Hello Mr Herbert,
Et tout d'abord: How do you do? Il n'y a pas de raisons d'oublier les règles de politesse les plus élémentaires sous prétexte que nous ne correspondons que par écrit.
Je suis un de vos fervents lecteurs, j'ai dévoré non seulement Dune mais également d'autres de vos ouvrages (Le programme conscience par exemple... ). Je dois dire que dans le cycle de Dune, inachevé à ce jour, le personnage dont la destinée m'intrigue le plus est Duncan Idaho. Quel personnage fascinant! J'ai l'impression que Duncan est passé tout près comme on dit... qu'il aurait pu être le Kwisatz Haderach. Heureusement pour lