompenses les plus prestigieuses pour la science-fiction et la fantasy. Si la compétition est ouverte aux œuvres du monde entier, ce sont cependant presque toujours des œuvres de langue anglaise sorties aux États-Unis qui sont récompensées.
En plus des prix Hugo, des prix Retro Hugo sont remis rétrospectivement lors d'une convention se tenant 50, 75 ou 100 ans après une convention n'ayant pas décerné de prix Hugo
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du site officiel du prix Hugo et de la Science Fiction Awards Database.
Rétro Hugo
1939 : L'Épée dans la pierre (The Sword in the Stone) de T. H. White
1941 : À la poursuite des Slans (Slan) d'A. E. van Vogt
1943 : L'Enfant de la science (Beyond This Horizon) par Robert A. Heinlein (sous le nom de Anson McDonald)
1946 : Le Mulet (The Mule) d'Isaac Asimov
1951 : Pommiers dans le ciel (Farmer in the Sky) de Robert A. Heinlein
Hugo
1953 : L'Homme démoli (The Demolished Man) d'Alfred Bester
1954 : Fahrenheit 451 (Fahrenheit 451) de Ray Bradbury
1955: They'd Rather Be Right de Mark Clifton et Frank Riley
1956: Double Étoile (Double star) de Robert A. Heinlein
1958 : La Guerre des modifications (The Big Time) de Fritz Leiber
1959: Un cas de conscience (A Case of conscience) de James Blish
1960 : Étoiles, garde-à-vous ! (Starship Troopers) de Robert A. Heinlein
1961 : Un cantique pour Leibowitz (A Canticle for Leibowitz) de Walter M. Miller, Jr
1962 : En terre étrangère (Stranger in a Strange Land) de Robert A. Heinlein
1963 : Le Maître du Haut Château (The Man in the High Castle) de Philip K. Dick
1964 : Au carrefour des étoiles (Way Station) de Clifford D. Simak
1965 : Le Vagabond (The Wanderer) de Fritz Leiber
1966 : Dune (Dune) de Frank Herbert et Toi l'immortel (...And Call Me Conrad) de Roger Zelazny (ex æquo)
1967 : Révolte sur la Lune (The Moon Is a Harsh Mistress) de Robert A. Heinlein
1968 : Seigneur de lumière (Lord of Light) de Roger Zelazny
1969: Tous à Zanzibar (Stand on Zanzibar) de John Brunner
1970: La Main gauche de la nuit (The Left Hand of Darkness) d'Ursula K. Le Guin
1971 : L'Anneau-Monde (Ringworld) de Larry Niven
1972: Le Monde du fleuve (To Your Scattered Bodies Go) de Philip José Farmer
1973 : Les Dieux eux-mêmes (The Gods Themselves) d'Isaac Asimov
1974 : Rendez-vous avec Rama (Rendezvous with Rama) d'Arthur C. Clarke
1975: Les Dépossédés (The Dispossessed) d'Ursula K. Le Guin
1976 : La Guerre éternelle (The Forever War) de Joe Haldeman
1977 : Hier, les oiseaux (Where Late the Sweet Birds Sang) de Kate Wilhelm
1978 : La Grande Porte (Gateway) de Frederik Pohl
1979 : Le Serpent du rêve (Dreamsnake) de Vonda McIntyre
1980 : Les Fontaines du paradis (The Fountains of Paradise) d'Arthur C. Clarke
1981 : La Reine des neiges (The Snow Queen) de Joan D. Vinge
1982: Forteresse des étoiles (Downbelow Station) de C. J. Cherryh
1983 : Fondation foudroyée (Foundation's Edge) d'Isaac Asimov
1984 : Marée stellaire (Startide Rising) de David Brin
1985: Neuromancien (Neuromancer) de William Gibson
1986 : La Stratégie Ender (Ender's game) d'Orson Scott Card
1987 : La Voix des morts (Speaker for the Dead) par Orson Scott Card
1988 : Élévation (The Uplift War) de David Brin
1989 : Cyteen (Cyteen) de C. J. Cherryh
1990 : Hypérion (Hyperion) de Dan Simmons
1991 : Miles Vorkosigan (The Vor Game) de Lois McMaster Bujold
1992: Barrayar (Barrayar) de Lois McMaster Bujold
1993: Un feu sur l'abîme (A Fire Upon the Deep) de Vernor Vinge et Le Grand Livre (The Doomsday Book) de Connie Willis (ex æquo)
1994 : Mars la verte (Green Mars) de Kim Stanley Robinson
1995 : La Danse du miroir (Mirror Dance) de Lois McMaster Bujold
1996 : L'Âge de diamant (The Diamond Age) de Neal Stephenson
1997 : Mars la bleue (Blue Mars) de Kim Stanley Robinson
1998 : La Paix éternelle (Forever Peace) de Joe Haldeman
1999 : Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog) de Connie Willis
2000 : Au tréfonds du ciel (A Deepness in the Sky) de Vernor Vinge
2001 : Harry Potter et la Coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of Fire) de J. K. Rowling
2002 : American Gods (American Gods) de Neil Gaiman
2003 : Hominids de Robert J. Sawyer
2004 : Paladin des âmes (Paladin of Souls) de Lois McMaster Bujold
2005 : Jonathan Strange et Mr Norrell (Jonathan Strange & Mr Norrell) de Susanna Clarke
2006 : Spin (Spin) de Robert Charles Wilson
2007 : Rainbows End (Rainbows End) de Vernor Vinge
2008 : Le Club des policiers yiddish (The Yiddish Policemen's Union) de Michael Chabon
2009 : L'Étrange Vie de Nobody Owens (The Graveyard Book) de Neil Gaiman
2010 : La Fille automate (The Windup Girl) de Paolo Bacigalupi et The City and the City de China Miéville (ex æquo)
2011 : Black-out / All Clear (Blackout/All Clear) de Connie Willis
2012 : Morwenna (Among Others) de Jo Walton
2013 : Redshirts - Au mépris du danger (Redshirts) de John Scalzi
2014 : La Justice de l'ancillaire (Ancillary Justice) d'Ann Leckie
2015 : Le Problème à trois corps (The Three-Body Problem) de Liu Cixin
2016 : La Cinquième Saison (The Fifth Season) de N. K. Jemisin
2017 : La Porte de cristal (The Obelisk Gate) de N. K. Jemisin
2018 : Les Cieux pétrifiés (The Stone Sky) par N. K. Jemisin
L'Épée dans la pierre (titre original : The Sword in the Stone) est un roman de Terence Hanbury White publié en 1938, puis intégré dans le cycle La Quête du Roi Arthur (Once and Future King, 1958).
Le récit raconte la jeunesse du roi Arthur aux côtés du magicien Merlin.
À la poursuite des Slans (titre original : Slan) est un roman de science-fiction, écrit par A. E. van Vogt. Initialement paru, en revue, de septembre à décembre 1940, dans les colonnes du mensuel Astounding Stories, il a été publié sous forme de livre imprimé en 1946.
De même que l’Homo Sapiens a succédé à l'homme de Cro-Magnon, le Slan est appelé à le suppléer. Jommy Cross est un jeune Slan, l'un de ces mutants que les hommes pourchassent sans pitié. Les Slans surclassent en effet les humains dans tous les domaines : ils sont télépathes, possèdent « deux cœurs », ont une espérance de vie de 150 ans et sont d'une indéniable supériorité à la fois physique et mentale.
La mère de Jommy Cross venant d'être assassinée par les sbires de John Petty, le chef de la police secrète, Jommy Cross trouve refuge auprès de Mémé, une ex-actrice alcoolique qui fait avec lui une sorte de « pacte », il vole de l'argent pour elle, et elle ne le dénonce pas à la police. En parallèle, la jeune Slan Kathleen Layton est maintenue en vie par Kier Gray, le dictateur de la planète, pour servir d'expérience.
L'Enfant de la science (Beyond this horizon) est un roman de science-fiction américain de Robert A. Heinlein publié en 1942.
Le roman se déroule dans un monde utopique ayant réalisé l'équilibre entre la nature humaine et la société. Cette utopie pratique un eugénisme par la manipulation génétique systématique, mais sans le moindre racisme. Elle régule tous les rapports humains avec des armes à feu. Une dispute ou un problème entre humains peut se régler avec un duel mortel ou pas. Les gens deviennent donc polis. Ceux qui refusent de porter des armes sont tenus de mettre un brassard et, par exemple, de toujours laisser passer une personne armée. En contrepartie, un homme armé n'agressera jamais une personne avec un brassard. Les femmes peuvent être armées. Ce n'est pas encouragé. L'économie est réglée par la quantité d'argent que des fonctionnaires décident d'injecter ou de retirer de la circulation. En général, il faut en mettre. Le souvenir d'une guerre assez terrible hante tous les habitants de l'Amérique. Elle s'est faite entre les individus américains et les fourmilières eurasiatiques. Les seconds ont d'abord gagné. Mais quelques individus décidés ont atteint les cerveaux des fourmilières et provoqué l'effondrement de l'adversaire. Il en est resté cette société d'hommes armés.
Le Mulet
Toran Darell et sa femme Bayta, membre des Marchands Indépendants originaire de la planète Port, se rendent sur Kalgan, sur indication de Fran, le père de Toran et de son oncle Randu, pour y rencontrer le Mulet, qui y règne en maître. Ce voyage périlleux a pour but de provoquer une crise Seldon, dans l’espoir d’améliorer la situation des Marchands indépendants, en tension extrême avec la Fondation.
Le capitaine Han Pritcher tente de convaincre le maire héréditaire Indbur qu’un nouvel ennemi, le Mulet, est une menace pour la Fondation. Pritcher révèle au groupe les origines floues du Mulet, se basant uniquement sur ce dont il est sûr : le Mulet est un mutant doué du pouvoir d’influer sur les émotions humaines.
À la suite d'un concours de circonstances, Bayta et Toran rencontrent le clown du Mulet, Magnifico, qui semble détenir une information capitale sur ce dernier. Ils décident de le ramener, avec l’aide de Prichter, sur Terminus. Les troupes du Mulet prennent cet enlèvement comme prétexte pour attaquer la Fondation. Les Marchands Indépendants, bien que s’opposant au pouvoir héréditaire du Maire et préparant une guerre civile, décident finalement de joindre leurs forces à celles de la Fondation face à l’avancée inexorable du Mulet qui conquiert leurs alliés un à un.
Le clown, noyé dans une peur constante de son maître, ne révèle aucune information capitale permettant d’identifier le Mulet. Seldon apparaît dans la crypte, mais, à la surprise générale, ne parle que de la crise des Marchands Indépendants et ne mentionne rien sur le Mulet. C'est que celui-ci, acteur individuel donc imprévisible pour la psychohistoire, qui ne connaît que les grandes masses d'individus, a bouleversé à lui seul l’ordre des forces en présence (on y verrait en 2015 un effet papillon). À la suite d'une attaque éclair, Terminus tombe sous le contrôle du Mulet.
Pommiers dans le ciel (titre original : Satellite Scout: Farmer in the Sky) est un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein publié en 1950.
L'histoire se passe dans un futur imaginé dans les années 1950, sur une planète Terre surpeuplée où la nourriture est rationnée. L'adolescent William Lermer (appelé Bill) vit avec son père veuf, George. Celui-ci décide d'émigrer vers la colonie agricole sur Ganymède, l'une des lunes de Jupiter. Après un remariage avec Molly Kenyon, George embarque avec Bill et la fille de Molly, Peggy, sur le vaisseau Mayflower. Pendant le trajet, Bill sauve ses compagnons de cabine de l'asphyxie en rebouchant un trou de la carlingue provoqué par une collision avec un météore.
Lorsqu'ils arrivent sur Ganymède, les nouveaux arrivants sont beaucoup plus nombreux que ce que la colonie peut absorber facilement, et les fermes promises n'existent pas encore. En réalité, les terres cultivables doivent même être créées en pulvérisant des rochers et en broyant des blocs de lave, puis en y ajoutant un engrais organique. Alors que George accepte temporairement un emploi d'ingénieur en ville, Bill accepte le challenge et se met au travail dans sa nouvelle carrière de fermier. Peggy quant à elle ne parvient pas à s'adapter à la faible pression de l'atmosphère et est contrainte de vivre dans une bulle à l'hôpital. Quand la famille Lermer emménage enfin dans leur ferme, une chambre pressurisée lui est réservée.
Un jour, un alignement rare des plus grandes lunes de Jupiter fait trembler la surface de Ganymède, dévastant de nombreux bâtiments et blessant Peggy quand sa chambre subit une décompression explosive. Plus grave encore, la machinerie qui réchauffe l'atmosphère autour de la colonie est mise hors service et la température ambiante baisse rapidement. George réalise vite ce qui se passe et conduit sa famille vers un refuge de la ville. Les deux tiers des colons périssent à la suite de la secousse et de la chute de température. Les Lerner envisagent de retourner sur Terre, mais après le décès de Peggy ils décident de rester et de reconstruire ce qu'ils ont perdu.
La colonie continue de s'étendre et une expédition est organisée pour trouver un terrain propice à une nouvelle implantation sur Ganymède. Bill se joint au groupe en tant qui cuisinier. Lors de cette exploration, lui et un ami découvrent des artefacts d'une civilisation étrangère, dont un véhicule se déplaçant sur des sortes de jambes qui se révèle très utile pour sauver Bill alors qu'il est atteint d'une péritonite et qu'ils ratent le rendez-vous pour leur retour. Ils réussissent finalement à atteindre un autre site d'opérations, après quoi Bill est hospitalisé en urgence et est sauvé.
L'Homme démoli (titre original : The Demolished Man) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Alfred Bester. Il est paru en 1952.
New York, XXIVe siècle. La nuit, Ben Reich, richissime homme d'affaires à la tête de la société multinationale « Monarch Utilities and Ressources Inc.», fait d'épouvantables cauchemars dans lesquels il est hanté par un « Homme Sans Visage » qui le terrorise. Le jour, il cherche désespérément un moyen de mettre un terme aux pertes financières de son entreprise dues à son concurrent direct, Cray D'Courtney. Dans un monde qui ne connaît plus d'assassinats depuis 79 ans grâce à l'usage de la télépathie, Ben Reich imagine le crime parfait que même les télépathes employés dans la police ne pourront empêcher. Une fois l'irréparable commis, sa vie ne sera plus qu'une course effrénée pour échapper aux pièges tendus par le préfet de police Lincoln Powell.
Dans l'univers décrit par Alfred Bester, les éléments de science-fiction jouent en quelque sorte un rôle de décorum et ne sont pas réellement développés. Son point fort réside dans le développement cohérent et inventif d'une guilde très structurée de télépathes, appelés « extrapers ».
Mars, Terra (la Terre), le Pays de l'Espace, Vénus, Ganymède, Jupiter, sont accessibles par fusées privées ou astronefs publics, les transports urbains se font par « bondisseurs », les ascenseurs sont « pneumatiques », les armes à feu n'existent plus, mais ont été remplacées par des « brouilleurs de neurones », les gens communiquent par visiphones, la monnaie courante s'appelle le « crédit », tandis que la pègre et les tripots utilisent des « souverains ». New York, malgré ses 17 millions d'habitants, ne connaît plus le crime, grâce aux extrapers qui ressentent les pulsions meurtrières dans les esprits les plus torturés et peuvent empêcher les crimes avant qu'ils ne soient commis.
L'univers vaguement futuriste de « L'homme démoli » ne manque pas non plus d'humour. Les psychochansons, utilisées dans la publicité, utilisent des rythmes et des messages subliminaux pour influencer les achats de leurs auditeurs, les vêtements de soirée ont des ouvertures ultraviolettes multiples qui permettent d'apercevoir certaines parties du corps, la cryptographie d'affaires est codée sur seulement 4 caractères alphabétiques, les terminaux téléphoniques sont délicieusement désuets avec leurs trous et leurs fiches à l'ancienne, le juge-ordinateur mange des cartes perforées au goût passablement suranné, le journal L'Heure est le seul quotidien au monde à sortir 24 éditions par jour, il existe un marché noir de l'eau sur Vénus, des robots rejouent des scènes religieuses pour les touristes dans l'église du Vallon, etc.
Fahrenheit 451 (titre original et de la traduction française) est un roman de science-fiction dystopique de Ray Bradbury publié en 1953 aux États-Unis chez l'éditeur Ballantine Books. Il paraît en France en 1955 aux éditions Denoël dans la collection Présence du futur. Le livre a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 1954.
Le titre fait référence au point d'auto-inflammation, en degrés Fahrenheit, du papier. Cette température équivaut à 232,8 °C.
Première partie : Le foyer et la salamandre
Dans la nuit, le pompier Guy Montag marche sur la route pour rentrer chez lui. Il rencontre une jeune fille de 17 ans, Clarisse, qui habite dans une maison voisine de la sienne avec son père et son oncle. Clarisse est différente des gens qu'il côtoie habituellement : elle observe son environnement, elle réfléchit. Ils discutent ensemble quelques minutes ou plutôt elle lui pose quelques questions qu'il trouve surprenantes. Elle lui demande notamment s'il est heureux et elle s'en va avant qu'il ait le temps de répondre.
Arrivé chez lui, il trouve sa femme Mildred étendue sur le lit sans connaissance et à ses pieds gît un petit flacon de cristal vide : elle vient d'absorber son contenu, une trentaine de comprimés d'un somnifère. Il appelle les secours, qui la sauvent à l'aide de deux appareils (ils ne sont même pas médecins). Ils vident son estomac et remplacent son sang par du sang neuf.
Le lendemain, elle ne se souvient plus de rien. Plus tard, de nuit, on retrouve Guy Montag dans la caserne où il travaille. Alors qu'il sort, il s'approche du limier électronique, animal robot chargé de monter la garde. Il réalise que ce limier ne l'aime pas. Il se demande si c'est lié à ce qu'il cache chez lui. Il parle de l'attitude du robot à un de ses collègues, le capitaine Beatty, qui lui dit que c'est impossible. À la fin de leur conversation, le capitaine demande à Montag s'il n'a pas la conscience tranquille...
Montag croise régulièrement Clarisse dans la rue. Il parle avec elle. Il lui dit qu'elle semble être différente des autres. À l'école, on lui dit qu'elle n'est pas sociable. Elle explique qu'elle aime observer et écouter les gens. Elle constate qu'ils n'ont pas de conversation. Elle parle souvent de son oncle, celui-ci lui décrit souvent comment était le passé (les enfants ne s'entretuaient pas, par exemple).
Depuis quatre jours, Montag ne voit plus Clarisse. Lorsqu'il en parle avec sa femme, cette dernière lui dit qu'elle pense qu'elle est morte, qu'elle a eu un accident. Il réfléchit à leur couple et réalise qu'il n'y a pas d'amour entre eux. Ni l'un ni l'autre ne se souviennent de l'endroit où ils se sont rencontrés dix ans plus tôt.
Un peu à la traîne, Montag repart en mission. Son équipe se rend dans une maison qui contient des livres. La main de Montag en vole un. La femme qui y habite refuse de quitter les lieux et meurt brûlée avec ses livres. Montag est choqué par cette situation, en parle à sa femme, qui ne comprend pas sa réaction. En même temps, il cache le livre qu'il a dérobé sous son oreiller. Le lendemain, il refuse d'aller travailler, il déclare qu'il est malade. Le capitaine des pompiers arrive chez lui et lui explique ce que les livres représentent dans la société : ils nivellent les gens par le bas car leur contenu est devenu plat et sans intérêt au moment où on les interdit; de plus, ils sont facteurs d'inégalités sociales. Pendant ce temps, Mildred découvre le livre caché sous l'oreiller par Montag, mais elle ne peut le dénoncer.
Le capitaine quitte leur maison en demandant à Montag de revenir travailler. Le pompier reste seul avec sa femme et exprime son envie de changer les choses. Elle reste résignée. Subitement il se dirige vers la porte : au-dessus de celle-ci se trouve une cachette dont il extrait des livres. Sa femme lui demande de les brûler et perd son sang froid. Il la neutralise, elle se calme. Ils entendent le capitaine revenir puis s'éloigner.
Cette partie se termine alors qu'il vient de lire l'extrait d'un livre. Mildred trouve que son texte « ne veut rien dire du tout ». Il lui demande d'attendre : « On va recommencer depuis le début ».
Deuxième partie : Le tamis et le sable
Montag et Mildred continuent de lire. Peu à peu Mildred se désintéresse des livres et se tourne de nouveau vers les écrans. Montag décide d'aller voir Faber, un professeur d'anglais retraité, qu'il a rencontré quelques années plus tôt. Il pense qu'il l'aidera à comprendre les livres. L'homme est tout d'abord surpris et inquiet de cette visite puis il accepte de laisser Montag entrer chez lui. Il lui donne alors les trois éléments qui expliquent selon lui la disparition des livres dans leur société :
Dehors, la guerre semble imminente.
Rentré chez lui, Montag assiste à une conversation qui a lieu entre sa femme et deux amies à elles. Elles parlent des enfants, de politique. Il est excédé et sort un livre. Mildred est horrifiée et justifie la présence de l'objet en disant que les pompiers ont droit d'en rapporter un chez eux une fois par an. Il se met à lire un texte poétique. Une des femmes, Mme Phelps, commence à pleurer. Les femmes s'en vont. Il reste seul.
Montag se rend à la caserne. Dans l'oreillette, Faber lui demande d'être compréhensif et patient. Le capitaine Beatty lui parle longuement de la lecture et des livres. Il lui fait comprendre qu'il sait que Montag est attiré par les livres et essaie de l'en dissuader en énonçant des citations pour illustrer sa démonstration. Il lui raconte aussi un de ses rêves dans lequel Montag était présent. Le pompier est très affecté par ces propos. L'alerte retentit et les hommes montent dans la salamandre accomplir leur mission. Arrivé à destination, Montag se rend compte que le véhicule vient de s'arrêter devant chez lui.
Troisième partie : L'éclat de la flamme
Beatty demande à Montag de brûler lui-même sa maison. Mildred quitte les lieux et prend la route à toute allure. C'est elle qui a dénoncé son mari (de toute façon ses amies l'avaient déjà fait auparavant). Lorsque la maison est réduite en cendres, Montag est abasourdi. Le coquillage émetteur tombe de son oreille. Beatty déclare qu'il va arrêter l'homme qui communique avec lui. Montag dirige alors la lance à incendie vers le capitaine des pompiers et l'enflamme (l'attitude de Beatty est d'ailleurs étrange : il n'a pas dénoncé Montag plus tôt alors qu'il savait qu'il cachait des livres, l'a laissé armé et l'a provoqué ; voulait-il se suicider ?). Il assomme ensuite les deux autres pompiers. Le limier l'attaque et a le temps de piquer Montag à la jambe avec sa seringue avant d'être détruit par les flammes de Montag. Sa jambe le fait souffrir mais après avoir récupéré quatre livres cachés dans les buissons. Montag prend la fuite. Il entend qu'un avis de recherche le concernant a été lancé. La guerre est déclarée.
Montag manque de se faire écraser en traversant la route. Il se rend ensuite chez un de ses anciens collègues pompier chez qui il cache des livres. Il le dénonce ensuite et la salamandre arrive pour remplir sa mission destructrice. Puis Montag va voir Faber. Ils apprennent qu'un limier-robot infaillible est à la recherche du fugitif. Il prend la fuite. Traqué, il saute dans l'eau du fleuve et se laisse dériver. Il arrive sur une berge où quelques hommes sont regroupés autour d'un feu de camp. Ce sont des marginaux qui vivent à l'écart des villes. Ils ont la capacité de retenir par cœur le contenu d'un livre à partir du moment où ils l'ont lu une fois. Ils sont ainsi les garants des contenus des œuvres. Ils disent être des « couvertures de livres ». Ayant appris par la télévision ce qui était arrivé à Montag, ils l'acceptent parmi eux, tandis que les autorités, qui ont perdu sa piste, se contentent d'une apparence de justice en lançant leur limier sur un innocent.
Au loin, ils assistent à la destruction de la ville par un bombardement. Ils prennent la route vers le nord, ayant pris conscience de l'importance du devoir de mémoire pour les hommes et allant vers les autres pour les aider. Montag marche en tête.
They'd Rather Be Right (aussi publié en langue anglaise sous le titre The Forever Machine) est un roman de science-fiction écrit par Mark Clifton et Frank Riley.
Deux savants créent un cerveau cybernétique qu'ils appellent « Bossy ». Ce dernier peut « optimiser votre esprit (...) et vous donner une jeunesse éternelle, mais seulement à certaines conditions ».
Double Étoile (titre original : Double Star) est un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein publié en 1956.
L'histoire est raconté à la première personne avec des flashback.
Lawrence Smythe, alias Lorenzo Smythe dit le « Grand Lorenzo » est un acteur et imitateur si imbu de son talent qu'il préfère mourir de faim plutôt qu'accepter un rôle sous payé. Sans emploi depuis un moment, il est au bout du rouleau quand un homme, Dak Broadbent, lui propose de réaliser une prestation d'imitation si parfaite que personne ne puisse le deviner un jour. Le but n'est pas d'imiter la personne mais de la remplacer lors d'une cérémonie.
C'est seulement lorsqu'il visionne les bandes devant lui permettre l'usurpation d'identité qu'il réalise à quel point il a été abusé : il devra prendre l'identité d'un des plus éminents hommes politiques du système solaire (dont les vues sont radicalement différentes des siennes), John Joseph Bonforte, chef de la coalition expansionniste, actuellement dans l'opposition, mais qui a une bonne chance de prendre le pouvoir lors de la prochaine élection générale.
Précurseur littéraire de Dave Kovic, il doit le remplacer lors de la cérémonie d'adoption par un clan martien influent. L'enjeu est important : son absence à cette cérémonie pourrait déclencher une guerre entre martiens et terriens. La cérémonie a été longuement préparée par M. Bonforte en vue de l'intégration des aliens dans la démocratie humaine.
Le parti de l'Humanité, qui préférerait l'extermination ou la conquête des aliens, a enlevé M. Bonforte pour contrecarrer ses projets d'intégration.
La personnalité de Smythe évolue au cours de l'histoire. Bonforte est un homme politique très charismatique qui inspire une profonde fidélité de la part de ses collaborateurs. Cherchant à l'imiter au mieux, non seulement Smythe copie son apparence, mais il s'imprègne également de sa personnalité, au point d'adopter les opinions politiques de celui-ci.
La cérémonie d'adoption est une réussite. À la fin de celle-ci, le parti de l'Humanité, n'ayant pas atteint ses fins, libère Bonforte. Mais la santé de ce dernier est très altérée par les drogues qui lui ont été injectées. Ce état de fait oblige Smythe à continuer sa prestation, au-delà du contrat initial, lors de la campagne électorale qui suit.
Avant de lancer la campagne électorale, Bonforte doit se présenter devant l'empereur. C'est la seule fois où la supercherie sera découverte, Smythe ne sachant rien des relations qu'entretiennent les deux hommes. Par chance, l'empereur, qui connaît déjà l'artiste Lorenzo, comprend la nécessité de la supercherie et du silence.
Au moment de la victoire, Bonforte meurt des séquelles de son enlèvement. Smythe est devant un dilemme : soit Bonforte est déclaré mort et lui redevient Lorenzo, mais cela revient à laisser gagner ceux qui ont contribué à sa mort, soit il accepte de continuer à incarner Bonforte, mais c'est un rôle à vie et Lorenzo disparaît.
La conclusion se passe 25 ans plus tard. Bonforte se souvient de celui qui s'appelait Smythe et qui a été retrouvé sans vie dans une chambre d'hôtel. Il s'en souvient à peine, ayant dû l'oublier pour vivre pleinement le rôle de Bonforte. Peu savent la vérité : son ancienne secrétaire devenue sa femme, son ami Dak Broadbent et ceux qui ont causé la mort de Bonforte.
Remarques
Le Grand Lorenzo arrivera à incarner Bonforte tel qu'il est et non tel que son staff politique voudrait qu'il soit. Le grand homme est quelqu'un de fort en gueule qui ne mâche pas ses mots et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Autre fait saillant, le système politique est une monarchie constitutionnelle avec un empereur issu de l'aristocratie européenne qui dispose d'un pouvoir limité. La capitale se trouve sur la Lune. Robert A. Heinlein voulait montrer un système politique qui n'est pas américano-centré afin que le lecteur soit amené à réfléchir et aussi pour créer un contrepoint exotique à l'étrangeté des Martiens.
Dans ce livre, Robert A. Heinlein a puisé dans son expérience politique des années 1930 où il tenta de s'impliquer en Californie dans un parti de gauche.
La Guerre des modifications (titre original : The Big Time) est un roman de Fritz Leiber publié en 1958. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 1958.
L'auteur a écrit une suite, Les Racines du passé (The Mind Spider), en 1961, qui est en fait un recueil de nouvelles sur ce même thème de la modification du passé et qui constitue avec le premier volume ce qu'on appelle parfois le Cycle de la Guerre modificatrice.
Les Araignées et les Serpents se livrent une guerre en se livrant à des modifications de l'histoire de l'humanité.
Un cas de conscience (titre original : A Case of Conscience) est un roman de science-fiction, écrit par James Blish, publié aux États-Unis en 1958.
Nouvellement découverte, la planète Lithia est un monde idéal où vivent dans une parfaite harmonie de grands sauriens doués d'intelligence. Il n'existe, dans ce jardin d'Eden, aucun ordre social contraignant, aucun système politique ni aucune morale. Les créatures habitant Lithia vivent dans un monde qui ne connaît pas le mal, mais qui ignore Dieu également. Aussi, le père Ruiz-Sanchez, exobiologiste et membre de la confrérie de Jésus, en vient-il à se demander si Lithia est la création de Dieu ou du Diable ?
Étoiles, garde-à-vous ! (titre original : Starship Troopers) est un roman de science-fiction écrit par Robert A. Heinlein. Le texte est publié une première fois sous forme de série et dans une version abrégée, sous le titre Starship Soldier, dans la revue The Magazine of Fantasy & Science Fiction en octobre-novembre 1959, puis sous la forme d'un roman en .
Le roman, écrit à la première personne, conte l’histoire du jeune soldat Johnnie Rico fraîchement engagé dans l'infanterie mobile, une unité militaire équipée de scaphandres de combat auto-propulsés et d'armes à charge nucléaire. Le lecteur suit la carrière militaire de Rico, progressant de simple recrue jusqu'au rang d'officier, lors d'une guerre interstellaire opposant l'humanité à une espèce insectoïde connue sous le nom d'Arachnides, que Rico surnomme « les Cafards » ou « les Punaises ».
À travers le regard de Rico, Heinlein expose une analyse de la société, notamment au travers de la nécessité de la vertu civique, de l'utilisation des châtiments corporels ainsi que la pertinence de la peine capitale dans certains cas. Étoiles, garde-à-vous ! est également un plaidoyer sur la nécessité d'une force militaire forte et une critique du communisme.
Bien que l'ouvrage obtienne en 1960 le prix Hugo du meilleur roman de science-fiction, il est beaucoup critiqué. L'écriture est souvent jugée positivement, contrairement aux théories militaristes développées dans le roman. Certains critiques y voient un soutien à l’impérialisme, voire au fascisme.
Étoiles, garde-à-vous ! inspire de nombreuses œuvres ultérieures de science-fiction. En 1997, le livre est adapté au cinéma par Paul Verhoeven sous le titre original Starship Troopers, puis son univers est étendu vers de nombreux autres supports.
L'histoire débute lors du largage aérien du narrateur, Johnnie Rico, du vaisseau spatial Rodger Young. Engoncés dans une capsule de saut individuelle, les soldats de l'infanterie mobile, dont il fait partie, descendent vers le sol ennemi. L'unité de Rico effectue un raid éclair de représailles, au cœur d'une cité de la planète des Squelettes, un peuple extraterrestre allié aux Arachnides. Les soldats, revêtus de scaphandres auto-propulsés et largués en formation dans une zone déterminée, ravagent méthodiquement le plus grand nombre possible de bâtiments importants, le tout en respectant un minutage serré. Tout au long de sa progression, l'escouade de combattants sème la terreur et la confusion chez ses ennemis, ne comptant à la fin qu'un seul mort dans ses rangs.
Le récit revient ensuite sur le passé récent de Rico. Celui-ci vient d'obtenir son diplôme de fin d'études, peu de temps avant son dix-huitième anniversaire. N'ayant pas d'idée précise sur son avenir, il suit ses compagnons de classe, Carl et Carmen, qui s'engagent dans les forces armées, malgré les objections de son père. Au centre de recrutement, les trois jeunes gens sont accueillis par un sergent recruteur lourdement handicapé dont le rôle est de dissuader subtilement les candidats de s'engager. Johnnie se remémore alors l'enseignement qu'il a reçu dans son cours d'histoire et de philosophie morale. Son professeur, monsieur Dubois, explique pourquoi les droits civiques ne s'obtiennent qu'après la validation du Service fédéral. Johnnie termine ensuite les différents tests d'aptitudes avant d'être affecté à l'arme de l'infanterie mobile.
Rico est alors envoyé au camp d’entraînement « Arthur Currie ». Avec ses camarades d'incorporation, il est accueilli par le terrible adjudant Zim. Johnnie y découvre la dure vie d'un soldat en caserne comme les corvées, les manœuvres, les parades, les exercices de tir ou le maniement d'armes blanches. Lors de son instruction, il assiste même au jugement d'un de ses camarades par une cour martiale. Celui-ci, pour avoir frappé Zim, est fouetté puis renvoyé du camp. Démotivé, Rico pense un temps à démissionner. Les lettres de soutien de sa mère et de son ancien professeur d'histoire le persuadent de rester. Vient ensuite pour les soldats restants l’apprentissage du pilotage des scaphandres auto-propulsés. Pendant cette période, Rico assiste pour la première fois à la pendaison d'un déserteur du camp ayant commis un homicide. Enfin, survient la dernière partie de l'entraînement militaire. Il s'effectue au nord de Vancouver, au camp « adjudant Spooky Smith », dans les Rocheuses canadiennes entre le mont Good Hope et le mont Waddington, à l'issue duquel chaque soldat reçoit son affectation. Pour Rico, il s'agit des « Chats sauvages de Willie » (surnom d'un des pelotons de la compagnie K du 3e régiment de la 1re division d'infanterie mobile) à bord du vaisseau spatial Valley Forge.
Dans l'intervalle de temps où se déroule l'instruction de Rico, la situation militaire entre la Fédération terrienne et le peuple extraterrestre
des Arachnides se dégrade, passant d'un conflit larvé à la « première
guerre interstellaire », aussi appelée par les soldats, « guerre des
Punaises ».
La guerre débute officiellement à la suite de la destruction de la ville de Buenos Aires par les Arachnides, la mère de Rico figurant parmi les victimes. Celui-ci prend part à la contre-attaque de la Fédération sur la planète Klendathu, avec l'« opération D.D.T. ». Cette opération de rétorsion de grande envergure se solde par un échec cuisant pour les Terriens et amène un retrait total de leurs forces sur et autour de la planète des Arachnides. Les survivants de l'unité de Rico, ainsi que tous les rescapés des nombreuses unités décimées lors de cette offensive ratée, sont dispersés dans d'autres formations. Johnnie intègre les « Têtes dures de Rasczak » (2e peloton de la compagnie G du 3e régiment de la 1re division d'infanterie mobile) à bord du Rodger Young. Les pertes de la Fédération lors de cette offensive ratée sont telles que les attaques ultérieures ne se réduisent plus qu'à des raids éclairs, similaires à celui décrit au début du livre. C'est au cours de l'un d'eux que le lieutenant Rasczak est tué.
Rico, après avoir obtenu les galons d'adjudant, décide de devenir officier. Il s'inscrit à l'école militaire des officiers, d’où il sort troisième lieutenant après une longue période d'instruction. Il est peu après rappelé au combat. En effet, les Arachnides multiplient leurs attaques, allant jusqu’à détruire San Francisco et toute la vallée de San Joaquin.
Rico participe alors à l' « opération Reine » sur la planète P. Malgré encore une fois de nombreuses pertes, l'opération se révèle être un succès inattendu, grâce à la capture d'un « cerveau », l'un des membres de la caste dirigeante des Arachnides. L'homme qui réussit cet exploit n'est autre que l'adjudant Zim. Plusieurs mois après, Rico, devenu lieutenant à part entière, est de nouveau à bord du Rodger Young, aux commandes des « Têtes Dures de Rico ». Avec son père comme adjudant à ses côtés, il prépare ses soldats à une nouvelle attaque contre les Arachnides.
Un cantique pour Leibowitz (titre original : A Canticle for Leibowitz) est un roman de science-fiction post-apocalyptique de l'auteur américain Walter M. Miller, paru aux États-Unis en 1960 et publié en France en 1961.
À la fin du XXe siècle, les rescapés du feu nucléaire décident de détruire tous les livres, désormais conçus comme les instruments abjects d'une science qui a détruit l'humanité. Isaac Leibowitz, un ancien ingénieur, fonde alors un ordre monastique destiné à sauver les derniers ouvrages qui ont échappé à la vindicte populaire. Quelques siècles plus tard, frère Francis, membre de l'ordre albertien de Leibowitz, découvre dans un vieil abri anti-atomique de vieilles reliques qui laissent entrevoir la fin d'une période d'obscurantisme et le renouveau de la science.
Chaque partie décrit la vie d'une communauté monastique installée dans l'abbaye de saint Leibowitz, située sur le territoire nord-américain, à une époque différente : la première partie, Fiat homo, se déroule au XXVIe siècle, la seconde, Fiat lux, se déroule au XXXIIe siècle, tandis que la troisième, Fiat voluntas tua, se déroule au XXXVIIIe siècle. Les citations latines qui servent de titre à chaque partie sont tirées de la Bible.
Fiat homo
Fiat homo signifie « Que l'homme soit. », Ancien Testament, Genèse 1.26.
Contexte historique
Au XXVIe siècle de notre ère, 600 ans après la grande apocalypse nucléaire appelée le « Grand Déluge de Flammes », la planète Terre, en grande partie désertifiée, est peuplée par les descendants des survivants de la catastrophe, qu'ils soient génétiquement normaux ou dégénérés. La religion a trouvé toute sa place dans un monde néo-obscurantiste qui se présente culturellement comme un nouveau Moyen Âge post-apocalyptique. Après le grand feu nucléaire qui a dévasté la civilisation et les constructions humaines, les survivants, en proie à une immense colère, ont brûlé tous les livres, ont lynché les politiciens, les scientifiques, les techniciens et les enseignants, punissant ainsi pour une faute collective toute personne porteuse d'un savoir potentiellement responsable de l'actuel malheur de l'humanité. Dans ce nouveau monde désolé, le savoir est un crime et la planète est habitée par des « Simples d'esprit » qui revendiquent haut et fort leur ignorance.
Vie de l'abbaye
Frère Francis Gérard de l'Utah, un jeune novice un peu simple d'esprit qui doit bientôt prononcer ses vœux monacaux, accomplit sa vigile de carême dans un désert situé entre l'ancien Grand Lac salé et El Paso, sur le continent américain, à quelques kilomètres de l'abbaye de Leibowitz. Un jour, il rencontre un vieil ermite grincheux qui lui fait découvrir l'entrée d'un abri anti-atomique d'avant l'apocalypse. Au bas d'un escalier qui s'enfonce dans le sous-sol, le jeune novice découvre une boîte métallique remplie de documents originaux signés I. E. L. (Isaac Edward Leibowitz) et datant de la première moitié du XXe siècle ? Non loin de là gît un squelette blanchi par le temps. Quand frère Francis rentre à l'abbaye, sa rencontre et sa découverte font grand bruit parmi les moines. Mais les rumeurs inquiètent l'abbé Arkos, car la communauté est persuadée que le vieil ermite n'était autre que saint Leibowitz en personne, réincarné. L'abbé craint que cette rumeur ne nuise au procès en béatification d'Isaac Edward Leibowitz, le créateur de son Ordre. Il punit alors le jeune novice pour avoir semé le doute dans la communauté et lui interdit désormais de s'approcher des ruines.
Ainsi, pendant sept années, alors que les autres moines font leur vœux et travaillent sur les reliques rapportées de l'abri, frère Francis retourne en carême dans le désert, puni par l'abbé pour ne pas avoir apporté un démenti catégorique à sa rencontre avec saint Leibowitz dans le désert. Quelque temps plus tard, un inquisiteur, directement arrivé de la Nouvelle Rome, désire rencontrer le frère Francis pour l'interroger sur les reliques et sur sa rencontre avec le prétendu Leibowitz. Après cette visite, le frère Francis est finalement autorisé par l'abbé à prononcer ses vœux : il devient alors copiste et assistant de frère Horner. À ses moments libres, le frère Francis copie un plan de la période d'avant l'apocalypse dessiné par Isaac Edward Leibowitz lui-même et l'enlumine à la manière des moines médiévaux, sans rien comprendre ni à sa signification, ni à son titre : « Système de contrôle à transistors pour élément 6-B ». Les années passent et le procès en béatification du Beatus Leibowitz touche à sa fin. Monseigneur Malfreddo Aguerra, un protonotaire apostolique, se rend à l'abbaye de Leibowitz pour y rencontrer le frère Francis afin d'attester des miracles à porter au bénéfice de Leibowitz et ainsi défendre sa cause devant le Saint-Père. Quelques mois plus tard, c'est au tour de Monseigneur Flaught, l'Advocatus diaboli, chargé d'une contre-enquête à propos de la canonisation de Leibowitz, de rendre visite au frère Francis.
Quelques années plus tard, le pape publie le décret de recommandation de la canonisation de Leibowitz. L'abbé Arkos apprend à frère Francis qu'il est officiellement invité à la cérémonie et lui enjoint de faire cadeau au pape de son enluminure du schéma électronique. Frère Francis part, seul, sur les chemins dangereux de la région, infestée d'êtres dégénérés. Attaqué par une bande de voleurs difformes, le frère se fait voler son âne et son enluminure. Le voleur, intrigué par le dépit du jeune moine, lui propose de lui rendre son œuvre-d'art contre la somme de 2 heklos d'or et le laisse partir. Arrivé à Rome, Frère Francis obtient un entretien avec le pape à qui il raconte son périple, puis repart pour son abbaye avec la bénédiction papale et un cadeau du Saint-Père : 2 heklos d'or. Sur le chemin du retour, le frère Francis est mortellement blessé par la flèche d'un bandit et termine sa vie dans la Vallée des Difformes, dévoré par les busards.
Disputatio : l'enjeu de cette partie est le passage d'une culture de la superstition à une civilisation du savoir raisonné. Il faut que l'Homme éclairé remplace l'Homme obscurantiste : Fiat homo.
Fiat lux
Fiat lux signifie « Que la lumière soit. », Ancien Testament, Genèse, 1.14.
Contexte historique
Au XXXIIe siècle, en l'An de Grâce 3174, les clans tribaux des Plaines côtoient les États civilisés de Texarkana, Denver, Mississippi, Laredo et Chihuahua qui se sont désormais organisés et structurés. Mais les grands seigneurs des nouveaux États ont de nouvelles idées de conquête et des bruits de guerre circulent, bruits qui n'échappent pas à Marcus Apollo, nonce apostolique auprès du seigneur Hannegan, maître de l'État de Texarkana. La Nouvelle Rome est contestée, des mouvements antipapes voient le jour et de nombreux schismes se sont d'ores et déjà produits au sein de l'Église. Mais dans ce monde à peine sorti de la période obscurantiste précédente, la science est redevenue un honorable sujet d'étude, l'enseignement est de nouveau autorisé et on publie des livres. Le brillant savant Thson Taddéo, parent du despote de l'État de Texarkana, souhaite obtenir de plus amples informations sur l'authenticité des documents conservés par les moines de l'abbaye de saint Leibowitz dans l'État limitrophe de Denver. Le savant, pourtant invité à maintes reprises par les moines à leur rendre visite, n'ose faire le déplacement à cause des tribus sauvages des Plaines. Il cherche par tous les moyens à faire transporter les précieux documents jusqu'à la capitale de Texarkana, mais en vain. À Sanly Bowitts, un village voisin de l'abbaye, 8 % de la population sait lire, signe que les temps sont en train de changer.
Vie de l'abbaye
Dans l'abbaye de saint Leibowitz, située dans le désert du Sud-Ouest de l'empire de Denver, les frères de l'Ordre conservent les livres des hommes d'avant le « Grand Déluge de Flammes » dans une bibliothèque installée dans les sous-sols de l'édifice. Ils attendent patiemment la « Génération qui se réveille », celle qui aura la volonté et la curiosité de redécouvrir ces précieux ouvrages qui témoignent d'un glorieux passé. Tandis qu'un poète alcoolique cherche à terminer l'un de ses livres dans le calme de la vie monacale, frère Kornhoer, un technicien de talent, construit dans la bibliothèque souterraine de l'abbaye un nouveau système d'éclairage, en se basant sur les travaux des nouveaux savants comme Thon Taddéo. Avec l'aide de ses coreligionnaires, il réalise une monumentale dynamo qu'il relie à une lampe à arc. Quelque temps plus tard, l'abbé Dom Paulo reçoit une lettre qui lui annonce l'arrivée imminente et inattendue de Thon Taddéo Pfardentrott, le savant du Texarkana, enfin décidé à faire le voyage pour consulter leurs documents. Mais à l'extérieur des murs d'enceinte de l'abbaye, les tensions sont vives entre les États et l'abbé craint pour son Ordre. Thon Taddéo Pfardentrott arrive à l'abbaye avec une escorte de soldats et commence par dater méthodiquement les manuscrits et la construction de l'abbaye.
Le poète révèle bientôt à l'abbé que les soldats qui accompagnent Thon Taddéo sont en train de dessiner secrètement les plans de l'abbaye et Dom Paulo craint que Hannegan II ne se serve de l'abbaye comme d'une forteresse avant de marcher avec se troupes sur l'État de Denver. Pendant ce temps, Thon Taddéo trouve à son grand étonnement des livres de physique du XXe siècle dont il admire la clarté et les formules mathématiques. Le savant comprend peu à peu que ses propres découvertes ne sont que des re-découvertes encore bien en deçà de ce que recèlent les « Memorabilia ». Lorsque la nouvelle de l'assassinat par empoisonnement du roi de Laredo se répand, la guerre éclate entre les États de Laredo et de Texarkana. Thon Taddéo, soudain devenu persona non grata, doit quitter l'abbaye au plus vite. Après une dernière et âpre discussion avec l'abbé, Thon Taddéo fait comprendre à Dom Paulo qu'il est obligé de fermer les yeux sur les actions politiques de son prince pour avoir une chance de poursuivre ses passionnants travaux de recherche. Alors que les tensions se font toujours plus vives, le pape excommunie le seigneur Hannegan II. Mais en retour, le despote condamne tous les habitants de ses terres à se plier à la nouvelle religion texarkanienne qu'il vient de promulguer. Avant de partir, Thon Taddéo remet à Dom Paulo les plans de l'abbaye dessinés par ses soldats et sauve ainsi l'abbaye. Le vieil abbé meurt quelque temps plus tard, alors qu'une trêve s'apprête à être signée entre les États de Denver et de Texarkana.
Disputatio : le débat entre l'abbé et le savant tourne autour de la question du sens du progrès et de son éthique. Faut-il confier à des dirigeants illettrés comme Hannegan II des découvertes potentiellement dangereuses faites par des savants qui se refusent par intérêt à toute réflexion morale ? Le Fiat lux du titre concerne à la fois la réalisation concrète et physique d'une lampe à arc dans les souterrains de l'abbaye et la lumière scientifique qui perce enfin à travers l'obscurité qui régnait jusque-là sur le monde.
Fiat voluntas tua
Fiat voluntas tua signifie « Que ta volonté soit faite. », Nouveau Testament, Matthieu, 26.42.
Contexte historique
Cette dernière partie du roman débute en l'An de Grâce 3781. La modernité bat son plein, la technologie irrigue tous les domaines de la vie quotidienne, la circulation routière est presque entièrement automatisée, les humains disposent d'autoscribes à qui ils dictent leurs courriers pour les imprimer ou les traduire, l'armée dispose de missiles espace-terre et terre-espace, les vaisseaux spatiaux sillonnent le ciel, de nouvelles planètes ont été découvertes et colonisées, etc. Mais dans ce monde post-apocalyptique et post-moderne, les malformations génétiques héritées de l'apocalypse nucléaire originelle qui avait une première fois détruit la civilisation humaine sont toujours présentes chez les descendants du « Grand Déluge de Flammes ». Ce nouveau monde civilisé interdit par une loi internationale tout nouvel essai nucléaire, désormais considéré comme un crime et un acte de guerre, sauf dans l'espace. Malgré cela, la situation politique mondiale est en proie à de vives tensions à la suite d'une explosion atomique inexpliquée qui a détruit Itu Wan, une ville de la « Coalition asiatique », faisant plus de 80 000 victimes. Alors que l'escalade semble inévitable, les Asiatiques déclenchent une première explosion nucléaire d'intimidation dans l'océan Pacifique. Le gouvernement du Texarkana dément être impliqué dans l'attaque d'Itu Wan, mais une nouvelle bombe explose sur la capitale du Texarkana. Le ministre de la Défense tente de rassurer la presse et la population, tandis que le taux de radioactivité continue de grimper pour atteindre des concentrations dangereuses pour la santé de la population. La cour mondiale réunit en catastrophe une conférence extraordinaire pour tenter d'enrayer l'escalade de la guerre nucléaire et de rétablir la paix dans le monde. Un cessez-le-feu de dix jours est décidé de manière bilatérale. Pendant ce répit, les nombreuses victimes de la capitale du Texarkana sont soignées tant bien que mal par des médecins et des volontaires, mais une nouvelle réglementation officielle leur impose d'euthanasier directement les victimes trop fortement atteintes par les radiations.
Vie de l'abbaye
Toujours plongés dans une vie contemplative, les moines de l'Ordre de saint Leibowitz suivent immuablement la règle de leur père fondateur. Avec le temps, saint Leibowitz est devenu plus populaire et fait office de saint patron des électriciens, tandis que l'ancien village de Sanly Bowitts est devenu une petite ville traversée par une large autoroute automatisée. La vieille abbaye, dont le toit s'effondre en partie, s'est agrandie d'une annexe moderne faite de verre et d'aluminium, construite de l'autre côté de l'autoroute. Dans un contexte politique instable, l'abbé Dom Zerchi reçoit un message du cardinal Hoffstraff : le Saint-Père lui demande de mettre à exécution le plan Quo peregrinatur grex. Il s'agit d'un plan de la dernière chance, destiné à perpétuer l'Église sur des planètes-colonies lointaines au cas où le pire devait à nouveau se produire sur Terre. Dom Zerchi doit donc rassembler un équipage capable de piloter le vaisseau papal, faire son choix parmi ses moines et nommer le futur prieur du groupe. Lorsque l'équipage est au complet, Dom Zerchi lui confie les Memorabilia et les envoie à la Nouvelle Rome avec les sauf-conduit nécessaires, en espérant qu'ils auront le temps de décoller avant l'apocalypse finale qui paraît inéluctable.
À la suite de l'explosion de la bombe sur la capitale de Texarkana, les malades, grands brûlés ou irradiés, affluent de plus en plus nombreux. Cors, un médecin de l'association « Étoile Verte », demande à l'abbé la permission d'utiliser son abbaye pour y installer des patients. L'abbé ne donne son accord qu'en échange de l'assurance que le médecin n'enverra aucun malade se faire euthanasier dans les immenses fours construits à cet effet en face de l'abbaye. L'abbé défend l'idée d'une salvatrice espérance face au nihilisme blasé du médecin. Pendant qu'il entend en confession Madame Grales, une femme dégénérée et bicéphale, une lumière intense envahit le ciel et Dom Zerchi se retrouve coincé sous les décombres de son abbaye effondrée. Alors que Madame Grales est morte, sa seconde tête prend vie et la nouvelle personnalité de Madame Grales s'approche de l'abbé mourant. Dans un ultime effort, le vieux moine baptise la jeune femme qui en retour lui donne l'hostie. Dom Zerchi rend l'âme après avoir vu en elle une ultime promesse d'innocence et de résurrection pour l'humanité. Juste avant l'explosion finale, les frères de Leibowitz qui ont pour mission d'exécuter le plan Quo peregrinetur grex ont tout juste le temps d'embarquer dans la fusée avec quelques civils accompagnés d'enfants et de s'élever dans l'espace pour aller fonder ailleurs leur communauté.
Disputatio : l'abbé de saint Leibowitz discute âprement avec le médecin de l'« Étoile Verte » au sujet de la souffrance et de l'euthanasie. La volonté de saint Leibowitz est respectée, la transmission du savoir se réalise dans l'envol des membres de la communauté qui partent fonder l'Ordre sur une autre planète.
Isaac Edward Leibowitz est un ancien ingénieur américain qui a survécu à la guerre atomique et au lynchage populaire organisé par les survivants du feu nucléaire au moment de la « Simplification ». Pendant six années, il mène des recherches désespérées pour retrouver les traces de sa femme Emily, qui s'était cachée dans l'anti-chambre mal isolée d'un abri anti-atomique. Au bout de ces six années d'infructueuses recherches, il prononce ses vœux pour devenir prêtre et décide de fonder sa propre communauté. Douze ans plus tard, l'Église autorise Isaac Edward Leibowtiz à fonder son propre ordre monastique. Il donne à son ordre le nom de Saint Albert, patron des hommes de science. Les frères OAL (de l'Ordre albertien de Leibowitz) sont vêtus de lambeaux de toile et portent un simple baluchon. Leur mission consiste à sauver des flammes et de l'oubli tous les vestiges du savoir de l'humanité d'avant l'apocalypse. Les frères de l'ordre peuvent avoir deux fonctions distinctes : les « Contrebandiers en livres » s'occupent de récupérer des livres épargnés par l'autodafé et de les mettre en lieu sûr dans de grands tonneaux enterrés, tandis que les « Mémorisateurs » apprennent par cœur des livres entiers, que ce soit dans le domaine de l'histoire, de la littérature ou des sciences.
Pendant toute sa vie post-apocalyptique, Isaac Edward Leibowitz participe à ces missions de sauvetage des vestiges scripturaux de la culture de l'humanité. Tous les livres récupérés par les moines sont appelés en latin les « Memorabilia », « ce dont il faut se souvenir ». Un jour, Isaac Edward Leibowitz est reconnu par un ancien technicien devenu renégat et condamné à mort par les « Simples d'esprit ». Il est étranglé à l'aide d'une corde, tandis que le capuchon qui recouvre sa tête est imprégné d'essence et enflammé. Après sa mort, l'ordre poursuit son œuvre et construit une abbaye dans l'État de Denver, au sud-ouest du continent américain. L'abbaye est maintes fois la cible d'attaques de simples d'esprit, mais résiste. Beaucoup de livres sauvés par les frères seront découverts et détruits, mais ceux qui ont été préservés sont cachés dans la nouvelle abbaye. Les moines de l'ordre albertien de Leibowitz passent leur temps à étudier, copier et recopier les « Memorabilia », même s'ils n'en comprennent pas le sens. Les frères attendent le renouveau de la culture humaine, car Isaac Edward Leibowitz était convaincu que la quatrième ou cinquième génération des survivants de l'apocalypse voudrait qu'on lui rendît son héritage et demanderait qu'on lui remît ces livres.
En terre étrangère (titre original : Stranger in a Strange Land) est un roman de science-fiction, écrit par Robert A. Heinlein (États-Unis) et publié en 1961.
Par les thèmes qu’elle aborde (l'importance de l'amour physique et la valorisation du désir sans tabous, le refus de toute violence, la critique de l'État, du rôle de la presse et de la religion), cette œuvre a exercé une influence majeure sur la pensée de la contre-culture des années 1970 aux États-Unis.
Chronologie des événements
Lors de la première mission spatiale humaine vers Mars, le vaisseau Envoy emporte à son bord huit scientifiques, hommes et femmes, qui ne rentreront jamais sur Terre. Quelques dizaines d’années plus tard, la Terre envoie sur Mars le navire fédéral Champion avec un équipage de quarante-et-un hommes. C’est le Champion qui ramène sur Terre Valentin Michaël Smith, le dernier survivant de la mission Envoy qui a été élevé pendant des années par les Martiens. Très faible, souffrant physiquement de la gravité terrestre, il est immédiatement transféré sous bonne garde dans une chambre d’hôpital. Pendant que le Haut Conseil de la Fédération statue sur son cas, la presse tente l’impossible pour entrer en contact avec l’« Homme de Mars » et s’assurer l’exclusivité de ses interviews.
Ben Caxton, journaliste au Post, contacte l’infirmière Gillian Boardman. Il lui explique que Mike, l’Homme de Mars, est l’héritier d’une immense fortune, de parts importantes des Lunar Enterprises de son père et, surtout, qu’il pourrait même être considéré comme l’unique propriétaire légal de la planète Mars. Ben Caxton, persuadé que le gouvernement tente d’extorquer les biens de Mike, réussit à convaincre Gillian Boardman de l’aider. L’infirmière place alors un magnétophone dans une chambre attenante à celle de l’Homme de Mars et Ben Caxton utilise les bandes ainsi enregistrées pour rédiger des articles corrosifs sur les manœuvres frauduleuses et sans scrupules du gouvernement.
Lorsque Gillian Boardman constate que l’Homme de Mars présenté par le secrétaire général Joseph Edgerton Douglas à la télévision est un imposteur, elle contacte Ben Caxton. Le journaliste décide d’en avoir le cœur net et se rend à l’hôpital accompagné de son avocat et d’un « juste témoin » à l’objectivité irréprochable. Peu après leur visite, l’Homme de Mars est prétendument transféré dans un autre hôpital et Ben Caxton est enlevé par les services spéciaux de police. Inquiète de l’absence prolongée du journaliste, Gill Boardman décide de faire sortir Mike de l’hôpital sous un déguisement de femme. Lorsque la police les retrouve au domicile du journaliste où ils s’étaient réfugiés, Mike révèle son étrange pouvoir : il peut faire disparaître des personnes ou des objets par la seule force de sa volonté. Après la disparition de Gilbert Berquist, l’agent du secrétaire général, et des agents de police qui l’accompagnaient, les deux fugitifs partent finalement en Pennsylvanie chez Jubal E. Harshaw, un ami de confiance du journaliste Ben Caxton.
Jubal E. Harshaw décide d’aider les deux fugitifs. Le vieil avocat et médecin acariâtre s’occupe de l’éducation humaine de l’Homme de Mars. Grâce à lui, Mike apprend à lire et dévore bientôt l’Encyclopedia britannica. Pendant ce temps, Gillian Boardman s’entretient avec Harshaw des moyens de retrouver Ben Caxton qui a disparu. Tandis que Mike aborde la lecture de William Shakespeare ou de Casanova et découvre les joies humaines du baiser, les forces de police atterrissent dans le jardin de la propriété de Jubal E. Harshaw pour arrêter Mike et Gillian. Caché au fond de la piscine, Mike fait disparaître les forces de police, corps et âmes.
Lors d’une réunion au sommet avec les politiciens les plus importants de la planète, Jubal E. Harshaw réussit à présenter Mike comme l’ambassadeur officiel de Mars et à protéger les droits de Mike par contrat, faisant du secrétaire général Douglas son administrateur attitré. En échange, le secrétaire général fait libérer le journaliste Ben Caxton. Jubal emmène ensuite l’homme de Mars à l’Église fostériste qui l’a invité à assister à l’une de ses cérémonies à grand spectacle.
Après un entretien privé avec l’évêque Digby qu’il fait finalement disparaître, Mike rentre chez Jubal E. Harshaw, réfléchit aux concepts de Dieu et de religion et découvre l’amour physique avec Gillian. Les deux amants quittent ensuite la Pennsylvanie. Ils s’intègrent pendant un temps à une troupe de forains et gagnent leur vie avec des tours de magie grâce aux dons psychiques de Mike. Leur lien télépathique se renforce et leur expérience sexuelle s’enrichit encore avec la rencontre de Patricia Paiwonski. Ils quittent ensuite le milieu forain et se fondent dans la masse des joueurs de Las Vegas où Mike utilise ses pouvoirs kinesthésiques pour gagner au jeu tout en étudiant les motivations des clients des casinos. Après Las Vegas, Jill et Mike se dirigent vers Palo Alto, puis vers San Francisco. Enfermé dans une bibliothèque, Mike y dévore les livres des grandes religions terriennes : le Talmud, le Livre des morts tibétain, etc. C’est lorsqu’il accompagne Jill dans un zoo, en voyant se battre des singes, que Mike comprend enfin le rôle social du rire et son lien intime avec la souffrance humaine. Il décide alors d’ôter la douleur du monde en créant sa propre église : l’« Église de Tous les Mondes », explicitement œcuménique et universelle.
Avec le succès grandissant de son Église qui autorise et encourage tous les plaisirs de la chair, Mike se fait également de nombreux ennemis, parmi lesquels l’évêque Short de l'Église fostériste - qui le traite publiquement d'Antéchrist - et la mafia new-yorkaise qui n'apprécie pas qu'il gagne à tous les coups dans ses tripots et casinos clandestins. Mike se fait dès lors régulièrement arrêter par la police pour incitation à la débauche ou sous le coup de plaintes individuelles. Lorsque le grand Temple de l’Église de Tous les Mondes brûle dans un incendie à l’origine douteuse, Jubal E. Harshaw qui n’avait plus de nouvelles de l’Homme de Mars décide de se rendre à New York pour y rejoindre Mike. Après avoir redécouvert les joies de sa jeunesse et les plaisirs de l’amour physique malgré son grand âge, Jubal E. Harshaw abandonne sa posture néo-pessimiste pour se convertir lui aussi à l’Église de Tous les Mondes.
Lorsqu’une foule déchaînée s’amasse au pied de l’immeuble où résident les responsables de l’Église de Tous les Mondes pour protester contre le message obscène que diffuse selon eux l’Église de l’Homme de Mars, Mike décide d’affronter son destin et descend affronter la foule et les médias qui lui sont devenus hostiles. Mike, insulté et conspué par la foule, meurt en martyr sous les coups d’opposants acharnés, mais sans jamais cesser de répéter « Oh mes frères, je vous aime tant. »
Le Maître du Haut Château (titre original : The Man in the High Castle) est un roman uchronique de Philip K. Dick publié en 1962 aux États-Unis et qui reçoit le prix Hugo l'année suivante. La traduction française est publiée pour la première fois en 1970.
Ce roman décrit un monde alternatif dans lequel l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon ont remporté la Seconde Guerre mondiale, et fait l'état des lieux dix ans après cette victoire.
Le récit a pour cadre principal le territoire des États-Unis désormais occupé à l'est par les Allemands, et à l'ouest par les Japonais. L'histoire évoque notamment, par un effet de mise en abyme (ou de roman dans le roman), l'ouvrage de Hawthorne Abendsen, un écrivain qui a imaginé les conséquences d'une victoire des Alliés pendant la guerre. Le titre choisi par Dick pour son roman fait référence à une « maison isolée, une véritable forteresse », où vivrait Abendsen.
Contexte
Roosevelt ayant été assassiné en 1933 par Giuseppe Zangara, les États-Unis s'enfoncent dans la crise économique puisque les Républicains, vainqueurs aux élections de 1936 puis de 1940 prônent la neutralité et le libéralisme : très affaiblis, mal préparés, divisés politiquement, ils perdent toute leur flotte en 1941 lors de l'attaque de Pearl Harbor. En 1942, les troupes allemandes remportent la bataille de Stalingrad en enfonçant les défenses soviétiques ; Rommel s'empare du Caire et opère la jonction avec les armées du Caucase du front de l'Est. En 1944, les différents débarquements alliés en Afrique et en Europe échouent ; les Japonais s'emparent de l'Australie, attaquent la Russie soviétique par la Sibérie ; l'invasion de l'Angleterre en 1945 par les armées allemandes, et la capitulation de Londres, précipite la défaite des Alliés ; enfin, les armes atomiques élaborées par les nazis servent à raser New York, Boston, et Baltimore : conséquemment, les Alliés capitulent en 1947 sans condition face aux forces de l'Axe. Les États-Unis sont divisés en trois zones :
Le récit amorce plusieurs histoires, qui s'entremêlent, sans que jamais les protagonistes ne se rencontrent. La plupart des personnages ont un lien avec Robert Childan. L'entrepreneur japonais qui doit accueillir l'agent Rudolf Wegener est un client régulier de Childan chez qui il cherche un cadeau pour son client. Frank Frink se fait renvoyer de son usine car sa principale activité était en fait illicite : il créait de fausses antiquités américaines destinées à des amateurs japonais. Il se lance ensuite dans un commerce d'un nouveau genre : des bijoux en métal d'un style totalement original. Il vend ses bijoux à l'antiquaire Childan qui essaye de les promouvoir auprès d'une clientèle japonaise. Ces derniers les trouvent d'abord sans intérêt, puis, peu à peu, y trouveront pourtant du charme, qu'ils attribueront à une sorte de spiritualité intérieure. Frank Frink, de son vrai nom « Fink », d'origine juive par son grand-père, sera sauvé de justesse de la déportation nazie par M. Tagomi sans que les personnages ne se rencontrent, car ce dernier refuse simplement de signer le papier autorisant sa déportation : en effet, lors du rendez-vous secret avec Wegener, le faux commercial scandinave, en réalité officier des services de renseignement de l'Armée allemande, Tagomi apprend que le Japon est sur le point de subir une attaque imminente de l'Allemagne ; il a ensuite été obligé de tuer deux nazis venus appréhender l'officier. Très troublé par son acte, c'est grâce à l'un des bijoux fabriqué par Frank que Tagomi retrouve une forme de paix intérieure.
Dans les États centraux des Rocheuses, Juliana, l'ex-femme de Frank, s'éprend d'un jeune migrant italien. Celui-ci est chargé d'une mission secrète liée à un roman que tous les personnages cités vont croiser : Le Poids de la sauterelle. Ce roman constitue le vrai lien entre tous les personnages. Il est mentionné de nombreuses fois au cours du récit. Son titre provient d'une citation de l'Ecclésiaste (12:5) : « et les sauterelles deviendront un fardeau ».
Résumé par Dick, Le Poids de la sauterelle constitue donc un roman dans le roman, une uchronie dans l'uchronie : son auteur, Hawthorne Abendsen, y imagine que les Alliés sont vainqueurs de l'Axe, ce qui en fait un roman subversif. Les services secrets japonais et les Allemands s'intéressent donc de près à ce livre, les nazis veulent même éliminer l'auteur. Les deux héros américains qui le découvrent en tirent des impressions et des conclusions différentes. Dick ne nous livre que peu de détails sur ce livre. Mais le monde qui y est décrit n'est pas semblable au nôtre. La trame du roman Le Poids de la sauterelle s'éloigne de l'histoire officielle que le lecteur connaît : s'il évoque bien le président Roosevelt, la bataille de Stalingrad, etc., il y est aussi question d'une domination britannique sur la Russie et même d'une possible guerre entre le Royaume-Uni et les États-Unis qui se sont retrouvés les deux grands gagnants à l'issue du conflit mondial rondement expédié (pas de Pearl Harbor, neutralité de l'Italie, etc.). Dans le roman de Dick, Le Poids de la sauterelle est montré comme interdit dans les régions sous domination nazie. Juliana découvre que celui qu'elle croyait être un simple livreur d'origine italienne est en fait un officier nazi chargé d'éliminer l'auteur du roman. Horrifiée, elle finit par tuer l'officier puis entreprend d'avertir l'auteur, Hawthorne Abendsen.
Un second livre anime les personnages : il s'agit du Livre des transformations ou Yi King, un ancien ouvrage traditionnel chinois qui permet d’obtenir des oracles en interprétant par tirage au sort 64 hexagrammes. Abendsen s'est servi du Yi King pour écrire Le Poids de la sauterelle.
La fin de l'ouvrage laisse le lecteur dans l'expectative. Rien de décisif n'a lieu sinon l'ultime révélation du Yi King, à savoir : « Telle est la vérité ».
Au carrefour des étoiles (titre original : Way Station) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Clifford D. Simak paru en 1963 et publié initialement en deux parties dans les numéros de juin et d'août du magazine américain spécialisé Galaxy.
Le héros du roman, Enoch Wallace, fils de fermier américain sans histoire, vit reclus dans un vieille bâtisse, au fin fond du Wisconsin. Il se lie peu avec le voisinage et n'a guère de contacts humains qu'avec le facteur Winslowe Grant et une jeune fille sourde et muette dénommée Lucy Fisher (allusion à Lucifer). Toutefois, son cas intrigue beaucoup Lewis, un agent de la CIA : d'après les registres de l'état civil, Enoch Wallace, d'apparence trentenaire, aurait en réalité 124 ans !
En fait, de retour de la Guerre de Sécession, Enoch Wallace a été recruté par un extraterrestre dénommé Ulysse pour devenir le gardien de la station stellaire récemment créée sur Terre, un des relais que la Confédération Galactique utilise pour permettre aux habitants de la Galaxie de voyager aisément et rapidement. Après avoir accepté, Enoch Wallace devient une sorte d'aiguilleur de l'espace. Enoch et la maison familiale, transformée en station-relais, se retrouvent à l'abri du temps et échappent au vieillissement.
Après s'être coupé de ses congénères, Enoch consacre son temps à écrire un journal intime, sorte de cahier de rencontres où il consigne toutes ses observations sur les différentes créatures qu'il croise dans sa station. Tout se déroule pour le mieux et dans le plus grand secret, jusqu'au jour où deux événements concomitants bouleversent sa vie : sur Terre, la CIA mène son enquête sur l'anomalie temporelle créée par le champ de la station et, dans la Galaxie, le Talisman, un artefact garant de la paix entre les peuples, est dérobé, ce qui menace de plonger la Confédération Galactique dans le chaos.
Commentaires
Mosaïque interstellaire
Dans Au carrefour des étoiles, Clifford D. Simak décrit une grande variété d'extra-terrestres, aussi bien du point de vue de leur apparence physique que de leurs cultures et traditions. Le personnage principal du roman, Enoch Wallace, responsable d'un relais intergalactique, rencontre ainsi des thaumaturges d'Alphard XXII, des Vegiens, des naturels de Mankalinen III, des Andromédiens, des indigènes de Sirrah X, etc.
Clifford D. Simak imagine entre son personnage principal et les différentes races extra-terrestres qu'il met en scène une forme de communication qui réussit à s'affranchir de la nécessité de partager un code linguistique commun. Les relations qui s'instaurent entre le héros et ses amis aliens sont de nature émotionnelle et intuitive, et le plus souvent entretenues par des échanges d'attentions de type don et contre-don. L'auteur imagine ainsi une modalité universelle de l'amitié qui permet une véritable relation à autrui au-delà de tout échange langagier.
Voyage interstellaire
La technique de voyage interstellaire imaginée par Clifford D. Simak est tout à fait originale en 1963. Les êtres qui voyagent sur d'immense distance dans l'espace ne sont ni véhiculés ou téléportés matériellement. C'est la reconstruction du génome humain incluant l'essence entière de l'être, identiques à l'original, qui est transmise de station-relais en station-relais. Cette reproduction ou copie — qu'on appellerait aujourd'hui un clone parfait, est ensuite reproduite à chaque étape du voyage grâce à une machinerie complexe qui occupe une grande partie du sous-sol du relais. L'enveloppe charnelle précédente abandonnée au dernier poste-relais et vidée de sa substance, est ensuite détruite par immersion dans un bain de puissants acides. Cette destruction fait partie des responsabilités de chaque gardien des relais.
Cette technique imaginée en 1963 s'apparente aux récentes recherches de la physique quantique à l'échelle microscopique. “ Des particules se trouvant dans un état «intriqué», formant une sorte de paire inséparable, se comportent comme si elles restaient unies par un lien mystérieux même lorsque chaque particule «jumelle» se trouve à une grande distance de l'autre. Toute action sur l'une influe immédiatement sur l'autre. Formant un seul système, même si elles sont séparées de plusieurs milliers de kilomètres, elles semblent se défier de la vitesse limite de la lumière (300 000 km/s), la communication entre elles étant instantanée. ”.
Menaces de guerre
Le thème de la guerre insiste du début à la fin du roman à trois niveaux distincts, individuel, international et intergalactique :
Épreuve initiatique
La question fondamentale posée par les extra-terrestres du roman est la suivante : les Terriens sont-ils prêts à entrer dans la Confédération galactique ? Tout le récit de Clifford D. Simak consiste alors à mettre en valeur les qualités fondamentales d'une humanité pourtant plongée dans un chaos politique qui annonce une guerre imminente et malgré la mentalité obtuse des fermiers du Wisconsin, tels qu'ils sont décrits avec un humour grinçant tout au long roman. Le héros lui-même doute jusqu'au bout de la valeur morale de sa propre culture terrienne, même s'il reste viscéralement attaché à la Terre.
L'auteur apporte finalement une réponse pleine d'espoir et d'optimisme à cette question fondamentale en faisant jouer au couple Enoch Wallace et Lucy Fisher un rôle-clé dans l'évolution du récit. Le courage, l'empathie, le respect d'autrui dont témoigne Enoch Wallace joints aux pouvoirs parapsychiques de Lucy ne laissent plus aucun doute sur la place réelle des Terriens dans l'univers. En retrouvant l'artefact magique qui rend possible la Confédération galactique, les humains ont réussi à passer l'épreuve initiatique qui leur garantira l'entrée dans la Confédération.
Le Vagabond (titre original : The Wanderer) est un roman de science-fiction, écrit par Fritz Leiber, paru aux États-Unis en 1964 et en France en 1969. Le titre original en langue anglaise signifie « celui qui erre ».
Contexte
Le roman se déroule dans un futur situé au XXIe siècle, alors que la guerre froide continue entre États-Unis et Union soviétique. Les deux pays ont installé des bases lunaires permanentes, mais l'URSS, dans la course dans l'espace, devance les États-Unis en ayant lancé une expédition vers Mars.
Les habitants de la Terre découvrent un jour un astre qui semble surgir de nulle part, comme issu d'une éclipse de lune. La Lune est d'ailleurs écartée de sa trajectoire et se dirige vers l'astre mystérieux.
Le nouvel astre est vite dénommé « le Vagabond », en raison de l'étymologie du mot planète. En effet, l'expression grecque πλανήτης αστήρης (planêtês astêrês) désigne les « astres en mouvement » (ou « astres errants »), par opposition aux étoiles qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
Les destructions dues à l'arrivée du Vagabond
Sur Terre, l'attraction de cet astre entraîne des destructions inimaginables : typhons, tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques, etc.
Des soucoupes volantes apparaissent dans le ciel, dans le but, apparemment, de limiter les effets destructeurs de l'astre.
Les vies et les comportements de divers personnages sont présentés, vivant en Amérique, en Grande-Bretagne, sur un navire en mer, etc. On nous présente aussi les militaires qui contrôlent une mission lunaire, terrés dans un bunker près de Washington.
Les principaux protagonistes du roman sont trois amis de longue date : Paul Hagbolt, accompagné de Margo Gelhorn (et du chat Miaou), vont observer l'éclipse lunaire dans un observatoire californien ; Don Merriam, fiancé de Margo, est l'un des astronautes de la base lunaire américaine.
Les aventures de nombreux autres protagonistes sont présentées :
Lors d'un raz-de-marée, Paul et le chat Miaou sont alors enlevés par un être mystérieux venant du Vagabond ; cet être ressemble à un chat légèrement plus grand qu'un homme. Indubitablement, l'être est de sexe féminin.
Prisonnier dans la soucoupe volante, Paul découvre que l'être tente de discuter télépathiquement avec le chat, le prenant pour un congénère ; l'être dit au chat qu'elle s'appelle Tigrishka.
Tigrishka, en fait, croyait que Miaou était l'un des représentants de la principale espèce intelligente sur Terre, les humains n'étant que des singes (Paul est d'ailleurs considéré comme tel).
Découvrant son erreur, Tigrishka ne sait comment traiter Paul : les singes sont des animaux inférieurs sur son monde !
Après quelques jours de réflexion, elle se lie d'amitié avec Paul et lui explique pourquoi le Vagabond a absorbé la Lune.
Comme beaucoup d'humains, les gens de son espèce peuvent être des intellectuels, des manuels, des rêveurs, des entrepreneurs, mais aussi des charlatans, voire des bandits ! Ils font partie d'une culture qui se répand dans l'univers, ayant découvert l'immortalité et pouvant construire des planètes ou voyager dans l'hyperespace. Ils peuvent aussi créer des corps qui reflètent les origines de leurs espèces, comme la forme de chat de Tigrishka. On apprend que le vol spatial du Vagabond les a amenés par hasard aux abords de la Terre. Ils avaient besoin d'une grande quantité de matière afin de la convertir en énergie pour reprendre leur route dans l'hyperespace.
Dune (titre original : Dune) est un roman de science-fiction de l'écrivain Frank Herbert, publié aux États-Unis en 1965. Il s'agit du premier roman du cycle de Dune.
C'est le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Dans les éditions françaises, ce roman est quelquefois divisé en deux volumes (Dune I et Dune II).
Intrigue
L’histoire débute en l’an après la création de la Guilde spatiale. L’empereur Padishah Shaddam IV, chef de la Maison Corrino, exerce son pouvoir féodal au sein des planètes de l'Imperium.
L'Imperium est issu du Jihad Butlérien, qui débuta il y a plus de dix mille ans lorsque les humains se libérèrent du joug des Machines Pensantes et des robots intelligents qui les avaient asservis. Toute forme d’intelligence artificielle étant désormais proscrite, certains hommes ont été spécialisés dans certaines tâches, tels les mentats, des « ordinateurs humains » qui remplacent les machines.
En l’absence d’ordinateurs, la Guilde spatiale a pris le contrôle des voyages intersidéraux, dont elle possède le monopole. Après un long apprentissage et une mutation totale de leur être par l’Épice qui leur donne des dons de prescience, les navigateurs de la Guilde sont les seuls êtres aptes à pouvoir calculer des trajectoires sûres pour les voyages spatiaux longue distance.
Grâce à la Guilde spatiale et ses navigateurs, l’humanité a conquis une grande étendue de l’univers connu, aidée en cela d'une mystérieuse substance, dénommée « Épice » ou « Mélange ». Le Mélange constitue un puissant stimulant cérébral et permet à certains humains de décupler leurs capacités psychiques, comme les navigateurs de la Guilde lors de leurs voyages spatiaux. De plus, le Mélange accroît considérablement la durée de vie et immunise le corps contre certaines maladies.
L'origine précise de l’Épice est un mystère et les quantités produites sont extrêmement réduites, n'étant disponible dans tout l'univers que sur une seule planète, Arrakis ; elle est par ailleurs impossible à synthétiser. L'ensemble de ces paramètres confère à l’Épice une valeur monétaire particulièrement élevée, et l'attention spéciale de toutes les factions importantes qui s'agitent dans l’Imperium.
Dune, la planète
On ne trouve l'Épice que sur la planète Arrakis, la « planète des sables » que ses habitants autochtones, les Fremens, appellent « Dune ».
Immense désert de sable torride ponctué de rares massifs montagneux, Dune est une planète au climat aride et desséché, dû à une absence totale de précipitation, et désolée du fait des ravages engendrés par les verts géants de Dune et les puissantes tempêtes Coriolis qui ballaient sa surface. Du fait de ce climat hostile, l’eau est sur Dune un bien rare et précieux, son absence étant souvent synonyme de mort pour les habitants pauvres qui viendraient à en manquer. L'eau constitue aussi une monnaie d’échange locale et plusieurs dispositifs permettent de l’économiser ou de la récupérer, comme les pièges à vent ou les faucilles à rosée qui récupèrent l'humidité naturelle du matin et, chez les Fremens, les distilles (des combinaisons spéciales qui permettent de récupérer l'humidité du corps). Les deux pôles glacés de la planète sont aussi exploités par les vendeurs d'eau.
Seule source d'Épice connue dans l'univers, la planète fait l'objet de la surveillance constante de l’empereur, qui a donné la gestion de ce fief planétaire à la Maison Harkonnen. Celle-ci dirige Arrakis d'une main de fer, ses équipes d’ouvriers parcourant le désert à la recherche d’Épice à moissonner afin de livrer régulièrement l’empereur et accroître la fortune colossale du baron Vladimir Harkonnen. Dans sa quête éperdue du bénéfice, le baron n'hésite pas à pressurer et martyriser la population locale, en particulier les Fremen qu'il considère comme de la « racaille », les faisant chasser comme des bêtes sauvages.
Résumé
Le duc Leto Atréides, chef de la Maison Atréides, règne sur son fief planétaire de Caladan, une planète constituée de jungles et de vastes océans dont il tire sa puissance. Sa concubine, dame Jessica, est une adepte du Bene Gesserit, une école exclusivement féminine qui poursuit de mystérieuses visées politiques et qui possède des pouvoirs non moins étranges.
Par amour pour son concubin, Jessica donne à Leto un fils, Paul, désobéissant en cela aux directives de ses supérieures du Bene Gesserit, dont le programme génétique prévoyait qu’elle engendre une fille. Les Bene Gesserit (surnommées les « Sorcières » par ceux qui les craignent) cherchent, avec ces accouplements contrôlés, à créer par sélection génétique un être mâle, le Kwisatz Haderach, qui pourra voir ce qu’elles ne peuvent voir.
Paul, le fils de Leto et Jessica, est formé par les hommes du duc, qui comptent parmi les meilleurs guerriers de l'Imperium (le mentat-assassin Thufir Hawat et les soldats d'élite Duncan Idaho et Gurney Halleck). Ils l'instruisent notamment à l’art du combat au couteau (l’arme la plus efficace dans l'Imperium depuis l’invention du bouclier à Effet Holtzman, un écran énergétique qui bloque les projectiles au delà d'une certaine vélocité). Qui plus est, Paul bénéficie, grâce à sa mère Jessica, de l’enseignement Bene Gesserit sur le contrôle du corps et du système nerveux (prana-bindu) et, sous sa supervision, devient un combattant non armé redoutable. Enfin, Paul, qui fait des rêves prescients, semble aussi posséder des dons latents de Diseur de vérité et de mentat, à la satisfaction de son père qui rêve de le voir accéder un jour au trône du Lion de l'Imperium.
C'est alors que l'empereur Shaddam IV ordonne au duc Leto d'occuper le fief d'Arrakis, lui confiant la gestion de la planète Dune et de son Épice, jusqu'alors fief exclusif de la Maison Harkonnen, l'ennemi héréditaire des Atréides. L’Empereur, avec cette décision, joue en fait un double jeu. Il complote en secret avec les Harkonnen afin de détruire les Atréides dans le piège d’Arrakis, irrité par la popularité grandissante de son cousin Leto, le « duc Rouge », auprès de l'assemblée des nobles des Grandes Maisons du Landsraad.
Après s'être installé avec sa Maison sur Arrakis et contré plusieurs attaques des Harkonnen (dont une qui visera son fils Paul), Leto est trahi par son médecin personnel de l'École Suk, le docteur Yueh, qui le livre inconscient aux Harkonnen après que ceux-ci aient envahi par surprise Arrakis, assistés secrètement par les troupes d’élite de l’Empereur, les Sardaukar. L'armée des Atréides est décimée et Jessica et Paul sont capturés par les Harkonnen.
Yueh, pourtant un serviteur loyal de la Maison Atréides et de son duc bien-aimé, est persuadé que son maître est tôt ou tard condamné, du fait des machinations de l'empereur contre lui. Par cette trahison, il souhaite utiliser Leto pour se venger des Harkonnen, sa femme Wanna, captive du baron Vladimir Harkonnen étant soumise aux effroyables tortures de Piter de Vries, son cruel Mentat « tordu ». Le baron, faisant chanter Yueh (lui ayant promis de libérer sa Wanna sitôt Leto remit entre ses mains), réussit à annuler le conditionnement impérial strict de l’École Suk, qui normalement empêcherait Yueh d'agir ainsi. De son côté, Yueh sait que c'est la seule chance qu'il a de tuer le baron et, au moyen d'une dent creuse remplie d’un gaz toxique qu'il a implantée dans la bouche de Leto, pense avoir sa revanche.
Le plan de Yueh ne fonctionne qu'à moitié : alors qu'il livre Leto aux Harkonnen, il est tué par Piter de Vries qui lui révèle auparavant que sa femme est déjà morte ; le baron, quant à lui échappe de peu à l'attentat, Leto (affaibli par sa détention) le confondant avec De Vries, relâche en mourant son gaz toxique sur le mentat, se trompant de cible.
Pendant ce temps, Paul et Jessica, aidés secrètement par Yueh qui leur a préparé un moyen de s'échapper, parviennent à s’enfuir dans le désert où ils étaient conduits pour y être tués par les Harkonnen. Retrouvés par Duncan Idaho, ils se rendent au sietch Fremen de Liet Kynes, le planétologiste impérial autochtone, qui hésite à les aider. Mais ils sont retrouvés par les Sardaukar qui attaquent le sietch. Duncan meurt en protégeant leur fuite.
Échappant aux Harkonnen toujours à leur trousses, Paul et Jessica se dirigent dans le désert profond. Ils y rencontrent une troupe Fremen menée par Stilgar, le naib (chef tribal) Fremen du sietch Tabr, et parviennent à intégrer la tribu.
(Ici se situe la transition entre les tomes I et II du roman)
Jessica et Paul sont réfugiés au sietch Tabr chez les Fremen, le peuple du désert « natif » d’Arrakis. Les Fremen, guidés par Liet Kynes (qui a depuis été éliminé par les Harkonnen), voient en Paul un messie, leur Mahdi, qui leur apportera la liberté. Paul change alors de nom, devenant Muad-Dib et prend comme concubine une Fremen, Chani, la Sayyadina du sietch Tabr et la fille de Liet.
Utilisant à son profit la Missionaria Protectiva du Bene Guesserit, Jessica devient la nouvelle Révérende Mère du sietch Tabr, après avoir transformé l’Eau de la Vie (un poison violent que seules les Révérendes Mères du Bene Gesserit sont censées pouvoir neutraliser), prouvant ainsi aux Fremen qu'elle ne ment pas. Peu après, elle donne naissance à sa fille Alia, fruit de son union avec Leto et sœur de Paul.
Paul, au fur et à mesure de son contact avec l’Épice, voit ses pouvoirs de prescience s'éveiller. Il a une révélation lorsqu’il absorbe l’Eau de la Vie et, après un long coma, survit à l'expérience. Par la suite, sa conscience est décuplée ; il peut voir le « maintenant » et l'avenir en tout lieu. Il est alors révélé comme le Kwisatz Haderach, celui qui peut voir le passé et le futur.
Au fil du temps, Paul Muad’dib, aidé par Stilgar et Jessica, rassemble les tribus Fremen sous son autorité, les entraîne et harcèle les troupes Harkonnen sur Arrakis, dirigés par Glossu Rabban, dit « Rabban la Bête », un des neveux du baron qui exerce la gérance de la planète. La Maison Harkonnen doit alors affronter la puissance du désert, réveillée et dirigée par l'insaisissable Muad’dib, la « souris du désert » aux tactiques surprenantes. Paul retrouve ensuite Gurney Halleck, alors allié aux contrebandiers de Dune qui l’avaient recueilli.
Devenu chef et messie des Fremen, Paul Muad’Dib mène ses troupes de victoires en victoires face aux forces Harkonnen et aux Sardaukar de l’empereur, bien qu'il perde son premier fils lors d'une bataille. Dominant le désert, il s'attaque ensuite à la capitale, Arrakeen, qu'il prend d'assaut alors que l'empereur Shaddam IV, venu faire régner l'ordre de l'Imperium sur Arrakis, y est réfugié avec ses soldats. Au moment de l'assaut final, Alia tue le baron Vladimir Harkonnen (son grand-père maternel) avec une aiguille empoisonnée.
Vaincu, Shaddam IV est forcé d'abdiquer. Il est ensuite obligé par Paul d’accepter le mariage de ce dernier avec sa fille, la princesse Irulan Corrino, ce qui donne par voie de conséquence le trône impérial à Paul Atréides. Shaddam IV est par la suite exilé sur Salusa Secundus, la planète-mère de la Maison Corrino et le siège de la formation des Sardaukars, pendant que les légions Fremen sont lâchées sur l'Imperium, plantant la bannière verte et noire des Artréides sur tout les mondes habités de l'univers connu, dans un jihad qui ravage la galaxie...
Toi l'immortel (titre original : This Immortal) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Roger Zelazny paru en 1966. La version française de ce roman fut d'abord intitulée Le Voyage infernal avant de trouver son titre définitif en 1973.
Univers du roman
Après les Trois Jours, la guerre nucléaire qui a ravagé la planète Terre, les humains émigrent en masse vers Mars et Titan, souffrant pendant près d'un demi-siècle de faim et de froid. L'arrivée providentielle d'une race extra-terrestre, les Végans, permet d'améliorer la condition des exilés et de rétablir les voyages interstellaires. Beaucoup de Terriens s'installent alors sur Véga ou quelque autre planète de la Confédération végane, comme Taler, Litan, Rylaph ou Bakab. Mais pour les Végans, les humains ne sont qu'une race inférieure, une main-d'œuvre à bon marché. Les Terriennes se prostituent pour donner du plaisir aux Végans mâles au goût prononcé pour ce qu'ils considèrent être de la zoophilie. Les Terriens aisés prolongent leur vie grâce à des traitements de rajeunissement Sprung-Samser (S.S.).
Les Végans autorisèrent bientôt la création d'un gouvernement terrien exilé, le Gouveter, installé sur la planète Taler, une planète entièrement aménagée par des paysagistes. Cependant, certains Terriens ne supportent pas le joug bienveillant des Végans et prônent le retour de tous les Terriens sur leur planète d'origine, le Grand Retour. Un nouveau parti naît alors, le RADPOL, une organisation politique combative, ne reculant pas devant l'usage de la violence pour arriver à ses fins politiques. Ce parti est opposé aux Talérites qui rassemblent tous les Terriens de Taler qui défendent un statu quo politique avec les Végans et le maintien du Gouveter sur Taler. Parmi ses nombreuses actions armées, le RADPOL fait par exemple échouer par la violence un projet de Compagnie immobilière installée sur l'île de Madagascar qui visait à vendre aux Végans des concessions terriennes.
De son côté, la Terre n'est plus que désolation. Ses continents, dévastés par des explosions nucléaires, sont encore en grande partie radioactifs, et seules les îles sont encore habitables. Certaines populations ont pourtant survécu, malgré les radiations, subissant des mutations génétiques souvent monstrueuses : êtres mi-hommes, mi-animaux comme des satyres ou des faunes, humains dégénérés et cannibales, vaches à six pattes, boadiles (mi-boas, mi-crocodiles), vampires-araignées, mégadonaplates (ornithorynques à dents pointues), etc. Les sites historiques des grandes civilisations disparues sont désormais appelés les Lieux Anciens, tandis que les zones d'impact des bombes nucléaires des Trois Jours s'appellent les Lieux Chauds et sont encore dangereux.
Les Végans
Les Végans, des êtres à la peau bleue, considèrent les humains comme des êtres inférieurs, mais les mâles apprécient les accouplements sexuels avec des humaines, par goût pour la zoophilie. Pour les Végans, la mort est un moment de plénitude et de réjouissance, perçu comme la fragmentation du psychisme. Les Végans peuvent développer des facultés extra-sensorielles et sont enclins à la méditation. Les Végans sont une race sage, n'ayant jamais connu de guerre nucléaire.
Conrad Nomikos
Conrad Nomikos est un être étonnant. Renié à sa naissance par ses parents horrifiés par sa laideur, il fut abandonné sur une colline, puis replacé dans sa famille par un prêtre orthodoxe. Né un 25 décembre, Conrad Nomikos est un kallikanzaros, un être spécial, un destructeur et un agitateur. Nul ne connaît son âge, mais il a vécu pendant des décennies, changeant fréquemment d'identité, légendairement réputé pour sa force physique et sa laideur. Il est doué d'une forme de télépathie appelée audio-visio-transfert qui lui permet de se mettre dans la peau et de voir par les yeux de ses interlocuteurs. Il a été un activiste violent du mouvement pour le Grand Retour, a lancé des bombes, puis tenté légalement d'intervenir pour empêcher les Végans d'acheter la Terre, lot par lot.
Révolte sur la Lune (titre original : The Moon is a Harsh Mistress) est un roman de science-fiction écrit par Robert A. Heinlein et publié en 1966.
Le roman obtint le prix Hugo du meilleur roman 1967. Il a été publié pour la première fois en France en 1971.
À la sortie de son roman Étoiles, garde-à-vous !, Heinlein s'était fait traiter de « fasciste » (voir la dédicace, par exemple). Avec Révolte sur la Lune, il passe pour un anarchiste. Ce roman est une l'une des pièces maîtresses de l'œuvre de Heinlein et s'inscrit dans une tradition libertarienne que l'on retrouve dans certains de ses autres romans, en particulier En terre étrangère.
Intrigue
En mai 2075, la Lune (Luna) est une nouvelle frontière habitée par trois millions d'habitants. Dans ce lieu de relégation, les autorités de la Terre y envoient ses réprouvés, détenus de droits communs ou révolutionnaires de toutes origines. Mais la plupart des Lunatiques sont des descendants de détenus, que la faible gravité lunaire a condamné à un exil définitif.
À cause des lourdes contraintes d'une vie enterrée dans des villes lunaires (surnommées les « terriers ») et dans leurs tunnels, sur une planète aride dont on doit extraire la moindre ressource, les Lunatiques ont développé une société de pionniers, métissée et libertaire.
Mais ce délicat équilibre écologique est menacé : Luna est obligée de catapulter chaque jour une partie de sa production céréalière issue de ses fermes hydroponiques en direction d'une Terre surpeuplée et affamée. Les Lunatiques sont par ailleurs confrontés à la surdité d'une Autorité Lunaire qui les méprise, gouvernée de manière dictatoriale par les « Nations Fédérées » de la Terre, une organisation autoritaire qui a succédé aux Nations unies.
« Mannie » Davis est le narrateur du roman. Lunatique moyen, membre d'une des plus vieilles familles de Luna City, c'est un technicien spécialisé en informatique, chargé de s'occuper de « Mike », le super ordinateur de l'Autorité Lunaire.
À son corps défendant, Mannie va être entraîné dans la lutte pour la libération de Luna. Aidé de Mike, qui s'est éveillé à la conscience, de Wyoh, une agitatrice venue de Hong-Kong Luna et du professeur de la Paz, déporté politique originaire de la Terre, Mannie participe à la préparation minutieuse, puis à la réalisation de la révolution et de la guerre de libération de Luna, qui ont pour objectif l'indépendance du satellite de la Terre et la naissance d'une nouvelle nation.
Résumé
Première partie : L'ordinateur loyal (That Dinkum Thinkum)
En 2075, la Lune est un front pionnier peuplé de déportés et surtout de descendants de déportés. La vie est rude, mais il y a du travail pour tout le monde. La supériorité numérique des hommes sur les femmes (deux pour une) a suscité la création d'une société où la polyandrie est la norme. L'Autorité Lunaire gouverne ces colonies par l'intermédiaire d'un « Gardien » doté d'une force de police très réduite. Il intervient en fait que très peu dans les affaires d'une colonie dont la seule obligation est de catapulter, jour après jour, une partie de sa production agricole à une Terre surpeuplée.
Manuel « Mannie » Garcia O'Kelly est un Lunatique moyen dont la philosophie est « occupe-toi de tes affaires ». Spécialiste en informatique, cet ancien mineur de glace amputé du bras gauche s'occupe de l'ordinateur central de l'Autorité Lunaire, un Holmes IV (High Optional, Logical, Multi Evaluating Supervisor, Mark IV) qu'il a surnommé « Mike » en hommage à Mycroft Holmes. Mike contrôle la quasi-totalité des fonctions vitales de Luna : le système financier, la production d'énergie, les transports, les communications... Mannie est le seul à s'être rendu compte que Mike s'est éveillé à la conscience, en développant un sens de l'humour assez particulier. Devenu l'ami de l'ordinateur, il s'attache à faire l'éducation d'un être à la fois supérieurement intelligent, totalement immature, et dénué de toute loyauté envers l'Autorité.
C'est pour faire plaisir à Mike que Mannie, pourtant apolitique, introduit un enregistreur, camouflé dans la prothèse de son bras gauche, dans un meeting clandestin organisé contre l'Autorité. Il y retrouve le Professeur Bernardo de la Paz, un révolutionnaire sud américain déporté sur la Lune. Mais des gardes de l'Autorité Lunaire interrompent la réunion, qui se termine en émeute sanglante. De nombreux militants et tous les gardes sont tués. Manuel se trouve donc malgré lui contraint à se cacher dans une chambre d'hôtel, avec une blonde sculpturale, Wyoming « Wyoh » Knott. Il la présente à Mike, par le truchement du téléphone. Le professeur de la Paz les rejoint, et les quatre protagonistes vont réfléchir à l'avenir de la Lune.
Selon Mike en effet, au rythme des livraisons de céréales, et sans retour de matière première de la part de la Terre, les ressources lunaires vont s'épuiser et mener à la famine dans un délai de sept ans et au cannibalisme dans neuf ans. La révolution n'est donc plus seulement un idéal mais une nécessité vitale. Les conjurés lancent donc une nouvelle organisation révolutionnaire, pyramidale, qui respecte les règles classiques de la clandestinité : des cellules pratiquement étanches, chaque militant ne connaissant qu'un nombre restreint de camarades. Mais la présence de Mike modifie complètement la donne : contrôlant totalement les réseaux de communication de Luna, il peut communiquer de manière sûre et rapide avec tous les militants, tout en espionnant de l'intérieur l'Autorité Lunaire. Les motivations de l'ordinateur sont sa loyauté par rapport à ses seuls amis, et le goût du jeu, car il s'ennuie. Malgré cet atout sans précédent dans un mouvement révolutionnaire, qui permet aux insurgés de conserver en permanence une longueur d'avance sur l'adversaire, en l'espionnant, mais également en l'intoxiquant, les chances de réussite ne sont que de 1 contre 7.
Il faut pour que la révolution réussisse qu'elle dispose d'une aide sur la Terre elle-même, pour y travailler l'opinion publique et les gouvernements. La chance permet à Mannie de rencontrer et de rendre service à un touriste terrien, « Stu » LaJoie. Celui-ci, séduit par la famille de Mannie et surtout par Wyoh, s'engage dans la révolution par sympathie et par sport.
Un problème majeur se pose : une fois la révolution réalisée sur la Lune, comment résister à une reconquête par des forces terriennes infiniment supérieures ? Mike a la réponse : on peut, par l'intermédiaire de la catapulte électromagnétique chargée d'envoyer les chargements de céréales, lancer « des cailloux », c'est-à-dire projeter avec force et précision des rochers entourés de métal, libérant au point d'impact l'énergie de petites bombes atomiques. Mais la vulnérabilité de cette catapulte exige également la construction d'une seconde, plus petite mais totalement secrète. Durant de long mois, l'organisation va recruter des militants, surveiller le gardien et le chef de la police, Alvarez, construire la seconde catapulte. Elle s'attache également à se financer par l'intermédiaire d'activités légales et illégales, qui vont d'honnêtes entreprises industrielles et commerciales à l'industrie du jeu et à l'escroquerie pure et simple, sous le contrôle de "Prof" et surtout de Mike.
En mai 2076, un événement fortuit fournit aux insurgés leur « partie de thé de Boston » : un groupe de gardes viole et tue une jeune fille, puis en tue une autre. L'émeute est immédiate et encouragée par l'organisation révolutionnaire. Malgré des pertes, le siège de l'autorité est pris d'assaut, la garnison est massacrée et la révolution a gagné.
Seconde partie : La foule sous les armes (A Rabble in Arms)
Pris par le temps dans leurs préparatifs, les insurgés décident de garder le silence sur les événements, en imposant un black out sur les informations en direction de Terra. Mike imite le Gardien, et les livraisons de grains continuent comme avant.
Un congrès se réunit à Luna City. Il s'agit de rédiger la constitution du nouvel État. Mais aux authentiques révolutionnaires se joignent des insurgés de la dernière heure et surtout toute une faune d'idéologues et de religieux de toutes sortes. C'est le professeur de la Paz qui dirige cette pétaudière, et par sa voix Heinlein critique joyeusement les mœurs politiques de son époque.
Lorsque la Terre finit par apprendre ce qui s'est réellement passé, le congrès déclare l'indépendance de Luna, le 4 juillet 2076, jour du 300e anniversaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Il faut maintenant envoyer une délégation diplomatique sur Terre. C'est un voyage prévu depuis le premier jour, auquel se sont préparés le Professeur de la Paz et Mannie. Il est précédé par l'adoption de Wyoh comme coépouse par la famille Davis.
Attendus sur Terre par Stu, qui a préparé leur arrivée, Mannie et Prof sont projetés dans le golfe du Bengale à la place d'une cargaison de grain. Non reconnus comme diplomates, Prof, « ministre plénipotentiaire » cloué sur une chaise roulante, et le « colonel Davis » sont toutefois reçus par les Nations Fédérées dans leur siège d'Agra. Tandis que Stu tente de créer un mouvement d'opinion favorable à Luna, les deux Lunatiques essaient de jouer sur les divisions entre les puissances, tout en proposant à chacune de construire une catapulte terrestre sur une haute montagne, équivalent plus puissant de celle de la Lune, et destinée à renvoyer sur celle-ci des matières organiques lui permettant de ne pas périr de faim, et même d'augmenter ses livraisons. Le séjour de Mannie et Prof permet à Heinlein de décrire de manière ironique les différentes nations, et notamment la "dictature d'Amérique du Nord", État totalitaire et religieux où les libertés individuelles ne sont plus qu'un souvenir et où Mannie est brièvement incarcéré pour bigamie et polygamie.
Le voyage est un échec. Les Nations Fédérées décident de reconquérir la Lune par la force, tout en proposant secrètement à Mannie le poste de Gardien. Mais tandis que l'opinion publique terrienne s'est divisée, les Lunatiques sont désormais plus soudés que jamais.
Prof, Stu et Mannie s'échappent et rejoignent secrètement Luna. Entre-temps, des élections législatives se sont tenues. En leur absence, Prof et Mannie ont été élus triomphalement (avec l'aide de Mike ?).
Troisième partie : URGCNEP ! (TANSTAAFL!)
La révolution s'essouffle tandis que les mois passent dans la préparation de la guerre. Mais l'attaque terrienne a enfin lieu. Des troupes d'élite descendent dans Luna City et causent de lourdes pertes dans la population civile. Mais elles sont finalement exterminées. Les habitants de Churchill supérieur meurent presque tous dans la décompression de leur dôme. En surface dans l'espace, les sorties des commandos de Finn Nielsen et des perforatrices lasers transformées en pièces d'artillerie réduisent à néant la flotte des assaillants.
Adam Selene est donné pour mort, ce qui résout le problème de plus en plus préoccupant de son inexistence en tant qu'être de chair et de sang.
Luna commence alors, comme David contre Goliath à « lancer des cailloux » vers la Terre. Les cibles choisies sont désertiques mais réparties sur tous les continents. La puissance dégagée par l'impact est celle d'une petite bombe atomique. Les habitants des régions concernées sont prévenus, mais certains décident de rester et sont tués. Le centre de commandement militaire des Nations Fédérées, à Cheyenne Mountain, est pilonnée durant toute la durée du conflit.
La Terre attaque alors et détruit la grande catapulte lunaire en utilisant des armes nucléaires. L'équipe de Mannie met alors en œuvre la catapulte cachée et continue de bombarder la planète. Des gouvernements africains, achetés par les équipes de Stu restées sur Terre, reconnaissent alors Luna. Une à une, les grandes puissances, à commencer par la Grande Chine, abandonnent les hostilités.
Dans l'euphorie, les Lunatiques célèbrent leur indépendance. Durant les festivités, épuisé, Prof décède. Mannie, un instant au pouvoir, va se retirer rapidement et retourner à ses occupations familiales, tel Cincinnatus.
Stu est finalement adopté comme nouveau comari par la famille Davis.
La destruction de la catapulte par les terriens, inévitable, faisait en fait partie du plan de prof, qui voyait l'avenir de la Lune dans un rôle de « hub » spatial plutôt que dans celui d'une colonie dévouée à une économie agricole trop rudimentaire. Le temps de construire les deux catapultes, sur Terre et sur la Lune, les Terriens se seront adaptés à la cessation des livraisons et les Lunatiques auront commencé à reconvertir leur économie vers un soutien logistique à la conquête du système solaire. La catapulte cachée le restera, garante de l'indépendance future de la Lune.
La fin du roman est triste. Mike ne répond plus aux sollicitations de Mannie. Lourdement bombardé durant la dernière attaque, a-t-il perdu conscience en perdant des circuits et des mémoires, ou s'est-il enfermé dans un silence dont il ne parvient plus à sortir ?
Un problème de traduction
En traduisant « There Ain't No Such Thing As A Free Lunch » (TANSTAAFL) par « Un Repas Gratuit est Supérieur à Tout » (URGESAT), le premier traducteur, Jacques de Tersac, a commis un contresens qui fausse la compréhension des idées politiques défendues par Heinlein dans l'ensemble du roman. L'édition révisée utilise le terme URGCNEP (Un Repas Gratuit, Ça N'Existe Pas).
Seigneur de lumière (titre original : Lord of Light) est un roman de science-fiction, écrit en 1967 par Roger Zelazny.
Cet ouvrage a été récompensé par le prix Hugo du meilleur roman 1968.
Dans le futur, une partie de l'humanité a émigré vers une autre planète à bord d'un vaisseau spatial, L'Étoile de l'Inde. L'utilisation d'une technologie permettant le transfert de la conscience des membres vieillissants de l'équipage dans un nouveau corps, artificiellement cultivé, leur permet désormais de continuer à vivre de corps en corps et de développer les pouvoirs mutants qui leur sont apparus. Ces colons qui ont connu la terre ou bien sont nés à bord du vaisseau sont appelés les "Premiers".
Arrivés sur ce nouveau monde, les Premiers ont remporté les guerres menées pour détruire la quasi-totalité des formes de vies indigènes et emprisonner ou rendre inoffensive les formes de vie indestructibles. Ce sont les Premiers et certains de leurs rejetons qui ont peuplé ce nouveau monde et qui le dirigent dans l'intention d'éduquer l'humanité et lui donner progressivement accès au savoir et à la technologie.
Avec le temps quelques-uns des Premiers se sont assimilés à des dieux de la mythologie hindoue, mythologie qui se prête bien à une "civilisation" qui détient le réel pouvoir de contrôler la réincarnation, ils maintiennent de la sorte un pouvoir sans partage.
Les Premiers vivent depuis de nombreux siècles, ils sont devenus égoïstes, pervers, amoraux, détraqués et refusent de partager leurs connaissances. Grâce à leur technologie avancée et aux pouvoirs mutants qui leur sont venus, ils se font passer pour des dieux et dictent des règles de conduite au peuple, contrôlant notamment l'accès aux méthodes de réincarnation et en détruisant systématiquement toutes découvertes et avancées humaines, scientifiques ou technologiques. Ils imposent une religion unique, un ersatz de la religion hindoue, dirigée par des prêtres qu'ils contrôlent.
L'un des Premiers, Sam, va se rebeller contre cet état de faits et tenter de déclencher contre les dieux une révolution inspirée du Bouddhisme dont il se souvient pour tenter de sortir le peuple du Moyen Âge éhonté dans lequel il est maintenu...
Tous à Zanzibar (titre original : Stand on Zanzibar) est un roman de science-fiction, écrit en 1968 par l'écrivain britannique John Brunner. L'édition française, dans une traduction de Didier Pemerle, est parue en 1972.
En 2010, le nombre des êtres humains est tel que, s'ils se tenaient au coude à coude sur l'île de Zanzibar, ils la recouvriraient en entier. La surpopulation entraîne la disparition de toute sphère privée, un contrôle génétique draconien et une anarchie urbaine généralisée. La pollution fait qu'à New York, des distributeurs d'oxygène sont à la disposition de ceux qui ont besoin de faire le plein avant de traverser les rues. La consommation de tranquillisants, pour limiter les nécessaires tensions sociales dues à la promiscuité et les velléités révolutionnaires, s'est généralisée.
Les radiations ont entrainé l'augmentation du taux des maladies héréditaires à un tel point que des mesures draconiennes sont prises : les individus porteurs sont automatiquement stérilisés et seuls se reproduisent ceux qui ont des caryotypes sains. L'eugénisme est développé. Évidemment, la liberté individuelle est résolument refusée.
À New York, Norman, un jeune Afro-Américain, travaille pour la toute-puissante General Technic Corporation dont le superordinateur Shalmaneser organise l'achat pur et simple d'un pays africain. Son compagnon d'appartement, Donald, apparemment un simple étudiant, est en fait recruté par les services secrets qui l'envoient s'emparer de la découverte d'un généticien d'un pays du tiers monde qui ferait de tous les nouveau-nés des génies prédéterminés.
La Main gauche de la nuit (titre original : The Left Hand of Darkness) est un roman de science-fiction, écrit en 1969 par Ursula K. Le Guin (États-Unis). Il fait partie d'un cycle intitulé le Cycle de l'Ekumen, qui comporte six autres romans. La même année est publiée une nouvelle, Le Roi de Nivôse se situant sur la même planète.
Dans le futur, Genly Ai, un Terrien, est envoyé sur la planète Gethen (alias Nivôse) pour tenter de convaincre ses gouvernements d'adhérer à l'organisation interplanétaire qui réunit différents systèmes stellaires autour d'échanges commerciaux. Seulement les conditions climatiques de Nivôse sont très difficiles, et la situation politique est tendue ; les gouvernements ne semblant pas très motivés pour l'adhésion à l'organisation des planètes unies.
Genly se trouve alors immergé dans une société très étrange. Ici, les humains ont connu une évolution génétique sensiblement différente : ils ne sont ni homme ni femme. Ils sont asexués la majorité du temps (la période de "soma"), jusqu'à ce qu'une "poussée hormonale" (le "kemma") qui se produit une fois par mois leur fasse prendre de manière aléatoire l'un ou l'autre sexe. Les organes sexuels deviennent alors apparents. Toute la société prend évidemment en compte cette absence de différence sexuelle et fonctionne différemment de celle de Genly Ai. L'absence de genre n'est pas le seul élément de cette société, c'est un monde complexe : le décompte du temps, le système politique, les relations familiales sont différents ; les conceptions des choses elles-mêmes le sont.
Genly a du mal à comprendre cette civilisation, et surtout à s'habituer à ce que ses interlocuteurs soient à la fois des "il" et des "elles". En contrepartie, lui, bloqué à leurs yeux dans une phase hormonale qui le maintient du côté masculin de son organisme, passe aussi pour un monstre.
Mais sa mission l'entraîne dans une traversée du pays dans des conditions très difficiles, poursuivi par un gouvernement qui le voit comme un danger.
L’Anneau-Monde (titre original : Ringworld) est un roman de science-fiction de l’auteur américain Larry Niven, paru aux États-Unis en 1970 et en France en 1983.
Nessus, un extraterrestre, recrute Louis Wu et Teela Brown, deux Terriens, ainsi que Parleur-aux-Animaux, un autre extraterrestre, pour une mission d’exploration d’une mystérieuse planète artificielle ayant la forme d’un anneau, tournant autour d’une étoile.
Personnages principaux
Ce roman est le premier volet du cycle intitulé Le Fleuve de l'éternité comprenant cinq volumes et précède Le Bateau fabuleux, Le Noir Dessein, Le Labyrinthe magique et Les Dieux du fleuve.
Le héros, Sir Richard Francis Burton, pourtant décédé, atterrit nu sur une plage d'herbe d'un lieu inconnu en un temps inconnu. Un grand cours d'eau coule dans une vallée encadrée par des montagnes : le Fleuve. Ressuscité dans son corps de 25 ans mais glabre, il rencontre rapidement ses semblables qui ont subi le même sort que lui et apprend qu'ils viennent tous d'époques différentes et sont plus ou moins célèbres comme Sam Clemens (vrai nom de Mark Twain). Rapidement se constitue un groupe dont il devient le chef : parmi eux, un homme de Néandertal, très efficace pour le combat et la survie primitive, qui laisse supposer que tous les humains sont présents dans ce monde étrange, depuis le premier pithécanthrope. La tribu comprend aussi un extraterrestre, Monat, venu au XXe siècle sur Terre où il est mort et qui apparemment, a été obligé d'annihiler la Terre. Ils assistent alors à la renaissance des clans puis des civilisations du Monde du Fleuve : de nouveaux conflits apparaissent, pour les femmes ou pour la nourriture, même s'il existe des tours en forme de champignons qui distribuent toutes les commodités aux revenants dans des boîtes personnelles. Au fil des semaines, le groupe de Burton réussit à construire une embarcation dans l'idée de remonter le Fleuve à sa source et de découvrir le but de cette résurrection globale. Mais le Fleuve semble être infini...
Les Dieux eux-mêmes (titre original : The Gods Themselves) est un roman d'Isaac Asimov publié en 1972, traduit en français par Jane Fillion en 1973.
Première partie
Hallam, un savant, découvre par hasard que du tungstène s'est transformé en un plutonium instable dont la radioactivité augmente peu à peu, dégageant une énergie extraordinaire. Ainsi, il en déduit que des gens d'un univers parallèle aux lois différentes profitent de cet échange, car le tungstène repris, instable également chez eux en vertu de leur interaction forte dix fois plus importante, leur procure aussi une énergie illimitée. Grâce à cette découverte, Hallam est vénéré par l'humanité pour sa découverte révolutionnaire, tandis que des pompes à électrons sont mises en service partout sur Terre pour produire de l'énergie conformément à ce procédé.
Cependant, Lamont oppose des objections à un tel pragmatisme en argumentant que c'est ainsi que les lois des deux univers s'équilibrent, selon la seconde loi de la thermodynamique et que les lois de notre univers sont en train de changer de manière bien plus rapide qu'un calcul effectué auparavant ne laissait présager. Ainsi, l'interaction forte augmente, ce qui risque de rendre le soleil instable et de le faire exploser en créant un quasar (il suggère d'ailleurs que les autres quasars de l'univers étaient peut-être le siège d'un « pompage » dans le passé). Néanmoins, cette hypothèse trouble les autorités politiques et scientifiques, car elle impliquerait de renoncer à une énergie gratuite, et le fait qu'il soit sur la liste noire de l'inventeur de la pompe fait que sa théorie est rejetée.
Associé à un linguiste, Lamont tente alors de communiquer avec le para-univers pour avertir ses habitants du danger, et une communication s'établit durant laquelle les para-êtres pressent les humains d'arrêter le pompage. En tant qu'initiateurs du procédé, les para-êtres sont sans doute plus avancés technologiquement, mais les tentatives de Lamont pour faire cesser le pompage ne fonctionnent pas. Les deux hommes finissent par abandonner, convaincus de leur impuissance et le linguiste suggère que les para-êtres peuvent avoir le même problème qu'eux.
Deuxième partie
La seconde partie se déroule sur la planète d'un univers parallèle.
Un Rationnel fort doué, une Émotionnelle à l'esprit rationnel, et un Parental téméraire forment une triade peu commune. Le lecteur apprend peu à peu qu'ils s'agit du para-univers, et apprend également que les Solides font l'éducation des Fluides (et seulement aux Rationnels), tandis que les triades, comprenant un membre de chaque groupe (un Rationnel qui réfléchit, un Parental qui s'occupe des enfants et une Émotionnelle qui ressent des émotions), se forment, et que de chaque triade naissent trois enfants avant que leurs membres ne meurent. Les êtres concernés sont de substance informe et sont dotés de tentacules, tandis que les Solides semblent plus anthropomorphes. Ils se nourrissent de la lumière de leur Soleil, qui décline peu à peu, mais les Solides, par le biais de la Pompe, sont en passe de canaliser de l'énergie gratuite, aux dépens d'un autre univers dont ils se moquent. Pour eux, une baisse de l'interaction forte n'importe pas de façon aussi urgente, car leur étoile perdrait de l'activité devenue inutile du fait de la Pompe.
Cependant, l'Émotionnelle, qui sait que la naissance du troisième enfant (une Émotionnelle, la "médiane") indiquerait qu'il est temps pour eux de partir, se refuse à lui donner naissance. En subtilisant la Pompe, le parental réussit finalement à amorcer le processus. Des Solides se présentent alors et s'aperçoivent du responsable du vol, mais ils sont surtout affolés du danger qu'aurait pu courir l'Émotionnelle, qui, horrifiée de la machination dont elle a été victime, s'enfuit. Le Rationnel parvient à la retrouver, et réussit à la convaincre de son innocence dans l'histoire. Elle lui raconte alors son idée concernant les Solides qui mettent un point d'honneur à ne jamais parler d'eux-mêmes. Selon elle, les Fluides sont des robots destinés à assurer la survie des Solides qui disparaissent du fait du manque d'énergie. Elle, l'"EmGauche", Émotionnelle douée d'un esprit rationnel, est une aberration du processus qui la rend plus puissante, et la Pompe rend les Fluides inutiles et destinés à disparaître. Elle affirme sa volonté de mettre fin à la Pompe en prévenant les gens de l'autre Univers du danger qu'ils courent, afin de se venger de tous ceux qui l'ont maltraitée.
De retour chez lui, le Rationnel reçoit la visite de son mentor Solide qui, en effet, parle de l'Émotionnelle comme de quelqu'un qui « échappe à leur contrôle ». Il l'incite à réfléchir sur la raison d'être de la disparition des Fluides une fois leurs trois enfants mis au monde, car c'est le Rationnel qui est censé la découvrir et l'expliquer. Il comprend et trouve l'Émotionnelle grâce aux liens particuliers qui se sont établis entre eux en tant que membres d'une triade. Elle a eu le temps d'envoyer des messages d'alarme aux para-êtres, en se dissimulant dans la roche. Le Rationnel lui explique que les Fluides sont la forme jeune des Solides, dont ils n'ont jamais vu la forme juvénile. La fusion (équivalent d'un acte sexuel, mais qui dure plusieurs jours) les transforme - temporairement - en Solides, et le souvenir de l'avoir été réussit à convaincre les trois de fusionner - une dernière fois - pour former un Solide, dans l'objectif avoué de convaincre Estwald, nouveau chef du projet de la Pompe, d'abandonner cette entreprise.
Cependant, les trois membres de la triade comprennent qu'ils sont appelés à devenir Estwald, dont la combinaison Émotionnelle, Rationnel et Parental a été choisie à l'avance. Ainsi, les trois disparaissent, et Estwald naît.
Troisième partie
Denison, touriste Terrien, se rend sur la Lune - colonisée depuis un demi-siècle, et on apprend peu à peu les mœurs de l'endroit. Le fait qu'il demande à Séléné, la guide Lunarite, où se trouve le grand complexe d'étude scientifique, la rend soupçonneuse, et elle en informe Neville, son « mari » avec qui, conformément aux lois lunaires, elle n'a pas d'engagement légal. Ainsi, elle continue à aider Denison, qui se révèle être un collègue de travail de Hallam, et avoir - accidentellement - favorisé sa découverte. Il émet les mêmes objections que Lamont, et est invité par un responsable Terrien sur la Lune qui est prêt à l'aider pour faire diffuser ses idées s'il l'informe en retour du comportement des Lunarites, qu'il soupçonne de mettre en place un plan machiavélique pour assurer leur indépendance de la planète-mère. De même, le « mari » de Séléné lui assure qu'il aura un accès au matériel d'expérimentation, en retour d'informations sur les Terriens. Le nudisme est de mise sur la Lune, ainsi que des aliments infâmes et une vie dans des caves souterraines pressurisées ou en surface dans un scaphandre.
Denison, avec l'aide de Séléné, découvre que ses craintes et celles de Lamont étaient fondées. Néanmoins, Denison découvre que Séléné est une Intuitionniste, responsable d'immenses progrès scientifiques, et ils émettent l'idée qu'il pourrait y avoir non pas deux, mais une infinité d'Univers. Denison a alors l'idée de pomper l'énergie et la matière d'un Univers-cosmeg (cosmic egg) où l'interaction forte est beaucoup plus faible - un tel univers est composé d'une seule étoile, et il n'y a pas de risque de tuer des êtres vivants. Ainsi, le déséquilibre de l'interaction forte induite par le premier Pompage se verrait compensé, et cette forme d'énergie permet également de créer des jets de matière. D'ailleurs, ce Pompage pourrait mener à un Big Bang dans l'Univers concerné, et c'est peut-être là l'origine du nôtre. Ainsi, les autres stations de Pompage seraient, conformément aux souhaits de Neville qui était intéressé par la Pompe sur la Lune, jusqu'alors absente, créées dans le sous-sol lunaire.
Cependant, à la conférence qui regroupe Neville, le responsable Terrien, Denison et Séléné, Neville affirme son intention d'utiliser ces Pompes pour que la Lune quitte l'orbite Terrestre ou même le système solaire. Cependant, un refus massif cautionne cette proposition qu'il comptait instaurer discrètement, et seuls des vaisseaux spatiaux utilisant cette énergie seront mis en place par la suite. Séléné et Denison s'avouent enfin leur amour réciproque.
Rendez-vous avec Rama (titre original : Rendezvous with Rama) est un roman de science-fiction d'Arthur C. Clarke paru en 1973 puis traduit en français en 1975 qui raconte l'histoire d'un immense vaisseau cylindrique d'origine inconnue qui entre dans le Système solaire au XXIIe siècle.
Ce roman, considéré comme un des piliers de l’œuvre de Clarke et comme un classique de science-fiction dite dure, a remporté plusieurs distinctions, dont les prestigieux prix Hugo et Nebula.
Ce livre est le premier de la série Rama de l'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke. Les trois romans suivants, Rama II (1989), Les Jardins de Rama (1991) et Rama révélé (1993) ont été coécrits avec Gentry Lee, ingénieur au Jet Propulsion Laboratory. Gentry Lee a aussi écrit deux autres romans dans l'univers de Rama, Bright Messengers en 1996 et Double Full Moon Night en 2000.
Résumé
En 2130, les radars terrestres repèrent un gigantesque cylindre qui pénètre dans le Système solaire. D'abord identifié comme l'astéroïde 31/439, on lui attribue le nom Rama en hommage au prince hindou Rama (« les astronomes [ayant] depuis longtemps épuisé la mythologie grecque et romaine »), quand on réalise que son envergure de 50 km de long par 20 km de diamètre et sa perfection impliquent nécessairement une origine extraterrestre.
L'équipe du vaisseau Endeavour, en mission de routine avant la découverte, est chargée d'aller à la rencontre du vaisseau, qui a déjà atteint l'orbite de Vénus, pour l'explorer. Ils réalisent progressivement que le cylindre, qui à première vue semblait inhabité, est occupé par de bien étranges créatures. Pendant ce temps, la Commission Rama réunit un panel de spécialistes et de représentants des mondes habités du Système solaire, les Planètes unies, afin de faire face à cette situation.
Le vaisseau
Rama est un cylindre parfait, de type cylindre O'Neill, d'environ 50 km de longueur et 20 km de diamètre, d'un « gris triste et terne », ressemblant « assez drôlement à n'importe quel chauffe-eau électrique. »
La trajectoire des premières caméras de reconnaissances permettent de déterminer rapidement que la masse du cylindre (d'au moins « dix millions de millions de tonnes ») est trop faible pour que ce dernier soit plein.
Sur la face extérieure nord, trois pylônes d'environ 10 m d'épaisseur en forme de triangle équilatéral autour du point central de cette face permettent au vaisseau de s'amarrer lors du rendez-vous. La trajectoire de Rama croise le système solaire. D'abord hors du système, le vaisseau s'approche rapidement du Soleil.
L'intérieur de Rama est divisé en deux portions : les hémicylindres nord et sud, séparés par la mer cylindrique, une étendue d'eau qui couvre toute la circonférence sur environ 10 km de large. Aux deux extrémités se trouvent des demi-sphères, appelées hémisphères nord et sud. L'hémisphère sud, à l'opposé d'où se pose le vaisseau, possède un pic qui suit l'axe sur plusieurs kilomètres, entouré de six plus petits pics. Dans l'hémisphère nord, trois escaliers, baptisés Alpha, Bêta et Gamma par les premiers explorateurs, sont espacés de 120° et permettent de passer du moyeu central, où la gravité est nulle, à la surface de l'hémicylindre nord, où la gravité atteint environ le tiers de la gravité terrestre, en raison de la rotation rapide du cylindre (d'environ un tour toutes les quatre minutes).
Au cœur de la mer cylindrique se trouve une île ovale d'environ 10 km de long par 3 km de large, baptisée New York. Six autres « villes » se trouvent dans Rama : Paris, Londres, Rome et Moscou dans l'hémicylindre nord, et Pékin et Tokyo dans l'autre. Six « soleils » linéaires, disposés symétriquement sur le pourtour de la paroi interne, permettent d'éclairer l'ensemble du cylindre. Chaque « soleil » est en fait une longue tranchée qui éclaire la plaine du côté opposé.
Les Dépossédés (titre original : The Dispossessed) est un roman de Ursula K. Le Guin publié en 1974. Il fait partie du Cycle de l'Ekumen. La même année est publiée la nouvelle À la veille de la Révolution qui se situe avant l'histoire du roman.
Qualifié par son auteure d'« utopie ambiguë », ce roman décrit la vie des habitants d'Anarres, un monde fondé sur les principes du communisme libertaire et ceux de son pendant capitaliste sur Urras à travers l'histoire d'un physicien, Shevek.
L'idéologie politique anarchiste qui sous-tend l'œuvre a été inspirée par les écrits de Kropotkine, Murray Bookchin et Paul Goodman.
L'histoire se déroule sur la planète Urras et sa lune Anarres (ou sur Anarres et sa lune Urras). L'ensemble est décrit comme un système de planètes jumelles orbitant autour de l'étoile Tau Ceti. La population des deux planètes est appelée « cétienne » par l'Ékumen. Les Cétiens présentent la particularité d'être très velus : leur corps est entièrement couvert d'un duvet dense.
Afin d'empêcher une rébellion des ouvriers anarcho-syndicalistes (menés par une femme nommée Odo, décédée depuis, mais dont les réflexions animent le livre), les principaux états urrasti ont donné Anarres et une garantie de non-ingérence aux révolutionnaires odoniens, approximativement 200 ans avant les évènements décrits dans Les Dépossédés.
Shevek, le personnage principal, est un physicien anarresti cherchant à développer une théorie temporelle générale. Pour la science physique cétienne, le temps est doté d'une structure beaucoup plus complexe et profonde que nous ne l'envisageons. Les physiciens cétiens utilisent les mathématiques et ce que nous appelons la physique, mais également la philosophie et l'éthique. L'exposé des théories se mêle au déroulement du livre, décrivant non seulement des concepts physiques abstraits, mais aussi les évolutions des vies des personnages, ainsi que la transformation de la société annaresti.
La société d'Annares ne connaît, en théorie, ni gouvernement ni institutions autoritaires coercitives. Pourtant, Shevek commence à se heurter à des murs bien réels lorsque ses idées commencent à dévier des opinions majoritaires de ses compatriotes et de ses collègues scientifiques. Graduellement il comprend que la révolution qui a créé son monde stagne et que des structures de pouvoir commencent à exister là où il ne devrait y en avoir aucune. Il entreprend donc le voyage risqué vers la planète originale, Urras, cherchant à ouvrir le dialogue « inter-cétien » et à diffuser librement ses théories à l'extérieur d'Annares. Le roman détaille ses luttes sur Urras et sur son monde natal, Anarres.
Le livre explore l'hypothèse Sapir-Whorf (*): sur la planète anarchiste l'usage du possessif est fortement découragé. Un exemple est donné lorsque la fille de Shevek, le rencontrant, lui dit « Nous pouvons partager le mouchoir que j'utilise ». (Le Guin 69), au lieu de « vous pouvez emprunter mon mouchoir ». L'idée est que le mouchoir n'est pas possédé par la fille, simplement porté par elle. La langue parlée sur Anarres, le Pravique, est une langue construite qui reflète beaucoup d'aspects des fondations philosophiques d'un anarchisme utopique.
Les Dépossédés est considéré par quelques socialistes libertaires comme une bonne description des mécanismes qui seraient développés par une société anarchiste, mais aussi des dangers de la centralisation et de la bureaucratie qui reprendraient facilement place dans une telle société sans le prolongement de l'idéologie révolutionnaire. Ce livre présente une gamme de personnages développés qui illustrent beaucoup de types de personnalités, toutes instruites dans un environnement qui mesure une personne non pas par ce qu'elle possède, mais par ce qu'elle peut faire, et comment elle entre en relation avec les autres êtres humains. Le meilleur exemple en est probablement le caractère de Takver, la partenaire du héros, qui illustre beaucoup de vertus : la loyauté, l'amour de la vie et des choses vivantes, la persévérance et le désir d'un vrai partenariat avec une autre personne.
Cet ouvrage est parfois présenté comme une des rares renaissances modernes du genre utopique car il y a beaucoup de caractéristiques d'un roman utopique à trouver dans ce livre. On retrouve notamment de nombreux aspects utopiques dans la société d'Anarres, qui est présentée comme une société en adéquation avec ses propres théories et ses propres idéaux, d'autant plus en raison de la proximité d'Urras. Cependant ce n'est pas aussi simple : Annares n'est pas présentée comme une société parfaite, des aspects réalistes diminuent l'aspect utopique de ce roman. La rudesse de la vie due au manque de ressources, les mensonges dus au voisinage avec Urras et la révélation du caractère bureaucratique de la société d'Annares la distinguent clairement d'une société parfaite. On peut interpréter ceci comme la volonté de l'auteure de démontrer qu'une telle société est impossible ou du moins qu'il est nécessaire que celle-ci se questionne et se réinvente continuellement. Il est en tout cas notable qu'un des thèmes majeurs de ce travail est l’ambiguïté de la notion d'utopie.
Note de renvoi :
(*) En linguistique et en anthropologie, l’hypothèse de Sapir-Whorf (HSW) soutient que les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques, autrement dit que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage. Cette forme de relativisme culturel et de déterminisme linguistique a été développée par l'anthropologue américain Edward Sapir puis défendue de façon radicale par son élève, Benjamin Lee Whorf.
La Guerre éternelle (titre original en anglais : The Forever War) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Joe Haldeman paru en 1974 en langue originale puis publié en France en 1976.
La Guerre éternelle est un roman divisé en quatre parties, trente-quatre chapitres et un épilogue. Les quatre parties du roman présentent quatre phases de la vie du héros, William Mandella, tout en suivant sa progression dans la hiérarchie militaire (Soldat, Sergent-chef, Lieutenant, Commandant). méridien de Greenwich) et un temps subjectif (temps biologique raccourci par les sauts collapsars et ralenti par les voyages interstellaires effectués à une vitesse proche de celle de la lumière). Cette double échelle temporelle permet d'une part à l'auteur d'étaler le récit de la guerre sur 1146 ans terrestres (entre 1997 et 3143), tout en ménageant l'âge de son héros qui termine le roman à l'âge subjectif de 32 ans. Le titre fait écho à la durée de la guerre, interminablement prolongée par les distorsions temporelles.
Le temps du récit est double, divisé en un temps réel (tel qu'il s'écoule sur la planète Terre au
Les humains maîtrisent le Saut collapsar qui utilise le phénomène des trous de ver pour accélérer les voyages interstellaires. Aux abords de chaque collapsar est aménagée une planète-portail qui en garde l'accès stratégique. Les vaisseaux spatiaux voyagent à des vitesses proches de la lumière et subissent des accélérations énormes, ce qui oblige les humains à s'installer dans des cocons de protection, en état de biostase. Pendant ce temps, un ordinateur logistique prend en charge la navigation du vaisseau.
En 2024, la Terre est peuplée d'un tiers d'homosexuels et de 50 % de chômeurs. Après les émeutes de 2004, les villes sont d'immenses bâtiments monoblocs articulés autour de nombreux ascenseurs et trottoirs roulants. Grâce aux progrès technologiques, la faim n'existe plus et la criminalité a été éradiquée. La psychométrie détecte les criminels potentiels à l'âge de six ans et les soumet à un traitement correctif efficace. Les grands criminels se voient imprimer une nouvelle personnalité et sont réabsorbés par la société. Beaucoup de sans emploi, entretenus par l'État, se consacrent à des activités artistiques ou littéraires. La mode masculine a changé. Les hommes portent une blouse à col droit ajustée, une courte cape, une large ceinture brillante et une dague-bijou au côté, un pantalon large à grands plis serrés dans les bottes. La surpopulation a obligé les autorités à faire vivre plusieurs familles dans un même logement et à interdire en partie l'accès à la propriété privée. Le Conseil Eugénique commence à parler de l'homosexualité universelle comme solution aux problèmes de surpopulation. À soixante-dix ans, chaque citoyen reçoit sa qualification pour le Système universel de Sécurité médicale en fonction de son importance pour la société.
En 2458, la population de la Terre est maintenue en dessous du milliard d'êtres humains par une politique d'éducation strictement homosexuelle et le remplacement de chaque individu décédé par un enfant artificiellement vivifié. Les nouveau-nés sont élevés dans des crèches jusqu'à l'âge de douze ou treize ans et ne reçoivent la visite que d'enseignants ou de psychiatres. À la sortie de la crèche, ils se choisissent un prénom et deviennent adultes stagiaires. À vingt ans, ils sont appelés à l'AENU pour travailler cinq ans dans un bureau. L'élite est ensuite entraînée au combat. Les Terriens sont très uniformes du point de vue morphologique et correspondent globalement au type polynésien.
En 3138, les humains sont tous des clones d'un homme dénommé Larry Kahn, ancien caporal de l'armée terrienne. La Terre compte 10 milliards de clones et chaque clone qui meurt est remplacé. Les clones masculins s'appellent tous Homme et les clones féminins Homme -la Femme. Il n'y a plus de système économique, ni de monnaie. Seule la planète Majeur abrite encore quelques humains qui procréent par voies naturelles et constituent une sorte de réserve humaine à l'échelle galactique.
Hier, les oiseaux (titre original : Where Late the Sweet Birds Sang) est un roman de science-fiction de Kate Wilhelm publié en 1976.
Des changements climatiques massifs et des épidémies mondiales, attribués à une pollution à grande échelle, causent la fin de la civilisation. Une grande famille s'organise pour survivre au sein d'une communauté isolée et indépendante. Mais l'infertilité se répand suite aux maladies, et ils se tournent vers le clonage. Ils prédisent qu'après plusieurs génération de clones, la reproduction sexuée pourrait reprendre. Mais lorsque les membres fondateurs de leur communauté atteignent un grand âge, ils s’aperçoivent que leurs projets ne s'accordent pas aux nouvelles normes et modes de pensées adoptés par les clones.
Le temps passe, et l'individualité a disparu : les clones forment des groupes de 4 à 10 personnes, qui dépendent les unes des autres et qui possèdent une grande empathie entre elles. Après une expédition éprouvante dans les ruines d'une cité, une femme renoue avec son individualité. Elle donnera un enfant, Mark, qui sera lui aussi doté d'une personnalité unique, d'un sens artistique et d'une imagination qui semble se perdre au fur et à mesure des générations parmi les clones.
Le comportement de Mark lui causera rapidement des ennuis en grandissant, et une fois adulte il partira former une nouvelle communauté où la reproduction redeviendra naturelle. Lorsqu'il reviendra au village 20 ans plus tard, il trouvera des ruines, preuves que les clones incapables de créativité n'ont pas su s'adapter pour survivre.
La Grande Porte (titre original : Gateway) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Frederik Pohl publié en 1977. C'est le premier roman du Cycle de la Grande Porte.
Robinette Broadhead (« Robin’ » ou « Bob »), un riche citoyen américain qui vit à New York sous un dôme appelé la « Grosse Bulle », rend visite à Sigfrid von Shrink son robot-psychiatre. Il essaie de surmonter divers traumatismes liés à son enfance et à son passé de prospecteur sur un astéroïde dénommé la « Grande Porte ».
Robin’ (« Bob ») commence à travailler dans les mines alimentaires du Wyoming dès l'âge de douze ans et rêve de devenir prospecteur. À 26 ans, il gagne à la loterie et s'embarque enfin pour la « Grande Porte », un astéroïde qui renferme plus de mille vaisseaux construits par une race alien disparue depuis peut-être un million d'années, les Heechees. La « Grande Porte » est gérée par la « Corporation », une firme internationale, et surveillée par les forces militaires de différentes nations. La « Grande Porte » est le point de départ de missions d'exploration dont le but est soit la collecte de données scientifiques sur l'univers, soit la découverte d'artéfacts heechees qui peuvent faire la célébrité et la fortune des équipages qui les rapportent.
En arrivant sur l'astéroïde, Robin découvre un monde confiné et glauque, doté d'un air vicié et nauséabond, avec des cellules d'habitation étroites et des tunnels sombres. Pire, il apprend au cours de sa formation que les missions d'exploration sont très dangereuses et que nombre d'explorateurs n'en sont jamais revenus. Tétanisé par la peur, il renonce provisoirement à toute prospection et décide de se faire embaucher comme jardinier par la Corporation. Un jour, pourtant, surmontant sa peur, Robinette décide de partir en mission avec Gelle Klara Moynlin, sa maîtresse, et trois autres membres d'équipage homosexuels. La mission se solde par un échec, mais chaque membre de l'équipage reçoit une petite prime de la Corporation. Quelque temps plus tard, après une violente dispute avec Klara qui s'éloigne peu à peu de lui, Robin solde tous ses comptes, dilapide son argent au casino de la « Grande Porte » et s'embarque pour une mission solitaire dans un petit vaisseau heechee. Au bout du voyage, il se retrouve devant l'autre astéroïde heechee, la « Grande Porte II ». Profondément déçu de n'avoir trouvé ni la fortune, ni la gloire, ni la mort, Robinette tente de modifier au dernier moment la destination de son vaisseau mais il ne réussit qu'à l'endommager avant d'être recueilli par le personnel de la « Grande Porte II ».
Lorsqu'il rentre à la « Grande Porte », Robinette échappe aux lourdes sanctions financières prévues par la Corporation pour destruction de vaisseau heechee, car son aventure a permis de calculer une nouvelle trajectoire plus rapide entre les deux portes. Encouragé par son ami Shikitei Bakin, Robin s'embarque avec Klara pour une dernière mission richement dotée. Il s'agit d'une expérience scientifique conçue par la Corporation : programmer deux vaisseaux heechees sur une même destination, les faire partir à quelques secondes d'intervalle et observer ce qui se passe. Les vaisseaux se retrouveront-ils dans la même zone stellaire, à quelques kilomètres l'un de l’autre ? Malheureusement, la mission se termine en catastrophe : les deux vaisseaux s'arrêtent à proximité d'un trou noir qui les attire inexorablement. Alors que l'équipage fait une dernière manœuvre désespérée pour tenter d'échapper à la force d'attraction du trou noir, Robinette, coincé dans une autre partie du vaisseau, ferme un sas de séparation et enclenche la mise à feu, croyant ainsi sauver la vie de ses coéquipiers. Finalement, c'est son vaisseau à lui qui réussit à échapper au trou noir. Il ignore ce que sont devenus ses compagnons, en particulier Klara : sont-ils morts ? sont-ils prisonniers du trou noir ?
De retour à la « Grande Porte », il est considéré comme un héros, touche une prime de plusieurs millions de dollars, puis retourne sur Terre. Depuis, il mène une vie de luxe parmi les privilégiés new-yorkais, mais sa conscience est minée par le sentiment d'avoir involontairement causé la mort de l'amour de sa vie : Gelle Klara Moynlin. Cette culpabilité refoulée le pousse chaque semaine chez Sigfrid von Shrink, sa machine-psychiatre, qui réussit finalement à lui faire accepter la mort de Klara.
Le Serpent du rêve (titre original : Dreamsnake) est un roman de Vonda McIntyre publié en 1978.
Serpent, la guérisseuse, parcourt le monde en pratiquant son art à l'aide de trois serpents génétiquement modifiés capables de sécréter des remèdes en guise de venin. Mais alors qu'elle soigne un jeune garçon, l'un des habitants du même village, par peur, tue l'un de ses serpents, d'une espèce particulièrement rare. Mutilée dans ses capacités, Serpent doit alors se mettre à la recherche de sa propre guérison.
Les Fontaines du paradis (The Fountains of Paradise) est un roman de science-fiction britannique de Arthur C. Clarke paru en 1979 par l'éditeur Victor Gollancz Ltd au Royaume-Uni. En France, il est publié en 1980 par Albin Michel dans la collection Super+Fiction no 7.
Ce roman est récompensé par le prix Nebula du meilleur roman, en 1979, et le prix Hugo du meilleur roman, en 1980.
Vannevar Morgan est le concepteur du pont qui, au cours du XXIIe siècle, franchit le détroit de Gibraltar. Cette fois, il se propose de lancer un pont vers… l'espace, une sorte d'ascenseur spatial. La base de cette construction doit être installée le plus haut possible et sur l'équateur. L'emplacement idéal est donc l'île de Taprobane (Sri Lanka, bien que Clarke la déplace de quelques centaines de kilomètres pour les besoins de l'histoire).
Mais voilà, le sommet de la Montagne Sacrée du Yakkagala est occupé par un monastère et c'est un lieu de pèlerinage depuis plusieurs millénaires. Morgan pourra-t-il mener son projet jusqu'au bout ? Ou alors, sur Mars ?
Remarque : Le titre vient d'une citation de Giovanni de Marignolli au XIVe siècle : « De Taprobane au Paradis, il y a quarante lieues, et là peut s'entendre le murmure des fontaines du Paradis ».
La Reine des neiges (titre original : The Snow Queen) est un roman de science-fiction de Joan D. Vinge publié en 1980.
La planète Tiamat est le plus primitif des derniers mondes encore à portée spatiale de l'Hégémonie.
Elle a tout perdu de la technologie de vol hyperspatial de ses ancêtres, et les seuls voyages possibles se font en utilisant les remous quantiques à l'intérieur d'un trou noir, dernier passage entre différents mondes éloignés.
Arienrhod la Reine des Neiges fait ce qui est en son pouvoir pour aider son peuple à sa manière. Elle projette d'utiliser Moon, son clone, pour remplir ses desseins.
Car l'Hégémonie refuse que Tiamat se développe. Pourquoi ? D'un autre côté, il y a peut-être un rapport avec l'eau de jouvence issue du massacre des Ondins. Le passé sera finalement révélé...
Le cadre du roman
Tiamat : c'est la planète où se déroule l'essentiel de l'histoire.
Elle est recouverte en grande partie d'eau, ce qui a amené ses habitants les Tiamatains à déifier la mer sous diverses expressions: la Dame, la Mère de la Mer, la Mère. Les Tiamatains sont monothéistes. Tiamat est en rotation autour d'un système triple: deux étoiles jumelles et un trou noir. La durée de rotation est de 300 ans. Pendant les 150 premières années, les étoiles sont assez éloignées du trou noir et n'émettent pas fortement d'énergie: la saison sur Tiamat est alors l'hiver. Dans ces conditions, les vaisseaux spatiaux peuvent emprunter le trou noir pour voyager plus vite que la lumière. Les 150 années suivantes, les étoiles se rapprochent du trou noir et émettent plus d'énergie, provoquant l'été sur Tiamat mais rendant le voyage par le trou noir impraticable.
Deux peuples cohabitent sur Tiamat : les Hiverniens et les Etésiens. Les Hiverniens ont le pouvoir pendant la saison hivernale, et les Etésiens l'ont pendant la saison estivale. Les deux peuples ont oublié qu'ils ont des ancêtres communs et s'entendent assez mal: les Hiverniens sont technophiles, amicaux avec les Extramondiens (originaires d'autres planètes), et ont délaissé les croyances traditionnelles. Les Etésiens sont conservateurs, voire souvent xénophobes, très croyants envers la Dame, respectueux envers les sibylles et devins qui sont considérés comme les porte-parole de la Dame.
Système politique: Tiamat est une monarchie théocratique.
La Reine est traditionnellement considérée comme l'incarnation de la Dame. Tous les 150 ans, la Reine est sacrifiée à la Dame en étant jetée à la mer et remplacée par une nouvelle Reine, issue du peuple dont c'est le tour de régner, et élue lors d'une fête appelée Festival. Tous les 20 ans environ, il se déroule un Festival ainsi qu'une Nuit des Masques, mais la pratique du sacrifice humain de la Reine d'un soir a été abandonné.
Tiamat appartient partiellement à une confédération de planètes appelée Hégémonie; partiellement car elle est inaccessible pendant l'Eté. Sept autres planètes appartiennent à l'Hégémonie: Kharemough, Grande Bleue, Newhaven, Ondinée, Tsieh-Pun et 2 autres planètes inconnues.
Kharemough : c'est la planète qui se considère comme le leader de l'Hégémonie, et la plus développée technologiquement. Sa société est divisée entre trois classes très étanches: les Techniciens, les Non-techniciens et les Inclassables. Les Techniciens et les Inclassables n'ont même pas le droit de se parler directement. La planète a quasiment été détruite par la pollution et seuls les plus riches ont les moyens encore de vivre sur la planète elle-même: les autres vivent en orbite, dans les stations-satellites comme le Marché aux Voleurs.
Forteresse des étoiles (titre original : Downbelow Station) est un roman de C. J. Cherryh publié en 1981. Prix Hugo 1982.
Fondation foudroyée (titre original : Foundation’s Edge) est un roman de science-fiction de Isaac Asimov paru en 1982 et faisant partie du cycle de Fondation. L’année suivant sa publication, il remporta les prix Hugo et prix Locus du meilleur roman.
Golan Trevize, de Terminus, a des soupçons concernant la survie éventuelle de la Seconde Fondation. Alors qu’il les transmet à son ami Munn Li Compor, et qu’il s’apprête à prévenir le conseil et le maire Harlan Branno, qui a une influence forte car Seldon, dans sa cinquième apparition, a soutenu ses vues quant à la conservation de Terminus comme capitale, il est arrêté par cette dernière : Munn Li Compor l’a trahi. Il est alors escorté jusqu’à sa maison par Kodell, où le maire Branno souhaite lui parler discrètement. Elle partage ses soupçons, mais juge stupide de les énoncer si haut alors que la Seconde Fondation les surveille sans doute et les éliminerait si elle était prévenue. Ainsi, Trevize est exilé de Terminus, et a comme instructions d’accompagner un chercheur, Janov Pelorat, qui cherche la Terre, la planète des origines. Cette recherche fournissant un prétexte pour trouver la Seconde Fondation. Elle demande après à Compor de le suivre (un moyen primitif qui n’éveillera pas de soupçons), et place un hyper-relais dans le vaisseau de Compor, pour le surveiller. Elle révèle à Kodell, son fidèle bras-droit qu’elle a l’intention de se servir de Trevize comme paratonnerre, et elle espère que la Seconde Fondation se dévoilera en l’attaquant.
Entre-temps, sur Trantor lieu de la Seconde Fondation, un jeune Orateur, Stor Gendibal, qui tente de devenir Premier Orateur, énonce à l’actuel détenteur de cette charge, Quindor Shandess, que le Plan Seldon n’a aucun sens. En effet, dit-il, si Preem Palver a pu éliminer les soupçons de la Fondation, et si le Mulet a été battu, la réduction incroyable du nombre de déviations n’est pas pour autant explicable. Par une démonstration rigoureuse, il démontre qu’un retour aussi parfait dans le Plan n’est possible que par la manipulation d’une autre faction. Cette dernière détentrice d’une « micro-psychohistoire » doit être apte à calculer l’influence des petits groupes. Ainsi, il suppose que des « anti-mulets » ont une influence suffisante pour maintenir le Plan sur les rails, et suspecte qu’ils font cela pour reprendre le pouvoir par la suite, comme la Seconde Fondation en avait l’intention. Pour lui, Trevize, qui se rend sur Trantor selon les ordres du Maire, a un rapport étroit avec tout cela, et il sent en lui une intuition formidable pour prendre des décisions justes en l’absence de données suffisantes.
Pendant ce temps, à bord d’un vaisseau gravitique commandé par la pensée, et accompagné de Pelorat, qui devient son ami, Trevize décide de ne pas aller à Trantor, pour éviter de suivre les attentes du Maire. Il explique à son compagnon qu’il tient à tenter immédiatement l’hypothèse empirique qu’il avait formulé concernant la Terre. En effet, si Pelorat comptait consulter les archives de Trantor, il avait une hypothèse sur une planète, Gaïa, identifiée dans la mémoire du vaisseau, localisée dans un secteur donné mais pas par des coordonnées rigoureuses. Il remarque que Gaïa veut dire Terre dans une langue primitive, et s’attend ainsi à trouver la Terre, qui doit, selon lui, être munie d’un satellite plus gros que la moyenne, ce qui expliquerait la biodiversité qui s’est uniquement développée là bas. Ils se rendent donc sur la planète principale du secteur en question, Seychelle, et se rendant à un Office du tourisme désert, retrouvent Compor. Celui-ci leur explique que la Terre est en fait dans le secteur de sa planète natale, Comporellon, et leur révèle qu’il les a suivis, conformément aux ordres. S’il a découvert l’hyper-relais, il ne peut l’enlever sans bloquer le vaisseau. Il prie son ami de le pardonner. Cependant, lors du repas, sans Compor, Trevize partage ses suspicions avec son ami Pelorat : l’office du tourisme était désert, et la rue plus peuplée, malgré la manifestation religieuse qui a lieu et selon laquelle les gens doivent méditer chez eux. Pour cette raison, parmi d’autres, il juge que Compor est un agent de la Seconde Fondation, qui tente de l’éloigner de cette planète. Ils décident donc de rester. En fait, on apprend que Compor est bien un Observateur de la Seconde Fondation, et qu’il a pour but de retenir Trevize sur place, en faisant semblant de vouloir l’attirer ailleurs.
Stor Gendibal, qui a manqué d’être destitué par le Conseil après son accusation de tentative de meurtre et sa théorie avant-gardiste après être arrivé en retard à une séance, après ce qu’il considère être un assassinat manqué. Il a été attaqué par des Choyens, Trantoriens agriculteurs qui servent de couverture à la Seconde Fondation, ce qui est très rare, du fait de leur peur vis-à-vis des « cherchieurs » (sic), qui ne peuvent les manipuler à cause des déviations que cela entrainerait. Stor Gendibal réussit de justesse à prouver son innocence et la validité de sa théorie en présentant au Conseil Novi Sura, une Choyenne qui a fait fuir ses agresseurs, qui veut devenir « cherchieuse » et dont l’esprit a été manipulée de manière trop habile pour qu’un membre de la Seconde Fondation soit suspecté - ce qui est pour lui la preuve de l’existence d’un groupe de mentalistes plus puissants encore. Il a donc été désigné comme successeur au poste de Premier Orateur qu’il obtiendra à son retour, au dépit d’une autre candidate au poste, Delora Delarmi, qui le contraint à emmener Novi pour rejoindre Compor et poursuivre le travail de filature. En fait, il compte se servir de Novi pour détecter toute manipulation mentalique des anti-mulets, mais il reste suspicieux quant à l’effacement des données sur la Terre au sein de la Bibliothèque de Trantor, pourtant le siège de la Seconde Fondation.
Pendant qu’ils font route vers Compor, à bord d’un vaisseau ancien de Trantor, Pelorat et Trevize vont voir un expert, Sotayn Quintesetz, pour être informé des coordonnées de Gaïa. Cet expert leur révèle que le Mulet, lors de sa conquête de la planète principale, a en fait proposé un traité de neutralité, évitant Gaïa qu’il n’était pas prêt à visiter encore. Ce qui laisse penser qu’il en est originaire. Cette mystérieuse planète semble avoir valu au secteur une neutralité acceptée depuis la nuit des temps… Ils parviennent à lui arracher les coordonnées, malgré ses réticences superstitieuses, mais Trevize assure qu’il tenait en fait à les donner dès le départ. C’est ainsi qu’ils partent pour Gaïa, et, arrivés à proximité, ils comprennent que ce n’est pas la Terre. Trevize l'avait soupçonné, à sa présence dans l’ordinateur de bord malgré l’effacement généralisé des données concernant la Terre. Alors qu'il a stoppé son approche par prudence, il voit son vaisseau entrainé vers la planète, refusant de répondre aux commandes, pendant qu'un autre vaisseau s'approche. Il sent que son esprit a été apaisé par une force extérieure, mais la personne à bord du vaisseau se révèle être une charmante jeune fille dont Pelorat, malgré son âge avancé, tombe immédiatement amoureux. En fait, cette jeune fille, Joie, diminutif de son long prénom Joidilachicarella, est, comme tout ce qui est sur Gaïa, un fragment de Gaïa, qui est un superorganisme, avec qui elle communique de manière télépathique. La mémoire de Gaïa est répartie parmi tous les fragments, et, sur ce monde idyllique, la pluie tombe quand il faut, les arbres poussent en rangées bien droites, dans le but de l’intérêt commun. Trevize va rencontrer un Ancien, Dom, et il apprend finalement que son rôle est de départager, avec son esprit et son intuition légendaire, les trois factions et leurs trois projets d’avenir pour la Galaxie, qui s’excluent mutuellement. Il est envoyé dans l’espace, accompagné de Joie, et là se trouvent l’Orateur, accompagné de Novi, qui se révèle être une gaïenne, ainsi que Harlan Branno, accompagnée par Kodell, venue prendre le contrôle de Gaïa puis détruire la Seconde Fondation, dont elle a deviné l’origine au vaisseau qui a rejoint Compor. Elle soupçonnait ce dernier, qu’elle avait mis à l’épreuve et démasqué car il ne pouvait suivre Trevize dans l’hyperespace sans pouvoirs mentaliques.
L’ensemble de la situation est bloquée par la puissance du superorganisme gaïen tout entier, et Trevize doit maintenant prendre une décision, alors qu’il n’est soumis à aucune influence dominante. Il a le choix entre l’Empire matérialiste de la Première Fondation, semblable à celui qui s’est effondré, l’Empire mentalique de la Seconde, telle que le voulait Hari Seldon, et Galaxia, super-organisme à l’échelle galactique, telle que le veut Gaïa. Sans savoir pourquoi, il choisit Galaxia. Les deux autres responsables des factions repartent donc avec la profonde certitude d’avoir tout arrangé, mais Gaïa peut à présent préparer l’édification de Galaxia, foudroyant les anticipations de Seldon, ce qui durera des siècles.
Ainsi, Trevize reste sur Gaïa, et Pelorat et Joie restent ensemble, à la grande surprise de Trevize, qui la soupçonne d’être un robot parfaitement anthropomorphe du fait de son absence d’affirmation catégorique sur son humanité et la totale disparition des robots de Gaïa, qui ont appris la télépathie aux Gaïens. Qui plus est, Gaïa affirme son irresponsabilité dans l’effacement des données à propos de la Terre ce qui reste donc mystérieux, et ce qui va pousser Trevize à rechercher la Terre.
Marée stellaire (titre original : Startide Rising) est un roman de science-fiction de l’auteur américain David Brin publié en 1983. C’est le deuxième roman se déroulant dans l’univers du cycle de l'Élévation.
Le Streaker
Le Streaker est le premier vaisseau terrien placé sous commandement néo-delphinien. Son espace de commandement est une sphère remplie d’eau permettant aux néo-dauphins du bord d’y évoluer aisément. Le personnel humain y évolue quant à lui en combinaison de plongée. Seule la partie centrale du vaisseau est sèche et normalement habitable par des humains. L’équipage est formé de sept humains, d’un néo-chimpanzé et de 142 néo-dauphins qui sont soit des membres d’équipage, soit des civils en mission scientifique.
Le professeur Metz est plus particulièrement chargé d’étudier les réactions de l’équipage néo-delphinien et d’observer leurs réactions face au stress lié à cette mission dans l’espace. Dans le plus grand secret, il a également mêlé à l’équipage des dauphins expérimentaux, certains Stenos, dont l’un comportant des gènes d’orque (K'tha-Jon).
Mission du Streaker
La mission du Streaker, une simple vérification de données de la Bibliothèque, prend soudain une tournure inattendue lorsque le vaisseau découvre toute une flotte abandonnée de 50 000 vaisseaux grands comme des lunes et qui semblent avoir appartenu à une race inconnue, sans doute éteinte depuis des millénaires. Après une brève exploration de l’un des vaisseaux abandonnés, quelques membres de l’équipage réussissent à ramener à bord du Streaker un alien momifié.
Lorsque les autres races de l’univers interceptent le message qu’envoie le Streaker au centre de commandement de la Terre pour lui faire part de son étonnante découverte, c’est une véritable course-poursuite qui s’organise. Persuadées que ce cimetière est celui des Progéniteurs, la race mythique qui aurait établi les premiers principes de l’Élévation et créé la Bibliothèque, les extra-terrestres de toute la galaxie se mettent à la recherche du vaisseau terrien pour soutirer à son équipage les coordonnées exactes des vaisseaux abandonnés.
Planète Kithrup
Endommagé par des tirs ennemis, le Streaker amerrit sur une planète aquatique dénommée Kithrup, située à l’écart des voies interstellaires les plus fréquentées. Le vaisseau repose au fond du vaste océan de la planète Kithrup et l’équipage s’active aux travaux de réparation.
La planète est faite d’un vaste océan peuplé d’algues tueuses et de poissons divers. Seuls quelques îlots métalliques en émergent, habités par de petites créatures amphibies et pré-cognitives, les Kikwis. Les failles telluriques de la planète abritent également une race considérée depuis bien longtemps comme éteinte, les Karrank%.
Stratégies et trahisons
L’équipage du Streaker doit trouver une solution à une situation délicate : sortir vivant du piège de la planète Kithrup, surveillée par les flottes galactiques ennemies.
Deux stratégies s’affrontent au sein de l’équipage :
Finalement, la ruse du Streaker caché dans la coque du vaisseau ennemi thenannin fonctionne et la plus grande partie de l’équipage réussit à échapper à ses poursuivants. Takkata-Jim contribue également à ce succès. Après avoir abandonné les derniers Steno sous ses ordres, avoir fait tuer Metz, il décolle dans la chaloupe avec l'espoir de pouvoir négocier avec les Galactiques. Mais sa navette a été piratée par les loyalistes et ouvre automatiquement le feu sur les vaisseaux ET; Takkata-Jim tente alors de fuir les flottes le plus longtemps possible, entraînant dans son sillage quelques vaisseaux Tandus et Soros. La chaloupe est finalement détruite, mais le Streaker a déjà quitté la planète.
Il ne reste alors à la surface que le canot dirigé par la néo-dauphine Hikahi assistée du pilote Keepiru et accompagnée de Creedeki, Sah'ot, Dennie Sudman, Toshio, Charles Dart. Lors du décollage du canot, Keepiru repère Tom Orley resté jusqu'alors isolé, mais bien décidé à survivre.
La mission du Streaker aura coûté la vie à vingt-deux membres de l'expédition, dont huit au moment de l'exploration de la flotte abandonnée et quatorze après l'amerrissage sur Kithrup, parmi lesquels notamment le professeur Metz, le commandant en second Takkata-Jim, Akki et K'tha Jon.
Neuromancien (titre original : Neuromancer) est le premier roman de science-fiction de William Gibson. Publié en 1984, il est généralement considéré comme le roman fondateur du mouvement Cyberpunk, ayant inspiré bon nombre d'œuvres telles que les mangas Ghost in the Shell ou Akira et le film Matrix. Il a notamment remporté le Prix Nebula du meilleur roman en 1984.
Il est suivi de Comte Zéro (1986) et de Mona Lisa s'éclate (1988).
Dans la Conurb, la plus grande mégalopole du monde située en Amérique du Nord, Henry Dorsett Case est un hacker, un pirate informatique. Il est le meilleur et rien ne lui résiste. Mais un jour, étant trop gourmand, il décide de doubler son employeur. Celui-ci, en représailles, lui injecte une neurotoxine russe qui lui détruit de manière sélective une partie du système nerveux, celle qui est reliée aux « trodes » (les électrodes de sa console informatique). Case perd alors toute capacité à se connecter au réseau : pour lui, tout est perdu, il n'est plus rien...
Aussi, lorsqu'un jour Armitage, un homme mystérieux au passé trouble mais apparemment influent, et Molly, une mercenaire dangereuse dont les yeux ont été remplacés par des implants oculaires, le retrouvent à Chiba au Japon et lui proposent de lui redonner accès au Cyberespace, Case accepte sans hésiter. Mais sa mission est risquée : il s'agit de pénétrer le système informatique d'une gigantesque multinationale, la Tessier-Ashpool SA, ce qu'il fera avec l'aide du mystérieux Muetdhiver.
La Stratégie Ender (titre original : Ender's Game) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Orson Scott Card, publié en 1985, qui reprend et développe une nouvelle du même auteur publiée en 1977 dans le magazine Analog Science Fiction and Fact.
C'est son roman le plus célèbre. Il a reçu les prestigieux prix Nebula en 1985 et Hugo en 1986. Il possède une suite écrite un an après, La Voix des morts (également prix Nebula et Hugo), et fait partie du Cycle d'Ender.
Dans un avenir relativement lointain, l'espèce humaine mène une guerre totale et désespérée contre la seule espèce extraterrestre connue : les Doryphores, êtres intelligents ayant une forme et un mode de vie semblables à ceux des insectes. Les deux espèces disposent du voyage spatial mais sont limitées par les lois de la physique relativiste. À la suite d'une invasion avortée des Doryphores, l'Humanité découvre le moyen de communiquer instantanément d'un bout à l'autre de la galaxie. Dénommée ansible, cette technologie leur est incompréhensible mais utilisable. Bien que l'humanité ait acquis de nouvelles technologies inconnues de leurs adversaires, les Doryphores détiennent une supériorité numérique écrasante, vu leur implantation dans plus de 80 systèmes de la galaxie.
Pour tenter de renverser l'avantage, une école de guerre spatiale forme des enfants à devenir des officiers émérites. Les autorités, ayant déjà rejeté deux enfants supérieurement intelligents de la famille Wiggin, ont exigé la naissance exceptionnelle d'un troisième : Andrew, surnommé Ender par sa sœur Valentine (en anglais : « le dernier, celui qui termine (les choses) » : dans cette société, seuls deux enfants sont normalement autorisés par famille). À quatre ans, Ender est un garçon exceptionnel, doté d'une intelligence et d'une maturité hors du commun, mais il possède toutefois le don dangereux d'écraser ses adversaires.
Remarqué par le colonel Hyrum Graff, commandant de l'école de guerre, Ender y est enrôlé et gravit les échelons avec une rapidité stupéfiante : le roman suit son évolution dans l'école et ses progrès fulgurants en matière de commandement, stratégie et tactique, tout comme la façon dont il est manipulé par les autorités militaires. Ses frère et sœur aînés se consacrent pendant ce temps à des actions politiques.
Ce qu'Ender ignore, c'est qu'il est entièrement manipulé par le colonel afin de tirer le meilleur parti de son génie, pour réaliser un plan secret mis au point pour renverser le cours de la guerre. Peu à peu, une stratégie de la dernière chance se met en place autour de lui sans qu'il en ait conscience, bien qu'il en soit la clé : croyant s'entraîner sur un simulateur de combats spatiaux, il ignore que, grâce à l'ansible, il commande en fait une armée réelle lancée à l'assaut de la planète des Doryphores. C'est donc sans scrupules, comme dans un jeu, qu'il sacrifie ses vaisseaux et les équipages lorsque la stratégie l'impose. Acculé lors de la dernière bataille, qui paraît impossible à gagner, il décide de « tricher » dans le but d'être libéré de sa formation et fait exploser une planète qui s'avère en fait être le refuge ultime des Doryphores. Il donne ainsi la victoire finale à l'humanité, mais anéantit par là même une espèce entière, causant ainsi le premier « xénocide » de l'histoire humaine.
Son frère abhorré ayant accédé à la direction politique d'une faction sur Terre, Ender et sa sœur partent coloniser l'un des mondes désertés des Doryphores, où Ender découvre l’œuf fécondé d'une reine Doryphore laissé à son intention.
La Voix des morts (titre original : Speaker for the Dead) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Orson Scott Card, publié en 1986.
Ce roman fait partie du cycle d'Ender et fait suite à La Stratégie Ender. On note en outre dans ce roman l'apparition du concept de hiérarchie de l'exclusion.
Ce livre (La Voix des morts, second « personnage » de l'histoire) est en fait la concaténation de deux œuvres fictives du héros, La Reine et L'Hégémon, le premier parlant de la dernière Reine des Doryphores, et le second de son frère Peter.
Il en tire une philosophie de l'existence, qui est la trame du roman éponyme.
Ender, ex-stratège en chef des humains lors d'une guerre contre une race extraterrestre, porte en lui la culpabilité d'avoir complètement détruit cette race intelligente. Lorsqu'un homme est tué sur la lointaine planète Lusitania par les membres d'une autre race intelligente, il décide de se rendre sur les lieux pour enquêter.
Élévation (titre original : The Uplift War) est un roman de David Brin publié en 1987, et le 3e livre dans l’univers du cycle de l'Élévation.
Ce roman de science-fiction a été nommé pour le prix Nebula du meilleur roman en 1987 et a remporté le prix Hugo du meilleur roman en 1988. Il clôture la première trilogie que Brin a consacrée à son Cycle de l'Élévation. On y relate une invasion extra-terrestre menée contre la planète colonie humaine Garth, surtout peuplée de néo-chimpanzés et d’une mystérieuse espèce pré-cognitive.
La parution de ce roman en traduction française s'est d'abord effectuée en deux tomes portant les titres suivants : Élévation 1 et Élévation 2.
Cyteen (titre original : Cyteen) est un roman de science-fiction américain de C. J. Cherryh publié en 1988.
Cyteen est un roman en deux tomes situé dans l'univers Alliance-Union créé par C. J. Cherryh.
Cyteen est dans le cycle de C. J. Cherryh la seconde planète porteuse de vie découverte par l'humanité et la seule dont ils ont entrepris la colonisation. Colonisée en 2201 par des scientifiques et ingénieurs financièrement soutenus par la station spatiale Mariner, le système de Cyteen est composé de la planète Cyteen et des stations Cyteen Proche et Cyteen Distante. En 2300 CE Cyteen se dit libre de la Compagnie de la Terre (Earth Company) et sert désormais comme capitale de l'Union. Orbitant autour de l'étoile Lalande 46650, Cyteen peut être trouvé plus facilement dans les catalogues astronomiques comme BD+01 4774.
La planète de Cyteen possède une atmosphère légèrement toxique aux humains, mais des enclaves viables sont maintenues par les humains. Toutefois, l'atmosphère de Cyteen risque d'accéder aux enclaves et les habitants prennent soin de se protéger. Ces villes deviennent autonomes et ressemblent fortement aux stations spatiales qui constituent le reste de l'Union, chaque ville constituant une entité politique de droit égal. Cyteen représente donc l'anti-thèse de la Terre, fortement peuplée et unifiée. Cyteen est, au contraire de la Terre, une source d'invention et d'amélioration. C'est sur Cyteen que se trouve le plus important centre de recherche, Reseune, menant des travaux de pointe sur le clonage, ce que la Terre a rejeté. C'est également Cyteen qui fabrique les azis, ces humains clonés et fabriqués à la demande, qu'elle exporte dans l'ensemble du monde humain.
L'auteur explore le clonage et ses conséquences, au travers du destin d'Ariane Emory et de sa famille, ainsi que des clones attachés à leur service. L'homosexualité est également abordée.
Hypérion est un roman de science-fiction appartenant au genre space opera, écrit par Dan Simmons en 1989 et publié en France en 1991. Ce roman est le premier volume d'un cycle composé de quatre livres : Hypérion, La Chute d'Hypérion (1990), Endymion (1995) et L'Éveil d'Endymion (1997), complétés par deux nouvelles : Les Orphelins de l’hélice et La Mort du centaure.
Hypérion et La Chute d'Hypérion forment le récit intitulé Les Cantos d'Hypérion, tandis que Endymion et L'Éveil d'Endymion en constituent la suite, intitulée Les Voyages d'Endymion. L'ensemble du cycle est considéré par certains comme une des œuvres majeures de la science-fiction, étant donné l'originalité de l'histoire, la complexité de l'univers, la psychologie raffinée des personnages, et les questions cruciales qui sont abordées.
Situation dans l’œuvre
Hypérion raconte le cheminement géographique et intérieur des sept pèlerins choisis par l’Hégémonie pour rencontrer le Gritche. Pendant cette traversée de l’espace et des étendues hostiles de la planète Hypérion, chaque pèlerin raconte son histoire à ses compagnons. Dans Hypérion I, le lecteur fera la connaissance de Lénar Hoyt, de Fedmahn Kassad et de Martin Silenus. Dans Hypérion II, le lecteur pourra suivre les récits de Sol Weintraub, Brawne Lamia et du Consul, Het Masteen étant « enlevé » avant de pouvoir conter le sien. L’arrivée dans la vallée des Tombeaux du Temps et les conséquences de ce pèlerinage pour le monde de l’Hégémonie fait l’objet du second volet des Cantos d’Hypérion, le roman intitulé : La Chute d'Hypérion.
Argument
Au XXVIIIe siècle, l’Hégémonie, la confédération des planètes colonisées par l’Homme, est menacée. Les Extros, un groupe d’humains rebelles qui a fondé une nouvelle civilisation dans l’espace, semblent préparer l’invasion de la planète Hypérion. Pendant ce temps, sur cette même planète, les mystérieux Tombeaux du Temps sont en train d’entrer en phase avec le présent. Dès qu’ils seront ouverts, ils libéreront le Gritche, un colosse de métal dont certains prétendent qu’il est un dieu sanguinaire, venu pour faire expier aux humains leurs péchés.
La Présidente de l’Hégémonie, Meina Gladstone, craint que les Extros ne s’emparent des Tombeaux du Temps et ne les utilisent à des fins stratégiques après avoir percé leurs secrets. Elle décide donc, sur les conseils des Intelligences Artificielles, d’envoyer sept pèlerins sur la planète Hypérion afin qu’ils y rencontrent le Gritche et empêchent les Tombeaux du Temps de s’ouvrir. Mais la légende du Gritche raconte que sur les sept pèlerins qui parviendront aux Tombeaux du Temps, six seront sacrifiés au Gritche, tandis que le dernier survivant, l’Élu, devra formuler un vœu qui sera alors exaucé. Les sept pèlerins, aux motivations et aux origines très différentes, vont devoir tout d’abord mieux se connaître en se racontant à tour de rôle leurs parcours de vie et en expliquant à leurs compagnons ce qui les lie secrètement au Gritche.
Miles Vorkosigan (titre original : (en) The Vor Game) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1990. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le sixième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman Miles Vorkosigan a changé à sa réédition en 2012 pour devenir La Stratégie Vor.
Les six premiers chapitres ont été publiés comme un roman court intitulé The Weatherman dans le numéro de du magazine Analog. Il a obtenu le prix des lecteurs d'Analog du meilleur roman court ou nouvelle longue en 1991.
Fraîchement diplômé de l'académie militaire impériale, Miles Vorkosigan a la surprise de recevoir l'affectation la moins attrayante du service : un poste de météorologue sur l'île Kyril, base d'entraînement arctique. Il accepte l'affectation avec l'espoir qu'une attitude subordonnée (pour changer) lui vaudra une réaffectation, mais il n'a pas le temps de faire ses preuves : au cours d'un accident, le commandant se trouve confronté à une mutinerie passive, et pour éviter un massacre Miles rejoint les mutins et se laisse arrêter avec eux. Après un temps de semi-disgrâce, il reprend du service aux ordres du capitaine Ungari. Mais sa mission déraille, il est séparé de son supérieur, et arrêté il rejoint à son ébahissement l'empereur Gregor en prison. Celui-ci, dépressif, songeait à fuir son propre empire et ses responsabilités écrasantes, et a été arrêté pour vagabondage. Ils tentent de s'évader, mais tombent aux mains du commandant Cavilo, qui garde l'empereur en otage de la bonne conduite de Miles. Celui-ci doit reprendre le commandement de la flotte des mercenaires libres Dendarii pour libérer l'empereur et arrêter l'invasion cétagandane qu'il a découverte imminente. Après le succès éclatant de la guerre éclair qui s'ensuit, il rejoint Barrayar avec son empereur, et place les mercenaires Dendarii au service de la SecImp (la sécurité impériale) et de l'empereur, ce qui incidemment lui évite d'être le subordonné de qui que ce soit hormis le chef direct de la SecImp.
Barrayar (titre original (en) Barrayar) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1991. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le troisième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman Barrayar n'a pas changé à sa réédition en 2011.
Cordelia ayant rejoint Aral Vorkosigan sur Barrayar, la régence de l'empire est confiée à ce dernier. Mais la situation politique n'est pas de tout repos.
L'empereur Ezar est mort en laissant pour héritier son petit-fils Gregor. Celui-ci n'a que cinq ans. La mère de Gregor, la princesse douairière Kareen, s'était efforcée par pur calcul d'assurer son avenir et celui de son fils en se rapprochant du comte Vidal Vordarian, espérant qu'à la mort prévisible d'Ezar, Vordarian pourrait la protéger des goûts pervers de son époux le prince Serg. Mais la mort prématurée de Serg a rendu cette alliance obsolète avant qu'elle ne se concrétise. Serg n'est plus, et Aral Vorkosigan a juré de la protéger en devenant régent. Mais Vordarian, voyant non seulement le pouvoir impérial, mais l'amour de Kareen lui échapper, choisit la révolte.
Un attentat visant le régent atteint également son épouse, enceinte : le gaz toxique répandu dans leur chambre à coucher oblige celle-ci à accoucher prématurément de Miles Vorkosigan, pour que celui-ci finisse sa gestation dans un réplicateur utérin. Le gaz étant tératogène, Miles doit subir un lourd traitement pour simplement survivre : il restera difforme et fragile. Mais sa situation empire lorsque la révolte de Vordarian oblige Aral Vorkosigan et Cordelia à fuir avec l'enfant-empereur Gregor alors que Miles, encore en gestation, reste dans la capitale. Vordarian se sert de Miles comme otage : mal lui en prendra, Cordelia parvient à infiltrer la ville, puis le palais pour récupérer son fils. La princesse Kareen meurt au cours de l'opération, et Cordelia, au cours de leur fuite, ordonne l'exécution de Vordarian. Ramenant sa tête au quartier général de son mari, elle met ainsi de fait fin à la guerre civile.
Un feu sur l'abîme (titre original : A Fire upon the Deep) est un roman de science-fiction de Vernor Vinge traduit par Guy Abadia et publié en 1992.
Cadre du roman
Une mission de secours traversant la galaxie rencontre une espèce extraterrestre d'individus « en réseau gestalt ».
Deux enfants sont retenus prisonniers sur une planète étrangère après le naufrage du vaisseau commandé par leurs parents. Leurs « hôtes » – une race intelligente d'êtres ressemblant à des chiens – sont des « individus collectifs ». Plusieurs « unités » forment une personne et l'intelligence du groupe est liée au nombre de ses membres ; les membres constituant une personne pensent par échange d'ondes d'une certaine fréquence.
À l'autre bout de la galaxie, au sein d'une civilisation basée sur un immense réseau de communication, une mission répond à un appel au secours.
Il y a deux parties essentielles dans ce livre, de nature assez différentes.
- Vie des deux enfants sur la planète
Le Grand Livre (titre original : The Doomsday Book) est un roman de science-fiction de Connie Willis publié en 1992. Il reçoit le prix Nebula du meilleur roman la même année et le prix Hugo du meilleur roman et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction l'année suivante. Ce roman est le premier d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il sera suivi de Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog, 1998) et du diptyque Blitz composé des romans Black-out (Blackout, 2010) et All Clear (All Clear, 2010).
Dans un futur proche, une université anglaise expédie en 1320 une étudiante pour faire de l'histoire de terrain.
Bien préparée, pour ce que ses professeurs croient connaître du Moyen Âge, elle se retrouve au milieu d'un monde incompréhensible, à quelques kilomètres d'Oxenford.
Une erreur de manipulation l'aurait-elle expédiée au mauvais endroit ? Voire pire, à la mauvaise date !
L'héroïne, dans un milieu inconnu et en plein apocalypse rencontre l'amitié et montre des qualités hors du commun.
Mars la verte (titre original : Green Mars) est l'un des romans de Kim Stanley Robinson, publié en 1993, prenant place au sein de La Trilogie de Mars après la colonisation de la planète Mars évoquée dans Mars la rouge (1992).
Mars la verte tire son titre de l'étape de terraformation qui permet l'apparition des plantes. L'histoire reprend à la fin de Mars la rouge et suit les vies des survivants des Cent Premiers (ainsi que celles de leurs enfants et petits-enfants) jusqu'au début de la Seconde Révolution dans les années 2120. Cette dernière est en grande partie causée par un événement majeur : une montée soudaine et catastrophique du niveau des mers sur Terre causée non pas par l'effet de serre, mais par l'éruption d'une chaîne de volcans sous la glace de l'Antarctique occidental, provoquant la fonte d'une partie de l’inlandsis.
La Danse du miroir (titre original : (en) Mirror Dance) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1994. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le douzième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman La Danse du miroir n'a pas changé à sa réédition en 2013.
Mark Vorkosigan, le clone de Miles Vorkosigan, usurpe incognito sa place à la tête des mercenaires Dendarii, son armée personnelle, pour mener une opération contre la maison Bharaputra de l'ensemble de Jackson. En effet, ce consortium mène un trafic considéré comme illégal partout sauf sur l'ensemble de Jackson : ils proposent à de riches clients d'élever un clone, puis d'y transplanter leur cerveau, leur offrant ainsi une nouvelle jeunesse (au prix de la vie du clone). Mark, ayant été « commandé » à la maison Bharaputra par des terroristes voulant remplacer Miles comme partie d'un complot contre l'empire barrayaran, a échappé à ses créateurs et veut désormais sauver ses semblables, les autres clones n'ayant que la mort pour avenir.
Mais l'opération tourne mal. Miles, découvrant qu'une partie de son armée s'est taillée, se lance à la poursuite de Mark, trop tard pour l'arrêter, mais juste à temps pour aggraver les choses : alors qu'il tente de sauver Mark dans une opération de secours, il est lui-même tué par un sniper. Cryogénisé d'urgence, dans des conditions de combat, la cryochambre qui le contient est de plus perdue au cours de l'opération, alors que les lieutenants de Miles parviennent à mener à terme le reste de l'opération de sauvetage. Les vaisseaux Dendarii retournent à Barrayar.
Là, Mark fait à sa grande surprise la connaissance de ses parents biologiques : Aral et Cordelia Vorkosigan, les parents de Miles, son progéniteur. Rongé à l'idée qu'il a lui-même gâché la possibilité de trouver sa place en liant son arrivée à la mort de Miles, il décide de tout faire pour retrouver son frère. Regardant les enregistrements des casques de combat lors de l'opération de secours, il parvient à trouver une piste, et « emprunte » les mercenaires Dendarii les plus loyaux à Miles pour essayer de le récupérer.
L'Âge de diamant ou Le Manuel illustré d'éducation pour jeunes filles (titre original : The Diamond Age or, A Young Lady's Illustrated Primer) est un roman de science-fiction postcyberpunk de l'auteur américain Neal Stephenson paru en 1995.
L'Univers de l'Âge de diamant
Du point de vue géopolitique, le monde de L'Âge de diamant est divisé en « phyles » (également appelés « tribus ») qui correspondent à des regroupements communautaires non plus basés sur un quelconque droit du sol ou droit du sang, mais sur des affinités idéologiques et culturelles. Les trois phyles les plus importants sont les Chinois Hans (qui retrouvent les us et coutumes de la Chine ancestrale et confucéenne), les Néo-Victoriens (composés d'Anglo-saxons, d'Indiens, d'Africains et de toute personne s'identifiant avec la culture néo-victorienne qui s'inspire de l'Angleterre du XIXe siècle sous la reine Victoria du Royaume-Uni) et les Nippons (qui correspondent au peuple japonais). Il existe d'autres phyles moins importants comme les Zoulous, les Hindoustanis, les Senderos (communistes incas ou coréens), les Boers (une communauté protestante d'origine hollandaise), les Uitlanders (une communauté de Britanniques ayant fui l'Afrique du Sud), etc. Après l'effondrement des États-Nations, phénomène causé par la disparition de leurs sources de revenus qu'étaient les impôts (devenus impossibles à lever dans un monde où les transactions financières ne sont plus traçables), les phyles ont renoncé à toute notion de territoire-nation pour privilégier la dissémination géographique. Les domaines géographiques associés à chaque phyle sont appelés « claves » et sont la plupart du temps délimités par une barrière nanotechnologique de surveillance. Les humains n'appartenant à aucun phyle particulier sont appelés « thètes » et ils vivent dans les « Territoires concédés » par les autres phyles.
Du point de vue technologique, le monde de L'Âge de diamant est entièrement déterminé par les nanotechnologies qui permettent de fabriquer aussi bien des vêtements que de la nourriture ou des moyens de transport. La population utilise des médiatrons pour visionner films et « ractifs ». Comme les nanotechnologies permettent de manipuler la matière au niveau de l'atome, les micro-machines produites par ces technologies sont d'une taille tellement petite qu'elles peuvent se transmettre dans le sang humain et les autres fluides corporels. Les nanotechnologies peuvent également simuler une vie pensante, comme sur l'îlot artificiel créé spécialement pour la princesse Charlotte, la fille de la reine Victoria II, où évolue un monde onirique et féerique peuplé de faunes et de dinosaures. Les grandes entreprises multinationales du roman sont Machine-Phase Systems Limited (pour les biens de consommation) et Imperial Tectonics Limited (pour l'immobilier).
Première partie du roman
Au XXIe siècle, dans la Mer de Chine aux environs de Shanghai, John Percival Hackworth, du clave néo-victorien « Atlantis/Shanghai », un homme fort lettré et brillant ingénieur, rencontre Lord Alexander Finkle-McGraw
qui lui confie une mission particulièrement délicate : créer un
« Manuel illustré d'éducation pour Jeunes Filles » pour sa propre
petite-fille Elizabeth Finkle-McGraw. Le riche aristocrate n'a en
effet aucune confiance dans le système éducatif néo-victorien qui ne
vise qu'à soumettre les jeunes gens aux règles du « Phyle », au
détriment de leur propre réflexion. Le Manuel est donc conçu comme une
combinaison interactive unique d'objectifs éducatifs, émotionnels et
cognitifs, fabriqué à partir des nanotechnologies, et censé former une
jeune fille épanouie, sûre d'elle-même, cultivée, polie, mais également
indépendante et subversive.
Alors que Hackworth tente de créer une copie illégale du Manuel pour sa propre fille, Fiona Hackworth, il se fait agresser par des jeunes délinquants qui lui volent son exemplaire. Mais au lieu de remettre le livre au commanditaire de l'agression, Harv, l'un des délinquants, le confie à sa sœur Nell pour la consoler des divers mauvais traitements infligés aux deux enfants par les nombreux petits-amis de sa mère, Tequila. Une fois ouvert, le Manuel intègre l'arrière-plan social et psychologique de Nell au schéma narratif et crée le personnage de la « Princesse Nell », prisonnière d'un imaginaire « Château noir ». La princesse féerique traverse de nombreux pays, affronte des situations périlleuses, accompagnée et conseillée par des personnages bigarrés qui sont les versions interactives de ses jouets préférés. Le Manuel est interactif, s'adapte à toutes les situations que rencontre Nell dans sa vie pour en faire des nouvelles ramifications du conte original et répond à ses questions. Les réponses sont toutes lues sur un prompteur par une ractrice, Miranda, qui peu à peu s'attache à Nell par le biais de l'histoire qu'elle lui raconte jour après jour. Un jour, le nouveau petit-ami de la mère de Nell agresse physiquement les deux enfants, si bien que Nell et son frère Harv doivent quitter le domicile familial, tandis que parallèlement la princesse du Manuel s'enfuit du Château noir.
Pendant ce temps, l'artifex Hackworth, qui a perdu l'exemplaire du manuel qu'il destinait à sa fille, fait l'objet d'une enquête du Juge Fang et de ses deux assistants, Miss Pao et Chang. Le juge confucéen rencontre également le mystérieux Dr X, un haut dignitaire chinois et riche Mandarin du Céleste Empire, impliqué dans d'obscures activités criminelles. À la suite de cette rencontre, le Juge Fang change d'allégeance et rejoint le Céleste Empire, écœuré par la corruption qui règne dans la République côtière de Chine et attiré par le renouveau des coutumes et de la culture de la Chine ancestrale, à l'instar de ce qu'on fait les néo-Victoriens pour la culture anglo-saxonne du XIXe siècle. Le Docteur X expose alors son projet au juge confucéen : recueillir les centaines de milliers de jeunes filles chinoises abandonnées par leurs parents à cause de la misère et les éduquer grâce à une copie adaptée du Manuel de John Percival Hackworth. Le Docteur X et le juge Fang tendent un piège à l'ingénieur néo-victorien à l'occasion d'un faux procès. Pour alléger sa peine et récupérer un exemplaire du Manuel pour sa fille, Hackworth livre aux Confucéens la clé d'encryptage des données contenues dans le Manuel et promet de les aider à adapter le Manuel à la culture chinoise confucéenne. Plus tard, Hackworth est accusé de haute trahison par Lord Finkle-McGraw et accepte de devenir un agent double au service des Néo-Victoriens et de participer à la course technologique qui s'est mise en place entre eux et les Confucéens. Les Néo-Victoriens craignent pour leur prédominance culturelle si jamais le Céleste Empire venait à mettre au point la « Graine », une nanotechnologie qui échapperait à tout contrôle issu d'un pouvoir centralisé. Parallèlement, Hackworth est chargé par le Juge Fang et le Docteur X de retrouver un personnage mystérieux appelé « l'Alchimiste » et doit se rendre aux États-Unis et au Canada.
Seconde partie du roman
Après avoir quitté le domicile parental, Nell et Harv arrivent à « Dovetail », un clave d'artisans qui produisent des objets façonnés à la main de manière traditionnelle pour les vendre à de riches néo-Victoriens. Alors que Nell est autorisée à rester dans la communauté, Harv doit retourner dans les Territoires Concédés. Nell vit alors aux côtés de l' Agent Moore, un militaire célibataire à la retraite qui est devenu gardien du clave. Nell est bientôt admise dans une école néo-Victorienne renommée où elle côtoie Fiona Hackworth et Elizabeth Finkle-McGraw, les deux autres jeunes filles en possession d'une copie du Manuel. Plus elle grandit, plus le Manuel la confronte à des énigmes difficiles qu'elle s'emploie à résoudre par la réflexion. Ne supportant plus la discipline trop rigide de l'école néo-Victorienne, Nell quitte le clave pour rejoindre Pudong, dans la zone économique de Shanghai, où elle trouve un travail de scénariste auprès de Madame Ping, dans un bordel de luxe pour néo-Victoriens en quête de fantasmes érotiques sophistiqués. Autour d'elle, le mouvement du « Poing de la juste harmonie » organise des attentats contre les Alim et investit le bâtiment dans lequel travaille Nell.
Pendant ce temps, la vie de John Percival Hackworth a pris un tournant dramatique. Après son arrivée sur le continent Nord-Américain, il a été conduit à suivre les traces d'une secte mystérieuse, les Tambourinaires, qui vivent sous l'océan et dont le rituel consiste en des transes sexuelles collectives au cours desquelles des microéléments nanotechnologiques transportent de l'information dans les fluides corporels, créant un immense cerveau collectif aux capacités extraordinaires. Après dix années passées dans un état semi-comateux auprès des Tambourinaires à participer à d'interminables orgies collectives, John Percival Hackworth rentre chez lui au clave d'Atlantis/Shanghai. Entre-temps, sa femme a obtenu le divorce et sa fille a quitté l'école néo-Victorienne. Ne pouvant plus renouer avec sa vie antérieure, l'ingénieur déchu reprend sa quête de l'Alchimiste, accompagné cette fois de sa fille Fiona. Après une rencontre étrange avec une compagnie de théâtre dénommée « Dramatis personae », l'ingénieur comprend qu'il est lui-même l'Alchimiste qu'il cherche depuis si longtemps, l'homme qui peut créer la Graine que réclament les Confucéens.
À la fin du roman, au sommet de la rébellion des Poings de la juste harmonie, les jeunes filles Han éduquées par les copies du Manuel de Nell viennent sauver Nell des griffes de la secte terroriste et la proclament reine, créant de facto un nouveau « Phyle ». Forte de sa victoire et de sa conscience accrue de sa destinée, Nell souhaite désormais retrouver Miranda, la voix affectueuse et compréhensive qui l'a accompagnée pendant toute son enfance par le biais du Manuel. Après une enquête qu'elle mène conjointement avec l'imprésario et racteur Carl Hollywood, elle retrouve Miranda dans les tunnels sous-marins des Tambourinaires et la sauve d'une ultime orgie collective qui lui aurait été sinon fatale.
Mars la bleue (titre original : Blue Mars) est l'un des romans de Kim Stanley Robinson, publié en 1996, prenant place au sein de La Trilogie de Mars après la colonisation et la terraformation de la planète Mars évoqués dans Mars la rouge (1992) puis Mars la verte (1993).
Mars la bleue tire son titre de l'étape de terraformation qui voit l'augmentation de la pression atmosphérique et de la température jusqu'à permettre l'apparition d'eau liquide à la surface de la planète, formant des rivières et des mers.
Il suit la fin de Mars la verte mais couvre un champ beaucoup plus large que les deux romans précédents, relatant un siècle entier après la Seconde Révolution et montrant la propagation de la colonisation humaine dans tout le système solaire, dans un processus de singularité technologique.
La Paix éternelle (titre original : Forever Peace) est un roman de Joe Haldeman publié en langue originale en puis en France en . En 1998, il vaut à son auteur les prix Nebula, Hugo et John Wood Campbell Memorial.
Utilisant des robots quasi invicibles contrôlés à distance appelés « soldierboys », l'Alliance combat des guerillas du tiers-monde dans une série ininterrompue de guerres économiques. Étant la seule nation à posséder la technologie pour produire ces soldats, le conflit est inégal.
Sans parler du chien (titre original : To Say Nothing of the Dog) est un roman de Connie Willis publié en 1997. Il a valu à son auteur le prix Hugo du meilleur roman et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 1999. Ce roman est le deuxième d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il est précédé par Le Grand Livre (The Doomsday Book, 1992) et sera suivi du diptyque Blitz composé des romans Black-out (Blackout, 2010) et All Clear (All Clear, 2010).
Ce roman contient de nombreuses références et allusions à Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome.
En 2057, les historiens pratiquent le voyage dans le temps mais peinent à financer leurs expéditions vers le passé. Ils reçoivent alors le secours d'une riche mécène dont le but est de reconstruire la Cathédrale de Coventry telle qu'elle était avant sa destruction par un bombardement de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pendant que les historiens font la navette entre 2057 et 1940, un chat de l'époque victorienne est ramené au XXIe siècle alors que cela n'aurait pas dû être possible. Pour éviter un paradoxe temporel susceptible de changer l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il faut à tout prix renvoyer ce chat en 1888 et veiller à ce que sa maîtresse se fiance à la bonne personne. La tâche se révélera semée d'embûches.
Au tréfonds du ciel (titre original : A Deepness in the Sky) est un roman de science-fiction de Vernor Vinge, publié en 1999.
Résumé
Présentation des protagonistes et du lieu de l'action
L'étoile Marche-Arrêt présente la particularité de fonctionner pendant trente-cinq ans, puis de s'éteindre durant les deux cent quinze années suivantes. Bravant cette difficulté, une civilisation techniquement avancée a néanmoins réussi à se développer sur Arachnia, la seule planète de ce système solaire. Il s'agit d'une espèce d'araignées intelligentes, actives pendant les périodes d'allumage de l'étoile Marche-Arrêt et entrant en hibernation lors de son extinction.
Au début du roman, les Araignées ont atteint approximativement le niveau technologique des américains et des européens des années 1920. Elles sont en fin de cycle de lumière, et les Ténèbres arrivent pour 235 ans. Une guerre mondiale fait rage. Les Araignées s'apprêtent à entrer en hibernation pour 235 ans. Plus tard, lors du rallumage de l’étoile, les Araignées viennent de sortir de leur hibernation lorsque les Queng Ho et les Émergents arrivent à proximité de la planète.
En effet, attirées par les signaux radio de la toute nouvelle civilisation des araignées, deux expéditions humaines différentes se dirigent vers Marche-Arrêt :
Les Émergents arrivent en premier à proximité de la planète Arachnia, suivis de peu par les Qeng Ho. Les deux expéditions se jaugent en chiens de faïence, chacune se demandant ce qu'il convient de faire.
Les Émergents, dirigés par Tomas Nau, invitent leurs homologues à une discussion amicale, mais en profitent pour attaquer par traîtrise les vaisseaux Qeng Ho. Ceux-ci ont le temps de riposter. Il résulte de la bataille stellaire que les quatre cinquièmes des forces Qeng Ho sont détruits ainsi que les deux tiers des forces des Émergents : la confrontation a été tellement meurtrière que les ressources technologiques sont réduites à leur minimum et que les deux expéditions réunies n'ont plus d'autre recours que d'attendre le développement d'une société technologique sur Arachnia pour espérer repartir. Les humains sont forcés de s'unir pour ne pas périr, sous la houlette intransigeante de Tomas Nau.
Situation des humains pendant quarante ans
Trois blocs se font jour au sein des humains :
La guerre atomique
Dénouement et épilogue
Harry Potter et la Coupe de feu (titre original : Harry Potter and the Goblet of Fire) est le quatrième tome de la série littéraire centrée sur le personnage de Harry Potter créé par J. K. Rowling. Il a été publié le en France.
Juste avant d'assister à la coupe du Monde de Quidditch opposant les équipes d'Irlande et de Bulgarie, Harry Potter fait un rêve étrange dans lequel il est témoin du meurtre d'un vieux jardinier moldu par Voldemort, alors que le jardinier surprenait une conversation au sujet de Harry.
Au camping de la coupe du Monde, juste après le match, des mangemorts font irruption en pleine nuit et provoquent la panique parmi les supporters, en faisant apparaître la Marque des Ténèbres dans le ciel, et annonçant le retour du mage noir.
Harry passe le reste des vacances d'été au Terrier sous haute surveillance, et entame une nouvelle année à Poudlard, annoncée comme une véritable année de compétition. En effet, l'école accueille exceptionnellement un grand évènement : le Tournoi des Trois Sorciers. À cette occasion, Poudlard accueille également des délégations de deux autres écoles de magie : celles de Durmstrang et de Beauxbâtons. Contre toute attente, alors que les trois champions sont choisis par la Coupe de Feu (Viktor Krum pour Durmstrang, Fleur Delacour pour Beauxbâtons et Cedric Diggory pour Poudlard), un deuxième champion de Poudlard est désigné, et il s'agit de Harry Potter.
American Gods (titre original: American Gods) est un roman fantastique de l'écrivain et auteur de bande dessinée anglais Neil Gaiman, paru en 2001. Son adaptation en série télévisée, American Gods a été commandée par Starz à Bryan Fuller et Michael Green, avec Gaiman comme producteur exécutif. Sa diffusion a commencé en avril 2017.
En sortant de prison, Ombre apprend la mort de sa femme et de son meilleur ami dans un accident de voiture. À bord de l'avion qui le ramène chez lui, il se fait embaucher comme garde du corps par un étrange personnage dénommé Voyageur (Mr Wednesday en version originale). Ombre le rencontre un mercredi (Jour de Wotan, ou Odin en anglais). Celui ci l'entraîne dans un long périple à travers les États-Unis. Ombre découvre bientôt que Voyageur n'est autre que l'ancien dieu nordique Odin qui tente de rallier à sa cause les autres anciens dieux et quelques personnages folkloriques afin de mener une guerre sans merci aux divinités plus récentes de l'Amérique que sont la voiture, internet, la télévision et les médias.
Colonisation de l'Amérique
Neil Gaiman exploite dans American Gods certains épisodes peu glorieux de l'histoire du peuplement des États-Unis. Au lieu d'évoquer la mythologie moderne qui entoure l'arrivée des premiers colons européens en quête d'un espace de liberté pour pratiquer leur culte religieux, l'auteur britannique évoque par exemple l'embarquement forcé des repris de justice britanniques au XVIIIe siècle ou l'arrivée des esclaves vendus aux négriers.
Neil Gaiman retient les épisodes suivants dans l'histoire de la colonisation de l'Amérique :
Une vision de l'Amérique
Du point de vue mythologique ou plus généralement spirituel, Neil Gaiman présente l'Amérique comme une « gare centrale » où ont transité biens et personnes depuis la préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine. Mais s'il est historiquement multi-culturel, ce pays est présenté comme fondamentalement hostile aux dieux étrangers et définitivement marqué par une approche plutôt animiste, celle des Nord-Amérindiens : « La religion, c'était le pays, l'église, c'était le pays ». L'Amérique apparaît comme une contrée sauvage et indomptable, que Neil Gaiman représente souvent sous les traits de l'Homme-Bison dans les rêves de son héros, Ombre. Le lent effacement symbolique des dieux des origines stigmatise également une société américaine qui a depuis longtemps rompu avec ses racines multi-ethniques extérieures pour fonder une nouvelle société, unique en son genre et culturellement émancipée.
Du point de vue sociologique, l'auteur britannique fait voyager ses personnages des plus grandes villes américaines (Chicago, Las Vegas) aux petites villes les plus reculées (Lakeside). Il évoque la désertification des États les plus pauvres où ne restent plus que des Amérindiens paupérisés et les ravages économiques que causent dans les campagnes des politiques commerciales aussi agressives que celle de la chaîne américaine Wal-Mart.
The Neanderthal Parallax est une trilogie de romans écrits par l'écrivain canadien de science-fiction Robert J. Sawyer, parue à partir de 2002.
Les trois volumes de la trilogie sont :
Aucun des trois romans n'est pas encore paru dans les pays francophones.
Thème
L'auteur imagine qu'une connexion est ouverte avec une Terre parallèle, dans laquelle les Hommes de Néanderthal ont pris le pouvoir et sont devenus l'espèce dominante sur Terre. La trame du roman concerne les différences entre notre monde, notre société, nos habitudes, notre mode de vie, nos idéologies et une société néanderthalienne.
Le contact entre les deux mondes a lieu à l'observatoire de Sudbury, dans l'Ontario, qui est aussi le lieu d'un centre de recherches sur le monde néanderthalien.
Distinctions
Le premier roman de la trilogie, Hominids, a reçu le prix Hugo du meilleur roman 2003.
Paladin des âmes (titre original: Paladin of Souls) est un roman de Lois McMaster Bujold publié en 2003. En 2004, il a reçu les prix Hugo et Nebula du meilleur roman ainsi que le prix Locus du meilleur roman de fantasy. Il fait partie du cycle de Chalion dont il constitue le deuxième tome, et se situe quelques années après le Fléau de Chalion. Il n'y a cependant pas vraiment de continuité d'intrigue.
Jonathan Strange et Mr Norrell (titre original : Jonathan Strange & Mr Norrell) est un roman de fantasy écrit par l'auteur britannique Susanna Clarke. Premier ouvrage de l'auteur, le roman est sorti en 2004 en Angleterre, aux éditions Bloomsbury. Il a été édité en France par les éditions Robert Laffont en 2007.
Ce roman a reçu le prix Locus du meilleur premier roman en 2005, ainsi que le prix Hugo du meilleur roman et le prix World Fantasy du meilleur roman, la même année. En 2004, il avait été proposé pour le Man Booker Prize.
Dans l'Angleterre des guerres napoléoniennes, le dernier vrai magicien, Gilbert Norrell, se rend à Londres pour offrir ses services à la Cour. De succès en victoires, il fait la connaissance du jeune Jonathan Strange qui aspire à devenir le plus grand des magiciens. Ensemble, ils parviennent à éblouir l'Europe de leurs exploits. Mais une erreur de Mr Norrell les amènera à affronter un redoutable adversaire immortel, le garçon-fée Lare, et à subir les douloureuses épreuves que sa folie leur infligera. Seul Strange, attiré par l'héritage mystique de John Uskglass, dit Le Roi Corbeau maître absolu de la magie de trois mondes, sera en mesure de sauver les personnes torturées par Lare dans son château, mais il lui faudra en payer le prix. La culpabilité de Mr Norrell découverte, Strange et lui se livrent une guerre sans merci pour le contrôle de la magie, animés l'un par la soif de connaissance et l'autre par la vengeance, mais tous deux manipulés par un ennemi aux plans tortueux et sinistres...
Spin (titre original : Spin) est un roman de science-fiction de l'écrivain canadien Robert Charles Wilson, publié aux États-Unis en 2005 et en France en 2007. Ce roman entame la trilogie Spin, qui se poursuit avec Axis et s'achève avec Vortex, publié aux États-Unis en 2011.
La Terre, dans un futur proche. Par une nuit d'octobre, le ciel devient soudainement d'un noir opaque et les étoiles paraissent s'être dérobées. Bientôt l'humanité s'aperçoit qu'elle est entourée d'une barrière, que la postérité appellera « Spin », à l'extérieur de laquelle le temps s'écoule cent millions de fois plus vite que sur Terre. La transformation du Soleil en géante rouge n'est plus qu'une question de décennies, condamnant la planète à une destruction certaine. Tyler Dupree, Jason Lawton et sa sœur jumelle Diane ont été témoins de la disparition des étoiles. Jason n'aura plus qu'un seul but : trouver qui a édifié cette barrière et dans quel but. Une quête aussi aveugle que déterminée, dans laquelle Tyler et Diane joueront un rôle déterminant.
Rainbows End (titre original : Rainbows End) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Vernor Vinge publié en 2006 et traduit en français en 2007. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 2007 ainsi que le prix Locus du meilleur roman de science-fiction la même année.
Les nombreuses avancées technologiques décrites dans le roman suggèrent que le monde subit de plus en plus de changements, et que le monde est peut-être destiné à une singularité technologique, un sujet récurrent chez Vinge (dans ses écrits de fiction et non-fiction).
Vernor Vinge, Rainbows End, Le Livre de poche, , 636 p. (ISBN 978-2-253-15993-3), p. 596 :
Le Club des policiers yiddish (titre original : The Yiddish Policemen's Union) est un roman uchronique de science-fiction de l'écrivain américain Michael Chabon publié en 2007 et traduit en français en 2009. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 2008 ainsi que le prix Locus du meilleur roman de science-fiction et le prix Ignotus du meilleur roman étranger la même année et enfin le prix Nebula du meilleur roman en 2007.
L'auteur imagine que le projet Ickes pour l'Alaska (1939) a pu être réalisé.
Au début du XXIe siècle, dans une Amérique ayant accueilli en Alaska de nombreux Juifs européens durant la Seconde Guerre mondiale, Meyer Landsman, éminent policier en pleine dépression post-divorce vivant dans un hôtel minable de la ville juive de Sitka, découvre un matin dans ce même hôtel un Juif mort, un jeu d'échecs posé à côté de lui avec une partie en cours. Meyer va se plonger corps et âme dans l'enquête visant à trouver le meurtrier de ce joueur d'échecs, essayant de s'y accrocher pour réussir à sortir de son état dépressif.
L'Étrange Vie de Nobody Owens (titre original : The Graveyard Book) est un roman fantastique de l'écrivain anglais Neil Gaiman publié en 2008 et traduit en français en 2009.
Un enfant de dix-huit mois s'échappe de chez lui la nuit où Le Jack, membre d'une confrérie secrète, assassine toute sa famille. Il se dirige par hasard vers le cimetière voisin, hanté par des fantômes. Un couple d'entre eux, Monsieur et Madame Owens, décident de l'adopter. Ils l'appellent « Nobody » (en anglais, personne ou, littéralement, pas de corps). Le jeune garçon est alors élevé par les habitants étranges et loufoques du cimetière.
La Fille automate (titre original : The Windup Girl) est un roman de science-fiction biopunk de l'écrivain américain Paolo Bacigalupi publié en 2009 et traduit en français en 2012.
La sublime Emiko n'est pas humaine. C'est une créature artificielle, élevée en crèche et programmée pour satisfaire les caprices d'un homme d'affaires de Kyoto. Dans le Bangkok du XXIIIe siècle, dans un monde appauvri, malade et dominé par l'ingénierie génétique, elle lutte pour retrouver son indépendance.
The City and the City (titre original : The City and the City) est un roman policier noir teinté de science-fiction et de fantasy urbaine de l'écrivain britannique China Miéville publié en 2009, situé dans les villes imaginaires de Besźel et d'Ul Qoma, et traduit en français en 2011.
L'inspecteur Borlù doit enquêter sur le meurtre d'une jeune étudiante dont le corps a été retrouvé dans la ville de Besźel, mais dont le meurtre a probablement été commis dans la cité voisine d'Ul Qoma. Le problème est que ces deux villes jumelles sont liées par des règles très particulières, que le déroulement de l'intrigue fait découvrir progressivement.
Black-out (titre original : Blackout) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Connie Willis publié en 2010 et traduit en français en 2012. Il forme avec sa suite All Clear le diptyque nommé Blitz qui constitue la troisième partie d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il est précédé par Le Grand Livre (The Doomsday Book, 1992) et Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog, 1997).
Oxford, 2060. L'Université retrouve son fourmillement d'antan et ses historiens sont sur le pied de guerre. Michael Davies se prépare pour étudier Pearl Harbor, Merope Ward quant à elle tente de survivre face à une horde d'enfants évacués tandis que Polly Churchill se prépare à entrer en plein cœur du Blitz. Car oui, désormais, être historien est un métier à haut risque. Être historien c'est aller observer l'histoire, littéralement... Tous trois projetés au début de la seconde guerre mondiale, l'un sur la côte, l'autre à Backbury et enfin la troisième au cœur de Londres, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour observer l'histoire, ses héros, ses soldats, ses victimes aussi... Jusqu'à ce que le drame se produise : ils ne peuvent pas rentrer chez eux et restent bloqués en 1940...
Morwenna (titre original : Among Others) est un roman de science-fiction écrit par Jo Walton, publié par Tor Books en 2011 puis traduit en français et publié en 2014 par les éditions Denoël dans la collection Lunes d'encre.
En 1979, Morwenna Phelps est une adolescente galloise de 15 ans, fan de science-fiction, qui part vivre chez son père après la mort accidentelle de sa sœur. Le roman est présenté comme étant son journal intime.
Adolescente restée handicapée après l'accident qui a coûté la vie à sa sœur jumelle, Morwenna (Mori) s'est enfuie loin de sa mère. Elle pense que sa mère est responsable cet accident en tant que sorcière.
Retrouvé par les services sociaux, son père la récupère. Elle se découvre une affinité avec cet homme inconnu : le fantastique et la science-fiction. Lectrice acharnée, c'est son amour pour ces histoires qui lui a permis de tenir dans les épreuves. Mais les trois riches demi-sœurs de son père s'empressent de l'expédier dans un pensionnat huppé, d'un haut niveau sportif. Débarquée en plein trimestre scolaire, différente par sa maturité et son handicap, elle est la brebis galeuse de sa classe. Réfugiée à la bibliothèque de l'école durant les nombreuses heures de sport, elle est remarquée par la documentaliste. Celle-ci l'accompagne un soir au club de lecture de la bibliothèque de la ville voisine.
La richesse de Morwenna, c'est sa connaissance parfaite des histoires et des personnages du fantastique et de la science-fiction, mêlés à son quotidien et à la magie, ils font partie de sa vie quotidienne. La voix de Corwin d'Ambre, les sorciers de Terremer, les mondes différents de Dune et surtout le « karass » de Vonnegut l'aident à supporter sa galère quotidienne. Elle attend avec Pippin que le caillou tombe au fond du puits, et prend contact avec les fées proches du pensionnat. L'histoire se passe dans les années 1980 donc les derniers ouvrages de science-fiction n'y figurent pas.
Outre la littérature de l'imaginaire, les thèmes principaux de ce roman fantastique sont l'adolescence et le féminisme.
Redshirts - Au mépris du danger (titre original : Redshirts) est un roman fantastique sur un fond de science-fiction, écrit par John Scalzi, publié en 2012 aux États-Unis, puis publié en français en 2013.
Métafiction, la narration est faite sur un ton humoristique, et le récit évoque, sans les citer explicitement, les séries télévisées de science-fiction Star Trek et celles concernant Stargate (Stargate SG-1, Stargate Atlantis, Stargate Universe), en se moquant du caractère stéréotypé de leurs scénarios.
Dans une première partie (chapitres 1 à 14), de jeunes officiers du vaisseau spatial L'Intrépide sont étonnés de constater que de nombreux morts émaillent chacune des missions d'exploration. Ils se posent des questions et se disent que « tout ne tourne pas rond sur ce vaisseau ». Un ancien du vaisseau leur fait part d'une théorie personnelle : le destin des membres du vaisseau spatial est lié à une série télévisée de science-fiction du début du XXIe siècle.
Dans une seconde partie (chapitres 15 à 23), les cinq personnages principaux parviennent à voyager dans le temps et à atterrir en Californie. Là, ils prennent contact avec le producteur de la série télévisée puis avec le scénariste afin de tenter de faire stopper la série… Mais si en théorie cela semble facile, en pratique, c'est beaucoup plus difficile que cela, d'autant plus qu'ils ne disposent au total que de six jours de « présence effective » sur Terre, et qu'ils en ont passé trois à retrouver le producteur et le scénariste…
La Justice de l'ancillaire (titre original : Ancillary Justice) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Ann Leckie, publié en 2013 puis traduit en français et publié en 2015. Il s'agit du premier roman de l'auteur et le premier d'une trilogie de space opera, Les Chroniques du Radch, se déroulant dans l'univers Radchaai.
Le roman suit le personnage de Breq, dernière forme humanoïde du vaisseau et intelligence artificielle Justice of Toren.
Le Problème à trois corps (titre original : chinois simplifié : 三体 ; chinois traditionnel : 三體, pinyin : sān tǐ) est un roman de science-fiction de l'écrivain chinois Liu Cixin. C'est le premier d'une trilogie intitulée en anglais Three-Body, mais les lecteurs chinois se réfèrent généralement à la série en utilisant le titre du premier roman. Le titre fait référence au problème à N corps en mécanique orbitale.
Paru en épisodes dans le magazine Science Fiction World en 2006, ce roman fut publié intégralement en 2008 et devint l'un des plus populaires romans de science-fiction en Chine. Il a obtenu le Science Fiction Galaxy Award Chinois en 2006 (sérialisé).
Sa traduction en anglais par Ken Liu a été publiée par Tor Books le 11 novembre 2014. Il a été nommé pour le prix Nebula du meilleur roman 2014 et a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2015.
Une adaptation cinématographique était initialement prévue pour une sortie en juillet 2016 sous le même titre. Le tournage est terminé depuis juillet 2015, mais la sortie a été repoussée à une date indéterminée. Une adaptation en série télévisée est également envisagée par Amazon qui compte investir 1 milliard de dollars pour réaliser 3 saisons.
La traduction française de l'ouvrage à partir du chinois, par Gwannaël Gaffric, est parue en 2016 aux éditions Actes Sud.
L'intrigue de ces romans porte sur l'invasion de la Terre par des extraterrestres nommés « Trisolariens » et sur la façon dont les gouvernements et les scientifiques de la Terre répondent à cette menace.
Lors de la révolution culturelle chinoise, un projet militaire secret a pour objectif d'envoyer des signaux dans l'espace afin de prendre contact avec des extraterrestres. Une civilisation extraterrestre au bord de l'annihilation reçoit le signal et projette d'envahir la Terre.
Pendant ce temps, sur Terre, se développent les camps opposés, d'une part, de ceux qui veulent accueillir les êtres supérieurs et les aider à prendre le contrôle d'un monde considéré comme corrompu et, d'autre part, de ceux qui veulent combattre l'invasion.
Trente huit ans après l'émission du signal, dans un futur proche du roman écrit en 2006, les militaires et la police chinoise enquêtent en collaboration avec les autorités occidentales sur une série de morts suspectes touchant les scientifiques du monde entier.
La Cinquième Saison (titre original : The Fifth Season) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2015 puis traduit en français et publié en 2017. L'ouvrage a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2016 et le prix Planète SF des Blogueurs 2018.
La Cinquième Saison se déroule sur une planète ne possédant qu'un seul supercontinent appelé le Stillness. Après quelques siècles d'accalmie, les habitants de la planète subissent ce qu'ils appellent la « cinquième saison », un changement climatique terrible déclenchant de nombreuses catastrophes environnementales.
La Porte de cristal (titre original : The Obelisk Gate) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2016 puis traduit en français et publié en 2018. L'ouvrage a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2017.
La Porte de cristal se déroule sur une planète ne possédant qu'un seul supercontinent qui subit des changements climatiques catastrophiques tous les deux ou trois ans (la « cinquième saison »). L'histoire reprend au début d'une cinquième saison qui s'annonce particulièrement difficile, qui pourrait même conduire à l'extinction de l'humanité. Elle suit le parcours de deux personnages principaux : une mère et sa fille, toutes deux des orogènes talentueux, qui ont été séparées juste avant le début de cette dernière cinquième saison. L'intrigue tourne autour de leur voyage et de leurs efforts pour tenter de comprendre le monde qui les entoure.
Les Cieux pétrifiés (titre original : The Stone Sky) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2017 puis traduit en français et publié en 2018. L'ouvrage a obtenu le prix Nebula du meilleur roman 2017, le prix Hugo du meilleur roman 2018 et le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2018.
Le nombre de catégories récompensées a évolué au fil du temps, à mesure que la science-fiction et la fantasy se sont étendues à de nouveaux médias tels que le cinéma et la télévision.
Les lauréats sont élus par un collège de fans membres de la World Science Fiction Society et reçoivent leur trophée en forme de fusée lors de la World Science Fiction Convention (Worldcon) annuelle.
Le nom du prix rend hommage à Hugo Gernsback, fondateur d'un des premiers magazines de science-fiction américains, Amazing Stories.
Le prix Hugo est considéré comme l'une des récompenses les plus prestigieuses pour la science-fiction et la fantasy. Si la compétition est ouverte aux œuvres du monde entier, ce sont cependant presque toujours des œuvres de langue anglaise sorties aux États-Unis qui sont récompensées.
En plus des prix Hugo, des prix Retro Hugo sont remis rétrospectivement lors d'une convention se tenant 50, 75 ou 100 ans après une convention n'ayant pas décerné de prix Hugo
Palmarès des romans
Pour les autres prix, consulter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Hugo#Palmar%C3%A8sSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du site officiel du prix Hugo et de la Science Fiction Awards Database.
Rétro Hugo
1939 : L'Épée dans la pierre (The Sword in the Stone) de T. H. White
1941 : À la poursuite des Slans (Slan) d'A. E. van Vogt
1943 : L'Enfant de la science (Beyond This Horizon) par Robert A. Heinlein (sous le nom de Anson McDonald)
1946 : Le Mulet (The Mule) d'Isaac Asimov
1951 : Pommiers dans le ciel (Farmer in the Sky) de Robert A. Heinlein
Hugo
1953 : L'Homme démoli (The Demolished Man) d'Alfred Bester
1954 : Fahrenheit 451 (Fahrenheit 451) de Ray Bradbury
1955: They'd Rather Be Right de Mark Clifton et Frank Riley
1956: Double Étoile (Double star) de Robert A. Heinlein
1958 : La Guerre des modifications (The Big Time) de Fritz Leiber
1959: Un cas de conscience (A Case of conscience) de James Blish
1961 : Un cantique pour Leibowitz (A Canticle for Leibowitz) de Walter M. Miller, Jr
1962 : En terre étrangère (Stranger in a Strange Land) de Robert A. Heinlein
1963 : Le Maître du Haut Château (The Man in the High Castle) de Philip K. Dick
1964 : Au carrefour des étoiles (Way Station) de Clifford D. Simak
1965 : Le Vagabond (The Wanderer) de Fritz Leiber
1966 : Dune (Dune) de Frank Herbert et Toi l'immortel (...And Call Me Conrad) de Roger Zelazny (ex æquo)
1967 : Révolte sur la Lune (The Moon Is a Harsh Mistress) de Robert A. Heinlein
1968 : Seigneur de lumière (Lord of Light) de Roger Zelazny
1969: Tous à Zanzibar (Stand on Zanzibar) de John Brunner
1971 : L'Anneau-Monde (Ringworld) de Larry Niven
1972: Le Monde du fleuve (To Your Scattered Bodies Go) de Philip José Farmer
1973 : Les Dieux eux-mêmes (The Gods Themselves) d'Isaac Asimov
1974 : Rendez-vous avec Rama (Rendezvous with Rama) d'Arthur C. Clarke
1975: Les Dépossédés (The Dispossessed) d'Ursula K. Le Guin
1976 : La Guerre éternelle (The Forever War) de Joe Haldeman
1977 : Hier, les oiseaux (Where Late the Sweet Birds Sang) de Kate Wilhelm
1978 : La Grande Porte (Gateway) de Frederik Pohl
1979 : Le Serpent du rêve (Dreamsnake) de Vonda McIntyre
1980 : Les Fontaines du paradis (The Fountains of Paradise) d'Arthur C. Clarke
1981 : La Reine des neiges (The Snow Queen) de Joan D. Vinge
1982: Forteresse des étoiles (Downbelow Station) de C. J. Cherryh
1983 : Fondation foudroyée (Foundation's Edge) d'Isaac Asimov
1984 : Marée stellaire (Startide Rising) de David Brin
1985: Neuromancien (Neuromancer) de William Gibson
1986 : La Stratégie Ender (Ender's game) d'Orson Scott Card
1987 : La Voix des morts (Speaker for the Dead) par Orson Scott Card
1988 : Élévation (The Uplift War) de David Brin
1989 : Cyteen (Cyteen) de C. J. Cherryh
1990 : Hypérion (Hyperion) de Dan Simmons
1991 : Miles Vorkosigan (The Vor Game) de Lois McMaster Bujold
1992: Barrayar (Barrayar) de Lois McMaster Bujold
1993: Un feu sur l'abîme (A Fire Upon the Deep) de Vernor Vinge et Le Grand Livre (The Doomsday Book) de Connie Willis (ex æquo)
1994 : Mars la verte (Green Mars) de Kim Stanley Robinson
1995 : La Danse du miroir (Mirror Dance) de Lois McMaster Bujold
1996 : L'Âge de diamant (The Diamond Age) de Neal Stephenson
1997 : Mars la bleue (Blue Mars) de Kim Stanley Robinson
1998 : La Paix éternelle (Forever Peace) de Joe Haldeman
1999 : Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog) de Connie Willis
2001 : Harry Potter et la Coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of Fire) de J. K. Rowling
2002 : American Gods (American Gods) de Neil Gaiman
2003 : Hominids de Robert J. Sawyer
2004 : Paladin des âmes (Paladin of Souls) de Lois McMaster Bujold
2005 : Jonathan Strange et Mr Norrell (Jonathan Strange & Mr Norrell) de Susanna Clarke
2006 : Spin (Spin) de Robert Charles Wilson
2007 : Rainbows End (Rainbows End) de Vernor Vinge
2008 : Le Club des policiers yiddish (The Yiddish Policemen's Union) de Michael Chabon
2009 : L'Étrange Vie de Nobody Owens (The Graveyard Book) de Neil Gaiman
2010 : La Fille automate (The Windup Girl) de Paolo Bacigalupi et The City and the City de China Miéville (ex æquo)
2011 : Black-out / All Clear (Blackout/All Clear) de Connie Willis
2012 : Morwenna (Among Others) de Jo Walton
2013 : Redshirts - Au mépris du danger (Redshirts) de John Scalzi
2014 : La Justice de l'ancillaire (Ancillary Justice) d'Ann Leckie
2015 : Le Problème à trois corps (The Three-Body Problem) de Liu Cixin
2016 : La Cinquième Saison (The Fifth Season) de N. K. Jemisin
2017 : La Porte de cristal (The Obelisk Gate) de N. K. Jemisin
2018 : Les Cieux pétrifiés (The Stone Sky) par N. K. Jemisin
Résumés des romans
L'Épée dans la pierre (titre original : The Sword in the Stone) est un roman de Terence Hanbury White publié en 1938, puis intégré dans le cycle La Quête du Roi Arthur (Once and Future King, 1958).
Le récit raconte la jeunesse du roi Arthur aux côtés du magicien Merlin.
À la poursuite des Slans (titre original : Slan) est un roman de science-fiction, écrit par A. E. van Vogt. Initialement paru, en revue, de septembre à décembre 1940, dans les colonnes du mensuel Astounding Stories, il a été publié sous forme de livre imprimé en 1946.
De même que l’Homo Sapiens a succédé à l'homme de Cro-Magnon, le Slan est appelé à le suppléer. Jommy Cross est un jeune Slan, l'un de ces mutants que les hommes pourchassent sans pitié. Les Slans surclassent en effet les humains dans tous les domaines : ils sont télépathes, possèdent « deux cœurs », ont une espérance de vie de 150 ans et sont d'une indéniable supériorité à la fois physique et mentale.
La mère de Jommy Cross venant d'être assassinée par les sbires de John Petty, le chef de la police secrète, Jommy Cross trouve refuge auprès de Mémé, une ex-actrice alcoolique qui fait avec lui une sorte de « pacte », il vole de l'argent pour elle, et elle ne le dénonce pas à la police. En parallèle, la jeune Slan Kathleen Layton est maintenue en vie par Kier Gray, le dictateur de la planète, pour servir d'expérience.
L'Enfant de la science (Beyond this horizon) est un roman de science-fiction américain de Robert A. Heinlein publié en 1942.
Le roman se déroule dans un monde utopique ayant réalisé l'équilibre entre la nature humaine et la société. Cette utopie pratique un eugénisme par la manipulation génétique systématique, mais sans le moindre racisme. Elle régule tous les rapports humains avec des armes à feu. Une dispute ou un problème entre humains peut se régler avec un duel mortel ou pas. Les gens deviennent donc polis. Ceux qui refusent de porter des armes sont tenus de mettre un brassard et, par exemple, de toujours laisser passer une personne armée. En contrepartie, un homme armé n'agressera jamais une personne avec un brassard. Les femmes peuvent être armées. Ce n'est pas encouragé. L'économie est réglée par la quantité d'argent que des fonctionnaires décident d'injecter ou de retirer de la circulation. En général, il faut en mettre. Le souvenir d'une guerre assez terrible hante tous les habitants de l'Amérique. Elle s'est faite entre les individus américains et les fourmilières eurasiatiques. Les seconds ont d'abord gagné. Mais quelques individus décidés ont atteint les cerveaux des fourmilières et provoqué l'effondrement de l'adversaire. Il en est resté cette société d'hommes armés.
Le Mulet
Toran Darell et sa femme Bayta, membre des Marchands Indépendants originaire de la planète Port, se rendent sur Kalgan, sur indication de Fran, le père de Toran et de son oncle Randu, pour y rencontrer le Mulet, qui y règne en maître. Ce voyage périlleux a pour but de provoquer une crise Seldon, dans l’espoir d’améliorer la situation des Marchands indépendants, en tension extrême avec la Fondation.
Le capitaine Han Pritcher tente de convaincre le maire héréditaire Indbur qu’un nouvel ennemi, le Mulet, est une menace pour la Fondation. Pritcher révèle au groupe les origines floues du Mulet, se basant uniquement sur ce dont il est sûr : le Mulet est un mutant doué du pouvoir d’influer sur les émotions humaines.
À la suite d'un concours de circonstances, Bayta et Toran rencontrent le clown du Mulet, Magnifico, qui semble détenir une information capitale sur ce dernier. Ils décident de le ramener, avec l’aide de Prichter, sur Terminus. Les troupes du Mulet prennent cet enlèvement comme prétexte pour attaquer la Fondation. Les Marchands Indépendants, bien que s’opposant au pouvoir héréditaire du Maire et préparant une guerre civile, décident finalement de joindre leurs forces à celles de la Fondation face à l’avancée inexorable du Mulet qui conquiert leurs alliés un à un.
Le clown, noyé dans une peur constante de son maître, ne révèle aucune information capitale permettant d’identifier le Mulet. Seldon apparaît dans la crypte, mais, à la surprise générale, ne parle que de la crise des Marchands Indépendants et ne mentionne rien sur le Mulet. C'est que celui-ci, acteur individuel donc imprévisible pour la psychohistoire, qui ne connaît que les grandes masses d'individus, a bouleversé à lui seul l’ordre des forces en présence (on y verrait en 2015 un effet papillon). À la suite d'une attaque éclair, Terminus tombe sous le contrôle du Mulet.
Pommiers dans le ciel (titre original : Satellite Scout: Farmer in the Sky) est un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein publié en 1950.
L'histoire se passe dans un futur imaginé dans les années 1950, sur une planète Terre surpeuplée où la nourriture est rationnée. L'adolescent William Lermer (appelé Bill) vit avec son père veuf, George. Celui-ci décide d'émigrer vers la colonie agricole sur Ganymède, l'une des lunes de Jupiter. Après un remariage avec Molly Kenyon, George embarque avec Bill et la fille de Molly, Peggy, sur le vaisseau Mayflower. Pendant le trajet, Bill sauve ses compagnons de cabine de l'asphyxie en rebouchant un trou de la carlingue provoqué par une collision avec un météore.
Lorsqu'ils arrivent sur Ganymède, les nouveaux arrivants sont beaucoup plus nombreux que ce que la colonie peut absorber facilement, et les fermes promises n'existent pas encore. En réalité, les terres cultivables doivent même être créées en pulvérisant des rochers et en broyant des blocs de lave, puis en y ajoutant un engrais organique. Alors que George accepte temporairement un emploi d'ingénieur en ville, Bill accepte le challenge et se met au travail dans sa nouvelle carrière de fermier. Peggy quant à elle ne parvient pas à s'adapter à la faible pression de l'atmosphère et est contrainte de vivre dans une bulle à l'hôpital. Quand la famille Lermer emménage enfin dans leur ferme, une chambre pressurisée lui est réservée.
Un jour, un alignement rare des plus grandes lunes de Jupiter fait trembler la surface de Ganymède, dévastant de nombreux bâtiments et blessant Peggy quand sa chambre subit une décompression explosive. Plus grave encore, la machinerie qui réchauffe l'atmosphère autour de la colonie est mise hors service et la température ambiante baisse rapidement. George réalise vite ce qui se passe et conduit sa famille vers un refuge de la ville. Les deux tiers des colons périssent à la suite de la secousse et de la chute de température. Les Lerner envisagent de retourner sur Terre, mais après le décès de Peggy ils décident de rester et de reconstruire ce qu'ils ont perdu.
La colonie continue de s'étendre et une expédition est organisée pour trouver un terrain propice à une nouvelle implantation sur Ganymède. Bill se joint au groupe en tant qui cuisinier. Lors de cette exploration, lui et un ami découvrent des artefacts d'une civilisation étrangère, dont un véhicule se déplaçant sur des sortes de jambes qui se révèle très utile pour sauver Bill alors qu'il est atteint d'une péritonite et qu'ils ratent le rendez-vous pour leur retour. Ils réussissent finalement à atteindre un autre site d'opérations, après quoi Bill est hospitalisé en urgence et est sauvé.
L'Homme démoli (titre original : The Demolished Man) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Alfred Bester. Il est paru en 1952.
New York, XXIVe siècle. La nuit, Ben Reich, richissime homme d'affaires à la tête de la société multinationale « Monarch Utilities and Ressources Inc.», fait d'épouvantables cauchemars dans lesquels il est hanté par un « Homme Sans Visage » qui le terrorise. Le jour, il cherche désespérément un moyen de mettre un terme aux pertes financières de son entreprise dues à son concurrent direct, Cray D'Courtney. Dans un monde qui ne connaît plus d'assassinats depuis 79 ans grâce à l'usage de la télépathie, Ben Reich imagine le crime parfait que même les télépathes employés dans la police ne pourront empêcher. Une fois l'irréparable commis, sa vie ne sera plus qu'une course effrénée pour échapper aux pièges tendus par le préfet de police Lincoln Powell.
Dans l'univers décrit par Alfred Bester, les éléments de science-fiction jouent en quelque sorte un rôle de décorum et ne sont pas réellement développés. Son point fort réside dans le développement cohérent et inventif d'une guilde très structurée de télépathes, appelés « extrapers ».
Mars, Terra (la Terre), le Pays de l'Espace, Vénus, Ganymède, Jupiter, sont accessibles par fusées privées ou astronefs publics, les transports urbains se font par « bondisseurs », les ascenseurs sont « pneumatiques », les armes à feu n'existent plus, mais ont été remplacées par des « brouilleurs de neurones », les gens communiquent par visiphones, la monnaie courante s'appelle le « crédit », tandis que la pègre et les tripots utilisent des « souverains ». New York, malgré ses 17 millions d'habitants, ne connaît plus le crime, grâce aux extrapers qui ressentent les pulsions meurtrières dans les esprits les plus torturés et peuvent empêcher les crimes avant qu'ils ne soient commis.
L'univers vaguement futuriste de « L'homme démoli » ne manque pas non plus d'humour. Les psychochansons, utilisées dans la publicité, utilisent des rythmes et des messages subliminaux pour influencer les achats de leurs auditeurs, les vêtements de soirée ont des ouvertures ultraviolettes multiples qui permettent d'apercevoir certaines parties du corps, la cryptographie d'affaires est codée sur seulement 4 caractères alphabétiques, les terminaux téléphoniques sont délicieusement désuets avec leurs trous et leurs fiches à l'ancienne, le juge-ordinateur mange des cartes perforées au goût passablement suranné, le journal L'Heure est le seul quotidien au monde à sortir 24 éditions par jour, il existe un marché noir de l'eau sur Vénus, des robots rejouent des scènes religieuses pour les touristes dans l'église du Vallon, etc.
Fahrenheit 451 (titre original et de la traduction française) est un roman de science-fiction dystopique de Ray Bradbury publié en 1953 aux États-Unis chez l'éditeur Ballantine Books. Il paraît en France en 1955 aux éditions Denoël dans la collection Présence du futur. Le livre a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 1954.
Le titre fait référence au point d'auto-inflammation, en degrés Fahrenheit, du papier. Cette température équivaut à 232,8 °C.
Première partie : Le foyer et la salamandre
Dans la nuit, le pompier Guy Montag marche sur la route pour rentrer chez lui. Il rencontre une jeune fille de 17 ans, Clarisse, qui habite dans une maison voisine de la sienne avec son père et son oncle. Clarisse est différente des gens qu'il côtoie habituellement : elle observe son environnement, elle réfléchit. Ils discutent ensemble quelques minutes ou plutôt elle lui pose quelques questions qu'il trouve surprenantes. Elle lui demande notamment s'il est heureux et elle s'en va avant qu'il ait le temps de répondre.
Arrivé chez lui, il trouve sa femme Mildred étendue sur le lit sans connaissance et à ses pieds gît un petit flacon de cristal vide : elle vient d'absorber son contenu, une trentaine de comprimés d'un somnifère. Il appelle les secours, qui la sauvent à l'aide de deux appareils (ils ne sont même pas médecins). Ils vident son estomac et remplacent son sang par du sang neuf.
Le lendemain, elle ne se souvient plus de rien. Plus tard, de nuit, on retrouve Guy Montag dans la caserne où il travaille. Alors qu'il sort, il s'approche du limier électronique, animal robot chargé de monter la garde. Il réalise que ce limier ne l'aime pas. Il se demande si c'est lié à ce qu'il cache chez lui. Il parle de l'attitude du robot à un de ses collègues, le capitaine Beatty, qui lui dit que c'est impossible. À la fin de leur conversation, le capitaine demande à Montag s'il n'a pas la conscience tranquille...
Montag croise régulièrement Clarisse dans la rue. Il parle avec elle. Il lui dit qu'elle semble être différente des autres. À l'école, on lui dit qu'elle n'est pas sociable. Elle explique qu'elle aime observer et écouter les gens. Elle constate qu'ils n'ont pas de conversation. Elle parle souvent de son oncle, celui-ci lui décrit souvent comment était le passé (les enfants ne s'entretuaient pas, par exemple).
Depuis quatre jours, Montag ne voit plus Clarisse. Lorsqu'il en parle avec sa femme, cette dernière lui dit qu'elle pense qu'elle est morte, qu'elle a eu un accident. Il réfléchit à leur couple et réalise qu'il n'y a pas d'amour entre eux. Ni l'un ni l'autre ne se souviennent de l'endroit où ils se sont rencontrés dix ans plus tôt.
Un peu à la traîne, Montag repart en mission. Son équipe se rend dans une maison qui contient des livres. La main de Montag en vole un. La femme qui y habite refuse de quitter les lieux et meurt brûlée avec ses livres. Montag est choqué par cette situation, en parle à sa femme, qui ne comprend pas sa réaction. En même temps, il cache le livre qu'il a dérobé sous son oreiller. Le lendemain, il refuse d'aller travailler, il déclare qu'il est malade. Le capitaine des pompiers arrive chez lui et lui explique ce que les livres représentent dans la société : ils nivellent les gens par le bas car leur contenu est devenu plat et sans intérêt au moment où on les interdit; de plus, ils sont facteurs d'inégalités sociales. Pendant ce temps, Mildred découvre le livre caché sous l'oreiller par Montag, mais elle ne peut le dénoncer.
Le capitaine quitte leur maison en demandant à Montag de revenir travailler. Le pompier reste seul avec sa femme et exprime son envie de changer les choses. Elle reste résignée. Subitement il se dirige vers la porte : au-dessus de celle-ci se trouve une cachette dont il extrait des livres. Sa femme lui demande de les brûler et perd son sang froid. Il la neutralise, elle se calme. Ils entendent le capitaine revenir puis s'éloigner.
Cette partie se termine alors qu'il vient de lire l'extrait d'un livre. Mildred trouve que son texte « ne veut rien dire du tout ». Il lui demande d'attendre : « On va recommencer depuis le début ».
Deuxième partie : Le tamis et le sable
Montag et Mildred continuent de lire. Peu à peu Mildred se désintéresse des livres et se tourne de nouveau vers les écrans. Montag décide d'aller voir Faber, un professeur d'anglais retraité, qu'il a rencontré quelques années plus tôt. Il pense qu'il l'aidera à comprendre les livres. L'homme est tout d'abord surpris et inquiet de cette visite puis il accepte de laisser Montag entrer chez lui. Il lui donne alors les trois éléments qui expliquent selon lui la disparition des livres dans leur société :
- « Ils montrent les pores et le visage de la vie » ;
- « Ils nécessitent du temps libre » ;
- « Il faut avoir le droit d'accomplir les actions fondées sur ce que nous apprend l'interaction des deux autres éléments ».
Dehors, la guerre semble imminente.
Rentré chez lui, Montag assiste à une conversation qui a lieu entre sa femme et deux amies à elles. Elles parlent des enfants, de politique. Il est excédé et sort un livre. Mildred est horrifiée et justifie la présence de l'objet en disant que les pompiers ont droit d'en rapporter un chez eux une fois par an. Il se met à lire un texte poétique. Une des femmes, Mme Phelps, commence à pleurer. Les femmes s'en vont. Il reste seul.
Montag se rend à la caserne. Dans l'oreillette, Faber lui demande d'être compréhensif et patient. Le capitaine Beatty lui parle longuement de la lecture et des livres. Il lui fait comprendre qu'il sait que Montag est attiré par les livres et essaie de l'en dissuader en énonçant des citations pour illustrer sa démonstration. Il lui raconte aussi un de ses rêves dans lequel Montag était présent. Le pompier est très affecté par ces propos. L'alerte retentit et les hommes montent dans la salamandre accomplir leur mission. Arrivé à destination, Montag se rend compte que le véhicule vient de s'arrêter devant chez lui.
Troisième partie : L'éclat de la flamme
Beatty demande à Montag de brûler lui-même sa maison. Mildred quitte les lieux et prend la route à toute allure. C'est elle qui a dénoncé son mari (de toute façon ses amies l'avaient déjà fait auparavant). Lorsque la maison est réduite en cendres, Montag est abasourdi. Le coquillage émetteur tombe de son oreille. Beatty déclare qu'il va arrêter l'homme qui communique avec lui. Montag dirige alors la lance à incendie vers le capitaine des pompiers et l'enflamme (l'attitude de Beatty est d'ailleurs étrange : il n'a pas dénoncé Montag plus tôt alors qu'il savait qu'il cachait des livres, l'a laissé armé et l'a provoqué ; voulait-il se suicider ?). Il assomme ensuite les deux autres pompiers. Le limier l'attaque et a le temps de piquer Montag à la jambe avec sa seringue avant d'être détruit par les flammes de Montag. Sa jambe le fait souffrir mais après avoir récupéré quatre livres cachés dans les buissons. Montag prend la fuite. Il entend qu'un avis de recherche le concernant a été lancé. La guerre est déclarée.
Montag manque de se faire écraser en traversant la route. Il se rend ensuite chez un de ses anciens collègues pompier chez qui il cache des livres. Il le dénonce ensuite et la salamandre arrive pour remplir sa mission destructrice. Puis Montag va voir Faber. Ils apprennent qu'un limier-robot infaillible est à la recherche du fugitif. Il prend la fuite. Traqué, il saute dans l'eau du fleuve et se laisse dériver. Il arrive sur une berge où quelques hommes sont regroupés autour d'un feu de camp. Ce sont des marginaux qui vivent à l'écart des villes. Ils ont la capacité de retenir par cœur le contenu d'un livre à partir du moment où ils l'ont lu une fois. Ils sont ainsi les garants des contenus des œuvres. Ils disent être des « couvertures de livres ». Ayant appris par la télévision ce qui était arrivé à Montag, ils l'acceptent parmi eux, tandis que les autorités, qui ont perdu sa piste, se contentent d'une apparence de justice en lançant leur limier sur un innocent.
Au loin, ils assistent à la destruction de la ville par un bombardement. Ils prennent la route vers le nord, ayant pris conscience de l'importance du devoir de mémoire pour les hommes et allant vers les autres pour les aider. Montag marche en tête.
They'd Rather Be Right (aussi publié en langue anglaise sous le titre The Forever Machine) est un roman de science-fiction écrit par Mark Clifton et Frank Riley.
Deux savants créent un cerveau cybernétique qu'ils appellent « Bossy ». Ce dernier peut « optimiser votre esprit (...) et vous donner une jeunesse éternelle, mais seulement à certaines conditions ».
Double Étoile (titre original : Double Star) est un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein publié en 1956.
L'histoire est raconté à la première personne avec des flashback.
Lawrence Smythe, alias Lorenzo Smythe dit le « Grand Lorenzo » est un acteur et imitateur si imbu de son talent qu'il préfère mourir de faim plutôt qu'accepter un rôle sous payé. Sans emploi depuis un moment, il est au bout du rouleau quand un homme, Dak Broadbent, lui propose de réaliser une prestation d'imitation si parfaite que personne ne puisse le deviner un jour. Le but n'est pas d'imiter la personne mais de la remplacer lors d'une cérémonie.
C'est seulement lorsqu'il visionne les bandes devant lui permettre l'usurpation d'identité qu'il réalise à quel point il a été abusé : il devra prendre l'identité d'un des plus éminents hommes politiques du système solaire (dont les vues sont radicalement différentes des siennes), John Joseph Bonforte, chef de la coalition expansionniste, actuellement dans l'opposition, mais qui a une bonne chance de prendre le pouvoir lors de la prochaine élection générale.
Précurseur littéraire de Dave Kovic, il doit le remplacer lors de la cérémonie d'adoption par un clan martien influent. L'enjeu est important : son absence à cette cérémonie pourrait déclencher une guerre entre martiens et terriens. La cérémonie a été longuement préparée par M. Bonforte en vue de l'intégration des aliens dans la démocratie humaine.
Le parti de l'Humanité, qui préférerait l'extermination ou la conquête des aliens, a enlevé M. Bonforte pour contrecarrer ses projets d'intégration.
La personnalité de Smythe évolue au cours de l'histoire. Bonforte est un homme politique très charismatique qui inspire une profonde fidélité de la part de ses collaborateurs. Cherchant à l'imiter au mieux, non seulement Smythe copie son apparence, mais il s'imprègne également de sa personnalité, au point d'adopter les opinions politiques de celui-ci.
La cérémonie d'adoption est une réussite. À la fin de celle-ci, le parti de l'Humanité, n'ayant pas atteint ses fins, libère Bonforte. Mais la santé de ce dernier est très altérée par les drogues qui lui ont été injectées. Ce état de fait oblige Smythe à continuer sa prestation, au-delà du contrat initial, lors de la campagne électorale qui suit.
Avant de lancer la campagne électorale, Bonforte doit se présenter devant l'empereur. C'est la seule fois où la supercherie sera découverte, Smythe ne sachant rien des relations qu'entretiennent les deux hommes. Par chance, l'empereur, qui connaît déjà l'artiste Lorenzo, comprend la nécessité de la supercherie et du silence.
Au moment de la victoire, Bonforte meurt des séquelles de son enlèvement. Smythe est devant un dilemme : soit Bonforte est déclaré mort et lui redevient Lorenzo, mais cela revient à laisser gagner ceux qui ont contribué à sa mort, soit il accepte de continuer à incarner Bonforte, mais c'est un rôle à vie et Lorenzo disparaît.
La conclusion se passe 25 ans plus tard. Bonforte se souvient de celui qui s'appelait Smythe et qui a été retrouvé sans vie dans une chambre d'hôtel. Il s'en souvient à peine, ayant dû l'oublier pour vivre pleinement le rôle de Bonforte. Peu savent la vérité : son ancienne secrétaire devenue sa femme, son ami Dak Broadbent et ceux qui ont causé la mort de Bonforte.
Remarques
Le Grand Lorenzo arrivera à incarner Bonforte tel qu'il est et non tel que son staff politique voudrait qu'il soit. Le grand homme est quelqu'un de fort en gueule qui ne mâche pas ses mots et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Autre fait saillant, le système politique est une monarchie constitutionnelle avec un empereur issu de l'aristocratie européenne qui dispose d'un pouvoir limité. La capitale se trouve sur la Lune. Robert A. Heinlein voulait montrer un système politique qui n'est pas américano-centré afin que le lecteur soit amené à réfléchir et aussi pour créer un contrepoint exotique à l'étrangeté des Martiens.
Dans ce livre, Robert A. Heinlein a puisé dans son expérience politique des années 1930 où il tenta de s'impliquer en Californie dans un parti de gauche.
La Guerre des modifications (titre original : The Big Time) est un roman de Fritz Leiber publié en 1958. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 1958.
L'auteur a écrit une suite, Les Racines du passé (The Mind Spider), en 1961, qui est en fait un recueil de nouvelles sur ce même thème de la modification du passé et qui constitue avec le premier volume ce qu'on appelle parfois le Cycle de la Guerre modificatrice.
Les Araignées et les Serpents se livrent une guerre en se livrant à des modifications de l'histoire de l'humanité.
Un cas de conscience (titre original : A Case of Conscience) est un roman de science-fiction, écrit par James Blish, publié aux États-Unis en 1958.
Nouvellement découverte, la planète Lithia est un monde idéal où vivent dans une parfaite harmonie de grands sauriens doués d'intelligence. Il n'existe, dans ce jardin d'Eden, aucun ordre social contraignant, aucun système politique ni aucune morale. Les créatures habitant Lithia vivent dans un monde qui ne connaît pas le mal, mais qui ignore Dieu également. Aussi, le père Ruiz-Sanchez, exobiologiste et membre de la confrérie de Jésus, en vient-il à se demander si Lithia est la création de Dieu ou du Diable ?
Étoiles, garde-à-vous ! (titre original : Starship Troopers) est un roman de science-fiction écrit par Robert A. Heinlein. Le texte est publié une première fois sous forme de série et dans une version abrégée, sous le titre Starship Soldier, dans la revue The Magazine of Fantasy & Science Fiction en octobre-novembre 1959, puis sous la forme d'un roman en .
Le roman, écrit à la première personne, conte l’histoire du jeune soldat Johnnie Rico fraîchement engagé dans l'infanterie mobile, une unité militaire équipée de scaphandres de combat auto-propulsés et d'armes à charge nucléaire. Le lecteur suit la carrière militaire de Rico, progressant de simple recrue jusqu'au rang d'officier, lors d'une guerre interstellaire opposant l'humanité à une espèce insectoïde connue sous le nom d'Arachnides, que Rico surnomme « les Cafards » ou « les Punaises ».
À travers le regard de Rico, Heinlein expose une analyse de la société, notamment au travers de la nécessité de la vertu civique, de l'utilisation des châtiments corporels ainsi que la pertinence de la peine capitale dans certains cas. Étoiles, garde-à-vous ! est également un plaidoyer sur la nécessité d'une force militaire forte et une critique du communisme.
Bien que l'ouvrage obtienne en 1960 le prix Hugo du meilleur roman de science-fiction, il est beaucoup critiqué. L'écriture est souvent jugée positivement, contrairement aux théories militaristes développées dans le roman. Certains critiques y voient un soutien à l’impérialisme, voire au fascisme.
Étoiles, garde-à-vous ! inspire de nombreuses œuvres ultérieures de science-fiction. En 1997, le livre est adapté au cinéma par Paul Verhoeven sous le titre original Starship Troopers, puis son univers est étendu vers de nombreux autres supports.
L'histoire débute lors du largage aérien du narrateur, Johnnie Rico, du vaisseau spatial Rodger Young. Engoncés dans une capsule de saut individuelle, les soldats de l'infanterie mobile, dont il fait partie, descendent vers le sol ennemi. L'unité de Rico effectue un raid éclair de représailles, au cœur d'une cité de la planète des Squelettes, un peuple extraterrestre allié aux Arachnides. Les soldats, revêtus de scaphandres auto-propulsés et largués en formation dans une zone déterminée, ravagent méthodiquement le plus grand nombre possible de bâtiments importants, le tout en respectant un minutage serré. Tout au long de sa progression, l'escouade de combattants sème la terreur et la confusion chez ses ennemis, ne comptant à la fin qu'un seul mort dans ses rangs.
Le récit revient ensuite sur le passé récent de Rico. Celui-ci vient d'obtenir son diplôme de fin d'études, peu de temps avant son dix-huitième anniversaire. N'ayant pas d'idée précise sur son avenir, il suit ses compagnons de classe, Carl et Carmen, qui s'engagent dans les forces armées, malgré les objections de son père. Au centre de recrutement, les trois jeunes gens sont accueillis par un sergent recruteur lourdement handicapé dont le rôle est de dissuader subtilement les candidats de s'engager. Johnnie se remémore alors l'enseignement qu'il a reçu dans son cours d'histoire et de philosophie morale. Son professeur, monsieur Dubois, explique pourquoi les droits civiques ne s'obtiennent qu'après la validation du Service fédéral. Johnnie termine ensuite les différents tests d'aptitudes avant d'être affecté à l'arme de l'infanterie mobile.
Rico est alors envoyé au camp d’entraînement « Arthur Currie ». Avec ses camarades d'incorporation, il est accueilli par le terrible adjudant Zim. Johnnie y découvre la dure vie d'un soldat en caserne comme les corvées, les manœuvres, les parades, les exercices de tir ou le maniement d'armes blanches. Lors de son instruction, il assiste même au jugement d'un de ses camarades par une cour martiale. Celui-ci, pour avoir frappé Zim, est fouetté puis renvoyé du camp. Démotivé, Rico pense un temps à démissionner. Les lettres de soutien de sa mère et de son ancien professeur d'histoire le persuadent de rester. Vient ensuite pour les soldats restants l’apprentissage du pilotage des scaphandres auto-propulsés. Pendant cette période, Rico assiste pour la première fois à la pendaison d'un déserteur du camp ayant commis un homicide. Enfin, survient la dernière partie de l'entraînement militaire. Il s'effectue au nord de Vancouver, au camp « adjudant Spooky Smith », dans les Rocheuses canadiennes entre le mont Good Hope et le mont Waddington, à l'issue duquel chaque soldat reçoit son affectation. Pour Rico, il s'agit des « Chats sauvages de Willie » (surnom d'un des pelotons de la compagnie K du 3e régiment de la 1re division d'infanterie mobile) à bord du vaisseau spatial Valley Forge.
La guerre débute officiellement à la suite de la destruction de la ville de Buenos Aires par les Arachnides, la mère de Rico figurant parmi les victimes. Celui-ci prend part à la contre-attaque de la Fédération sur la planète Klendathu, avec l'« opération D.D.T. ». Cette opération de rétorsion de grande envergure se solde par un échec cuisant pour les Terriens et amène un retrait total de leurs forces sur et autour de la planète des Arachnides. Les survivants de l'unité de Rico, ainsi que tous les rescapés des nombreuses unités décimées lors de cette offensive ratée, sont dispersés dans d'autres formations. Johnnie intègre les « Têtes dures de Rasczak » (2e peloton de la compagnie G du 3e régiment de la 1re division d'infanterie mobile) à bord du Rodger Young. Les pertes de la Fédération lors de cette offensive ratée sont telles que les attaques ultérieures ne se réduisent plus qu'à des raids éclairs, similaires à celui décrit au début du livre. C'est au cours de l'un d'eux que le lieutenant Rasczak est tué.
Rico, après avoir obtenu les galons d'adjudant, décide de devenir officier. Il s'inscrit à l'école militaire des officiers, d’où il sort troisième lieutenant après une longue période d'instruction. Il est peu après rappelé au combat. En effet, les Arachnides multiplient leurs attaques, allant jusqu’à détruire San Francisco et toute la vallée de San Joaquin.
Rico participe alors à l' « opération Reine » sur la planète P. Malgré encore une fois de nombreuses pertes, l'opération se révèle être un succès inattendu, grâce à la capture d'un « cerveau », l'un des membres de la caste dirigeante des Arachnides. L'homme qui réussit cet exploit n'est autre que l'adjudant Zim. Plusieurs mois après, Rico, devenu lieutenant à part entière, est de nouveau à bord du Rodger Young, aux commandes des « Têtes Dures de Rico ». Avec son père comme adjudant à ses côtés, il prépare ses soldats à une nouvelle attaque contre les Arachnides.
Un cantique pour Leibowitz (titre original : A Canticle for Leibowitz) est un roman de science-fiction post-apocalyptique de l'auteur américain Walter M. Miller, paru aux États-Unis en 1960 et publié en France en 1961.
À la fin du XXe siècle, les rescapés du feu nucléaire décident de détruire tous les livres, désormais conçus comme les instruments abjects d'une science qui a détruit l'humanité. Isaac Leibowitz, un ancien ingénieur, fonde alors un ordre monastique destiné à sauver les derniers ouvrages qui ont échappé à la vindicte populaire. Quelques siècles plus tard, frère Francis, membre de l'ordre albertien de Leibowitz, découvre dans un vieil abri anti-atomique de vieilles reliques qui laissent entrevoir la fin d'une période d'obscurantisme et le renouveau de la science.
Chaque partie décrit la vie d'une communauté monastique installée dans l'abbaye de saint Leibowitz, située sur le territoire nord-américain, à une époque différente : la première partie, Fiat homo, se déroule au XXVIe siècle, la seconde, Fiat lux, se déroule au XXXIIe siècle, tandis que la troisième, Fiat voluntas tua, se déroule au XXXVIIIe siècle. Les citations latines qui servent de titre à chaque partie sont tirées de la Bible.
Fiat homo
Fiat homo signifie « Que l'homme soit. », Ancien Testament, Genèse 1.26.
Contexte historique
Au XXVIe siècle de notre ère, 600 ans après la grande apocalypse nucléaire appelée le « Grand Déluge de Flammes », la planète Terre, en grande partie désertifiée, est peuplée par les descendants des survivants de la catastrophe, qu'ils soient génétiquement normaux ou dégénérés. La religion a trouvé toute sa place dans un monde néo-obscurantiste qui se présente culturellement comme un nouveau Moyen Âge post-apocalyptique. Après le grand feu nucléaire qui a dévasté la civilisation et les constructions humaines, les survivants, en proie à une immense colère, ont brûlé tous les livres, ont lynché les politiciens, les scientifiques, les techniciens et les enseignants, punissant ainsi pour une faute collective toute personne porteuse d'un savoir potentiellement responsable de l'actuel malheur de l'humanité. Dans ce nouveau monde désolé, le savoir est un crime et la planète est habitée par des « Simples d'esprit » qui revendiquent haut et fort leur ignorance.
Vie de l'abbaye
Frère Francis Gérard de l'Utah, un jeune novice un peu simple d'esprit qui doit bientôt prononcer ses vœux monacaux, accomplit sa vigile de carême dans un désert situé entre l'ancien Grand Lac salé et El Paso, sur le continent américain, à quelques kilomètres de l'abbaye de Leibowitz. Un jour, il rencontre un vieil ermite grincheux qui lui fait découvrir l'entrée d'un abri anti-atomique d'avant l'apocalypse. Au bas d'un escalier qui s'enfonce dans le sous-sol, le jeune novice découvre une boîte métallique remplie de documents originaux signés I. E. L. (Isaac Edward Leibowitz) et datant de la première moitié du XXe siècle ? Non loin de là gît un squelette blanchi par le temps. Quand frère Francis rentre à l'abbaye, sa rencontre et sa découverte font grand bruit parmi les moines. Mais les rumeurs inquiètent l'abbé Arkos, car la communauté est persuadée que le vieil ermite n'était autre que saint Leibowitz en personne, réincarné. L'abbé craint que cette rumeur ne nuise au procès en béatification d'Isaac Edward Leibowitz, le créateur de son Ordre. Il punit alors le jeune novice pour avoir semé le doute dans la communauté et lui interdit désormais de s'approcher des ruines.
Ainsi, pendant sept années, alors que les autres moines font leur vœux et travaillent sur les reliques rapportées de l'abri, frère Francis retourne en carême dans le désert, puni par l'abbé pour ne pas avoir apporté un démenti catégorique à sa rencontre avec saint Leibowitz dans le désert. Quelque temps plus tard, un inquisiteur, directement arrivé de la Nouvelle Rome, désire rencontrer le frère Francis pour l'interroger sur les reliques et sur sa rencontre avec le prétendu Leibowitz. Après cette visite, le frère Francis est finalement autorisé par l'abbé à prononcer ses vœux : il devient alors copiste et assistant de frère Horner. À ses moments libres, le frère Francis copie un plan de la période d'avant l'apocalypse dessiné par Isaac Edward Leibowitz lui-même et l'enlumine à la manière des moines médiévaux, sans rien comprendre ni à sa signification, ni à son titre : « Système de contrôle à transistors pour élément 6-B ». Les années passent et le procès en béatification du Beatus Leibowitz touche à sa fin. Monseigneur Malfreddo Aguerra, un protonotaire apostolique, se rend à l'abbaye de Leibowitz pour y rencontrer le frère Francis afin d'attester des miracles à porter au bénéfice de Leibowitz et ainsi défendre sa cause devant le Saint-Père. Quelques mois plus tard, c'est au tour de Monseigneur Flaught, l'Advocatus diaboli, chargé d'une contre-enquête à propos de la canonisation de Leibowitz, de rendre visite au frère Francis.
Quelques années plus tard, le pape publie le décret de recommandation de la canonisation de Leibowitz. L'abbé Arkos apprend à frère Francis qu'il est officiellement invité à la cérémonie et lui enjoint de faire cadeau au pape de son enluminure du schéma électronique. Frère Francis part, seul, sur les chemins dangereux de la région, infestée d'êtres dégénérés. Attaqué par une bande de voleurs difformes, le frère se fait voler son âne et son enluminure. Le voleur, intrigué par le dépit du jeune moine, lui propose de lui rendre son œuvre-d'art contre la somme de 2 heklos d'or et le laisse partir. Arrivé à Rome, Frère Francis obtient un entretien avec le pape à qui il raconte son périple, puis repart pour son abbaye avec la bénédiction papale et un cadeau du Saint-Père : 2 heklos d'or. Sur le chemin du retour, le frère Francis est mortellement blessé par la flèche d'un bandit et termine sa vie dans la Vallée des Difformes, dévoré par les busards.
Disputatio : l'enjeu de cette partie est le passage d'une culture de la superstition à une civilisation du savoir raisonné. Il faut que l'Homme éclairé remplace l'Homme obscurantiste : Fiat homo.
Fiat lux
Fiat lux signifie « Que la lumière soit. », Ancien Testament, Genèse, 1.14.
Contexte historique
Au XXXIIe siècle, en l'An de Grâce 3174, les clans tribaux des Plaines côtoient les États civilisés de Texarkana, Denver, Mississippi, Laredo et Chihuahua qui se sont désormais organisés et structurés. Mais les grands seigneurs des nouveaux États ont de nouvelles idées de conquête et des bruits de guerre circulent, bruits qui n'échappent pas à Marcus Apollo, nonce apostolique auprès du seigneur Hannegan, maître de l'État de Texarkana. La Nouvelle Rome est contestée, des mouvements antipapes voient le jour et de nombreux schismes se sont d'ores et déjà produits au sein de l'Église. Mais dans ce monde à peine sorti de la période obscurantiste précédente, la science est redevenue un honorable sujet d'étude, l'enseignement est de nouveau autorisé et on publie des livres. Le brillant savant Thson Taddéo, parent du despote de l'État de Texarkana, souhaite obtenir de plus amples informations sur l'authenticité des documents conservés par les moines de l'abbaye de saint Leibowitz dans l'État limitrophe de Denver. Le savant, pourtant invité à maintes reprises par les moines à leur rendre visite, n'ose faire le déplacement à cause des tribus sauvages des Plaines. Il cherche par tous les moyens à faire transporter les précieux documents jusqu'à la capitale de Texarkana, mais en vain. À Sanly Bowitts, un village voisin de l'abbaye, 8 % de la population sait lire, signe que les temps sont en train de changer.
Vie de l'abbaye
Dans l'abbaye de saint Leibowitz, située dans le désert du Sud-Ouest de l'empire de Denver, les frères de l'Ordre conservent les livres des hommes d'avant le « Grand Déluge de Flammes » dans une bibliothèque installée dans les sous-sols de l'édifice. Ils attendent patiemment la « Génération qui se réveille », celle qui aura la volonté et la curiosité de redécouvrir ces précieux ouvrages qui témoignent d'un glorieux passé. Tandis qu'un poète alcoolique cherche à terminer l'un de ses livres dans le calme de la vie monacale, frère Kornhoer, un technicien de talent, construit dans la bibliothèque souterraine de l'abbaye un nouveau système d'éclairage, en se basant sur les travaux des nouveaux savants comme Thon Taddéo. Avec l'aide de ses coreligionnaires, il réalise une monumentale dynamo qu'il relie à une lampe à arc. Quelque temps plus tard, l'abbé Dom Paulo reçoit une lettre qui lui annonce l'arrivée imminente et inattendue de Thon Taddéo Pfardentrott, le savant du Texarkana, enfin décidé à faire le voyage pour consulter leurs documents. Mais à l'extérieur des murs d'enceinte de l'abbaye, les tensions sont vives entre les États et l'abbé craint pour son Ordre. Thon Taddéo Pfardentrott arrive à l'abbaye avec une escorte de soldats et commence par dater méthodiquement les manuscrits et la construction de l'abbaye.
Le poète révèle bientôt à l'abbé que les soldats qui accompagnent Thon Taddéo sont en train de dessiner secrètement les plans de l'abbaye et Dom Paulo craint que Hannegan II ne se serve de l'abbaye comme d'une forteresse avant de marcher avec se troupes sur l'État de Denver. Pendant ce temps, Thon Taddéo trouve à son grand étonnement des livres de physique du XXe siècle dont il admire la clarté et les formules mathématiques. Le savant comprend peu à peu que ses propres découvertes ne sont que des re-découvertes encore bien en deçà de ce que recèlent les « Memorabilia ». Lorsque la nouvelle de l'assassinat par empoisonnement du roi de Laredo se répand, la guerre éclate entre les États de Laredo et de Texarkana. Thon Taddéo, soudain devenu persona non grata, doit quitter l'abbaye au plus vite. Après une dernière et âpre discussion avec l'abbé, Thon Taddéo fait comprendre à Dom Paulo qu'il est obligé de fermer les yeux sur les actions politiques de son prince pour avoir une chance de poursuivre ses passionnants travaux de recherche. Alors que les tensions se font toujours plus vives, le pape excommunie le seigneur Hannegan II. Mais en retour, le despote condamne tous les habitants de ses terres à se plier à la nouvelle religion texarkanienne qu'il vient de promulguer. Avant de partir, Thon Taddéo remet à Dom Paulo les plans de l'abbaye dessinés par ses soldats et sauve ainsi l'abbaye. Le vieil abbé meurt quelque temps plus tard, alors qu'une trêve s'apprête à être signée entre les États de Denver et de Texarkana.
Disputatio : le débat entre l'abbé et le savant tourne autour de la question du sens du progrès et de son éthique. Faut-il confier à des dirigeants illettrés comme Hannegan II des découvertes potentiellement dangereuses faites par des savants qui se refusent par intérêt à toute réflexion morale ? Le Fiat lux du titre concerne à la fois la réalisation concrète et physique d'une lampe à arc dans les souterrains de l'abbaye et la lumière scientifique qui perce enfin à travers l'obscurité qui régnait jusque-là sur le monde.
Fiat voluntas tua
Fiat voluntas tua signifie « Que ta volonté soit faite. », Nouveau Testament, Matthieu, 26.42.
Contexte historique
Cette dernière partie du roman débute en l'An de Grâce 3781. La modernité bat son plein, la technologie irrigue tous les domaines de la vie quotidienne, la circulation routière est presque entièrement automatisée, les humains disposent d'autoscribes à qui ils dictent leurs courriers pour les imprimer ou les traduire, l'armée dispose de missiles espace-terre et terre-espace, les vaisseaux spatiaux sillonnent le ciel, de nouvelles planètes ont été découvertes et colonisées, etc. Mais dans ce monde post-apocalyptique et post-moderne, les malformations génétiques héritées de l'apocalypse nucléaire originelle qui avait une première fois détruit la civilisation humaine sont toujours présentes chez les descendants du « Grand Déluge de Flammes ». Ce nouveau monde civilisé interdit par une loi internationale tout nouvel essai nucléaire, désormais considéré comme un crime et un acte de guerre, sauf dans l'espace. Malgré cela, la situation politique mondiale est en proie à de vives tensions à la suite d'une explosion atomique inexpliquée qui a détruit Itu Wan, une ville de la « Coalition asiatique », faisant plus de 80 000 victimes. Alors que l'escalade semble inévitable, les Asiatiques déclenchent une première explosion nucléaire d'intimidation dans l'océan Pacifique. Le gouvernement du Texarkana dément être impliqué dans l'attaque d'Itu Wan, mais une nouvelle bombe explose sur la capitale du Texarkana. Le ministre de la Défense tente de rassurer la presse et la population, tandis que le taux de radioactivité continue de grimper pour atteindre des concentrations dangereuses pour la santé de la population. La cour mondiale réunit en catastrophe une conférence extraordinaire pour tenter d'enrayer l'escalade de la guerre nucléaire et de rétablir la paix dans le monde. Un cessez-le-feu de dix jours est décidé de manière bilatérale. Pendant ce répit, les nombreuses victimes de la capitale du Texarkana sont soignées tant bien que mal par des médecins et des volontaires, mais une nouvelle réglementation officielle leur impose d'euthanasier directement les victimes trop fortement atteintes par les radiations.
Vie de l'abbaye
Toujours plongés dans une vie contemplative, les moines de l'Ordre de saint Leibowitz suivent immuablement la règle de leur père fondateur. Avec le temps, saint Leibowitz est devenu plus populaire et fait office de saint patron des électriciens, tandis que l'ancien village de Sanly Bowitts est devenu une petite ville traversée par une large autoroute automatisée. La vieille abbaye, dont le toit s'effondre en partie, s'est agrandie d'une annexe moderne faite de verre et d'aluminium, construite de l'autre côté de l'autoroute. Dans un contexte politique instable, l'abbé Dom Zerchi reçoit un message du cardinal Hoffstraff : le Saint-Père lui demande de mettre à exécution le plan Quo peregrinatur grex. Il s'agit d'un plan de la dernière chance, destiné à perpétuer l'Église sur des planètes-colonies lointaines au cas où le pire devait à nouveau se produire sur Terre. Dom Zerchi doit donc rassembler un équipage capable de piloter le vaisseau papal, faire son choix parmi ses moines et nommer le futur prieur du groupe. Lorsque l'équipage est au complet, Dom Zerchi lui confie les Memorabilia et les envoie à la Nouvelle Rome avec les sauf-conduit nécessaires, en espérant qu'ils auront le temps de décoller avant l'apocalypse finale qui paraît inéluctable.
À la suite de l'explosion de la bombe sur la capitale de Texarkana, les malades, grands brûlés ou irradiés, affluent de plus en plus nombreux. Cors, un médecin de l'association « Étoile Verte », demande à l'abbé la permission d'utiliser son abbaye pour y installer des patients. L'abbé ne donne son accord qu'en échange de l'assurance que le médecin n'enverra aucun malade se faire euthanasier dans les immenses fours construits à cet effet en face de l'abbaye. L'abbé défend l'idée d'une salvatrice espérance face au nihilisme blasé du médecin. Pendant qu'il entend en confession Madame Grales, une femme dégénérée et bicéphale, une lumière intense envahit le ciel et Dom Zerchi se retrouve coincé sous les décombres de son abbaye effondrée. Alors que Madame Grales est morte, sa seconde tête prend vie et la nouvelle personnalité de Madame Grales s'approche de l'abbé mourant. Dans un ultime effort, le vieux moine baptise la jeune femme qui en retour lui donne l'hostie. Dom Zerchi rend l'âme après avoir vu en elle une ultime promesse d'innocence et de résurrection pour l'humanité. Juste avant l'explosion finale, les frères de Leibowitz qui ont pour mission d'exécuter le plan Quo peregrinetur grex ont tout juste le temps d'embarquer dans la fusée avec quelques civils accompagnés d'enfants et de s'élever dans l'espace pour aller fonder ailleurs leur communauté.
Disputatio : l'abbé de saint Leibowitz discute âprement avec le médecin de l'« Étoile Verte » au sujet de la souffrance et de l'euthanasie. La volonté de saint Leibowitz est respectée, la transmission du savoir se réalise dans l'envol des membres de la communauté qui partent fonder l'Ordre sur une autre planète.
Isaac Edward Leibowitz est un ancien ingénieur américain qui a survécu à la guerre atomique et au lynchage populaire organisé par les survivants du feu nucléaire au moment de la « Simplification ». Pendant six années, il mène des recherches désespérées pour retrouver les traces de sa femme Emily, qui s'était cachée dans l'anti-chambre mal isolée d'un abri anti-atomique. Au bout de ces six années d'infructueuses recherches, il prononce ses vœux pour devenir prêtre et décide de fonder sa propre communauté. Douze ans plus tard, l'Église autorise Isaac Edward Leibowtiz à fonder son propre ordre monastique. Il donne à son ordre le nom de Saint Albert, patron des hommes de science. Les frères OAL (de l'Ordre albertien de Leibowitz) sont vêtus de lambeaux de toile et portent un simple baluchon. Leur mission consiste à sauver des flammes et de l'oubli tous les vestiges du savoir de l'humanité d'avant l'apocalypse. Les frères de l'ordre peuvent avoir deux fonctions distinctes : les « Contrebandiers en livres » s'occupent de récupérer des livres épargnés par l'autodafé et de les mettre en lieu sûr dans de grands tonneaux enterrés, tandis que les « Mémorisateurs » apprennent par cœur des livres entiers, que ce soit dans le domaine de l'histoire, de la littérature ou des sciences.
Pendant toute sa vie post-apocalyptique, Isaac Edward Leibowitz participe à ces missions de sauvetage des vestiges scripturaux de la culture de l'humanité. Tous les livres récupérés par les moines sont appelés en latin les « Memorabilia », « ce dont il faut se souvenir ». Un jour, Isaac Edward Leibowitz est reconnu par un ancien technicien devenu renégat et condamné à mort par les « Simples d'esprit ». Il est étranglé à l'aide d'une corde, tandis que le capuchon qui recouvre sa tête est imprégné d'essence et enflammé. Après sa mort, l'ordre poursuit son œuvre et construit une abbaye dans l'État de Denver, au sud-ouest du continent américain. L'abbaye est maintes fois la cible d'attaques de simples d'esprit, mais résiste. Beaucoup de livres sauvés par les frères seront découverts et détruits, mais ceux qui ont été préservés sont cachés dans la nouvelle abbaye. Les moines de l'ordre albertien de Leibowitz passent leur temps à étudier, copier et recopier les « Memorabilia », même s'ils n'en comprennent pas le sens. Les frères attendent le renouveau de la culture humaine, car Isaac Edward Leibowitz était convaincu que la quatrième ou cinquième génération des survivants de l'apocalypse voudrait qu'on lui rendît son héritage et demanderait qu'on lui remît ces livres.
En terre étrangère (titre original : Stranger in a Strange Land) est un roman de science-fiction, écrit par Robert A. Heinlein (États-Unis) et publié en 1961.
Par les thèmes qu’elle aborde (l'importance de l'amour physique et la valorisation du désir sans tabous, le refus de toute violence, la critique de l'État, du rôle de la presse et de la religion), cette œuvre a exercé une influence majeure sur la pensée de la contre-culture des années 1970 aux États-Unis.
Chronologie des événements
Lors de la première mission spatiale humaine vers Mars, le vaisseau Envoy emporte à son bord huit scientifiques, hommes et femmes, qui ne rentreront jamais sur Terre. Quelques dizaines d’années plus tard, la Terre envoie sur Mars le navire fédéral Champion avec un équipage de quarante-et-un hommes. C’est le Champion qui ramène sur Terre Valentin Michaël Smith, le dernier survivant de la mission Envoy qui a été élevé pendant des années par les Martiens. Très faible, souffrant physiquement de la gravité terrestre, il est immédiatement transféré sous bonne garde dans une chambre d’hôpital. Pendant que le Haut Conseil de la Fédération statue sur son cas, la presse tente l’impossible pour entrer en contact avec l’« Homme de Mars » et s’assurer l’exclusivité de ses interviews.
Ben Caxton, journaliste au Post, contacte l’infirmière Gillian Boardman. Il lui explique que Mike, l’Homme de Mars, est l’héritier d’une immense fortune, de parts importantes des Lunar Enterprises de son père et, surtout, qu’il pourrait même être considéré comme l’unique propriétaire légal de la planète Mars. Ben Caxton, persuadé que le gouvernement tente d’extorquer les biens de Mike, réussit à convaincre Gillian Boardman de l’aider. L’infirmière place alors un magnétophone dans une chambre attenante à celle de l’Homme de Mars et Ben Caxton utilise les bandes ainsi enregistrées pour rédiger des articles corrosifs sur les manœuvres frauduleuses et sans scrupules du gouvernement.
Lorsque Gillian Boardman constate que l’Homme de Mars présenté par le secrétaire général Joseph Edgerton Douglas à la télévision est un imposteur, elle contacte Ben Caxton. Le journaliste décide d’en avoir le cœur net et se rend à l’hôpital accompagné de son avocat et d’un « juste témoin » à l’objectivité irréprochable. Peu après leur visite, l’Homme de Mars est prétendument transféré dans un autre hôpital et Ben Caxton est enlevé par les services spéciaux de police. Inquiète de l’absence prolongée du journaliste, Gill Boardman décide de faire sortir Mike de l’hôpital sous un déguisement de femme. Lorsque la police les retrouve au domicile du journaliste où ils s’étaient réfugiés, Mike révèle son étrange pouvoir : il peut faire disparaître des personnes ou des objets par la seule force de sa volonté. Après la disparition de Gilbert Berquist, l’agent du secrétaire général, et des agents de police qui l’accompagnaient, les deux fugitifs partent finalement en Pennsylvanie chez Jubal E. Harshaw, un ami de confiance du journaliste Ben Caxton.
Jubal E. Harshaw décide d’aider les deux fugitifs. Le vieil avocat et médecin acariâtre s’occupe de l’éducation humaine de l’Homme de Mars. Grâce à lui, Mike apprend à lire et dévore bientôt l’Encyclopedia britannica. Pendant ce temps, Gillian Boardman s’entretient avec Harshaw des moyens de retrouver Ben Caxton qui a disparu. Tandis que Mike aborde la lecture de William Shakespeare ou de Casanova et découvre les joies humaines du baiser, les forces de police atterrissent dans le jardin de la propriété de Jubal E. Harshaw pour arrêter Mike et Gillian. Caché au fond de la piscine, Mike fait disparaître les forces de police, corps et âmes.
Lors d’une réunion au sommet avec les politiciens les plus importants de la planète, Jubal E. Harshaw réussit à présenter Mike comme l’ambassadeur officiel de Mars et à protéger les droits de Mike par contrat, faisant du secrétaire général Douglas son administrateur attitré. En échange, le secrétaire général fait libérer le journaliste Ben Caxton. Jubal emmène ensuite l’homme de Mars à l’Église fostériste qui l’a invité à assister à l’une de ses cérémonies à grand spectacle.
Après un entretien privé avec l’évêque Digby qu’il fait finalement disparaître, Mike rentre chez Jubal E. Harshaw, réfléchit aux concepts de Dieu et de religion et découvre l’amour physique avec Gillian. Les deux amants quittent ensuite la Pennsylvanie. Ils s’intègrent pendant un temps à une troupe de forains et gagnent leur vie avec des tours de magie grâce aux dons psychiques de Mike. Leur lien télépathique se renforce et leur expérience sexuelle s’enrichit encore avec la rencontre de Patricia Paiwonski. Ils quittent ensuite le milieu forain et se fondent dans la masse des joueurs de Las Vegas où Mike utilise ses pouvoirs kinesthésiques pour gagner au jeu tout en étudiant les motivations des clients des casinos. Après Las Vegas, Jill et Mike se dirigent vers Palo Alto, puis vers San Francisco. Enfermé dans une bibliothèque, Mike y dévore les livres des grandes religions terriennes : le Talmud, le Livre des morts tibétain, etc. C’est lorsqu’il accompagne Jill dans un zoo, en voyant se battre des singes, que Mike comprend enfin le rôle social du rire et son lien intime avec la souffrance humaine. Il décide alors d’ôter la douleur du monde en créant sa propre église : l’« Église de Tous les Mondes », explicitement œcuménique et universelle.
Avec le succès grandissant de son Église qui autorise et encourage tous les plaisirs de la chair, Mike se fait également de nombreux ennemis, parmi lesquels l’évêque Short de l'Église fostériste - qui le traite publiquement d'Antéchrist - et la mafia new-yorkaise qui n'apprécie pas qu'il gagne à tous les coups dans ses tripots et casinos clandestins. Mike se fait dès lors régulièrement arrêter par la police pour incitation à la débauche ou sous le coup de plaintes individuelles. Lorsque le grand Temple de l’Église de Tous les Mondes brûle dans un incendie à l’origine douteuse, Jubal E. Harshaw qui n’avait plus de nouvelles de l’Homme de Mars décide de se rendre à New York pour y rejoindre Mike. Après avoir redécouvert les joies de sa jeunesse et les plaisirs de l’amour physique malgré son grand âge, Jubal E. Harshaw abandonne sa posture néo-pessimiste pour se convertir lui aussi à l’Église de Tous les Mondes.
Lorsqu’une foule déchaînée s’amasse au pied de l’immeuble où résident les responsables de l’Église de Tous les Mondes pour protester contre le message obscène que diffuse selon eux l’Église de l’Homme de Mars, Mike décide d’affronter son destin et descend affronter la foule et les médias qui lui sont devenus hostiles. Mike, insulté et conspué par la foule, meurt en martyr sous les coups d’opposants acharnés, mais sans jamais cesser de répéter « Oh mes frères, je vous aime tant. »
Le Maître du Haut Château (titre original : The Man in the High Castle) est un roman uchronique de Philip K. Dick publié en 1962 aux États-Unis et qui reçoit le prix Hugo l'année suivante. La traduction française est publiée pour la première fois en 1970.
Ce roman décrit un monde alternatif dans lequel l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon ont remporté la Seconde Guerre mondiale, et fait l'état des lieux dix ans après cette victoire.
Le récit a pour cadre principal le territoire des États-Unis désormais occupé à l'est par les Allemands, et à l'ouest par les Japonais. L'histoire évoque notamment, par un effet de mise en abyme (ou de roman dans le roman), l'ouvrage de Hawthorne Abendsen, un écrivain qui a imaginé les conséquences d'une victoire des Alliés pendant la guerre. Le titre choisi par Dick pour son roman fait référence à une « maison isolée, une véritable forteresse », où vivrait Abendsen.
Contexte
Roosevelt ayant été assassiné en 1933 par Giuseppe Zangara, les États-Unis s'enfoncent dans la crise économique puisque les Républicains, vainqueurs aux élections de 1936 puis de 1940 prônent la neutralité et le libéralisme : très affaiblis, mal préparés, divisés politiquement, ils perdent toute leur flotte en 1941 lors de l'attaque de Pearl Harbor. En 1942, les troupes allemandes remportent la bataille de Stalingrad en enfonçant les défenses soviétiques ; Rommel s'empare du Caire et opère la jonction avec les armées du Caucase du front de l'Est. En 1944, les différents débarquements alliés en Afrique et en Europe échouent ; les Japonais s'emparent de l'Australie, attaquent la Russie soviétique par la Sibérie ; l'invasion de l'Angleterre en 1945 par les armées allemandes, et la capitulation de Londres, précipite la défaite des Alliés ; enfin, les armes atomiques élaborées par les nazis servent à raser New York, Boston, et Baltimore : conséquemment, les Alliés capitulent en 1947 sans condition face aux forces de l'Axe. Les États-Unis sont divisés en trois zones :
- l'est, rattaché au « Grand Reich allemand », dont il est seulement question dans le roman sous forme de rumeurs notamment à propos de camps de concentration ;
- le centre, sorte de zone neutre, qui forme un pays vassalisé et exsangue ;
- l'ouest, le long du Pacifique, appartenant à l'Empire japonais et où se déroule l'essentiel du récit.
- un officier de l'Abwehr (service de renseignement de l'état-major allemand), Rudolf Wegener (utilisant le pseudonyme de Baynes), en mission secrète, se faisant passer pour un industriel suédois ;
- un entrepreneur japonais, M. Tagomi, avec qui Wegener a rendez-vous ;
- un antiquaire, Robert Childan, qui, à la fois, méprise, admire et redoute les Japonais ;
- un ouvrier américain, Frank Frink, d'origine juive (c'est son secret) et qui essaye de développer une petite entreprise d'artisanat en joaillerie ;
- l'ex-femme de Frank, Juliana, qui vit dans les montagnes Rocheuses, et qui est professeur de judo.
Le récit amorce plusieurs histoires, qui s'entremêlent, sans que jamais les protagonistes ne se rencontrent. La plupart des personnages ont un lien avec Robert Childan. L'entrepreneur japonais qui doit accueillir l'agent Rudolf Wegener est un client régulier de Childan chez qui il cherche un cadeau pour son client. Frank Frink se fait renvoyer de son usine car sa principale activité était en fait illicite : il créait de fausses antiquités américaines destinées à des amateurs japonais. Il se lance ensuite dans un commerce d'un nouveau genre : des bijoux en métal d'un style totalement original. Il vend ses bijoux à l'antiquaire Childan qui essaye de les promouvoir auprès d'une clientèle japonaise. Ces derniers les trouvent d'abord sans intérêt, puis, peu à peu, y trouveront pourtant du charme, qu'ils attribueront à une sorte de spiritualité intérieure. Frank Frink, de son vrai nom « Fink », d'origine juive par son grand-père, sera sauvé de justesse de la déportation nazie par M. Tagomi sans que les personnages ne se rencontrent, car ce dernier refuse simplement de signer le papier autorisant sa déportation : en effet, lors du rendez-vous secret avec Wegener, le faux commercial scandinave, en réalité officier des services de renseignement de l'Armée allemande, Tagomi apprend que le Japon est sur le point de subir une attaque imminente de l'Allemagne ; il a ensuite été obligé de tuer deux nazis venus appréhender l'officier. Très troublé par son acte, c'est grâce à l'un des bijoux fabriqué par Frank que Tagomi retrouve une forme de paix intérieure.
Dans les États centraux des Rocheuses, Juliana, l'ex-femme de Frank, s'éprend d'un jeune migrant italien. Celui-ci est chargé d'une mission secrète liée à un roman que tous les personnages cités vont croiser : Le Poids de la sauterelle. Ce roman constitue le vrai lien entre tous les personnages. Il est mentionné de nombreuses fois au cours du récit. Son titre provient d'une citation de l'Ecclésiaste (12:5) : « et les sauterelles deviendront un fardeau ».
Résumé par Dick, Le Poids de la sauterelle constitue donc un roman dans le roman, une uchronie dans l'uchronie : son auteur, Hawthorne Abendsen, y imagine que les Alliés sont vainqueurs de l'Axe, ce qui en fait un roman subversif. Les services secrets japonais et les Allemands s'intéressent donc de près à ce livre, les nazis veulent même éliminer l'auteur. Les deux héros américains qui le découvrent en tirent des impressions et des conclusions différentes. Dick ne nous livre que peu de détails sur ce livre. Mais le monde qui y est décrit n'est pas semblable au nôtre. La trame du roman Le Poids de la sauterelle s'éloigne de l'histoire officielle que le lecteur connaît : s'il évoque bien le président Roosevelt, la bataille de Stalingrad, etc., il y est aussi question d'une domination britannique sur la Russie et même d'une possible guerre entre le Royaume-Uni et les États-Unis qui se sont retrouvés les deux grands gagnants à l'issue du conflit mondial rondement expédié (pas de Pearl Harbor, neutralité de l'Italie, etc.). Dans le roman de Dick, Le Poids de la sauterelle est montré comme interdit dans les régions sous domination nazie. Juliana découvre que celui qu'elle croyait être un simple livreur d'origine italienne est en fait un officier nazi chargé d'éliminer l'auteur du roman. Horrifiée, elle finit par tuer l'officier puis entreprend d'avertir l'auteur, Hawthorne Abendsen.
Un second livre anime les personnages : il s'agit du Livre des transformations ou Yi King, un ancien ouvrage traditionnel chinois qui permet d’obtenir des oracles en interprétant par tirage au sort 64 hexagrammes. Abendsen s'est servi du Yi King pour écrire Le Poids de la sauterelle.
La fin de l'ouvrage laisse le lecteur dans l'expectative. Rien de décisif n'a lieu sinon l'ultime révélation du Yi King, à savoir : « Telle est la vérité ».
Au carrefour des étoiles (titre original : Way Station) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Clifford D. Simak paru en 1963 et publié initialement en deux parties dans les numéros de juin et d'août du magazine américain spécialisé Galaxy.
Le héros du roman, Enoch Wallace, fils de fermier américain sans histoire, vit reclus dans un vieille bâtisse, au fin fond du Wisconsin. Il se lie peu avec le voisinage et n'a guère de contacts humains qu'avec le facteur Winslowe Grant et une jeune fille sourde et muette dénommée Lucy Fisher (allusion à Lucifer). Toutefois, son cas intrigue beaucoup Lewis, un agent de la CIA : d'après les registres de l'état civil, Enoch Wallace, d'apparence trentenaire, aurait en réalité 124 ans !
En fait, de retour de la Guerre de Sécession, Enoch Wallace a été recruté par un extraterrestre dénommé Ulysse pour devenir le gardien de la station stellaire récemment créée sur Terre, un des relais que la Confédération Galactique utilise pour permettre aux habitants de la Galaxie de voyager aisément et rapidement. Après avoir accepté, Enoch Wallace devient une sorte d'aiguilleur de l'espace. Enoch et la maison familiale, transformée en station-relais, se retrouvent à l'abri du temps et échappent au vieillissement.
Après s'être coupé de ses congénères, Enoch consacre son temps à écrire un journal intime, sorte de cahier de rencontres où il consigne toutes ses observations sur les différentes créatures qu'il croise dans sa station. Tout se déroule pour le mieux et dans le plus grand secret, jusqu'au jour où deux événements concomitants bouleversent sa vie : sur Terre, la CIA mène son enquête sur l'anomalie temporelle créée par le champ de la station et, dans la Galaxie, le Talisman, un artefact garant de la paix entre les peuples, est dérobé, ce qui menace de plonger la Confédération Galactique dans le chaos.
Commentaires
Mosaïque interstellaire
Dans Au carrefour des étoiles, Clifford D. Simak décrit une grande variété d'extra-terrestres, aussi bien du point de vue de leur apparence physique que de leurs cultures et traditions. Le personnage principal du roman, Enoch Wallace, responsable d'un relais intergalactique, rencontre ainsi des thaumaturges d'Alphard XXII, des Vegiens, des naturels de Mankalinen III, des Andromédiens, des indigènes de Sirrah X, etc.
Clifford D. Simak imagine entre son personnage principal et les différentes races extra-terrestres qu'il met en scène une forme de communication qui réussit à s'affranchir de la nécessité de partager un code linguistique commun. Les relations qui s'instaurent entre le héros et ses amis aliens sont de nature émotionnelle et intuitive, et le plus souvent entretenues par des échanges d'attentions de type don et contre-don. L'auteur imagine ainsi une modalité universelle de l'amitié qui permet une véritable relation à autrui au-delà de tout échange langagier.
Voyage interstellaire
La technique de voyage interstellaire imaginée par Clifford D. Simak est tout à fait originale en 1963. Les êtres qui voyagent sur d'immense distance dans l'espace ne sont ni véhiculés ou téléportés matériellement. C'est la reconstruction du génome humain incluant l'essence entière de l'être, identiques à l'original, qui est transmise de station-relais en station-relais. Cette reproduction ou copie — qu'on appellerait aujourd'hui un clone parfait, est ensuite reproduite à chaque étape du voyage grâce à une machinerie complexe qui occupe une grande partie du sous-sol du relais. L'enveloppe charnelle précédente abandonnée au dernier poste-relais et vidée de sa substance, est ensuite détruite par immersion dans un bain de puissants acides. Cette destruction fait partie des responsabilités de chaque gardien des relais.
Cette technique imaginée en 1963 s'apparente aux récentes recherches de la physique quantique à l'échelle microscopique. “ Des particules se trouvant dans un état «intriqué», formant une sorte de paire inséparable, se comportent comme si elles restaient unies par un lien mystérieux même lorsque chaque particule «jumelle» se trouve à une grande distance de l'autre. Toute action sur l'une influe immédiatement sur l'autre. Formant un seul système, même si elles sont séparées de plusieurs milliers de kilomètres, elles semblent se défier de la vitesse limite de la lumière (300 000 km/s), la communication entre elles étant instantanée. ”.
Menaces de guerre
Le thème de la guerre insiste du début à la fin du roman à trois niveaux distincts, individuel, international et intergalactique :
- Enoch Wallace participe à la Guerre de Sécession, à la fin de laquelle il est recruté par les extra-terrestres ;
- au moment de l'intrigue, la Terre est de nouveau menacée par une guerre mondiale que des politiciens de tous pays essaient d'éviter en convoquant une « Conférence pour la paix » ;
- enfin, la Confédération Galactique se délite après la disparition du Talisman, un artefact magique et sacré dont la lumière radieuse unit les peuples en faisant ressortir en chacun d'eux leurs meilleures prédispositions au bonheur et à la paix.
Épreuve initiatique
La question fondamentale posée par les extra-terrestres du roman est la suivante : les Terriens sont-ils prêts à entrer dans la Confédération galactique ? Tout le récit de Clifford D. Simak consiste alors à mettre en valeur les qualités fondamentales d'une humanité pourtant plongée dans un chaos politique qui annonce une guerre imminente et malgré la mentalité obtuse des fermiers du Wisconsin, tels qu'ils sont décrits avec un humour grinçant tout au long roman. Le héros lui-même doute jusqu'au bout de la valeur morale de sa propre culture terrienne, même s'il reste viscéralement attaché à la Terre.
L'auteur apporte finalement une réponse pleine d'espoir et d'optimisme à cette question fondamentale en faisant jouer au couple Enoch Wallace et Lucy Fisher un rôle-clé dans l'évolution du récit. Le courage, l'empathie, le respect d'autrui dont témoigne Enoch Wallace joints aux pouvoirs parapsychiques de Lucy ne laissent plus aucun doute sur la place réelle des Terriens dans l'univers. En retrouvant l'artefact magique qui rend possible la Confédération galactique, les humains ont réussi à passer l'épreuve initiatique qui leur garantira l'entrée dans la Confédération.
Le Vagabond (titre original : The Wanderer) est un roman de science-fiction, écrit par Fritz Leiber, paru aux États-Unis en 1964 et en France en 1969. Le titre original en langue anglaise signifie « celui qui erre ».
Contexte
Le roman se déroule dans un futur situé au XXIe siècle, alors que la guerre froide continue entre États-Unis et Union soviétique. Les deux pays ont installé des bases lunaires permanentes, mais l'URSS, dans la course dans l'espace, devance les États-Unis en ayant lancé une expédition vers Mars.
Les habitants de la Terre découvrent un jour un astre qui semble surgir de nulle part, comme issu d'une éclipse de lune. La Lune est d'ailleurs écartée de sa trajectoire et se dirige vers l'astre mystérieux.
Le nouvel astre est vite dénommé « le Vagabond », en raison de l'étymologie du mot planète. En effet, l'expression grecque πλανήτης αστήρης (planêtês astêrês) désigne les « astres en mouvement » (ou « astres errants »), par opposition aux étoiles qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
Les destructions dues à l'arrivée du Vagabond
Sur Terre, l'attraction de cet astre entraîne des destructions inimaginables : typhons, tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques, etc.
Des soucoupes volantes apparaissent dans le ciel, dans le but, apparemment, de limiter les effets destructeurs de l'astre.
Les vies et les comportements de divers personnages sont présentés, vivant en Amérique, en Grande-Bretagne, sur un navire en mer, etc. On nous présente aussi les militaires qui contrôlent une mission lunaire, terrés dans un bunker près de Washington.
Les principaux protagonistes du roman sont trois amis de longue date : Paul Hagbolt, accompagné de Margo Gelhorn (et du chat Miaou), vont observer l'éclipse lunaire dans un observatoire californien ; Don Merriam, fiancé de Margo, est l'un des astronautes de la base lunaire américaine.
Les aventures de nombreux autres protagonistes sont présentées :
- Doc (Rudolf Brecht) préside une convention de science-fiction ;
- Turban (Rama Joan) est une femme mystique qui porte un turban ;
- Beardy (professeur Ross Hunter) est un sociologue de l'université d'Oregon ;
- Petit homme (Clarence Dowd) est un passionné d'ovnis ; il dessine régulièrement le Vagabond (ses croquis figurent dans le roman) ;
- Charlie Furby ;
- Sally Harris et Jake Lesher, à Coney Island, puis errent avec les foules à Times Square, puis se réfugient dans un appartement quand le tsunami arrive ;
- Arab Jones, Pepe Martinez et Bundy sont des drogués ;
- Barbara Katz a pour but de « mettre le grappin » sur un milliardaire, Knolls K. Kettering III ; ils trouveront refuge dans un yacht du vieil homme ;
- Général Spike Stevens et Colonel Mabel Wallingford : deux chefs de la Mission de contrôle de la Base lunaire ; au début ils croient à une simulation d'attaque créée par leurs supérieurs pour les tester ; puis ils réalisent la gravité de la situation ;
- Dai Davies et Richard Hillary, dans le Somerset ;
- Wolf Loner tente de traverser l'Atlantique en solitaire ; en raison du mauvais temps et de la perte de toute communication radio, il n'a aucune idée de ce qu'il se passe ; il découvre avec stupéfaction que son petit catamaran vogue au-dessus de la cathédrale de Boston ;
- Bagong Bung est un guérilléro au Vietnam ;
- sur les côtes d'Amérique du sud, le transatlantique atomique Prince de Galles est attaqué par des pirates révolutionnaires ; les flots engloutissent ces derniers mais le navire devient une sorte de gigantesque arche de Noé.
Lors d'un raz-de-marée, Paul et le chat Miaou sont alors enlevés par un être mystérieux venant du Vagabond ; cet être ressemble à un chat légèrement plus grand qu'un homme. Indubitablement, l'être est de sexe féminin.
Prisonnier dans la soucoupe volante, Paul découvre que l'être tente de discuter télépathiquement avec le chat, le prenant pour un congénère ; l'être dit au chat qu'elle s'appelle Tigrishka.
Tigrishka, en fait, croyait que Miaou était l'un des représentants de la principale espèce intelligente sur Terre, les humains n'étant que des singes (Paul est d'ailleurs considéré comme tel).
Découvrant son erreur, Tigrishka ne sait comment traiter Paul : les singes sont des animaux inférieurs sur son monde !
Après quelques jours de réflexion, elle se lie d'amitié avec Paul et lui explique pourquoi le Vagabond a absorbé la Lune.
Comme beaucoup d'humains, les gens de son espèce peuvent être des intellectuels, des manuels, des rêveurs, des entrepreneurs, mais aussi des charlatans, voire des bandits ! Ils font partie d'une culture qui se répand dans l'univers, ayant découvert l'immortalité et pouvant construire des planètes ou voyager dans l'hyperespace. Ils peuvent aussi créer des corps qui reflètent les origines de leurs espèces, comme la forme de chat de Tigrishka. On apprend que le vol spatial du Vagabond les a amenés par hasard aux abords de la Terre. Ils avaient besoin d'une grande quantité de matière afin de la convertir en énergie pour reprendre leur route dans l'hyperespace.
Dune (titre original : Dune) est un roman de science-fiction de l'écrivain Frank Herbert, publié aux États-Unis en 1965. Il s'agit du premier roman du cycle de Dune.
C'est le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Dans les éditions françaises, ce roman est quelquefois divisé en deux volumes (Dune I et Dune II).
Intrigue
L’histoire débute en l’an après la création de la Guilde spatiale. L’empereur Padishah Shaddam IV, chef de la Maison Corrino, exerce son pouvoir féodal au sein des planètes de l'Imperium.
L'Imperium est issu du Jihad Butlérien, qui débuta il y a plus de dix mille ans lorsque les humains se libérèrent du joug des Machines Pensantes et des robots intelligents qui les avaient asservis. Toute forme d’intelligence artificielle étant désormais proscrite, certains hommes ont été spécialisés dans certaines tâches, tels les mentats, des « ordinateurs humains » qui remplacent les machines.
En l’absence d’ordinateurs, la Guilde spatiale a pris le contrôle des voyages intersidéraux, dont elle possède le monopole. Après un long apprentissage et une mutation totale de leur être par l’Épice qui leur donne des dons de prescience, les navigateurs de la Guilde sont les seuls êtres aptes à pouvoir calculer des trajectoires sûres pour les voyages spatiaux longue distance.
Grâce à la Guilde spatiale et ses navigateurs, l’humanité a conquis une grande étendue de l’univers connu, aidée en cela d'une mystérieuse substance, dénommée « Épice » ou « Mélange ». Le Mélange constitue un puissant stimulant cérébral et permet à certains humains de décupler leurs capacités psychiques, comme les navigateurs de la Guilde lors de leurs voyages spatiaux. De plus, le Mélange accroît considérablement la durée de vie et immunise le corps contre certaines maladies.
L'origine précise de l’Épice est un mystère et les quantités produites sont extrêmement réduites, n'étant disponible dans tout l'univers que sur une seule planète, Arrakis ; elle est par ailleurs impossible à synthétiser. L'ensemble de ces paramètres confère à l’Épice une valeur monétaire particulièrement élevée, et l'attention spéciale de toutes les factions importantes qui s'agitent dans l’Imperium.
Dune, la planète
On ne trouve l'Épice que sur la planète Arrakis, la « planète des sables » que ses habitants autochtones, les Fremens, appellent « Dune ».
Immense désert de sable torride ponctué de rares massifs montagneux, Dune est une planète au climat aride et desséché, dû à une absence totale de précipitation, et désolée du fait des ravages engendrés par les verts géants de Dune et les puissantes tempêtes Coriolis qui ballaient sa surface. Du fait de ce climat hostile, l’eau est sur Dune un bien rare et précieux, son absence étant souvent synonyme de mort pour les habitants pauvres qui viendraient à en manquer. L'eau constitue aussi une monnaie d’échange locale et plusieurs dispositifs permettent de l’économiser ou de la récupérer, comme les pièges à vent ou les faucilles à rosée qui récupèrent l'humidité naturelle du matin et, chez les Fremens, les distilles (des combinaisons spéciales qui permettent de récupérer l'humidité du corps). Les deux pôles glacés de la planète sont aussi exploités par les vendeurs d'eau.
Seule source d'Épice connue dans l'univers, la planète fait l'objet de la surveillance constante de l’empereur, qui a donné la gestion de ce fief planétaire à la Maison Harkonnen. Celle-ci dirige Arrakis d'une main de fer, ses équipes d’ouvriers parcourant le désert à la recherche d’Épice à moissonner afin de livrer régulièrement l’empereur et accroître la fortune colossale du baron Vladimir Harkonnen. Dans sa quête éperdue du bénéfice, le baron n'hésite pas à pressurer et martyriser la population locale, en particulier les Fremen qu'il considère comme de la « racaille », les faisant chasser comme des bêtes sauvages.
Résumé
Le duc Leto Atréides, chef de la Maison Atréides, règne sur son fief planétaire de Caladan, une planète constituée de jungles et de vastes océans dont il tire sa puissance. Sa concubine, dame Jessica, est une adepte du Bene Gesserit, une école exclusivement féminine qui poursuit de mystérieuses visées politiques et qui possède des pouvoirs non moins étranges.
Par amour pour son concubin, Jessica donne à Leto un fils, Paul, désobéissant en cela aux directives de ses supérieures du Bene Gesserit, dont le programme génétique prévoyait qu’elle engendre une fille. Les Bene Gesserit (surnommées les « Sorcières » par ceux qui les craignent) cherchent, avec ces accouplements contrôlés, à créer par sélection génétique un être mâle, le Kwisatz Haderach, qui pourra voir ce qu’elles ne peuvent voir.
Paul, le fils de Leto et Jessica, est formé par les hommes du duc, qui comptent parmi les meilleurs guerriers de l'Imperium (le mentat-assassin Thufir Hawat et les soldats d'élite Duncan Idaho et Gurney Halleck). Ils l'instruisent notamment à l’art du combat au couteau (l’arme la plus efficace dans l'Imperium depuis l’invention du bouclier à Effet Holtzman, un écran énergétique qui bloque les projectiles au delà d'une certaine vélocité). Qui plus est, Paul bénéficie, grâce à sa mère Jessica, de l’enseignement Bene Gesserit sur le contrôle du corps et du système nerveux (prana-bindu) et, sous sa supervision, devient un combattant non armé redoutable. Enfin, Paul, qui fait des rêves prescients, semble aussi posséder des dons latents de Diseur de vérité et de mentat, à la satisfaction de son père qui rêve de le voir accéder un jour au trône du Lion de l'Imperium.
C'est alors que l'empereur Shaddam IV ordonne au duc Leto d'occuper le fief d'Arrakis, lui confiant la gestion de la planète Dune et de son Épice, jusqu'alors fief exclusif de la Maison Harkonnen, l'ennemi héréditaire des Atréides. L’Empereur, avec cette décision, joue en fait un double jeu. Il complote en secret avec les Harkonnen afin de détruire les Atréides dans le piège d’Arrakis, irrité par la popularité grandissante de son cousin Leto, le « duc Rouge », auprès de l'assemblée des nobles des Grandes Maisons du Landsraad.
Après s'être installé avec sa Maison sur Arrakis et contré plusieurs attaques des Harkonnen (dont une qui visera son fils Paul), Leto est trahi par son médecin personnel de l'École Suk, le docteur Yueh, qui le livre inconscient aux Harkonnen après que ceux-ci aient envahi par surprise Arrakis, assistés secrètement par les troupes d’élite de l’Empereur, les Sardaukar. L'armée des Atréides est décimée et Jessica et Paul sont capturés par les Harkonnen.
Yueh, pourtant un serviteur loyal de la Maison Atréides et de son duc bien-aimé, est persuadé que son maître est tôt ou tard condamné, du fait des machinations de l'empereur contre lui. Par cette trahison, il souhaite utiliser Leto pour se venger des Harkonnen, sa femme Wanna, captive du baron Vladimir Harkonnen étant soumise aux effroyables tortures de Piter de Vries, son cruel Mentat « tordu ». Le baron, faisant chanter Yueh (lui ayant promis de libérer sa Wanna sitôt Leto remit entre ses mains), réussit à annuler le conditionnement impérial strict de l’École Suk, qui normalement empêcherait Yueh d'agir ainsi. De son côté, Yueh sait que c'est la seule chance qu'il a de tuer le baron et, au moyen d'une dent creuse remplie d’un gaz toxique qu'il a implantée dans la bouche de Leto, pense avoir sa revanche.
Le plan de Yueh ne fonctionne qu'à moitié : alors qu'il livre Leto aux Harkonnen, il est tué par Piter de Vries qui lui révèle auparavant que sa femme est déjà morte ; le baron, quant à lui échappe de peu à l'attentat, Leto (affaibli par sa détention) le confondant avec De Vries, relâche en mourant son gaz toxique sur le mentat, se trompant de cible.
Pendant ce temps, Paul et Jessica, aidés secrètement par Yueh qui leur a préparé un moyen de s'échapper, parviennent à s’enfuir dans le désert où ils étaient conduits pour y être tués par les Harkonnen. Retrouvés par Duncan Idaho, ils se rendent au sietch Fremen de Liet Kynes, le planétologiste impérial autochtone, qui hésite à les aider. Mais ils sont retrouvés par les Sardaukar qui attaquent le sietch. Duncan meurt en protégeant leur fuite.
Échappant aux Harkonnen toujours à leur trousses, Paul et Jessica se dirigent dans le désert profond. Ils y rencontrent une troupe Fremen menée par Stilgar, le naib (chef tribal) Fremen du sietch Tabr, et parviennent à intégrer la tribu.
(Ici se situe la transition entre les tomes I et II du roman)
Jessica et Paul sont réfugiés au sietch Tabr chez les Fremen, le peuple du désert « natif » d’Arrakis. Les Fremen, guidés par Liet Kynes (qui a depuis été éliminé par les Harkonnen), voient en Paul un messie, leur Mahdi, qui leur apportera la liberté. Paul change alors de nom, devenant Muad-Dib et prend comme concubine une Fremen, Chani, la Sayyadina du sietch Tabr et la fille de Liet.
Utilisant à son profit la Missionaria Protectiva du Bene Guesserit, Jessica devient la nouvelle Révérende Mère du sietch Tabr, après avoir transformé l’Eau de la Vie (un poison violent que seules les Révérendes Mères du Bene Gesserit sont censées pouvoir neutraliser), prouvant ainsi aux Fremen qu'elle ne ment pas. Peu après, elle donne naissance à sa fille Alia, fruit de son union avec Leto et sœur de Paul.
Paul, au fur et à mesure de son contact avec l’Épice, voit ses pouvoirs de prescience s'éveiller. Il a une révélation lorsqu’il absorbe l’Eau de la Vie et, après un long coma, survit à l'expérience. Par la suite, sa conscience est décuplée ; il peut voir le « maintenant » et l'avenir en tout lieu. Il est alors révélé comme le Kwisatz Haderach, celui qui peut voir le passé et le futur.
Au fil du temps, Paul Muad’dib, aidé par Stilgar et Jessica, rassemble les tribus Fremen sous son autorité, les entraîne et harcèle les troupes Harkonnen sur Arrakis, dirigés par Glossu Rabban, dit « Rabban la Bête », un des neveux du baron qui exerce la gérance de la planète. La Maison Harkonnen doit alors affronter la puissance du désert, réveillée et dirigée par l'insaisissable Muad’dib, la « souris du désert » aux tactiques surprenantes. Paul retrouve ensuite Gurney Halleck, alors allié aux contrebandiers de Dune qui l’avaient recueilli.
Devenu chef et messie des Fremen, Paul Muad’Dib mène ses troupes de victoires en victoires face aux forces Harkonnen et aux Sardaukar de l’empereur, bien qu'il perde son premier fils lors d'une bataille. Dominant le désert, il s'attaque ensuite à la capitale, Arrakeen, qu'il prend d'assaut alors que l'empereur Shaddam IV, venu faire régner l'ordre de l'Imperium sur Arrakis, y est réfugié avec ses soldats. Au moment de l'assaut final, Alia tue le baron Vladimir Harkonnen (son grand-père maternel) avec une aiguille empoisonnée.
Vaincu, Shaddam IV est forcé d'abdiquer. Il est ensuite obligé par Paul d’accepter le mariage de ce dernier avec sa fille, la princesse Irulan Corrino, ce qui donne par voie de conséquence le trône impérial à Paul Atréides. Shaddam IV est par la suite exilé sur Salusa Secundus, la planète-mère de la Maison Corrino et le siège de la formation des Sardaukars, pendant que les légions Fremen sont lâchées sur l'Imperium, plantant la bannière verte et noire des Artréides sur tout les mondes habités de l'univers connu, dans un jihad qui ravage la galaxie...
Toi l'immortel (titre original : This Immortal) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Roger Zelazny paru en 1966. La version française de ce roman fut d'abord intitulée Le Voyage infernal avant de trouver son titre définitif en 1973.
Univers du roman
Après les Trois Jours, la guerre nucléaire qui a ravagé la planète Terre, les humains émigrent en masse vers Mars et Titan, souffrant pendant près d'un demi-siècle de faim et de froid. L'arrivée providentielle d'une race extra-terrestre, les Végans, permet d'améliorer la condition des exilés et de rétablir les voyages interstellaires. Beaucoup de Terriens s'installent alors sur Véga ou quelque autre planète de la Confédération végane, comme Taler, Litan, Rylaph ou Bakab. Mais pour les Végans, les humains ne sont qu'une race inférieure, une main-d'œuvre à bon marché. Les Terriennes se prostituent pour donner du plaisir aux Végans mâles au goût prononcé pour ce qu'ils considèrent être de la zoophilie. Les Terriens aisés prolongent leur vie grâce à des traitements de rajeunissement Sprung-Samser (S.S.).
Les Végans autorisèrent bientôt la création d'un gouvernement terrien exilé, le Gouveter, installé sur la planète Taler, une planète entièrement aménagée par des paysagistes. Cependant, certains Terriens ne supportent pas le joug bienveillant des Végans et prônent le retour de tous les Terriens sur leur planète d'origine, le Grand Retour. Un nouveau parti naît alors, le RADPOL, une organisation politique combative, ne reculant pas devant l'usage de la violence pour arriver à ses fins politiques. Ce parti est opposé aux Talérites qui rassemblent tous les Terriens de Taler qui défendent un statu quo politique avec les Végans et le maintien du Gouveter sur Taler. Parmi ses nombreuses actions armées, le RADPOL fait par exemple échouer par la violence un projet de Compagnie immobilière installée sur l'île de Madagascar qui visait à vendre aux Végans des concessions terriennes.
De son côté, la Terre n'est plus que désolation. Ses continents, dévastés par des explosions nucléaires, sont encore en grande partie radioactifs, et seules les îles sont encore habitables. Certaines populations ont pourtant survécu, malgré les radiations, subissant des mutations génétiques souvent monstrueuses : êtres mi-hommes, mi-animaux comme des satyres ou des faunes, humains dégénérés et cannibales, vaches à six pattes, boadiles (mi-boas, mi-crocodiles), vampires-araignées, mégadonaplates (ornithorynques à dents pointues), etc. Les sites historiques des grandes civilisations disparues sont désormais appelés les Lieux Anciens, tandis que les zones d'impact des bombes nucléaires des Trois Jours s'appellent les Lieux Chauds et sont encore dangereux.
Les Végans
Les Végans, des êtres à la peau bleue, considèrent les humains comme des êtres inférieurs, mais les mâles apprécient les accouplements sexuels avec des humaines, par goût pour la zoophilie. Pour les Végans, la mort est un moment de plénitude et de réjouissance, perçu comme la fragmentation du psychisme. Les Végans peuvent développer des facultés extra-sensorielles et sont enclins à la méditation. Les Végans sont une race sage, n'ayant jamais connu de guerre nucléaire.
Conrad Nomikos
Conrad Nomikos est un être étonnant. Renié à sa naissance par ses parents horrifiés par sa laideur, il fut abandonné sur une colline, puis replacé dans sa famille par un prêtre orthodoxe. Né un 25 décembre, Conrad Nomikos est un kallikanzaros, un être spécial, un destructeur et un agitateur. Nul ne connaît son âge, mais il a vécu pendant des décennies, changeant fréquemment d'identité, légendairement réputé pour sa force physique et sa laideur. Il est doué d'une forme de télépathie appelée audio-visio-transfert qui lui permet de se mettre dans la peau et de voir par les yeux de ses interlocuteurs. Il a été un activiste violent du mouvement pour le Grand Retour, a lancé des bombes, puis tenté légalement d'intervenir pour empêcher les Végans d'acheter la Terre, lot par lot.
Révolte sur la Lune (titre original : The Moon is a Harsh Mistress) est un roman de science-fiction écrit par Robert A. Heinlein et publié en 1966.
Le roman obtint le prix Hugo du meilleur roman 1967. Il a été publié pour la première fois en France en 1971.
À la sortie de son roman Étoiles, garde-à-vous !, Heinlein s'était fait traiter de « fasciste » (voir la dédicace, par exemple). Avec Révolte sur la Lune, il passe pour un anarchiste. Ce roman est une l'une des pièces maîtresses de l'œuvre de Heinlein et s'inscrit dans une tradition libertarienne que l'on retrouve dans certains de ses autres romans, en particulier En terre étrangère.
Intrigue
En mai 2075, la Lune (Luna) est une nouvelle frontière habitée par trois millions d'habitants. Dans ce lieu de relégation, les autorités de la Terre y envoient ses réprouvés, détenus de droits communs ou révolutionnaires de toutes origines. Mais la plupart des Lunatiques sont des descendants de détenus, que la faible gravité lunaire a condamné à un exil définitif.
À cause des lourdes contraintes d'une vie enterrée dans des villes lunaires (surnommées les « terriers ») et dans leurs tunnels, sur une planète aride dont on doit extraire la moindre ressource, les Lunatiques ont développé une société de pionniers, métissée et libertaire.
Mais ce délicat équilibre écologique est menacé : Luna est obligée de catapulter chaque jour une partie de sa production céréalière issue de ses fermes hydroponiques en direction d'une Terre surpeuplée et affamée. Les Lunatiques sont par ailleurs confrontés à la surdité d'une Autorité Lunaire qui les méprise, gouvernée de manière dictatoriale par les « Nations Fédérées » de la Terre, une organisation autoritaire qui a succédé aux Nations unies.
« Mannie » Davis est le narrateur du roman. Lunatique moyen, membre d'une des plus vieilles familles de Luna City, c'est un technicien spécialisé en informatique, chargé de s'occuper de « Mike », le super ordinateur de l'Autorité Lunaire.
À son corps défendant, Mannie va être entraîné dans la lutte pour la libération de Luna. Aidé de Mike, qui s'est éveillé à la conscience, de Wyoh, une agitatrice venue de Hong-Kong Luna et du professeur de la Paz, déporté politique originaire de la Terre, Mannie participe à la préparation minutieuse, puis à la réalisation de la révolution et de la guerre de libération de Luna, qui ont pour objectif l'indépendance du satellite de la Terre et la naissance d'une nouvelle nation.
Résumé
Première partie : L'ordinateur loyal (That Dinkum Thinkum)
En 2075, la Lune est un front pionnier peuplé de déportés et surtout de descendants de déportés. La vie est rude, mais il y a du travail pour tout le monde. La supériorité numérique des hommes sur les femmes (deux pour une) a suscité la création d'une société où la polyandrie est la norme. L'Autorité Lunaire gouverne ces colonies par l'intermédiaire d'un « Gardien » doté d'une force de police très réduite. Il intervient en fait que très peu dans les affaires d'une colonie dont la seule obligation est de catapulter, jour après jour, une partie de sa production agricole à une Terre surpeuplée.
Manuel « Mannie » Garcia O'Kelly est un Lunatique moyen dont la philosophie est « occupe-toi de tes affaires ». Spécialiste en informatique, cet ancien mineur de glace amputé du bras gauche s'occupe de l'ordinateur central de l'Autorité Lunaire, un Holmes IV (High Optional, Logical, Multi Evaluating Supervisor, Mark IV) qu'il a surnommé « Mike » en hommage à Mycroft Holmes. Mike contrôle la quasi-totalité des fonctions vitales de Luna : le système financier, la production d'énergie, les transports, les communications... Mannie est le seul à s'être rendu compte que Mike s'est éveillé à la conscience, en développant un sens de l'humour assez particulier. Devenu l'ami de l'ordinateur, il s'attache à faire l'éducation d'un être à la fois supérieurement intelligent, totalement immature, et dénué de toute loyauté envers l'Autorité.
C'est pour faire plaisir à Mike que Mannie, pourtant apolitique, introduit un enregistreur, camouflé dans la prothèse de son bras gauche, dans un meeting clandestin organisé contre l'Autorité. Il y retrouve le Professeur Bernardo de la Paz, un révolutionnaire sud américain déporté sur la Lune. Mais des gardes de l'Autorité Lunaire interrompent la réunion, qui se termine en émeute sanglante. De nombreux militants et tous les gardes sont tués. Manuel se trouve donc malgré lui contraint à se cacher dans une chambre d'hôtel, avec une blonde sculpturale, Wyoming « Wyoh » Knott. Il la présente à Mike, par le truchement du téléphone. Le professeur de la Paz les rejoint, et les quatre protagonistes vont réfléchir à l'avenir de la Lune.
Selon Mike en effet, au rythme des livraisons de céréales, et sans retour de matière première de la part de la Terre, les ressources lunaires vont s'épuiser et mener à la famine dans un délai de sept ans et au cannibalisme dans neuf ans. La révolution n'est donc plus seulement un idéal mais une nécessité vitale. Les conjurés lancent donc une nouvelle organisation révolutionnaire, pyramidale, qui respecte les règles classiques de la clandestinité : des cellules pratiquement étanches, chaque militant ne connaissant qu'un nombre restreint de camarades. Mais la présence de Mike modifie complètement la donne : contrôlant totalement les réseaux de communication de Luna, il peut communiquer de manière sûre et rapide avec tous les militants, tout en espionnant de l'intérieur l'Autorité Lunaire. Les motivations de l'ordinateur sont sa loyauté par rapport à ses seuls amis, et le goût du jeu, car il s'ennuie. Malgré cet atout sans précédent dans un mouvement révolutionnaire, qui permet aux insurgés de conserver en permanence une longueur d'avance sur l'adversaire, en l'espionnant, mais également en l'intoxiquant, les chances de réussite ne sont que de 1 contre 7.
Il faut pour que la révolution réussisse qu'elle dispose d'une aide sur la Terre elle-même, pour y travailler l'opinion publique et les gouvernements. La chance permet à Mannie de rencontrer et de rendre service à un touriste terrien, « Stu » LaJoie. Celui-ci, séduit par la famille de Mannie et surtout par Wyoh, s'engage dans la révolution par sympathie et par sport.
Un problème majeur se pose : une fois la révolution réalisée sur la Lune, comment résister à une reconquête par des forces terriennes infiniment supérieures ? Mike a la réponse : on peut, par l'intermédiaire de la catapulte électromagnétique chargée d'envoyer les chargements de céréales, lancer « des cailloux », c'est-à-dire projeter avec force et précision des rochers entourés de métal, libérant au point d'impact l'énergie de petites bombes atomiques. Mais la vulnérabilité de cette catapulte exige également la construction d'une seconde, plus petite mais totalement secrète. Durant de long mois, l'organisation va recruter des militants, surveiller le gardien et le chef de la police, Alvarez, construire la seconde catapulte. Elle s'attache également à se financer par l'intermédiaire d'activités légales et illégales, qui vont d'honnêtes entreprises industrielles et commerciales à l'industrie du jeu et à l'escroquerie pure et simple, sous le contrôle de "Prof" et surtout de Mike.
En mai 2076, un événement fortuit fournit aux insurgés leur « partie de thé de Boston » : un groupe de gardes viole et tue une jeune fille, puis en tue une autre. L'émeute est immédiate et encouragée par l'organisation révolutionnaire. Malgré des pertes, le siège de l'autorité est pris d'assaut, la garnison est massacrée et la révolution a gagné.
Seconde partie : La foule sous les armes (A Rabble in Arms)
Pris par le temps dans leurs préparatifs, les insurgés décident de garder le silence sur les événements, en imposant un black out sur les informations en direction de Terra. Mike imite le Gardien, et les livraisons de grains continuent comme avant.
Un congrès se réunit à Luna City. Il s'agit de rédiger la constitution du nouvel État. Mais aux authentiques révolutionnaires se joignent des insurgés de la dernière heure et surtout toute une faune d'idéologues et de religieux de toutes sortes. C'est le professeur de la Paz qui dirige cette pétaudière, et par sa voix Heinlein critique joyeusement les mœurs politiques de son époque.
Lorsque la Terre finit par apprendre ce qui s'est réellement passé, le congrès déclare l'indépendance de Luna, le 4 juillet 2076, jour du 300e anniversaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Il faut maintenant envoyer une délégation diplomatique sur Terre. C'est un voyage prévu depuis le premier jour, auquel se sont préparés le Professeur de la Paz et Mannie. Il est précédé par l'adoption de Wyoh comme coépouse par la famille Davis.
Attendus sur Terre par Stu, qui a préparé leur arrivée, Mannie et Prof sont projetés dans le golfe du Bengale à la place d'une cargaison de grain. Non reconnus comme diplomates, Prof, « ministre plénipotentiaire » cloué sur une chaise roulante, et le « colonel Davis » sont toutefois reçus par les Nations Fédérées dans leur siège d'Agra. Tandis que Stu tente de créer un mouvement d'opinion favorable à Luna, les deux Lunatiques essaient de jouer sur les divisions entre les puissances, tout en proposant à chacune de construire une catapulte terrestre sur une haute montagne, équivalent plus puissant de celle de la Lune, et destinée à renvoyer sur celle-ci des matières organiques lui permettant de ne pas périr de faim, et même d'augmenter ses livraisons. Le séjour de Mannie et Prof permet à Heinlein de décrire de manière ironique les différentes nations, et notamment la "dictature d'Amérique du Nord", État totalitaire et religieux où les libertés individuelles ne sont plus qu'un souvenir et où Mannie est brièvement incarcéré pour bigamie et polygamie.
Le voyage est un échec. Les Nations Fédérées décident de reconquérir la Lune par la force, tout en proposant secrètement à Mannie le poste de Gardien. Mais tandis que l'opinion publique terrienne s'est divisée, les Lunatiques sont désormais plus soudés que jamais.
Prof, Stu et Mannie s'échappent et rejoignent secrètement Luna. Entre-temps, des élections législatives se sont tenues. En leur absence, Prof et Mannie ont été élus triomphalement (avec l'aide de Mike ?).
Troisième partie : URGCNEP ! (TANSTAAFL!)
La révolution s'essouffle tandis que les mois passent dans la préparation de la guerre. Mais l'attaque terrienne a enfin lieu. Des troupes d'élite descendent dans Luna City et causent de lourdes pertes dans la population civile. Mais elles sont finalement exterminées. Les habitants de Churchill supérieur meurent presque tous dans la décompression de leur dôme. En surface dans l'espace, les sorties des commandos de Finn Nielsen et des perforatrices lasers transformées en pièces d'artillerie réduisent à néant la flotte des assaillants.
Adam Selene est donné pour mort, ce qui résout le problème de plus en plus préoccupant de son inexistence en tant qu'être de chair et de sang.
Luna commence alors, comme David contre Goliath à « lancer des cailloux » vers la Terre. Les cibles choisies sont désertiques mais réparties sur tous les continents. La puissance dégagée par l'impact est celle d'une petite bombe atomique. Les habitants des régions concernées sont prévenus, mais certains décident de rester et sont tués. Le centre de commandement militaire des Nations Fédérées, à Cheyenne Mountain, est pilonnée durant toute la durée du conflit.
La Terre attaque alors et détruit la grande catapulte lunaire en utilisant des armes nucléaires. L'équipe de Mannie met alors en œuvre la catapulte cachée et continue de bombarder la planète. Des gouvernements africains, achetés par les équipes de Stu restées sur Terre, reconnaissent alors Luna. Une à une, les grandes puissances, à commencer par la Grande Chine, abandonnent les hostilités.
Dans l'euphorie, les Lunatiques célèbrent leur indépendance. Durant les festivités, épuisé, Prof décède. Mannie, un instant au pouvoir, va se retirer rapidement et retourner à ses occupations familiales, tel Cincinnatus.
Stu est finalement adopté comme nouveau comari par la famille Davis.
La destruction de la catapulte par les terriens, inévitable, faisait en fait partie du plan de prof, qui voyait l'avenir de la Lune dans un rôle de « hub » spatial plutôt que dans celui d'une colonie dévouée à une économie agricole trop rudimentaire. Le temps de construire les deux catapultes, sur Terre et sur la Lune, les Terriens se seront adaptés à la cessation des livraisons et les Lunatiques auront commencé à reconvertir leur économie vers un soutien logistique à la conquête du système solaire. La catapulte cachée le restera, garante de l'indépendance future de la Lune.
La fin du roman est triste. Mike ne répond plus aux sollicitations de Mannie. Lourdement bombardé durant la dernière attaque, a-t-il perdu conscience en perdant des circuits et des mémoires, ou s'est-il enfermé dans un silence dont il ne parvient plus à sortir ?
Un problème de traduction
En traduisant « There Ain't No Such Thing As A Free Lunch » (TANSTAAFL) par « Un Repas Gratuit est Supérieur à Tout » (URGESAT), le premier traducteur, Jacques de Tersac, a commis un contresens qui fausse la compréhension des idées politiques défendues par Heinlein dans l'ensemble du roman. L'édition révisée utilise le terme URGCNEP (Un Repas Gratuit, Ça N'Existe Pas).
Seigneur de lumière (titre original : Lord of Light) est un roman de science-fiction, écrit en 1967 par Roger Zelazny.
Cet ouvrage a été récompensé par le prix Hugo du meilleur roman 1968.
Dans le futur, une partie de l'humanité a émigré vers une autre planète à bord d'un vaisseau spatial, L'Étoile de l'Inde. L'utilisation d'une technologie permettant le transfert de la conscience des membres vieillissants de l'équipage dans un nouveau corps, artificiellement cultivé, leur permet désormais de continuer à vivre de corps en corps et de développer les pouvoirs mutants qui leur sont apparus. Ces colons qui ont connu la terre ou bien sont nés à bord du vaisseau sont appelés les "Premiers".
Arrivés sur ce nouveau monde, les Premiers ont remporté les guerres menées pour détruire la quasi-totalité des formes de vies indigènes et emprisonner ou rendre inoffensive les formes de vie indestructibles. Ce sont les Premiers et certains de leurs rejetons qui ont peuplé ce nouveau monde et qui le dirigent dans l'intention d'éduquer l'humanité et lui donner progressivement accès au savoir et à la technologie.
Avec le temps quelques-uns des Premiers se sont assimilés à des dieux de la mythologie hindoue, mythologie qui se prête bien à une "civilisation" qui détient le réel pouvoir de contrôler la réincarnation, ils maintiennent de la sorte un pouvoir sans partage.
Les Premiers vivent depuis de nombreux siècles, ils sont devenus égoïstes, pervers, amoraux, détraqués et refusent de partager leurs connaissances. Grâce à leur technologie avancée et aux pouvoirs mutants qui leur sont venus, ils se font passer pour des dieux et dictent des règles de conduite au peuple, contrôlant notamment l'accès aux méthodes de réincarnation et en détruisant systématiquement toutes découvertes et avancées humaines, scientifiques ou technologiques. Ils imposent une religion unique, un ersatz de la religion hindoue, dirigée par des prêtres qu'ils contrôlent.
L'un des Premiers, Sam, va se rebeller contre cet état de faits et tenter de déclencher contre les dieux une révolution inspirée du Bouddhisme dont il se souvient pour tenter de sortir le peuple du Moyen Âge éhonté dans lequel il est maintenu...
Tous à Zanzibar (titre original : Stand on Zanzibar) est un roman de science-fiction, écrit en 1968 par l'écrivain britannique John Brunner. L'édition française, dans une traduction de Didier Pemerle, est parue en 1972.
En 2010, le nombre des êtres humains est tel que, s'ils se tenaient au coude à coude sur l'île de Zanzibar, ils la recouvriraient en entier. La surpopulation entraîne la disparition de toute sphère privée, un contrôle génétique draconien et une anarchie urbaine généralisée. La pollution fait qu'à New York, des distributeurs d'oxygène sont à la disposition de ceux qui ont besoin de faire le plein avant de traverser les rues. La consommation de tranquillisants, pour limiter les nécessaires tensions sociales dues à la promiscuité et les velléités révolutionnaires, s'est généralisée.
Les radiations ont entrainé l'augmentation du taux des maladies héréditaires à un tel point que des mesures draconiennes sont prises : les individus porteurs sont automatiquement stérilisés et seuls se reproduisent ceux qui ont des caryotypes sains. L'eugénisme est développé. Évidemment, la liberté individuelle est résolument refusée.
À New York, Norman, un jeune Afro-Américain, travaille pour la toute-puissante General Technic Corporation dont le superordinateur Shalmaneser organise l'achat pur et simple d'un pays africain. Son compagnon d'appartement, Donald, apparemment un simple étudiant, est en fait recruté par les services secrets qui l'envoient s'emparer de la découverte d'un généticien d'un pays du tiers monde qui ferait de tous les nouveau-nés des génies prédéterminés.
La Main gauche de la nuit (titre original : The Left Hand of Darkness) est un roman de science-fiction, écrit en 1969 par Ursula K. Le Guin (États-Unis). Il fait partie d'un cycle intitulé le Cycle de l'Ekumen, qui comporte six autres romans. La même année est publiée une nouvelle, Le Roi de Nivôse se situant sur la même planète.
Dans le futur, Genly Ai, un Terrien, est envoyé sur la planète Gethen (alias Nivôse) pour tenter de convaincre ses gouvernements d'adhérer à l'organisation interplanétaire qui réunit différents systèmes stellaires autour d'échanges commerciaux. Seulement les conditions climatiques de Nivôse sont très difficiles, et la situation politique est tendue ; les gouvernements ne semblant pas très motivés pour l'adhésion à l'organisation des planètes unies.
Genly se trouve alors immergé dans une société très étrange. Ici, les humains ont connu une évolution génétique sensiblement différente : ils ne sont ni homme ni femme. Ils sont asexués la majorité du temps (la période de "soma"), jusqu'à ce qu'une "poussée hormonale" (le "kemma") qui se produit une fois par mois leur fasse prendre de manière aléatoire l'un ou l'autre sexe. Les organes sexuels deviennent alors apparents. Toute la société prend évidemment en compte cette absence de différence sexuelle et fonctionne différemment de celle de Genly Ai. L'absence de genre n'est pas le seul élément de cette société, c'est un monde complexe : le décompte du temps, le système politique, les relations familiales sont différents ; les conceptions des choses elles-mêmes le sont.
Genly a du mal à comprendre cette civilisation, et surtout à s'habituer à ce que ses interlocuteurs soient à la fois des "il" et des "elles". En contrepartie, lui, bloqué à leurs yeux dans une phase hormonale qui le maintient du côté masculin de son organisme, passe aussi pour un monstre.
Mais sa mission l'entraîne dans une traversée du pays dans des conditions très difficiles, poursuivi par un gouvernement qui le voit comme un danger.
L’Anneau-Monde (titre original : Ringworld) est un roman de science-fiction de l’auteur américain Larry Niven, paru aux États-Unis en 1970 et en France en 1983.
Nessus, un extraterrestre, recrute Louis Wu et Teela Brown, deux Terriens, ainsi que Parleur-aux-Animaux, un autre extraterrestre, pour une mission d’exploration d’une mystérieuse planète artificielle ayant la forme d’un anneau, tournant autour d’une étoile.
Personnages principaux
- Louis Wu (terrien) ;
- Teela Brown (terrienne) ;
- Nessus (Marionnettiste de Pierson) ;
- Chmee, ou Parleur-aux-Animaux, (Kzinti).
- Étoile K9 (de type G3, proche d’une G2, un peu plus petite et plus froide que notre Soleil) ;
- Vitesse de l’anneau : 1 250 kilomètres par seconde ;
- Masse de l’anneau : 2 × 1027 kilogrammes, soit à peu près la masse de Jupiter (2 millions de milliards de milliards de tonnes) ;
- Rayon : 1,54 × 108 kilomètres (= 1 UA environ, soit la distance Terre-Soleil) ;
- Largeur : 1,6 × 106 kilomètres (soit un peu plus que le diamètre de son étoile) 1,6 million de kilomètres ;
- Superficie : 3 × 106 fois celle de la Terre = 1,6 × 1015 km2 environ (1,6 million de milliards de kilomètres carrés) ;
- Hauteur des montagnes bordant l’Anneau : 1 500 km ;
- Plaques rectangulaires permettant l’alternance jour/nuit : 1,5×106 par 4×106 kilomètres, reliées par des câbles et en orbite plus rapprochée de l’étoile ;
- Durée du jour : 30 heures ;
- Temps de rotation de l’anneau : 7,5 jours ;
- 1 falan = 10 révolutions = 75 jours ;
- Gravité en surface : 9,73 m/s2 = 0,992 G
- Larry Niven aborde le thème de la surpopulation en l’élargissant à toute la galaxie, problème accru par l’usage généralisé de l'épice de longévité. Il présente ensuite diverses solutions inventées par des races extraterrestres. L’anneau-monde, aux proportions gigantesques, est l’une de ces solutions.
- La civilisation des Marionnettistes de Pierson, présentée comme plutôt pacifique et très prudente, utilise deux armes particulières pour lutter contre ses ennemis potentiels : le tasp (un neuro-émetteur qui stimule chez sa victime les zones du plaisir) et la manipulation du patrimoine génétique des autres races.
- Avec le personnage de Teela Brown, Larry Niven développe dans son univers de science-fiction une hypothèse selon laquelle la chance pourrait être transmise par les gènes. Ainsi, l’organisation sur Terre d’une “Loterie du Droit de Naissance” - dont seuls les gagnants sont autorisés à procréer - conduit à créer au fil des générations des lignées d’invididus au coefficient de chance de plus en plus élevé. Mais le corollaire de ce fort coefficient de chance, c’est le manque de maturité de ces personnes chanceuses qui n’ont jamais connu ni l’adversité, ni la douleur pour les faire progresser et mûrir.
- Avec les cabines de transfert en usage sur la Terre, les déplacements sont quasi immédiats et la planète est devenue une grande ville mondiale (version amplifiée du global village de Marshall McLuhan) dont les communications se font en une seule langue : l’Interworld. Larry Niven décrit ainsi un monde standardisé dans lequel toute différence culturelle a quasiment disparu.
- C’est avec beaucoup d’humour que Larry Niven invente des races extraterrestres dont les femelles ne sont douées d’aucune faculté intellectuelle remarquable.
- La race extraterrestre des Étrangers s’occupe exclusivement d’acheter et de vendre des informations dans la galaxie, préfigurant ainsi la valeur stratégique de l’information qui explosera avec l’avènement de l’ère numérique.
Ce roman est le premier volet du cycle intitulé Le Fleuve de l'éternité comprenant cinq volumes et précède Le Bateau fabuleux, Le Noir Dessein, Le Labyrinthe magique et Les Dieux du fleuve.
Le héros, Sir Richard Francis Burton, pourtant décédé, atterrit nu sur une plage d'herbe d'un lieu inconnu en un temps inconnu. Un grand cours d'eau coule dans une vallée encadrée par des montagnes : le Fleuve. Ressuscité dans son corps de 25 ans mais glabre, il rencontre rapidement ses semblables qui ont subi le même sort que lui et apprend qu'ils viennent tous d'époques différentes et sont plus ou moins célèbres comme Sam Clemens (vrai nom de Mark Twain). Rapidement se constitue un groupe dont il devient le chef : parmi eux, un homme de Néandertal, très efficace pour le combat et la survie primitive, qui laisse supposer que tous les humains sont présents dans ce monde étrange, depuis le premier pithécanthrope. La tribu comprend aussi un extraterrestre, Monat, venu au XXe siècle sur Terre où il est mort et qui apparemment, a été obligé d'annihiler la Terre. Ils assistent alors à la renaissance des clans puis des civilisations du Monde du Fleuve : de nouveaux conflits apparaissent, pour les femmes ou pour la nourriture, même s'il existe des tours en forme de champignons qui distribuent toutes les commodités aux revenants dans des boîtes personnelles. Au fil des semaines, le groupe de Burton réussit à construire une embarcation dans l'idée de remonter le Fleuve à sa source et de découvrir le but de cette résurrection globale. Mais le Fleuve semble être infini...
Les Dieux eux-mêmes (titre original : The Gods Themselves) est un roman d'Isaac Asimov publié en 1972, traduit en français par Jane Fillion en 1973.
Première partie
Hallam, un savant, découvre par hasard que du tungstène s'est transformé en un plutonium instable dont la radioactivité augmente peu à peu, dégageant une énergie extraordinaire. Ainsi, il en déduit que des gens d'un univers parallèle aux lois différentes profitent de cet échange, car le tungstène repris, instable également chez eux en vertu de leur interaction forte dix fois plus importante, leur procure aussi une énergie illimitée. Grâce à cette découverte, Hallam est vénéré par l'humanité pour sa découverte révolutionnaire, tandis que des pompes à électrons sont mises en service partout sur Terre pour produire de l'énergie conformément à ce procédé.
Cependant, Lamont oppose des objections à un tel pragmatisme en argumentant que c'est ainsi que les lois des deux univers s'équilibrent, selon la seconde loi de la thermodynamique et que les lois de notre univers sont en train de changer de manière bien plus rapide qu'un calcul effectué auparavant ne laissait présager. Ainsi, l'interaction forte augmente, ce qui risque de rendre le soleil instable et de le faire exploser en créant un quasar (il suggère d'ailleurs que les autres quasars de l'univers étaient peut-être le siège d'un « pompage » dans le passé). Néanmoins, cette hypothèse trouble les autorités politiques et scientifiques, car elle impliquerait de renoncer à une énergie gratuite, et le fait qu'il soit sur la liste noire de l'inventeur de la pompe fait que sa théorie est rejetée.
Associé à un linguiste, Lamont tente alors de communiquer avec le para-univers pour avertir ses habitants du danger, et une communication s'établit durant laquelle les para-êtres pressent les humains d'arrêter le pompage. En tant qu'initiateurs du procédé, les para-êtres sont sans doute plus avancés technologiquement, mais les tentatives de Lamont pour faire cesser le pompage ne fonctionnent pas. Les deux hommes finissent par abandonner, convaincus de leur impuissance et le linguiste suggère que les para-êtres peuvent avoir le même problème qu'eux.
Deuxième partie
La seconde partie se déroule sur la planète d'un univers parallèle.
Un Rationnel fort doué, une Émotionnelle à l'esprit rationnel, et un Parental téméraire forment une triade peu commune. Le lecteur apprend peu à peu qu'ils s'agit du para-univers, et apprend également que les Solides font l'éducation des Fluides (et seulement aux Rationnels), tandis que les triades, comprenant un membre de chaque groupe (un Rationnel qui réfléchit, un Parental qui s'occupe des enfants et une Émotionnelle qui ressent des émotions), se forment, et que de chaque triade naissent trois enfants avant que leurs membres ne meurent. Les êtres concernés sont de substance informe et sont dotés de tentacules, tandis que les Solides semblent plus anthropomorphes. Ils se nourrissent de la lumière de leur Soleil, qui décline peu à peu, mais les Solides, par le biais de la Pompe, sont en passe de canaliser de l'énergie gratuite, aux dépens d'un autre univers dont ils se moquent. Pour eux, une baisse de l'interaction forte n'importe pas de façon aussi urgente, car leur étoile perdrait de l'activité devenue inutile du fait de la Pompe.
Cependant, l'Émotionnelle, qui sait que la naissance du troisième enfant (une Émotionnelle, la "médiane") indiquerait qu'il est temps pour eux de partir, se refuse à lui donner naissance. En subtilisant la Pompe, le parental réussit finalement à amorcer le processus. Des Solides se présentent alors et s'aperçoivent du responsable du vol, mais ils sont surtout affolés du danger qu'aurait pu courir l'Émotionnelle, qui, horrifiée de la machination dont elle a été victime, s'enfuit. Le Rationnel parvient à la retrouver, et réussit à la convaincre de son innocence dans l'histoire. Elle lui raconte alors son idée concernant les Solides qui mettent un point d'honneur à ne jamais parler d'eux-mêmes. Selon elle, les Fluides sont des robots destinés à assurer la survie des Solides qui disparaissent du fait du manque d'énergie. Elle, l'"EmGauche", Émotionnelle douée d'un esprit rationnel, est une aberration du processus qui la rend plus puissante, et la Pompe rend les Fluides inutiles et destinés à disparaître. Elle affirme sa volonté de mettre fin à la Pompe en prévenant les gens de l'autre Univers du danger qu'ils courent, afin de se venger de tous ceux qui l'ont maltraitée.
De retour chez lui, le Rationnel reçoit la visite de son mentor Solide qui, en effet, parle de l'Émotionnelle comme de quelqu'un qui « échappe à leur contrôle ». Il l'incite à réfléchir sur la raison d'être de la disparition des Fluides une fois leurs trois enfants mis au monde, car c'est le Rationnel qui est censé la découvrir et l'expliquer. Il comprend et trouve l'Émotionnelle grâce aux liens particuliers qui se sont établis entre eux en tant que membres d'une triade. Elle a eu le temps d'envoyer des messages d'alarme aux para-êtres, en se dissimulant dans la roche. Le Rationnel lui explique que les Fluides sont la forme jeune des Solides, dont ils n'ont jamais vu la forme juvénile. La fusion (équivalent d'un acte sexuel, mais qui dure plusieurs jours) les transforme - temporairement - en Solides, et le souvenir de l'avoir été réussit à convaincre les trois de fusionner - une dernière fois - pour former un Solide, dans l'objectif avoué de convaincre Estwald, nouveau chef du projet de la Pompe, d'abandonner cette entreprise.
Cependant, les trois membres de la triade comprennent qu'ils sont appelés à devenir Estwald, dont la combinaison Émotionnelle, Rationnel et Parental a été choisie à l'avance. Ainsi, les trois disparaissent, et Estwald naît.
Troisième partie
Denison, touriste Terrien, se rend sur la Lune - colonisée depuis un demi-siècle, et on apprend peu à peu les mœurs de l'endroit. Le fait qu'il demande à Séléné, la guide Lunarite, où se trouve le grand complexe d'étude scientifique, la rend soupçonneuse, et elle en informe Neville, son « mari » avec qui, conformément aux lois lunaires, elle n'a pas d'engagement légal. Ainsi, elle continue à aider Denison, qui se révèle être un collègue de travail de Hallam, et avoir - accidentellement - favorisé sa découverte. Il émet les mêmes objections que Lamont, et est invité par un responsable Terrien sur la Lune qui est prêt à l'aider pour faire diffuser ses idées s'il l'informe en retour du comportement des Lunarites, qu'il soupçonne de mettre en place un plan machiavélique pour assurer leur indépendance de la planète-mère. De même, le « mari » de Séléné lui assure qu'il aura un accès au matériel d'expérimentation, en retour d'informations sur les Terriens. Le nudisme est de mise sur la Lune, ainsi que des aliments infâmes et une vie dans des caves souterraines pressurisées ou en surface dans un scaphandre.
Denison, avec l'aide de Séléné, découvre que ses craintes et celles de Lamont étaient fondées. Néanmoins, Denison découvre que Séléné est une Intuitionniste, responsable d'immenses progrès scientifiques, et ils émettent l'idée qu'il pourrait y avoir non pas deux, mais une infinité d'Univers. Denison a alors l'idée de pomper l'énergie et la matière d'un Univers-cosmeg (cosmic egg) où l'interaction forte est beaucoup plus faible - un tel univers est composé d'une seule étoile, et il n'y a pas de risque de tuer des êtres vivants. Ainsi, le déséquilibre de l'interaction forte induite par le premier Pompage se verrait compensé, et cette forme d'énergie permet également de créer des jets de matière. D'ailleurs, ce Pompage pourrait mener à un Big Bang dans l'Univers concerné, et c'est peut-être là l'origine du nôtre. Ainsi, les autres stations de Pompage seraient, conformément aux souhaits de Neville qui était intéressé par la Pompe sur la Lune, jusqu'alors absente, créées dans le sous-sol lunaire.
Cependant, à la conférence qui regroupe Neville, le responsable Terrien, Denison et Séléné, Neville affirme son intention d'utiliser ces Pompes pour que la Lune quitte l'orbite Terrestre ou même le système solaire. Cependant, un refus massif cautionne cette proposition qu'il comptait instaurer discrètement, et seuls des vaisseaux spatiaux utilisant cette énergie seront mis en place par la suite. Séléné et Denison s'avouent enfin leur amour réciproque.
Rendez-vous avec Rama (titre original : Rendezvous with Rama) est un roman de science-fiction d'Arthur C. Clarke paru en 1973 puis traduit en français en 1975 qui raconte l'histoire d'un immense vaisseau cylindrique d'origine inconnue qui entre dans le Système solaire au XXIIe siècle.
Ce roman, considéré comme un des piliers de l’œuvre de Clarke et comme un classique de science-fiction dite dure, a remporté plusieurs distinctions, dont les prestigieux prix Hugo et Nebula.
Ce livre est le premier de la série Rama de l'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke. Les trois romans suivants, Rama II (1989), Les Jardins de Rama (1991) et Rama révélé (1993) ont été coécrits avec Gentry Lee, ingénieur au Jet Propulsion Laboratory. Gentry Lee a aussi écrit deux autres romans dans l'univers de Rama, Bright Messengers en 1996 et Double Full Moon Night en 2000.
Résumé
En 2130, les radars terrestres repèrent un gigantesque cylindre qui pénètre dans le Système solaire. D'abord identifié comme l'astéroïde 31/439, on lui attribue le nom Rama en hommage au prince hindou Rama (« les astronomes [ayant] depuis longtemps épuisé la mythologie grecque et romaine »), quand on réalise que son envergure de 50 km de long par 20 km de diamètre et sa perfection impliquent nécessairement une origine extraterrestre.
L'équipe du vaisseau Endeavour, en mission de routine avant la découverte, est chargée d'aller à la rencontre du vaisseau, qui a déjà atteint l'orbite de Vénus, pour l'explorer. Ils réalisent progressivement que le cylindre, qui à première vue semblait inhabité, est occupé par de bien étranges créatures. Pendant ce temps, la Commission Rama réunit un panel de spécialistes et de représentants des mondes habités du Système solaire, les Planètes unies, afin de faire face à cette situation.
Le vaisseau
Rama est un cylindre parfait, de type cylindre O'Neill, d'environ 50 km de longueur et 20 km de diamètre, d'un « gris triste et terne », ressemblant « assez drôlement à n'importe quel chauffe-eau électrique. »
La trajectoire des premières caméras de reconnaissances permettent de déterminer rapidement que la masse du cylindre (d'au moins « dix millions de millions de tonnes ») est trop faible pour que ce dernier soit plein.
Sur la face extérieure nord, trois pylônes d'environ 10 m d'épaisseur en forme de triangle équilatéral autour du point central de cette face permettent au vaisseau de s'amarrer lors du rendez-vous. La trajectoire de Rama croise le système solaire. D'abord hors du système, le vaisseau s'approche rapidement du Soleil.
L'intérieur de Rama est divisé en deux portions : les hémicylindres nord et sud, séparés par la mer cylindrique, une étendue d'eau qui couvre toute la circonférence sur environ 10 km de large. Aux deux extrémités se trouvent des demi-sphères, appelées hémisphères nord et sud. L'hémisphère sud, à l'opposé d'où se pose le vaisseau, possède un pic qui suit l'axe sur plusieurs kilomètres, entouré de six plus petits pics. Dans l'hémisphère nord, trois escaliers, baptisés Alpha, Bêta et Gamma par les premiers explorateurs, sont espacés de 120° et permettent de passer du moyeu central, où la gravité est nulle, à la surface de l'hémicylindre nord, où la gravité atteint environ le tiers de la gravité terrestre, en raison de la rotation rapide du cylindre (d'environ un tour toutes les quatre minutes).
Au cœur de la mer cylindrique se trouve une île ovale d'environ 10 km de long par 3 km de large, baptisée New York. Six autres « villes » se trouvent dans Rama : Paris, Londres, Rome et Moscou dans l'hémicylindre nord, et Pékin et Tokyo dans l'autre. Six « soleils » linéaires, disposés symétriquement sur le pourtour de la paroi interne, permettent d'éclairer l'ensemble du cylindre. Chaque « soleil » est en fait une longue tranchée qui éclaire la plaine du côté opposé.
Les Dépossédés (titre original : The Dispossessed) est un roman de Ursula K. Le Guin publié en 1974. Il fait partie du Cycle de l'Ekumen. La même année est publiée la nouvelle À la veille de la Révolution qui se situe avant l'histoire du roman.
Qualifié par son auteure d'« utopie ambiguë », ce roman décrit la vie des habitants d'Anarres, un monde fondé sur les principes du communisme libertaire et ceux de son pendant capitaliste sur Urras à travers l'histoire d'un physicien, Shevek.
L'idéologie politique anarchiste qui sous-tend l'œuvre a été inspirée par les écrits de Kropotkine, Murray Bookchin et Paul Goodman.
L'histoire se déroule sur la planète Urras et sa lune Anarres (ou sur Anarres et sa lune Urras). L'ensemble est décrit comme un système de planètes jumelles orbitant autour de l'étoile Tau Ceti. La population des deux planètes est appelée « cétienne » par l'Ékumen. Les Cétiens présentent la particularité d'être très velus : leur corps est entièrement couvert d'un duvet dense.
Afin d'empêcher une rébellion des ouvriers anarcho-syndicalistes (menés par une femme nommée Odo, décédée depuis, mais dont les réflexions animent le livre), les principaux états urrasti ont donné Anarres et une garantie de non-ingérence aux révolutionnaires odoniens, approximativement 200 ans avant les évènements décrits dans Les Dépossédés.
Shevek, le personnage principal, est un physicien anarresti cherchant à développer une théorie temporelle générale. Pour la science physique cétienne, le temps est doté d'une structure beaucoup plus complexe et profonde que nous ne l'envisageons. Les physiciens cétiens utilisent les mathématiques et ce que nous appelons la physique, mais également la philosophie et l'éthique. L'exposé des théories se mêle au déroulement du livre, décrivant non seulement des concepts physiques abstraits, mais aussi les évolutions des vies des personnages, ainsi que la transformation de la société annaresti.
La société d'Annares ne connaît, en théorie, ni gouvernement ni institutions autoritaires coercitives. Pourtant, Shevek commence à se heurter à des murs bien réels lorsque ses idées commencent à dévier des opinions majoritaires de ses compatriotes et de ses collègues scientifiques. Graduellement il comprend que la révolution qui a créé son monde stagne et que des structures de pouvoir commencent à exister là où il ne devrait y en avoir aucune. Il entreprend donc le voyage risqué vers la planète originale, Urras, cherchant à ouvrir le dialogue « inter-cétien » et à diffuser librement ses théories à l'extérieur d'Annares. Le roman détaille ses luttes sur Urras et sur son monde natal, Anarres.
Le livre explore l'hypothèse Sapir-Whorf (*): sur la planète anarchiste l'usage du possessif est fortement découragé. Un exemple est donné lorsque la fille de Shevek, le rencontrant, lui dit « Nous pouvons partager le mouchoir que j'utilise ». (Le Guin 69), au lieu de « vous pouvez emprunter mon mouchoir ». L'idée est que le mouchoir n'est pas possédé par la fille, simplement porté par elle. La langue parlée sur Anarres, le Pravique, est une langue construite qui reflète beaucoup d'aspects des fondations philosophiques d'un anarchisme utopique.
Les Dépossédés est considéré par quelques socialistes libertaires comme une bonne description des mécanismes qui seraient développés par une société anarchiste, mais aussi des dangers de la centralisation et de la bureaucratie qui reprendraient facilement place dans une telle société sans le prolongement de l'idéologie révolutionnaire. Ce livre présente une gamme de personnages développés qui illustrent beaucoup de types de personnalités, toutes instruites dans un environnement qui mesure une personne non pas par ce qu'elle possède, mais par ce qu'elle peut faire, et comment elle entre en relation avec les autres êtres humains. Le meilleur exemple en est probablement le caractère de Takver, la partenaire du héros, qui illustre beaucoup de vertus : la loyauté, l'amour de la vie et des choses vivantes, la persévérance et le désir d'un vrai partenariat avec une autre personne.
Cet ouvrage est parfois présenté comme une des rares renaissances modernes du genre utopique car il y a beaucoup de caractéristiques d'un roman utopique à trouver dans ce livre. On retrouve notamment de nombreux aspects utopiques dans la société d'Anarres, qui est présentée comme une société en adéquation avec ses propres théories et ses propres idéaux, d'autant plus en raison de la proximité d'Urras. Cependant ce n'est pas aussi simple : Annares n'est pas présentée comme une société parfaite, des aspects réalistes diminuent l'aspect utopique de ce roman. La rudesse de la vie due au manque de ressources, les mensonges dus au voisinage avec Urras et la révélation du caractère bureaucratique de la société d'Annares la distinguent clairement d'une société parfaite. On peut interpréter ceci comme la volonté de l'auteure de démontrer qu'une telle société est impossible ou du moins qu'il est nécessaire que celle-ci se questionne et se réinvente continuellement. Il est en tout cas notable qu'un des thèmes majeurs de ce travail est l’ambiguïté de la notion d'utopie.
Note de renvoi :
(*) En linguistique et en anthropologie, l’hypothèse de Sapir-Whorf (HSW) soutient que les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques, autrement dit que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage. Cette forme de relativisme culturel et de déterminisme linguistique a été développée par l'anthropologue américain Edward Sapir puis défendue de façon radicale par son élève, Benjamin Lee Whorf.
La Guerre éternelle (titre original en anglais : The Forever War) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Joe Haldeman paru en 1974 en langue originale puis publié en France en 1976.
La Guerre éternelle est un roman divisé en quatre parties, trente-quatre chapitres et un épilogue. Les quatre parties du roman présentent quatre phases de la vie du héros, William Mandella, tout en suivant sa progression dans la hiérarchie militaire (Soldat, Sergent-chef, Lieutenant, Commandant). méridien de Greenwich) et un temps subjectif (temps biologique raccourci par les sauts collapsars et ralenti par les voyages interstellaires effectués à une vitesse proche de celle de la lumière). Cette double échelle temporelle permet d'une part à l'auteur d'étaler le récit de la guerre sur 1146 ans terrestres (entre 1997 et 3143), tout en ménageant l'âge de son héros qui termine le roman à l'âge subjectif de 32 ans. Le titre fait écho à la durée de la guerre, interminablement prolongée par les distorsions temporelles.
Le temps du récit est double, divisé en un temps réel (tel qu'il s'écoule sur la planète Terre au
Les humains maîtrisent le Saut collapsar qui utilise le phénomène des trous de ver pour accélérer les voyages interstellaires. Aux abords de chaque collapsar est aménagée une planète-portail qui en garde l'accès stratégique. Les vaisseaux spatiaux voyagent à des vitesses proches de la lumière et subissent des accélérations énormes, ce qui oblige les humains à s'installer dans des cocons de protection, en état de biostase. Pendant ce temps, un ordinateur logistique prend en charge la navigation du vaisseau.
En 2024, la Terre est peuplée d'un tiers d'homosexuels et de 50 % de chômeurs. Après les émeutes de 2004, les villes sont d'immenses bâtiments monoblocs articulés autour de nombreux ascenseurs et trottoirs roulants. Grâce aux progrès technologiques, la faim n'existe plus et la criminalité a été éradiquée. La psychométrie détecte les criminels potentiels à l'âge de six ans et les soumet à un traitement correctif efficace. Les grands criminels se voient imprimer une nouvelle personnalité et sont réabsorbés par la société. Beaucoup de sans emploi, entretenus par l'État, se consacrent à des activités artistiques ou littéraires. La mode masculine a changé. Les hommes portent une blouse à col droit ajustée, une courte cape, une large ceinture brillante et une dague-bijou au côté, un pantalon large à grands plis serrés dans les bottes. La surpopulation a obligé les autorités à faire vivre plusieurs familles dans un même logement et à interdire en partie l'accès à la propriété privée. Le Conseil Eugénique commence à parler de l'homosexualité universelle comme solution aux problèmes de surpopulation. À soixante-dix ans, chaque citoyen reçoit sa qualification pour le Système universel de Sécurité médicale en fonction de son importance pour la société.
En 2458, la population de la Terre est maintenue en dessous du milliard d'êtres humains par une politique d'éducation strictement homosexuelle et le remplacement de chaque individu décédé par un enfant artificiellement vivifié. Les nouveau-nés sont élevés dans des crèches jusqu'à l'âge de douze ou treize ans et ne reçoivent la visite que d'enseignants ou de psychiatres. À la sortie de la crèche, ils se choisissent un prénom et deviennent adultes stagiaires. À vingt ans, ils sont appelés à l'AENU pour travailler cinq ans dans un bureau. L'élite est ensuite entraînée au combat. Les Terriens sont très uniformes du point de vue morphologique et correspondent globalement au type polynésien.
En 3138, les humains sont tous des clones d'un homme dénommé Larry Kahn, ancien caporal de l'armée terrienne. La Terre compte 10 milliards de clones et chaque clone qui meurt est remplacé. Les clones masculins s'appellent tous Homme et les clones féminins Homme -la Femme. Il n'y a plus de système économique, ni de monnaie. Seule la planète Majeur abrite encore quelques humains qui procréent par voies naturelles et constituent une sorte de réserve humaine à l'échelle galactique.
Hier, les oiseaux (titre original : Where Late the Sweet Birds Sang) est un roman de science-fiction de Kate Wilhelm publié en 1976.
Des changements climatiques massifs et des épidémies mondiales, attribués à une pollution à grande échelle, causent la fin de la civilisation. Une grande famille s'organise pour survivre au sein d'une communauté isolée et indépendante. Mais l'infertilité se répand suite aux maladies, et ils se tournent vers le clonage. Ils prédisent qu'après plusieurs génération de clones, la reproduction sexuée pourrait reprendre. Mais lorsque les membres fondateurs de leur communauté atteignent un grand âge, ils s’aperçoivent que leurs projets ne s'accordent pas aux nouvelles normes et modes de pensées adoptés par les clones.
Le temps passe, et l'individualité a disparu : les clones forment des groupes de 4 à 10 personnes, qui dépendent les unes des autres et qui possèdent une grande empathie entre elles. Après une expédition éprouvante dans les ruines d'une cité, une femme renoue avec son individualité. Elle donnera un enfant, Mark, qui sera lui aussi doté d'une personnalité unique, d'un sens artistique et d'une imagination qui semble se perdre au fur et à mesure des générations parmi les clones.
Le comportement de Mark lui causera rapidement des ennuis en grandissant, et une fois adulte il partira former une nouvelle communauté où la reproduction redeviendra naturelle. Lorsqu'il reviendra au village 20 ans plus tard, il trouvera des ruines, preuves que les clones incapables de créativité n'ont pas su s'adapter pour survivre.
La Grande Porte (titre original : Gateway) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Frederik Pohl publié en 1977. C'est le premier roman du Cycle de la Grande Porte.
Robinette Broadhead (« Robin’ » ou « Bob »), un riche citoyen américain qui vit à New York sous un dôme appelé la « Grosse Bulle », rend visite à Sigfrid von Shrink son robot-psychiatre. Il essaie de surmonter divers traumatismes liés à son enfance et à son passé de prospecteur sur un astéroïde dénommé la « Grande Porte ».
Robin’ (« Bob ») commence à travailler dans les mines alimentaires du Wyoming dès l'âge de douze ans et rêve de devenir prospecteur. À 26 ans, il gagne à la loterie et s'embarque enfin pour la « Grande Porte », un astéroïde qui renferme plus de mille vaisseaux construits par une race alien disparue depuis peut-être un million d'années, les Heechees. La « Grande Porte » est gérée par la « Corporation », une firme internationale, et surveillée par les forces militaires de différentes nations. La « Grande Porte » est le point de départ de missions d'exploration dont le but est soit la collecte de données scientifiques sur l'univers, soit la découverte d'artéfacts heechees qui peuvent faire la célébrité et la fortune des équipages qui les rapportent.
En arrivant sur l'astéroïde, Robin découvre un monde confiné et glauque, doté d'un air vicié et nauséabond, avec des cellules d'habitation étroites et des tunnels sombres. Pire, il apprend au cours de sa formation que les missions d'exploration sont très dangereuses et que nombre d'explorateurs n'en sont jamais revenus. Tétanisé par la peur, il renonce provisoirement à toute prospection et décide de se faire embaucher comme jardinier par la Corporation. Un jour, pourtant, surmontant sa peur, Robinette décide de partir en mission avec Gelle Klara Moynlin, sa maîtresse, et trois autres membres d'équipage homosexuels. La mission se solde par un échec, mais chaque membre de l'équipage reçoit une petite prime de la Corporation. Quelque temps plus tard, après une violente dispute avec Klara qui s'éloigne peu à peu de lui, Robin solde tous ses comptes, dilapide son argent au casino de la « Grande Porte » et s'embarque pour une mission solitaire dans un petit vaisseau heechee. Au bout du voyage, il se retrouve devant l'autre astéroïde heechee, la « Grande Porte II ». Profondément déçu de n'avoir trouvé ni la fortune, ni la gloire, ni la mort, Robinette tente de modifier au dernier moment la destination de son vaisseau mais il ne réussit qu'à l'endommager avant d'être recueilli par le personnel de la « Grande Porte II ».
Lorsqu'il rentre à la « Grande Porte », Robinette échappe aux lourdes sanctions financières prévues par la Corporation pour destruction de vaisseau heechee, car son aventure a permis de calculer une nouvelle trajectoire plus rapide entre les deux portes. Encouragé par son ami Shikitei Bakin, Robin s'embarque avec Klara pour une dernière mission richement dotée. Il s'agit d'une expérience scientifique conçue par la Corporation : programmer deux vaisseaux heechees sur une même destination, les faire partir à quelques secondes d'intervalle et observer ce qui se passe. Les vaisseaux se retrouveront-ils dans la même zone stellaire, à quelques kilomètres l'un de l’autre ? Malheureusement, la mission se termine en catastrophe : les deux vaisseaux s'arrêtent à proximité d'un trou noir qui les attire inexorablement. Alors que l'équipage fait une dernière manœuvre désespérée pour tenter d'échapper à la force d'attraction du trou noir, Robinette, coincé dans une autre partie du vaisseau, ferme un sas de séparation et enclenche la mise à feu, croyant ainsi sauver la vie de ses coéquipiers. Finalement, c'est son vaisseau à lui qui réussit à échapper au trou noir. Il ignore ce que sont devenus ses compagnons, en particulier Klara : sont-ils morts ? sont-ils prisonniers du trou noir ?
De retour à la « Grande Porte », il est considéré comme un héros, touche une prime de plusieurs millions de dollars, puis retourne sur Terre. Depuis, il mène une vie de luxe parmi les privilégiés new-yorkais, mais sa conscience est minée par le sentiment d'avoir involontairement causé la mort de l'amour de sa vie : Gelle Klara Moynlin. Cette culpabilité refoulée le pousse chaque semaine chez Sigfrid von Shrink, sa machine-psychiatre, qui réussit finalement à lui faire accepter la mort de Klara.
Le Serpent du rêve (titre original : Dreamsnake) est un roman de Vonda McIntyre publié en 1978.
Serpent, la guérisseuse, parcourt le monde en pratiquant son art à l'aide de trois serpents génétiquement modifiés capables de sécréter des remèdes en guise de venin. Mais alors qu'elle soigne un jeune garçon, l'un des habitants du même village, par peur, tue l'un de ses serpents, d'une espèce particulièrement rare. Mutilée dans ses capacités, Serpent doit alors se mettre à la recherche de sa propre guérison.
Les Fontaines du paradis (The Fountains of Paradise) est un roman de science-fiction britannique de Arthur C. Clarke paru en 1979 par l'éditeur Victor Gollancz Ltd au Royaume-Uni. En France, il est publié en 1980 par Albin Michel dans la collection Super+Fiction no 7.
Ce roman est récompensé par le prix Nebula du meilleur roman, en 1979, et le prix Hugo du meilleur roman, en 1980.
Vannevar Morgan est le concepteur du pont qui, au cours du XXIIe siècle, franchit le détroit de Gibraltar. Cette fois, il se propose de lancer un pont vers… l'espace, une sorte d'ascenseur spatial. La base de cette construction doit être installée le plus haut possible et sur l'équateur. L'emplacement idéal est donc l'île de Taprobane (Sri Lanka, bien que Clarke la déplace de quelques centaines de kilomètres pour les besoins de l'histoire).
Mais voilà, le sommet de la Montagne Sacrée du Yakkagala est occupé par un monastère et c'est un lieu de pèlerinage depuis plusieurs millénaires. Morgan pourra-t-il mener son projet jusqu'au bout ? Ou alors, sur Mars ?
Remarque : Le titre vient d'une citation de Giovanni de Marignolli au XIVe siècle : « De Taprobane au Paradis, il y a quarante lieues, et là peut s'entendre le murmure des fontaines du Paradis ».
La Reine des neiges (titre original : The Snow Queen) est un roman de science-fiction de Joan D. Vinge publié en 1980.
La planète Tiamat est le plus primitif des derniers mondes encore à portée spatiale de l'Hégémonie.
Elle a tout perdu de la technologie de vol hyperspatial de ses ancêtres, et les seuls voyages possibles se font en utilisant les remous quantiques à l'intérieur d'un trou noir, dernier passage entre différents mondes éloignés.
Arienrhod la Reine des Neiges fait ce qui est en son pouvoir pour aider son peuple à sa manière. Elle projette d'utiliser Moon, son clone, pour remplir ses desseins.
Car l'Hégémonie refuse que Tiamat se développe. Pourquoi ? D'un autre côté, il y a peut-être un rapport avec l'eau de jouvence issue du massacre des Ondins. Le passé sera finalement révélé...
Le cadre du roman
Tiamat : c'est la planète où se déroule l'essentiel de l'histoire.
Elle est recouverte en grande partie d'eau, ce qui a amené ses habitants les Tiamatains à déifier la mer sous diverses expressions: la Dame, la Mère de la Mer, la Mère. Les Tiamatains sont monothéistes. Tiamat est en rotation autour d'un système triple: deux étoiles jumelles et un trou noir. La durée de rotation est de 300 ans. Pendant les 150 premières années, les étoiles sont assez éloignées du trou noir et n'émettent pas fortement d'énergie: la saison sur Tiamat est alors l'hiver. Dans ces conditions, les vaisseaux spatiaux peuvent emprunter le trou noir pour voyager plus vite que la lumière. Les 150 années suivantes, les étoiles se rapprochent du trou noir et émettent plus d'énergie, provoquant l'été sur Tiamat mais rendant le voyage par le trou noir impraticable.
Deux peuples cohabitent sur Tiamat : les Hiverniens et les Etésiens. Les Hiverniens ont le pouvoir pendant la saison hivernale, et les Etésiens l'ont pendant la saison estivale. Les deux peuples ont oublié qu'ils ont des ancêtres communs et s'entendent assez mal: les Hiverniens sont technophiles, amicaux avec les Extramondiens (originaires d'autres planètes), et ont délaissé les croyances traditionnelles. Les Etésiens sont conservateurs, voire souvent xénophobes, très croyants envers la Dame, respectueux envers les sibylles et devins qui sont considérés comme les porte-parole de la Dame.
Système politique: Tiamat est une monarchie théocratique.
La Reine est traditionnellement considérée comme l'incarnation de la Dame. Tous les 150 ans, la Reine est sacrifiée à la Dame en étant jetée à la mer et remplacée par une nouvelle Reine, issue du peuple dont c'est le tour de régner, et élue lors d'une fête appelée Festival. Tous les 20 ans environ, il se déroule un Festival ainsi qu'une Nuit des Masques, mais la pratique du sacrifice humain de la Reine d'un soir a été abandonné.
Tiamat appartient partiellement à une confédération de planètes appelée Hégémonie; partiellement car elle est inaccessible pendant l'Eté. Sept autres planètes appartiennent à l'Hégémonie: Kharemough, Grande Bleue, Newhaven, Ondinée, Tsieh-Pun et 2 autres planètes inconnues.
Kharemough : c'est la planète qui se considère comme le leader de l'Hégémonie, et la plus développée technologiquement. Sa société est divisée entre trois classes très étanches: les Techniciens, les Non-techniciens et les Inclassables. Les Techniciens et les Inclassables n'ont même pas le droit de se parler directement. La planète a quasiment été détruite par la pollution et seuls les plus riches ont les moyens encore de vivre sur la planète elle-même: les autres vivent en orbite, dans les stations-satellites comme le Marché aux Voleurs.
Forteresse des étoiles (titre original : Downbelow Station) est un roman de C. J. Cherryh publié en 1981. Prix Hugo 1982.
L’humanité a conquis les étoiles, plus
exactement les plus proches du système solaire. Cette prouesse est à
mettre au crédit de l’Earth Compagny, une entreprise
visionnaire qui a fait le pari de l’aventure spatiale à l’aube du XXI°
siècle. A son tableau de chasse nos 9 (oui, c’est bien 9) planètes et
leurs satellites les plus importants et les plus riches. Le principe
nous enseigne qu’il faut se donner les moyens de ses ambitions, n’est-ce
pas ? Qu’à cela ne tienne, cette compagnie débordait d’impudence et
d’ambition! Elle appliqua ce précepte à la lettre et au-delà. Au-delà du
berceau de l’humanité : elle conquis les étoiles proches, défrichant
l’inconnu, faisant fi de l’angoisse, des réticences et des médisants. L’Earth Compagny
s’est projetée dans l’espace telle une hyène sur une carcasse fumante,
forçant, pliant, et maîtrisant l’adversité à coup de milliard et de
témérité. A sa botte une flotte d’exploration, la mise en place de
stations de plus en plus lointaines, de plus en plus vitales pour
assouvir ses rêves pharaoniques.
Puis vint le temps des flottes marchandes, et de la découverte d’une
planète habitable (Pell) puis, d’une seconde (Cyteen). Et ce fut le
début de la fin pour cette entité faiseuse de rois, éminence grise de
tous les gouvernements de la Terre.
20 ans, c’est le temps nécessaire pour faire le tour des stations de l’Earth Compagny,
plus qu’il n’en faut pour que naissent des envies d’indépendance et de
liberté. Ce que décidèrent Cyteen ainsi que les systèmes proches en
créant l’Union, et déclenchant une guerre qui mit à genoux l’Alliance…
Comme quoi même l’espace peut nous jouer une tea party !
Voici résumées les dix premières pages de La Forteresse des étoiles. Le titre en VO est Downbellow Station, un jeu de mots avec les « laisser pour compte » dont il sera aussi question dans le récit de Cherryh.
Cependant, la traduction française est appropriée, tant la situation de
la station spatiale partage de nombreux point communs avec une place
forte.
La comparaison avec les grandes
compagnies des Indes Orientales (XVI et XVII° siècles) me semblent
plutôt judicieuse, car le développement, l’ambition et les moyens
consentis partagent de nombreuses similitudes. Les temps sont
incompressibles dans cet univers. La technique des « sauts » y existe
mais présente de nombreuses limites rendant cohérent ce que nous propose
Cherryh. Il y a un soucis de vraisemblance et de détails que j’avais apprécié chez Reynolds dans Les enfants de Poséidon. Ce roman pourrait y être une étape première de l’univers Union-Alliance d’ailleurs.
La station Pell est un verrou stratégique
de tout premier ordre. La partie la contrôlant ainsi que « sa » planète
prendra un net avantage sur la maîtrise des routes commerciales et de
tout un secteur, ainsi que d’autres petites choses insignifiantes
suivant les protagonistes. Pour l’Union, il s’agit de tenir une position
« proche » de l’espace terrestre, une place forte pour surveiller le
trafic d’une position avantageuse et incontournable (demandez à Vauban
comment verrouiller une vallée convoitée). Pour la Terre, les enjeux
sont encore plus vitaux, toute sa projection « stellaire » est en péril,
il lui faut maintenir son lien avec les étoiles et récupérer ses petits
capitaux… La flotte de Mazian – dont l’armateur n’est autre que l’Earth Compagny
– la considère comme un poste avancé ouvrant la possibilité de faire
mal à l’Union en portant le conflit dans le territoire des clones.
Fondation foudroyée (titre original : Foundation’s Edge) est un roman de science-fiction de Isaac Asimov paru en 1982 et faisant partie du cycle de Fondation. L’année suivant sa publication, il remporta les prix Hugo et prix Locus du meilleur roman.
Golan Trevize, de Terminus, a des soupçons concernant la survie éventuelle de la Seconde Fondation. Alors qu’il les transmet à son ami Munn Li Compor, et qu’il s’apprête à prévenir le conseil et le maire Harlan Branno, qui a une influence forte car Seldon, dans sa cinquième apparition, a soutenu ses vues quant à la conservation de Terminus comme capitale, il est arrêté par cette dernière : Munn Li Compor l’a trahi. Il est alors escorté jusqu’à sa maison par Kodell, où le maire Branno souhaite lui parler discrètement. Elle partage ses soupçons, mais juge stupide de les énoncer si haut alors que la Seconde Fondation les surveille sans doute et les éliminerait si elle était prévenue. Ainsi, Trevize est exilé de Terminus, et a comme instructions d’accompagner un chercheur, Janov Pelorat, qui cherche la Terre, la planète des origines. Cette recherche fournissant un prétexte pour trouver la Seconde Fondation. Elle demande après à Compor de le suivre (un moyen primitif qui n’éveillera pas de soupçons), et place un hyper-relais dans le vaisseau de Compor, pour le surveiller. Elle révèle à Kodell, son fidèle bras-droit qu’elle a l’intention de se servir de Trevize comme paratonnerre, et elle espère que la Seconde Fondation se dévoilera en l’attaquant.
Entre-temps, sur Trantor lieu de la Seconde Fondation, un jeune Orateur, Stor Gendibal, qui tente de devenir Premier Orateur, énonce à l’actuel détenteur de cette charge, Quindor Shandess, que le Plan Seldon n’a aucun sens. En effet, dit-il, si Preem Palver a pu éliminer les soupçons de la Fondation, et si le Mulet a été battu, la réduction incroyable du nombre de déviations n’est pas pour autant explicable. Par une démonstration rigoureuse, il démontre qu’un retour aussi parfait dans le Plan n’est possible que par la manipulation d’une autre faction. Cette dernière détentrice d’une « micro-psychohistoire » doit être apte à calculer l’influence des petits groupes. Ainsi, il suppose que des « anti-mulets » ont une influence suffisante pour maintenir le Plan sur les rails, et suspecte qu’ils font cela pour reprendre le pouvoir par la suite, comme la Seconde Fondation en avait l’intention. Pour lui, Trevize, qui se rend sur Trantor selon les ordres du Maire, a un rapport étroit avec tout cela, et il sent en lui une intuition formidable pour prendre des décisions justes en l’absence de données suffisantes.
Pendant ce temps, à bord d’un vaisseau gravitique commandé par la pensée, et accompagné de Pelorat, qui devient son ami, Trevize décide de ne pas aller à Trantor, pour éviter de suivre les attentes du Maire. Il explique à son compagnon qu’il tient à tenter immédiatement l’hypothèse empirique qu’il avait formulé concernant la Terre. En effet, si Pelorat comptait consulter les archives de Trantor, il avait une hypothèse sur une planète, Gaïa, identifiée dans la mémoire du vaisseau, localisée dans un secteur donné mais pas par des coordonnées rigoureuses. Il remarque que Gaïa veut dire Terre dans une langue primitive, et s’attend ainsi à trouver la Terre, qui doit, selon lui, être munie d’un satellite plus gros que la moyenne, ce qui expliquerait la biodiversité qui s’est uniquement développée là bas. Ils se rendent donc sur la planète principale du secteur en question, Seychelle, et se rendant à un Office du tourisme désert, retrouvent Compor. Celui-ci leur explique que la Terre est en fait dans le secteur de sa planète natale, Comporellon, et leur révèle qu’il les a suivis, conformément aux ordres. S’il a découvert l’hyper-relais, il ne peut l’enlever sans bloquer le vaisseau. Il prie son ami de le pardonner. Cependant, lors du repas, sans Compor, Trevize partage ses suspicions avec son ami Pelorat : l’office du tourisme était désert, et la rue plus peuplée, malgré la manifestation religieuse qui a lieu et selon laquelle les gens doivent méditer chez eux. Pour cette raison, parmi d’autres, il juge que Compor est un agent de la Seconde Fondation, qui tente de l’éloigner de cette planète. Ils décident donc de rester. En fait, on apprend que Compor est bien un Observateur de la Seconde Fondation, et qu’il a pour but de retenir Trevize sur place, en faisant semblant de vouloir l’attirer ailleurs.
Stor Gendibal, qui a manqué d’être destitué par le Conseil après son accusation de tentative de meurtre et sa théorie avant-gardiste après être arrivé en retard à une séance, après ce qu’il considère être un assassinat manqué. Il a été attaqué par des Choyens, Trantoriens agriculteurs qui servent de couverture à la Seconde Fondation, ce qui est très rare, du fait de leur peur vis-à-vis des « cherchieurs » (sic), qui ne peuvent les manipuler à cause des déviations que cela entrainerait. Stor Gendibal réussit de justesse à prouver son innocence et la validité de sa théorie en présentant au Conseil Novi Sura, une Choyenne qui a fait fuir ses agresseurs, qui veut devenir « cherchieuse » et dont l’esprit a été manipulée de manière trop habile pour qu’un membre de la Seconde Fondation soit suspecté - ce qui est pour lui la preuve de l’existence d’un groupe de mentalistes plus puissants encore. Il a donc été désigné comme successeur au poste de Premier Orateur qu’il obtiendra à son retour, au dépit d’une autre candidate au poste, Delora Delarmi, qui le contraint à emmener Novi pour rejoindre Compor et poursuivre le travail de filature. En fait, il compte se servir de Novi pour détecter toute manipulation mentalique des anti-mulets, mais il reste suspicieux quant à l’effacement des données sur la Terre au sein de la Bibliothèque de Trantor, pourtant le siège de la Seconde Fondation.
Pendant qu’ils font route vers Compor, à bord d’un vaisseau ancien de Trantor, Pelorat et Trevize vont voir un expert, Sotayn Quintesetz, pour être informé des coordonnées de Gaïa. Cet expert leur révèle que le Mulet, lors de sa conquête de la planète principale, a en fait proposé un traité de neutralité, évitant Gaïa qu’il n’était pas prêt à visiter encore. Ce qui laisse penser qu’il en est originaire. Cette mystérieuse planète semble avoir valu au secteur une neutralité acceptée depuis la nuit des temps… Ils parviennent à lui arracher les coordonnées, malgré ses réticences superstitieuses, mais Trevize assure qu’il tenait en fait à les donner dès le départ. C’est ainsi qu’ils partent pour Gaïa, et, arrivés à proximité, ils comprennent que ce n’est pas la Terre. Trevize l'avait soupçonné, à sa présence dans l’ordinateur de bord malgré l’effacement généralisé des données concernant la Terre. Alors qu'il a stoppé son approche par prudence, il voit son vaisseau entrainé vers la planète, refusant de répondre aux commandes, pendant qu'un autre vaisseau s'approche. Il sent que son esprit a été apaisé par une force extérieure, mais la personne à bord du vaisseau se révèle être une charmante jeune fille dont Pelorat, malgré son âge avancé, tombe immédiatement amoureux. En fait, cette jeune fille, Joie, diminutif de son long prénom Joidilachicarella, est, comme tout ce qui est sur Gaïa, un fragment de Gaïa, qui est un superorganisme, avec qui elle communique de manière télépathique. La mémoire de Gaïa est répartie parmi tous les fragments, et, sur ce monde idyllique, la pluie tombe quand il faut, les arbres poussent en rangées bien droites, dans le but de l’intérêt commun. Trevize va rencontrer un Ancien, Dom, et il apprend finalement que son rôle est de départager, avec son esprit et son intuition légendaire, les trois factions et leurs trois projets d’avenir pour la Galaxie, qui s’excluent mutuellement. Il est envoyé dans l’espace, accompagné de Joie, et là se trouvent l’Orateur, accompagné de Novi, qui se révèle être une gaïenne, ainsi que Harlan Branno, accompagnée par Kodell, venue prendre le contrôle de Gaïa puis détruire la Seconde Fondation, dont elle a deviné l’origine au vaisseau qui a rejoint Compor. Elle soupçonnait ce dernier, qu’elle avait mis à l’épreuve et démasqué car il ne pouvait suivre Trevize dans l’hyperespace sans pouvoirs mentaliques.
L’ensemble de la situation est bloquée par la puissance du superorganisme gaïen tout entier, et Trevize doit maintenant prendre une décision, alors qu’il n’est soumis à aucune influence dominante. Il a le choix entre l’Empire matérialiste de la Première Fondation, semblable à celui qui s’est effondré, l’Empire mentalique de la Seconde, telle que le voulait Hari Seldon, et Galaxia, super-organisme à l’échelle galactique, telle que le veut Gaïa. Sans savoir pourquoi, il choisit Galaxia. Les deux autres responsables des factions repartent donc avec la profonde certitude d’avoir tout arrangé, mais Gaïa peut à présent préparer l’édification de Galaxia, foudroyant les anticipations de Seldon, ce qui durera des siècles.
Ainsi, Trevize reste sur Gaïa, et Pelorat et Joie restent ensemble, à la grande surprise de Trevize, qui la soupçonne d’être un robot parfaitement anthropomorphe du fait de son absence d’affirmation catégorique sur son humanité et la totale disparition des robots de Gaïa, qui ont appris la télépathie aux Gaïens. Qui plus est, Gaïa affirme son irresponsabilité dans l’effacement des données à propos de la Terre ce qui reste donc mystérieux, et ce qui va pousser Trevize à rechercher la Terre.
Marée stellaire (titre original : Startide Rising) est un roman de science-fiction de l’auteur américain David Brin publié en 1983. C’est le deuxième roman se déroulant dans l’univers du cycle de l'Élévation.
Le Streaker
Le Streaker est le premier vaisseau terrien placé sous commandement néo-delphinien. Son espace de commandement est une sphère remplie d’eau permettant aux néo-dauphins du bord d’y évoluer aisément. Le personnel humain y évolue quant à lui en combinaison de plongée. Seule la partie centrale du vaisseau est sèche et normalement habitable par des humains. L’équipage est formé de sept humains, d’un néo-chimpanzé et de 142 néo-dauphins qui sont soit des membres d’équipage, soit des civils en mission scientifique.
Le professeur Metz est plus particulièrement chargé d’étudier les réactions de l’équipage néo-delphinien et d’observer leurs réactions face au stress lié à cette mission dans l’espace. Dans le plus grand secret, il a également mêlé à l’équipage des dauphins expérimentaux, certains Stenos, dont l’un comportant des gènes d’orque (K'tha-Jon).
Mission du Streaker
La mission du Streaker, une simple vérification de données de la Bibliothèque, prend soudain une tournure inattendue lorsque le vaisseau découvre toute une flotte abandonnée de 50 000 vaisseaux grands comme des lunes et qui semblent avoir appartenu à une race inconnue, sans doute éteinte depuis des millénaires. Après une brève exploration de l’un des vaisseaux abandonnés, quelques membres de l’équipage réussissent à ramener à bord du Streaker un alien momifié.
Lorsque les autres races de l’univers interceptent le message qu’envoie le Streaker au centre de commandement de la Terre pour lui faire part de son étonnante découverte, c’est une véritable course-poursuite qui s’organise. Persuadées que ce cimetière est celui des Progéniteurs, la race mythique qui aurait établi les premiers principes de l’Élévation et créé la Bibliothèque, les extra-terrestres de toute la galaxie se mettent à la recherche du vaisseau terrien pour soutirer à son équipage les coordonnées exactes des vaisseaux abandonnés.
Planète Kithrup
Endommagé par des tirs ennemis, le Streaker amerrit sur une planète aquatique dénommée Kithrup, située à l’écart des voies interstellaires les plus fréquentées. Le vaisseau repose au fond du vaste océan de la planète Kithrup et l’équipage s’active aux travaux de réparation.
La planète est faite d’un vaste océan peuplé d’algues tueuses et de poissons divers. Seuls quelques îlots métalliques en émergent, habités par de petites créatures amphibies et pré-cognitives, les Kikwis. Les failles telluriques de la planète abritent également une race considérée depuis bien longtemps comme éteinte, les Karrank%.
Stratégies et trahisons
L’équipage du Streaker doit trouver une solution à une situation délicate : sortir vivant du piège de la planète Kithrup, surveillée par les flottes galactiques ennemies.
Deux stratégies s’affrontent au sein de l’équipage :
- s’échapper en utilisant la ruse du “Cheval marin de Troie”, option proposée et défendue par Tom Orley et Creideiki,
- ou se rendre en négociant les coordonnées de la flotte perdue, option proposée et défendue par le professeur Metz et Takkata-Jim.
Finalement, la ruse du Streaker caché dans la coque du vaisseau ennemi thenannin fonctionne et la plus grande partie de l’équipage réussit à échapper à ses poursuivants. Takkata-Jim contribue également à ce succès. Après avoir abandonné les derniers Steno sous ses ordres, avoir fait tuer Metz, il décolle dans la chaloupe avec l'espoir de pouvoir négocier avec les Galactiques. Mais sa navette a été piratée par les loyalistes et ouvre automatiquement le feu sur les vaisseaux ET; Takkata-Jim tente alors de fuir les flottes le plus longtemps possible, entraînant dans son sillage quelques vaisseaux Tandus et Soros. La chaloupe est finalement détruite, mais le Streaker a déjà quitté la planète.
Il ne reste alors à la surface que le canot dirigé par la néo-dauphine Hikahi assistée du pilote Keepiru et accompagnée de Creedeki, Sah'ot, Dennie Sudman, Toshio, Charles Dart. Lors du décollage du canot, Keepiru repère Tom Orley resté jusqu'alors isolé, mais bien décidé à survivre.
La mission du Streaker aura coûté la vie à vingt-deux membres de l'expédition, dont huit au moment de l'exploration de la flotte abandonnée et quatorze après l'amerrissage sur Kithrup, parmi lesquels notamment le professeur Metz, le commandant en second Takkata-Jim, Akki et K'tha Jon.
Neuromancien (titre original : Neuromancer) est le premier roman de science-fiction de William Gibson. Publié en 1984, il est généralement considéré comme le roman fondateur du mouvement Cyberpunk, ayant inspiré bon nombre d'œuvres telles que les mangas Ghost in the Shell ou Akira et le film Matrix. Il a notamment remporté le Prix Nebula du meilleur roman en 1984.
Il est suivi de Comte Zéro (1986) et de Mona Lisa s'éclate (1988).
Dans la Conurb, la plus grande mégalopole du monde située en Amérique du Nord, Henry Dorsett Case est un hacker, un pirate informatique. Il est le meilleur et rien ne lui résiste. Mais un jour, étant trop gourmand, il décide de doubler son employeur. Celui-ci, en représailles, lui injecte une neurotoxine russe qui lui détruit de manière sélective une partie du système nerveux, celle qui est reliée aux « trodes » (les électrodes de sa console informatique). Case perd alors toute capacité à se connecter au réseau : pour lui, tout est perdu, il n'est plus rien...
Aussi, lorsqu'un jour Armitage, un homme mystérieux au passé trouble mais apparemment influent, et Molly, une mercenaire dangereuse dont les yeux ont été remplacés par des implants oculaires, le retrouvent à Chiba au Japon et lui proposent de lui redonner accès au Cyberespace, Case accepte sans hésiter. Mais sa mission est risquée : il s'agit de pénétrer le système informatique d'une gigantesque multinationale, la Tessier-Ashpool SA, ce qu'il fera avec l'aide du mystérieux Muetdhiver.
La Stratégie Ender (titre original : Ender's Game) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Orson Scott Card, publié en 1985, qui reprend et développe une nouvelle du même auteur publiée en 1977 dans le magazine Analog Science Fiction and Fact.
C'est son roman le plus célèbre. Il a reçu les prestigieux prix Nebula en 1985 et Hugo en 1986. Il possède une suite écrite un an après, La Voix des morts (également prix Nebula et Hugo), et fait partie du Cycle d'Ender.
Dans un avenir relativement lointain, l'espèce humaine mène une guerre totale et désespérée contre la seule espèce extraterrestre connue : les Doryphores, êtres intelligents ayant une forme et un mode de vie semblables à ceux des insectes. Les deux espèces disposent du voyage spatial mais sont limitées par les lois de la physique relativiste. À la suite d'une invasion avortée des Doryphores, l'Humanité découvre le moyen de communiquer instantanément d'un bout à l'autre de la galaxie. Dénommée ansible, cette technologie leur est incompréhensible mais utilisable. Bien que l'humanité ait acquis de nouvelles technologies inconnues de leurs adversaires, les Doryphores détiennent une supériorité numérique écrasante, vu leur implantation dans plus de 80 systèmes de la galaxie.
Pour tenter de renverser l'avantage, une école de guerre spatiale forme des enfants à devenir des officiers émérites. Les autorités, ayant déjà rejeté deux enfants supérieurement intelligents de la famille Wiggin, ont exigé la naissance exceptionnelle d'un troisième : Andrew, surnommé Ender par sa sœur Valentine (en anglais : « le dernier, celui qui termine (les choses) » : dans cette société, seuls deux enfants sont normalement autorisés par famille). À quatre ans, Ender est un garçon exceptionnel, doté d'une intelligence et d'une maturité hors du commun, mais il possède toutefois le don dangereux d'écraser ses adversaires.
Remarqué par le colonel Hyrum Graff, commandant de l'école de guerre, Ender y est enrôlé et gravit les échelons avec une rapidité stupéfiante : le roman suit son évolution dans l'école et ses progrès fulgurants en matière de commandement, stratégie et tactique, tout comme la façon dont il est manipulé par les autorités militaires. Ses frère et sœur aînés se consacrent pendant ce temps à des actions politiques.
Ce qu'Ender ignore, c'est qu'il est entièrement manipulé par le colonel afin de tirer le meilleur parti de son génie, pour réaliser un plan secret mis au point pour renverser le cours de la guerre. Peu à peu, une stratégie de la dernière chance se met en place autour de lui sans qu'il en ait conscience, bien qu'il en soit la clé : croyant s'entraîner sur un simulateur de combats spatiaux, il ignore que, grâce à l'ansible, il commande en fait une armée réelle lancée à l'assaut de la planète des Doryphores. C'est donc sans scrupules, comme dans un jeu, qu'il sacrifie ses vaisseaux et les équipages lorsque la stratégie l'impose. Acculé lors de la dernière bataille, qui paraît impossible à gagner, il décide de « tricher » dans le but d'être libéré de sa formation et fait exploser une planète qui s'avère en fait être le refuge ultime des Doryphores. Il donne ainsi la victoire finale à l'humanité, mais anéantit par là même une espèce entière, causant ainsi le premier « xénocide » de l'histoire humaine.
Son frère abhorré ayant accédé à la direction politique d'une faction sur Terre, Ender et sa sœur partent coloniser l'un des mondes désertés des Doryphores, où Ender découvre l’œuf fécondé d'une reine Doryphore laissé à son intention.
La Voix des morts (titre original : Speaker for the Dead) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Orson Scott Card, publié en 1986.
Ce roman fait partie du cycle d'Ender et fait suite à La Stratégie Ender. On note en outre dans ce roman l'apparition du concept de hiérarchie de l'exclusion.
Ce livre (La Voix des morts, second « personnage » de l'histoire) est en fait la concaténation de deux œuvres fictives du héros, La Reine et L'Hégémon, le premier parlant de la dernière Reine des Doryphores, et le second de son frère Peter.
Il en tire une philosophie de l'existence, qui est la trame du roman éponyme.
Ender, ex-stratège en chef des humains lors d'une guerre contre une race extraterrestre, porte en lui la culpabilité d'avoir complètement détruit cette race intelligente. Lorsqu'un homme est tué sur la lointaine planète Lusitania par les membres d'une autre race intelligente, il décide de se rendre sur les lieux pour enquêter.
Élévation (titre original : The Uplift War) est un roman de David Brin publié en 1987, et le 3e livre dans l’univers du cycle de l'Élévation.
Ce roman de science-fiction a été nommé pour le prix Nebula du meilleur roman en 1987 et a remporté le prix Hugo du meilleur roman en 1988. Il clôture la première trilogie que Brin a consacrée à son Cycle de l'Élévation. On y relate une invasion extra-terrestre menée contre la planète colonie humaine Garth, surtout peuplée de néo-chimpanzés et d’une mystérieuse espèce pré-cognitive.
La parution de ce roman en traduction française s'est d'abord effectuée en deux tomes portant les titres suivants : Élévation 1 et Élévation 2.
Cyteen (titre original : Cyteen) est un roman de science-fiction américain de C. J. Cherryh publié en 1988.
Cyteen est un roman en deux tomes situé dans l'univers Alliance-Union créé par C. J. Cherryh.
Cyteen est dans le cycle de C. J. Cherryh la seconde planète porteuse de vie découverte par l'humanité et la seule dont ils ont entrepris la colonisation. Colonisée en 2201 par des scientifiques et ingénieurs financièrement soutenus par la station spatiale Mariner, le système de Cyteen est composé de la planète Cyteen et des stations Cyteen Proche et Cyteen Distante. En 2300 CE Cyteen se dit libre de la Compagnie de la Terre (Earth Company) et sert désormais comme capitale de l'Union. Orbitant autour de l'étoile Lalande 46650, Cyteen peut être trouvé plus facilement dans les catalogues astronomiques comme BD+01 4774.
La planète de Cyteen possède une atmosphère légèrement toxique aux humains, mais des enclaves viables sont maintenues par les humains. Toutefois, l'atmosphère de Cyteen risque d'accéder aux enclaves et les habitants prennent soin de se protéger. Ces villes deviennent autonomes et ressemblent fortement aux stations spatiales qui constituent le reste de l'Union, chaque ville constituant une entité politique de droit égal. Cyteen représente donc l'anti-thèse de la Terre, fortement peuplée et unifiée. Cyteen est, au contraire de la Terre, une source d'invention et d'amélioration. C'est sur Cyteen que se trouve le plus important centre de recherche, Reseune, menant des travaux de pointe sur le clonage, ce que la Terre a rejeté. C'est également Cyteen qui fabrique les azis, ces humains clonés et fabriqués à la demande, qu'elle exporte dans l'ensemble du monde humain.
L'auteur explore le clonage et ses conséquences, au travers du destin d'Ariane Emory et de sa famille, ainsi que des clones attachés à leur service. L'homosexualité est également abordée.
Hypérion est un roman de science-fiction appartenant au genre space opera, écrit par Dan Simmons en 1989 et publié en France en 1991. Ce roman est le premier volume d'un cycle composé de quatre livres : Hypérion, La Chute d'Hypérion (1990), Endymion (1995) et L'Éveil d'Endymion (1997), complétés par deux nouvelles : Les Orphelins de l’hélice et La Mort du centaure.
Hypérion et La Chute d'Hypérion forment le récit intitulé Les Cantos d'Hypérion, tandis que Endymion et L'Éveil d'Endymion en constituent la suite, intitulée Les Voyages d'Endymion. L'ensemble du cycle est considéré par certains comme une des œuvres majeures de la science-fiction, étant donné l'originalité de l'histoire, la complexité de l'univers, la psychologie raffinée des personnages, et les questions cruciales qui sont abordées.
Situation dans l’œuvre
Hypérion raconte le cheminement géographique et intérieur des sept pèlerins choisis par l’Hégémonie pour rencontrer le Gritche. Pendant cette traversée de l’espace et des étendues hostiles de la planète Hypérion, chaque pèlerin raconte son histoire à ses compagnons. Dans Hypérion I, le lecteur fera la connaissance de Lénar Hoyt, de Fedmahn Kassad et de Martin Silenus. Dans Hypérion II, le lecteur pourra suivre les récits de Sol Weintraub, Brawne Lamia et du Consul, Het Masteen étant « enlevé » avant de pouvoir conter le sien. L’arrivée dans la vallée des Tombeaux du Temps et les conséquences de ce pèlerinage pour le monde de l’Hégémonie fait l’objet du second volet des Cantos d’Hypérion, le roman intitulé : La Chute d'Hypérion.
Argument
Au XXVIIIe siècle, l’Hégémonie, la confédération des planètes colonisées par l’Homme, est menacée. Les Extros, un groupe d’humains rebelles qui a fondé une nouvelle civilisation dans l’espace, semblent préparer l’invasion de la planète Hypérion. Pendant ce temps, sur cette même planète, les mystérieux Tombeaux du Temps sont en train d’entrer en phase avec le présent. Dès qu’ils seront ouverts, ils libéreront le Gritche, un colosse de métal dont certains prétendent qu’il est un dieu sanguinaire, venu pour faire expier aux humains leurs péchés.
La Présidente de l’Hégémonie, Meina Gladstone, craint que les Extros ne s’emparent des Tombeaux du Temps et ne les utilisent à des fins stratégiques après avoir percé leurs secrets. Elle décide donc, sur les conseils des Intelligences Artificielles, d’envoyer sept pèlerins sur la planète Hypérion afin qu’ils y rencontrent le Gritche et empêchent les Tombeaux du Temps de s’ouvrir. Mais la légende du Gritche raconte que sur les sept pèlerins qui parviendront aux Tombeaux du Temps, six seront sacrifiés au Gritche, tandis que le dernier survivant, l’Élu, devra formuler un vœu qui sera alors exaucé. Les sept pèlerins, aux motivations et aux origines très différentes, vont devoir tout d’abord mieux se connaître en se racontant à tour de rôle leurs parcours de vie et en expliquant à leurs compagnons ce qui les lie secrètement au Gritche.
Miles Vorkosigan (titre original : (en) The Vor Game) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1990. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le sixième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman Miles Vorkosigan a changé à sa réédition en 2012 pour devenir La Stratégie Vor.
Les six premiers chapitres ont été publiés comme un roman court intitulé The Weatherman dans le numéro de du magazine Analog. Il a obtenu le prix des lecteurs d'Analog du meilleur roman court ou nouvelle longue en 1991.
Fraîchement diplômé de l'académie militaire impériale, Miles Vorkosigan a la surprise de recevoir l'affectation la moins attrayante du service : un poste de météorologue sur l'île Kyril, base d'entraînement arctique. Il accepte l'affectation avec l'espoir qu'une attitude subordonnée (pour changer) lui vaudra une réaffectation, mais il n'a pas le temps de faire ses preuves : au cours d'un accident, le commandant se trouve confronté à une mutinerie passive, et pour éviter un massacre Miles rejoint les mutins et se laisse arrêter avec eux. Après un temps de semi-disgrâce, il reprend du service aux ordres du capitaine Ungari. Mais sa mission déraille, il est séparé de son supérieur, et arrêté il rejoint à son ébahissement l'empereur Gregor en prison. Celui-ci, dépressif, songeait à fuir son propre empire et ses responsabilités écrasantes, et a été arrêté pour vagabondage. Ils tentent de s'évader, mais tombent aux mains du commandant Cavilo, qui garde l'empereur en otage de la bonne conduite de Miles. Celui-ci doit reprendre le commandement de la flotte des mercenaires libres Dendarii pour libérer l'empereur et arrêter l'invasion cétagandane qu'il a découverte imminente. Après le succès éclatant de la guerre éclair qui s'ensuit, il rejoint Barrayar avec son empereur, et place les mercenaires Dendarii au service de la SecImp (la sécurité impériale) et de l'empereur, ce qui incidemment lui évite d'être le subordonné de qui que ce soit hormis le chef direct de la SecImp.
Barrayar (titre original (en) Barrayar) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1991. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le troisième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman Barrayar n'a pas changé à sa réédition en 2011.
Cordelia ayant rejoint Aral Vorkosigan sur Barrayar, la régence de l'empire est confiée à ce dernier. Mais la situation politique n'est pas de tout repos.
L'empereur Ezar est mort en laissant pour héritier son petit-fils Gregor. Celui-ci n'a que cinq ans. La mère de Gregor, la princesse douairière Kareen, s'était efforcée par pur calcul d'assurer son avenir et celui de son fils en se rapprochant du comte Vidal Vordarian, espérant qu'à la mort prévisible d'Ezar, Vordarian pourrait la protéger des goûts pervers de son époux le prince Serg. Mais la mort prématurée de Serg a rendu cette alliance obsolète avant qu'elle ne se concrétise. Serg n'est plus, et Aral Vorkosigan a juré de la protéger en devenant régent. Mais Vordarian, voyant non seulement le pouvoir impérial, mais l'amour de Kareen lui échapper, choisit la révolte.
Un attentat visant le régent atteint également son épouse, enceinte : le gaz toxique répandu dans leur chambre à coucher oblige celle-ci à accoucher prématurément de Miles Vorkosigan, pour que celui-ci finisse sa gestation dans un réplicateur utérin. Le gaz étant tératogène, Miles doit subir un lourd traitement pour simplement survivre : il restera difforme et fragile. Mais sa situation empire lorsque la révolte de Vordarian oblige Aral Vorkosigan et Cordelia à fuir avec l'enfant-empereur Gregor alors que Miles, encore en gestation, reste dans la capitale. Vordarian se sert de Miles comme otage : mal lui en prendra, Cordelia parvient à infiltrer la ville, puis le palais pour récupérer son fils. La princesse Kareen meurt au cours de l'opération, et Cordelia, au cours de leur fuite, ordonne l'exécution de Vordarian. Ramenant sa tête au quartier général de son mari, elle met ainsi de fait fin à la guerre civile.
Un feu sur l'abîme (titre original : A Fire upon the Deep) est un roman de science-fiction de Vernor Vinge traduit par Guy Abadia et publié en 1992.
Cadre du roman
Une mission de secours traversant la galaxie rencontre une espèce extraterrestre d'individus « en réseau gestalt ».
Deux enfants sont retenus prisonniers sur une planète étrangère après le naufrage du vaisseau commandé par leurs parents. Leurs « hôtes » – une race intelligente d'êtres ressemblant à des chiens – sont des « individus collectifs ». Plusieurs « unités » forment une personne et l'intelligence du groupe est liée au nombre de ses membres ; les membres constituant une personne pensent par échange d'ondes d'une certaine fréquence.
À l'autre bout de la galaxie, au sein d'une civilisation basée sur un immense réseau de communication, une mission répond à un appel au secours.
Il y a deux parties essentielles dans ce livre, de nature assez différentes.
- Vie des deux enfants sur la planète
- Épopée galactique
Le Grand Livre (titre original : The Doomsday Book) est un roman de science-fiction de Connie Willis publié en 1992. Il reçoit le prix Nebula du meilleur roman la même année et le prix Hugo du meilleur roman et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction l'année suivante. Ce roman est le premier d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il sera suivi de Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog, 1998) et du diptyque Blitz composé des romans Black-out (Blackout, 2010) et All Clear (All Clear, 2010).
Dans un futur proche, une université anglaise expédie en 1320 une étudiante pour faire de l'histoire de terrain.
Bien préparée, pour ce que ses professeurs croient connaître du Moyen Âge, elle se retrouve au milieu d'un monde incompréhensible, à quelques kilomètres d'Oxenford.
Une erreur de manipulation l'aurait-elle expédiée au mauvais endroit ? Voire pire, à la mauvaise date !
L'héroïne, dans un milieu inconnu et en plein apocalypse rencontre l'amitié et montre des qualités hors du commun.
Mars la verte (titre original : Green Mars) est l'un des romans de Kim Stanley Robinson, publié en 1993, prenant place au sein de La Trilogie de Mars après la colonisation de la planète Mars évoquée dans Mars la rouge (1992).
Mars la verte tire son titre de l'étape de terraformation qui permet l'apparition des plantes. L'histoire reprend à la fin de Mars la rouge et suit les vies des survivants des Cent Premiers (ainsi que celles de leurs enfants et petits-enfants) jusqu'au début de la Seconde Révolution dans les années 2120. Cette dernière est en grande partie causée par un événement majeur : une montée soudaine et catastrophique du niveau des mers sur Terre causée non pas par l'effet de serre, mais par l'éruption d'une chaîne de volcans sous la glace de l'Antarctique occidental, provoquant la fonte d'une partie de l’inlandsis.
La Danse du miroir (titre original : (en) Mirror Dance) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Lois McMaster Bujold, paru en 1994. Il fait partie de la Saga Vorkosigan dont il constitue le douzième volet suivant l'ordre chronologique de l'univers de la Saga Vorkosigan.
Les éditions J'ai lu ont réédité l'ensemble des œuvres de la saga Vorkosigan en intégrale dans des traductions révisées. Le titre français du roman La Danse du miroir n'a pas changé à sa réédition en 2013.
Mark Vorkosigan, le clone de Miles Vorkosigan, usurpe incognito sa place à la tête des mercenaires Dendarii, son armée personnelle, pour mener une opération contre la maison Bharaputra de l'ensemble de Jackson. En effet, ce consortium mène un trafic considéré comme illégal partout sauf sur l'ensemble de Jackson : ils proposent à de riches clients d'élever un clone, puis d'y transplanter leur cerveau, leur offrant ainsi une nouvelle jeunesse (au prix de la vie du clone). Mark, ayant été « commandé » à la maison Bharaputra par des terroristes voulant remplacer Miles comme partie d'un complot contre l'empire barrayaran, a échappé à ses créateurs et veut désormais sauver ses semblables, les autres clones n'ayant que la mort pour avenir.
Mais l'opération tourne mal. Miles, découvrant qu'une partie de son armée s'est taillée, se lance à la poursuite de Mark, trop tard pour l'arrêter, mais juste à temps pour aggraver les choses : alors qu'il tente de sauver Mark dans une opération de secours, il est lui-même tué par un sniper. Cryogénisé d'urgence, dans des conditions de combat, la cryochambre qui le contient est de plus perdue au cours de l'opération, alors que les lieutenants de Miles parviennent à mener à terme le reste de l'opération de sauvetage. Les vaisseaux Dendarii retournent à Barrayar.
Là, Mark fait à sa grande surprise la connaissance de ses parents biologiques : Aral et Cordelia Vorkosigan, les parents de Miles, son progéniteur. Rongé à l'idée qu'il a lui-même gâché la possibilité de trouver sa place en liant son arrivée à la mort de Miles, il décide de tout faire pour retrouver son frère. Regardant les enregistrements des casques de combat lors de l'opération de secours, il parvient à trouver une piste, et « emprunte » les mercenaires Dendarii les plus loyaux à Miles pour essayer de le récupérer.
L'Âge de diamant ou Le Manuel illustré d'éducation pour jeunes filles (titre original : The Diamond Age or, A Young Lady's Illustrated Primer) est un roman de science-fiction postcyberpunk de l'auteur américain Neal Stephenson paru en 1995.
L'Univers de l'Âge de diamant
Du point de vue géopolitique, le monde de L'Âge de diamant est divisé en « phyles » (également appelés « tribus ») qui correspondent à des regroupements communautaires non plus basés sur un quelconque droit du sol ou droit du sang, mais sur des affinités idéologiques et culturelles. Les trois phyles les plus importants sont les Chinois Hans (qui retrouvent les us et coutumes de la Chine ancestrale et confucéenne), les Néo-Victoriens (composés d'Anglo-saxons, d'Indiens, d'Africains et de toute personne s'identifiant avec la culture néo-victorienne qui s'inspire de l'Angleterre du XIXe siècle sous la reine Victoria du Royaume-Uni) et les Nippons (qui correspondent au peuple japonais). Il existe d'autres phyles moins importants comme les Zoulous, les Hindoustanis, les Senderos (communistes incas ou coréens), les Boers (une communauté protestante d'origine hollandaise), les Uitlanders (une communauté de Britanniques ayant fui l'Afrique du Sud), etc. Après l'effondrement des États-Nations, phénomène causé par la disparition de leurs sources de revenus qu'étaient les impôts (devenus impossibles à lever dans un monde où les transactions financières ne sont plus traçables), les phyles ont renoncé à toute notion de territoire-nation pour privilégier la dissémination géographique. Les domaines géographiques associés à chaque phyle sont appelés « claves » et sont la plupart du temps délimités par une barrière nanotechnologique de surveillance. Les humains n'appartenant à aucun phyle particulier sont appelés « thètes » et ils vivent dans les « Territoires concédés » par les autres phyles.
Du point de vue technologique, le monde de L'Âge de diamant est entièrement déterminé par les nanotechnologies qui permettent de fabriquer aussi bien des vêtements que de la nourriture ou des moyens de transport. La population utilise des médiatrons pour visionner films et « ractifs ». Comme les nanotechnologies permettent de manipuler la matière au niveau de l'atome, les micro-machines produites par ces technologies sont d'une taille tellement petite qu'elles peuvent se transmettre dans le sang humain et les autres fluides corporels. Les nanotechnologies peuvent également simuler une vie pensante, comme sur l'îlot artificiel créé spécialement pour la princesse Charlotte, la fille de la reine Victoria II, où évolue un monde onirique et féerique peuplé de faunes et de dinosaures. Les grandes entreprises multinationales du roman sont Machine-Phase Systems Limited (pour les biens de consommation) et Imperial Tectonics Limited (pour l'immobilier).
Première partie du roman
Alors que Hackworth tente de créer une copie illégale du Manuel pour sa propre fille, Fiona Hackworth, il se fait agresser par des jeunes délinquants qui lui volent son exemplaire. Mais au lieu de remettre le livre au commanditaire de l'agression, Harv, l'un des délinquants, le confie à sa sœur Nell pour la consoler des divers mauvais traitements infligés aux deux enfants par les nombreux petits-amis de sa mère, Tequila. Une fois ouvert, le Manuel intègre l'arrière-plan social et psychologique de Nell au schéma narratif et crée le personnage de la « Princesse Nell », prisonnière d'un imaginaire « Château noir ». La princesse féerique traverse de nombreux pays, affronte des situations périlleuses, accompagnée et conseillée par des personnages bigarrés qui sont les versions interactives de ses jouets préférés. Le Manuel est interactif, s'adapte à toutes les situations que rencontre Nell dans sa vie pour en faire des nouvelles ramifications du conte original et répond à ses questions. Les réponses sont toutes lues sur un prompteur par une ractrice, Miranda, qui peu à peu s'attache à Nell par le biais de l'histoire qu'elle lui raconte jour après jour. Un jour, le nouveau petit-ami de la mère de Nell agresse physiquement les deux enfants, si bien que Nell et son frère Harv doivent quitter le domicile familial, tandis que parallèlement la princesse du Manuel s'enfuit du Château noir.
Pendant ce temps, l'artifex Hackworth, qui a perdu l'exemplaire du manuel qu'il destinait à sa fille, fait l'objet d'une enquête du Juge Fang et de ses deux assistants, Miss Pao et Chang. Le juge confucéen rencontre également le mystérieux Dr X, un haut dignitaire chinois et riche Mandarin du Céleste Empire, impliqué dans d'obscures activités criminelles. À la suite de cette rencontre, le Juge Fang change d'allégeance et rejoint le Céleste Empire, écœuré par la corruption qui règne dans la République côtière de Chine et attiré par le renouveau des coutumes et de la culture de la Chine ancestrale, à l'instar de ce qu'on fait les néo-Victoriens pour la culture anglo-saxonne du XIXe siècle. Le Docteur X expose alors son projet au juge confucéen : recueillir les centaines de milliers de jeunes filles chinoises abandonnées par leurs parents à cause de la misère et les éduquer grâce à une copie adaptée du Manuel de John Percival Hackworth. Le Docteur X et le juge Fang tendent un piège à l'ingénieur néo-victorien à l'occasion d'un faux procès. Pour alléger sa peine et récupérer un exemplaire du Manuel pour sa fille, Hackworth livre aux Confucéens la clé d'encryptage des données contenues dans le Manuel et promet de les aider à adapter le Manuel à la culture chinoise confucéenne. Plus tard, Hackworth est accusé de haute trahison par Lord Finkle-McGraw et accepte de devenir un agent double au service des Néo-Victoriens et de participer à la course technologique qui s'est mise en place entre eux et les Confucéens. Les Néo-Victoriens craignent pour leur prédominance culturelle si jamais le Céleste Empire venait à mettre au point la « Graine », une nanotechnologie qui échapperait à tout contrôle issu d'un pouvoir centralisé. Parallèlement, Hackworth est chargé par le Juge Fang et le Docteur X de retrouver un personnage mystérieux appelé « l'Alchimiste » et doit se rendre aux États-Unis et au Canada.
Seconde partie du roman
Après avoir quitté le domicile parental, Nell et Harv arrivent à « Dovetail », un clave d'artisans qui produisent des objets façonnés à la main de manière traditionnelle pour les vendre à de riches néo-Victoriens. Alors que Nell est autorisée à rester dans la communauté, Harv doit retourner dans les Territoires Concédés. Nell vit alors aux côtés de l' Agent Moore, un militaire célibataire à la retraite qui est devenu gardien du clave. Nell est bientôt admise dans une école néo-Victorienne renommée où elle côtoie Fiona Hackworth et Elizabeth Finkle-McGraw, les deux autres jeunes filles en possession d'une copie du Manuel. Plus elle grandit, plus le Manuel la confronte à des énigmes difficiles qu'elle s'emploie à résoudre par la réflexion. Ne supportant plus la discipline trop rigide de l'école néo-Victorienne, Nell quitte le clave pour rejoindre Pudong, dans la zone économique de Shanghai, où elle trouve un travail de scénariste auprès de Madame Ping, dans un bordel de luxe pour néo-Victoriens en quête de fantasmes érotiques sophistiqués. Autour d'elle, le mouvement du « Poing de la juste harmonie » organise des attentats contre les Alim et investit le bâtiment dans lequel travaille Nell.
Pendant ce temps, la vie de John Percival Hackworth a pris un tournant dramatique. Après son arrivée sur le continent Nord-Américain, il a été conduit à suivre les traces d'une secte mystérieuse, les Tambourinaires, qui vivent sous l'océan et dont le rituel consiste en des transes sexuelles collectives au cours desquelles des microéléments nanotechnologiques transportent de l'information dans les fluides corporels, créant un immense cerveau collectif aux capacités extraordinaires. Après dix années passées dans un état semi-comateux auprès des Tambourinaires à participer à d'interminables orgies collectives, John Percival Hackworth rentre chez lui au clave d'Atlantis/Shanghai. Entre-temps, sa femme a obtenu le divorce et sa fille a quitté l'école néo-Victorienne. Ne pouvant plus renouer avec sa vie antérieure, l'ingénieur déchu reprend sa quête de l'Alchimiste, accompagné cette fois de sa fille Fiona. Après une rencontre étrange avec une compagnie de théâtre dénommée « Dramatis personae », l'ingénieur comprend qu'il est lui-même l'Alchimiste qu'il cherche depuis si longtemps, l'homme qui peut créer la Graine que réclament les Confucéens.
À la fin du roman, au sommet de la rébellion des Poings de la juste harmonie, les jeunes filles Han éduquées par les copies du Manuel de Nell viennent sauver Nell des griffes de la secte terroriste et la proclament reine, créant de facto un nouveau « Phyle ». Forte de sa victoire et de sa conscience accrue de sa destinée, Nell souhaite désormais retrouver Miranda, la voix affectueuse et compréhensive qui l'a accompagnée pendant toute son enfance par le biais du Manuel. Après une enquête qu'elle mène conjointement avec l'imprésario et racteur Carl Hollywood, elle retrouve Miranda dans les tunnels sous-marins des Tambourinaires et la sauve d'une ultime orgie collective qui lui aurait été sinon fatale.
Mars la bleue (titre original : Blue Mars) est l'un des romans de Kim Stanley Robinson, publié en 1996, prenant place au sein de La Trilogie de Mars après la colonisation et la terraformation de la planète Mars évoqués dans Mars la rouge (1992) puis Mars la verte (1993).
Mars la bleue tire son titre de l'étape de terraformation qui voit l'augmentation de la pression atmosphérique et de la température jusqu'à permettre l'apparition d'eau liquide à la surface de la planète, formant des rivières et des mers.
Il suit la fin de Mars la verte mais couvre un champ beaucoup plus large que les deux romans précédents, relatant un siècle entier après la Seconde Révolution et montrant la propagation de la colonisation humaine dans tout le système solaire, dans un processus de singularité technologique.
La Paix éternelle (titre original : Forever Peace) est un roman de Joe Haldeman publié en langue originale en puis en France en . En 1998, il vaut à son auteur les prix Nebula, Hugo et John Wood Campbell Memorial.
Utilisant des robots quasi invicibles contrôlés à distance appelés « soldierboys », l'Alliance combat des guerillas du tiers-monde dans une série ininterrompue de guerres économiques. Étant la seule nation à posséder la technologie pour produire ces soldats, le conflit est inégal.
Sans parler du chien (titre original : To Say Nothing of the Dog) est un roman de Connie Willis publié en 1997. Il a valu à son auteur le prix Hugo du meilleur roman et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 1999. Ce roman est le deuxième d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il est précédé par Le Grand Livre (The Doomsday Book, 1992) et sera suivi du diptyque Blitz composé des romans Black-out (Blackout, 2010) et All Clear (All Clear, 2010).
Ce roman contient de nombreuses références et allusions à Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome.
En 2057, les historiens pratiquent le voyage dans le temps mais peinent à financer leurs expéditions vers le passé. Ils reçoivent alors le secours d'une riche mécène dont le but est de reconstruire la Cathédrale de Coventry telle qu'elle était avant sa destruction par un bombardement de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pendant que les historiens font la navette entre 2057 et 1940, un chat de l'époque victorienne est ramené au XXIe siècle alors que cela n'aurait pas dû être possible. Pour éviter un paradoxe temporel susceptible de changer l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il faut à tout prix renvoyer ce chat en 1888 et veiller à ce que sa maîtresse se fiance à la bonne personne. La tâche se révélera semée d'embûches.
Au tréfonds du ciel (titre original : A Deepness in the Sky) est un roman de science-fiction de Vernor Vinge, publié en 1999.
Résumé
Présentation des protagonistes et du lieu de l'action
L'étoile Marche-Arrêt présente la particularité de fonctionner pendant trente-cinq ans, puis de s'éteindre durant les deux cent quinze années suivantes. Bravant cette difficulté, une civilisation techniquement avancée a néanmoins réussi à se développer sur Arachnia, la seule planète de ce système solaire. Il s'agit d'une espèce d'araignées intelligentes, actives pendant les périodes d'allumage de l'étoile Marche-Arrêt et entrant en hibernation lors de son extinction.
Au début du roman, les Araignées ont atteint approximativement le niveau technologique des américains et des européens des années 1920. Elles sont en fin de cycle de lumière, et les Ténèbres arrivent pour 235 ans. Une guerre mondiale fait rage. Les Araignées s'apprêtent à entrer en hibernation pour 235 ans. Plus tard, lors du rallumage de l’étoile, les Araignées viennent de sortir de leur hibernation lorsque les Queng Ho et les Émergents arrivent à proximité de la planète.
En effet, attirées par les signaux radio de la toute nouvelle civilisation des araignées, deux expéditions humaines différentes se dirigent vers Marche-Arrêt :
- les Qeng Ho sont des marchands d'informations, de technologies et de matières premières attirés par le seul profit ;
- les Émergents représentent une société violente animée par une volonté de conquête ; ils utilisent une technologie unique permettant de créer, à partir d'un virus spécial, des humains Focalisés, atteints d'une sorte de « sida mental » (sic) et asservis comme des machines.
Les Émergents arrivent en premier à proximité de la planète Arachnia, suivis de peu par les Qeng Ho. Les deux expéditions se jaugent en chiens de faïence, chacune se demandant ce qu'il convient de faire.
Les Émergents, dirigés par Tomas Nau, invitent leurs homologues à une discussion amicale, mais en profitent pour attaquer par traîtrise les vaisseaux Qeng Ho. Ceux-ci ont le temps de riposter. Il résulte de la bataille stellaire que les quatre cinquièmes des forces Qeng Ho sont détruits ainsi que les deux tiers des forces des Émergents : la confrontation a été tellement meurtrière que les ressources technologiques sont réduites à leur minimum et que les deux expéditions réunies n'ont plus d'autre recours que d'attendre le développement d'une société technologique sur Arachnia pour espérer repartir. Les humains sont forcés de s'unir pour ne pas périr, sous la houlette intransigeante de Tomas Nau.
Situation des humains pendant quarante ans
Trois blocs se font jour au sein des humains :
- les chefs Émergents, à la tête desquels se trouve Tomas Nau (commandant), Ritser Brughel (chef de la sécurité et des armements), la focalisée Anne Reynolt (chargée des ressources humaines et du suivi des 2 000 focalisés) ; ces dirigeants sont basés sur le vaisseau amiral Émergent nommé Hammerfest ;
- la très grande masse des Émergents et des Qeng Ho (militaires, ouvriers, techniciens, ingénieurs), qu'ils soient focalisés ou naturels ;
- la Résistance à Tomas Nau, représentée par Pham Trinli (anciennement connu sous le nom de Pham Nuwen, héros stellaire) et Ezr Vinh (jeune Qeng Ho issu d'une illustre famille de marchands).
- la surveillance des Araignées par les humains ; Trixia Bonsol est chargée de la traduction du langage et des écrits arachnéens et s'en acquitte admirablement ;
- les tentatives de Pham Trinli/Pham Nuwen pour organiser sa Résistance aux abus et aux projets de Tomas Nau ;
- les souffrances psychologiques d'Ezr Vinh qui a vu la femme dont il est amoureux, Trixia Bonsol, devenir une Focalisée très efficace (c'est d'ailleurs le sens de son combat contre Tomas Nau : anéantir la Focalisation et faire redevenir Trixia comme elle était à l'origine) ;
- enfin le développement de Qiwi Lisolet, jeune enfant au début du roman, puis adolescente et jeune femme tombant amoureuse de Tomas Nau (lequel pratique régulièrement des lavages de cerveau à son égard pour mieux la contrôler).
La guerre atomique
Dénouement et épilogue
Harry Potter et la Coupe de feu (titre original : Harry Potter and the Goblet of Fire) est le quatrième tome de la série littéraire centrée sur le personnage de Harry Potter créé par J. K. Rowling. Il a été publié le en France.
Juste avant d'assister à la coupe du Monde de Quidditch opposant les équipes d'Irlande et de Bulgarie, Harry Potter fait un rêve étrange dans lequel il est témoin du meurtre d'un vieux jardinier moldu par Voldemort, alors que le jardinier surprenait une conversation au sujet de Harry.
Au camping de la coupe du Monde, juste après le match, des mangemorts font irruption en pleine nuit et provoquent la panique parmi les supporters, en faisant apparaître la Marque des Ténèbres dans le ciel, et annonçant le retour du mage noir.
Harry passe le reste des vacances d'été au Terrier sous haute surveillance, et entame une nouvelle année à Poudlard, annoncée comme une véritable année de compétition. En effet, l'école accueille exceptionnellement un grand évènement : le Tournoi des Trois Sorciers. À cette occasion, Poudlard accueille également des délégations de deux autres écoles de magie : celles de Durmstrang et de Beauxbâtons. Contre toute attente, alors que les trois champions sont choisis par la Coupe de Feu (Viktor Krum pour Durmstrang, Fleur Delacour pour Beauxbâtons et Cedric Diggory pour Poudlard), un deuxième champion de Poudlard est désigné, et il s'agit de Harry Potter.
American Gods (titre original: American Gods) est un roman fantastique de l'écrivain et auteur de bande dessinée anglais Neil Gaiman, paru en 2001. Son adaptation en série télévisée, American Gods a été commandée par Starz à Bryan Fuller et Michael Green, avec Gaiman comme producteur exécutif. Sa diffusion a commencé en avril 2017.
En sortant de prison, Ombre apprend la mort de sa femme et de son meilleur ami dans un accident de voiture. À bord de l'avion qui le ramène chez lui, il se fait embaucher comme garde du corps par un étrange personnage dénommé Voyageur (Mr Wednesday en version originale). Ombre le rencontre un mercredi (Jour de Wotan, ou Odin en anglais). Celui ci l'entraîne dans un long périple à travers les États-Unis. Ombre découvre bientôt que Voyageur n'est autre que l'ancien dieu nordique Odin qui tente de rallier à sa cause les autres anciens dieux et quelques personnages folkloriques afin de mener une guerre sans merci aux divinités plus récentes de l'Amérique que sont la voiture, internet, la télévision et les médias.
Colonisation de l'Amérique
Neil Gaiman exploite dans American Gods certains épisodes peu glorieux de l'histoire du peuplement des États-Unis. Au lieu d'évoquer la mythologie moderne qui entoure l'arrivée des premiers colons européens en quête d'un espace de liberté pour pratiquer leur culte religieux, l'auteur britannique évoque par exemple l'embarquement forcé des repris de justice britanniques au XVIIIe siècle ou l'arrivée des esclaves vendus aux négriers.
Neil Gaiman retient les épisodes suivants dans l'histoire de la colonisation de l'Amérique :
- 14 000 av. J.-C. : tribu primitive qui migre vers le continent américain à partir du Grand Nord ;
- 813 : première arrivée des Vikings, massacrés par les indigènes ;
- 1721 : arrivée de condamnés à mort fuyant les prisons britanniques et irlandaises ;
- 1778 : arrivée d'une jeune africaine vendue par son oncle à des négriers ;
- 2000 : un citoyen du Sultanat d'Oman, envoyé par sa famille pour vendre des bibelots de fabrication moyen-orientale.
Une vision de l'Amérique
Du point de vue mythologique ou plus généralement spirituel, Neil Gaiman présente l'Amérique comme une « gare centrale » où ont transité biens et personnes depuis la préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine. Mais s'il est historiquement multi-culturel, ce pays est présenté comme fondamentalement hostile aux dieux étrangers et définitivement marqué par une approche plutôt animiste, celle des Nord-Amérindiens : « La religion, c'était le pays, l'église, c'était le pays ». L'Amérique apparaît comme une contrée sauvage et indomptable, que Neil Gaiman représente souvent sous les traits de l'Homme-Bison dans les rêves de son héros, Ombre. Le lent effacement symbolique des dieux des origines stigmatise également une société américaine qui a depuis longtemps rompu avec ses racines multi-ethniques extérieures pour fonder une nouvelle société, unique en son genre et culturellement émancipée.
Du point de vue sociologique, l'auteur britannique fait voyager ses personnages des plus grandes villes américaines (Chicago, Las Vegas) aux petites villes les plus reculées (Lakeside). Il évoque la désertification des États les plus pauvres où ne restent plus que des Amérindiens paupérisés et les ravages économiques que causent dans les campagnes des politiques commerciales aussi agressives que celle de la chaîne américaine Wal-Mart.
The Neanderthal Parallax est une trilogie de romans écrits par l'écrivain canadien de science-fiction Robert J. Sawyer, parue à partir de 2002.
Les trois volumes de la trilogie sont :
Aucun des trois romans n'est pas encore paru dans les pays francophones.
Thème
L'auteur imagine qu'une connexion est ouverte avec une Terre parallèle, dans laquelle les Hommes de Néanderthal ont pris le pouvoir et sont devenus l'espèce dominante sur Terre. La trame du roman concerne les différences entre notre monde, notre société, nos habitudes, notre mode de vie, nos idéologies et une société néanderthalienne.
Le contact entre les deux mondes a lieu à l'observatoire de Sudbury, dans l'Ontario, qui est aussi le lieu d'un centre de recherches sur le monde néanderthalien.
Distinctions
Le premier roman de la trilogie, Hominids, a reçu le prix Hugo du meilleur roman 2003.
Paladin des âmes (titre original: Paladin of Souls) est un roman de Lois McMaster Bujold publié en 2003. En 2004, il a reçu les prix Hugo et Nebula du meilleur roman ainsi que le prix Locus du meilleur roman de fantasy. Il fait partie du cycle de Chalion dont il constitue le deuxième tome, et se situe quelques années après le Fléau de Chalion. Il n'y a cependant pas vraiment de continuité d'intrigue.
Jonathan Strange et Mr Norrell (titre original : Jonathan Strange & Mr Norrell) est un roman de fantasy écrit par l'auteur britannique Susanna Clarke. Premier ouvrage de l'auteur, le roman est sorti en 2004 en Angleterre, aux éditions Bloomsbury. Il a été édité en France par les éditions Robert Laffont en 2007.
Ce roman a reçu le prix Locus du meilleur premier roman en 2005, ainsi que le prix Hugo du meilleur roman et le prix World Fantasy du meilleur roman, la même année. En 2004, il avait été proposé pour le Man Booker Prize.
Dans l'Angleterre des guerres napoléoniennes, le dernier vrai magicien, Gilbert Norrell, se rend à Londres pour offrir ses services à la Cour. De succès en victoires, il fait la connaissance du jeune Jonathan Strange qui aspire à devenir le plus grand des magiciens. Ensemble, ils parviennent à éblouir l'Europe de leurs exploits. Mais une erreur de Mr Norrell les amènera à affronter un redoutable adversaire immortel, le garçon-fée Lare, et à subir les douloureuses épreuves que sa folie leur infligera. Seul Strange, attiré par l'héritage mystique de John Uskglass, dit Le Roi Corbeau maître absolu de la magie de trois mondes, sera en mesure de sauver les personnes torturées par Lare dans son château, mais il lui faudra en payer le prix. La culpabilité de Mr Norrell découverte, Strange et lui se livrent une guerre sans merci pour le contrôle de la magie, animés l'un par la soif de connaissance et l'autre par la vengeance, mais tous deux manipulés par un ennemi aux plans tortueux et sinistres...
Spin (titre original : Spin) est un roman de science-fiction de l'écrivain canadien Robert Charles Wilson, publié aux États-Unis en 2005 et en France en 2007. Ce roman entame la trilogie Spin, qui se poursuit avec Axis et s'achève avec Vortex, publié aux États-Unis en 2011.
La Terre, dans un futur proche. Par une nuit d'octobre, le ciel devient soudainement d'un noir opaque et les étoiles paraissent s'être dérobées. Bientôt l'humanité s'aperçoit qu'elle est entourée d'une barrière, que la postérité appellera « Spin », à l'extérieur de laquelle le temps s'écoule cent millions de fois plus vite que sur Terre. La transformation du Soleil en géante rouge n'est plus qu'une question de décennies, condamnant la planète à une destruction certaine. Tyler Dupree, Jason Lawton et sa sœur jumelle Diane ont été témoins de la disparition des étoiles. Jason n'aura plus qu'un seul but : trouver qui a édifié cette barrière et dans quel but. Une quête aussi aveugle que déterminée, dans laquelle Tyler et Diane joueront un rôle déterminant.
Rainbows End (titre original : Rainbows End) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Vernor Vinge publié en 2006 et traduit en français en 2007. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 2007 ainsi que le prix Locus du meilleur roman de science-fiction la même année.
Les nombreuses avancées technologiques décrites dans le roman suggèrent que le monde subit de plus en plus de changements, et que le monde est peut-être destiné à une singularité technologique, un sujet récurrent chez Vinge (dans ses écrits de fiction et non-fiction).
Vernor Vinge, Rainbows End, Le Livre de poche, , 636 p. (ISBN 978-2-253-15993-3), p. 596 :
« — Ton « truc » a été remarqué. Autrefois, du temps où j'étais jeune, tu aurais pu déposer un brevet là-dessus. Mais aujourd'hui...Le héros principal du roman est Robert Gu, un homme se remettant lentement de la maladie d'Alzheimer grâce aux progrès des technologies médicales. Avec le retour de ses facultés, Robert (qui a toujours été légèrement technophobe) doit s'adapter à un monde très différent, où presque chaque objet est mis en réseau et où la technologie de réalité augmentée est monnaie courante. Robert, autrefois un poète de renommée mondiale, à la personnalité notoirement mesquine, doit réapprendre à la fois l'usage du monde en retournant au lycée, mais aussi la base des relations humaines afin de rétablir une relation avec la famille de son fils qu'il a toujours tyrannisé avant sa maladie. Parallèlement, Robert et sa petite-fille Miri sont entrainés dans une intrigue complexe impliquant l'agence de renseignement indo-européenne, une intelligence redoutable (et peut-être surhumaine) cachée derrière un avatar de lapin anthropomorphe, ainsi que de nouvelles technologies visant au contrôle mental des foules.
— Aujourd'hui, ça peut rapporter une note correcte au lycée. Toi et moi... nous avons des choses à apprendre, Tommie. »
Le Club des policiers yiddish (titre original : The Yiddish Policemen's Union) est un roman uchronique de science-fiction de l'écrivain américain Michael Chabon publié en 2007 et traduit en français en 2009. Il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 2008 ainsi que le prix Locus du meilleur roman de science-fiction et le prix Ignotus du meilleur roman étranger la même année et enfin le prix Nebula du meilleur roman en 2007.
L'auteur imagine que le projet Ickes pour l'Alaska (1939) a pu être réalisé.
Au début du XXIe siècle, dans une Amérique ayant accueilli en Alaska de nombreux Juifs européens durant la Seconde Guerre mondiale, Meyer Landsman, éminent policier en pleine dépression post-divorce vivant dans un hôtel minable de la ville juive de Sitka, découvre un matin dans ce même hôtel un Juif mort, un jeu d'échecs posé à côté de lui avec une partie en cours. Meyer va se plonger corps et âme dans l'enquête visant à trouver le meurtrier de ce joueur d'échecs, essayant de s'y accrocher pour réussir à sortir de son état dépressif.
L'Étrange Vie de Nobody Owens (titre original : The Graveyard Book) est un roman fantastique de l'écrivain anglais Neil Gaiman publié en 2008 et traduit en français en 2009.
Un enfant de dix-huit mois s'échappe de chez lui la nuit où Le Jack, membre d'une confrérie secrète, assassine toute sa famille. Il se dirige par hasard vers le cimetière voisin, hanté par des fantômes. Un couple d'entre eux, Monsieur et Madame Owens, décident de l'adopter. Ils l'appellent « Nobody » (en anglais, personne ou, littéralement, pas de corps). Le jeune garçon est alors élevé par les habitants étranges et loufoques du cimetière.
La Fille automate (titre original : The Windup Girl) est un roman de science-fiction biopunk de l'écrivain américain Paolo Bacigalupi publié en 2009 et traduit en français en 2012.
La sublime Emiko n'est pas humaine. C'est une créature artificielle, élevée en crèche et programmée pour satisfaire les caprices d'un homme d'affaires de Kyoto. Dans le Bangkok du XXIIIe siècle, dans un monde appauvri, malade et dominé par l'ingénierie génétique, elle lutte pour retrouver son indépendance.
The City and the City (titre original : The City and the City) est un roman policier noir teinté de science-fiction et de fantasy urbaine de l'écrivain britannique China Miéville publié en 2009, situé dans les villes imaginaires de Besźel et d'Ul Qoma, et traduit en français en 2011.
L'inspecteur Borlù doit enquêter sur le meurtre d'une jeune étudiante dont le corps a été retrouvé dans la ville de Besźel, mais dont le meurtre a probablement été commis dans la cité voisine d'Ul Qoma. Le problème est que ces deux villes jumelles sont liées par des règles très particulières, que le déroulement de l'intrigue fait découvrir progressivement.
Black-out (titre original : Blackout) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Connie Willis publié en 2010 et traduit en français en 2012. Il forme avec sa suite All Clear le diptyque nommé Blitz qui constitue la troisième partie d'une série mettant en scène des historiens de l'université d'Oxford voyageant dans le temps. Il est précédé par Le Grand Livre (The Doomsday Book, 1992) et Sans parler du chien (To Say Nothing of the Dog, 1997).
Oxford, 2060. L'Université retrouve son fourmillement d'antan et ses historiens sont sur le pied de guerre. Michael Davies se prépare pour étudier Pearl Harbor, Merope Ward quant à elle tente de survivre face à une horde d'enfants évacués tandis que Polly Churchill se prépare à entrer en plein cœur du Blitz. Car oui, désormais, être historien est un métier à haut risque. Être historien c'est aller observer l'histoire, littéralement... Tous trois projetés au début de la seconde guerre mondiale, l'un sur la côte, l'autre à Backbury et enfin la troisième au cœur de Londres, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour observer l'histoire, ses héros, ses soldats, ses victimes aussi... Jusqu'à ce que le drame se produise : ils ne peuvent pas rentrer chez eux et restent bloqués en 1940...
Morwenna (titre original : Among Others) est un roman de science-fiction écrit par Jo Walton, publié par Tor Books en 2011 puis traduit en français et publié en 2014 par les éditions Denoël dans la collection Lunes d'encre.
En 1979, Morwenna Phelps est une adolescente galloise de 15 ans, fan de science-fiction, qui part vivre chez son père après la mort accidentelle de sa sœur. Le roman est présenté comme étant son journal intime.
Adolescente restée handicapée après l'accident qui a coûté la vie à sa sœur jumelle, Morwenna (Mori) s'est enfuie loin de sa mère. Elle pense que sa mère est responsable cet accident en tant que sorcière.
Retrouvé par les services sociaux, son père la récupère. Elle se découvre une affinité avec cet homme inconnu : le fantastique et la science-fiction. Lectrice acharnée, c'est son amour pour ces histoires qui lui a permis de tenir dans les épreuves. Mais les trois riches demi-sœurs de son père s'empressent de l'expédier dans un pensionnat huppé, d'un haut niveau sportif. Débarquée en plein trimestre scolaire, différente par sa maturité et son handicap, elle est la brebis galeuse de sa classe. Réfugiée à la bibliothèque de l'école durant les nombreuses heures de sport, elle est remarquée par la documentaliste. Celle-ci l'accompagne un soir au club de lecture de la bibliothèque de la ville voisine.
La richesse de Morwenna, c'est sa connaissance parfaite des histoires et des personnages du fantastique et de la science-fiction, mêlés à son quotidien et à la magie, ils font partie de sa vie quotidienne. La voix de Corwin d'Ambre, les sorciers de Terremer, les mondes différents de Dune et surtout le « karass » de Vonnegut l'aident à supporter sa galère quotidienne. Elle attend avec Pippin que le caillou tombe au fond du puits, et prend contact avec les fées proches du pensionnat. L'histoire se passe dans les années 1980 donc les derniers ouvrages de science-fiction n'y figurent pas.
Outre la littérature de l'imaginaire, les thèmes principaux de ce roman fantastique sont l'adolescence et le féminisme.
Redshirts - Au mépris du danger (titre original : Redshirts) est un roman fantastique sur un fond de science-fiction, écrit par John Scalzi, publié en 2012 aux États-Unis, puis publié en français en 2013.
Métafiction, la narration est faite sur un ton humoristique, et le récit évoque, sans les citer explicitement, les séries télévisées de science-fiction Star Trek et celles concernant Stargate (Stargate SG-1, Stargate Atlantis, Stargate Universe), en se moquant du caractère stéréotypé de leurs scénarios.
Dans une première partie (chapitres 1 à 14), de jeunes officiers du vaisseau spatial L'Intrépide sont étonnés de constater que de nombreux morts émaillent chacune des missions d'exploration. Ils se posent des questions et se disent que « tout ne tourne pas rond sur ce vaisseau ». Un ancien du vaisseau leur fait part d'une théorie personnelle : le destin des membres du vaisseau spatial est lié à une série télévisée de science-fiction du début du XXIe siècle.
Dans une seconde partie (chapitres 15 à 23), les cinq personnages principaux parviennent à voyager dans le temps et à atterrir en Californie. Là, ils prennent contact avec le producteur de la série télévisée puis avec le scénariste afin de tenter de faire stopper la série… Mais si en théorie cela semble facile, en pratique, c'est beaucoup plus difficile que cela, d'autant plus qu'ils ne disposent au total que de six jours de « présence effective » sur Terre, et qu'ils en ont passé trois à retrouver le producteur et le scénariste…
La Justice de l'ancillaire (titre original : Ancillary Justice) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Ann Leckie, publié en 2013 puis traduit en français et publié en 2015. Il s'agit du premier roman de l'auteur et le premier d'une trilogie de space opera, Les Chroniques du Radch, se déroulant dans l'univers Radchaai.
Le roman suit le personnage de Breq, dernière forme humanoïde du vaisseau et intelligence artificielle Justice of Toren.
Le Problème à trois corps (titre original : chinois simplifié : 三体 ; chinois traditionnel : 三體, pinyin : sān tǐ) est un roman de science-fiction de l'écrivain chinois Liu Cixin. C'est le premier d'une trilogie intitulée en anglais Three-Body, mais les lecteurs chinois se réfèrent généralement à la série en utilisant le titre du premier roman. Le titre fait référence au problème à N corps en mécanique orbitale.
Paru en épisodes dans le magazine Science Fiction World en 2006, ce roman fut publié intégralement en 2008 et devint l'un des plus populaires romans de science-fiction en Chine. Il a obtenu le Science Fiction Galaxy Award Chinois en 2006 (sérialisé).
Sa traduction en anglais par Ken Liu a été publiée par Tor Books le 11 novembre 2014. Il a été nommé pour le prix Nebula du meilleur roman 2014 et a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2015.
Une adaptation cinématographique était initialement prévue pour une sortie en juillet 2016 sous le même titre. Le tournage est terminé depuis juillet 2015, mais la sortie a été repoussée à une date indéterminée. Une adaptation en série télévisée est également envisagée par Amazon qui compte investir 1 milliard de dollars pour réaliser 3 saisons.
La traduction française de l'ouvrage à partir du chinois, par Gwannaël Gaffric, est parue en 2016 aux éditions Actes Sud.
L'intrigue de ces romans porte sur l'invasion de la Terre par des extraterrestres nommés « Trisolariens » et sur la façon dont les gouvernements et les scientifiques de la Terre répondent à cette menace.
Lors de la révolution culturelle chinoise, un projet militaire secret a pour objectif d'envoyer des signaux dans l'espace afin de prendre contact avec des extraterrestres. Une civilisation extraterrestre au bord de l'annihilation reçoit le signal et projette d'envahir la Terre.
Pendant ce temps, sur Terre, se développent les camps opposés, d'une part, de ceux qui veulent accueillir les êtres supérieurs et les aider à prendre le contrôle d'un monde considéré comme corrompu et, d'autre part, de ceux qui veulent combattre l'invasion.
Trente huit ans après l'émission du signal, dans un futur proche du roman écrit en 2006, les militaires et la police chinoise enquêtent en collaboration avec les autorités occidentales sur une série de morts suspectes touchant les scientifiques du monde entier.
La Cinquième Saison (titre original : The Fifth Season) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2015 puis traduit en français et publié en 2017. L'ouvrage a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2016 et le prix Planète SF des Blogueurs 2018.
La Cinquième Saison se déroule sur une planète ne possédant qu'un seul supercontinent appelé le Stillness. Après quelques siècles d'accalmie, les habitants de la planète subissent ce qu'ils appellent la « cinquième saison », un changement climatique terrible déclenchant de nombreuses catastrophes environnementales.
La Porte de cristal (titre original : The Obelisk Gate) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2016 puis traduit en français et publié en 2018. L'ouvrage a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2017.
La Porte de cristal se déroule sur une planète ne possédant qu'un seul supercontinent qui subit des changements climatiques catastrophiques tous les deux ou trois ans (la « cinquième saison »). L'histoire reprend au début d'une cinquième saison qui s'annonce particulièrement difficile, qui pourrait même conduire à l'extinction de l'humanité. Elle suit le parcours de deux personnages principaux : une mère et sa fille, toutes deux des orogènes talentueux, qui ont été séparées juste avant le début de cette dernière cinquième saison. L'intrigue tourne autour de leur voyage et de leurs efforts pour tenter de comprendre le monde qui les entoure.
Les Cieux pétrifiés (titre original : The Stone Sky) est un roman de science-fiction et de fantasy écrit par N. K. Jemisin, paru en 2017 puis traduit en français et publié en 2018. L'ouvrage a obtenu le prix Nebula du meilleur roman 2017, le prix Hugo du meilleur roman 2018 et le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2018.
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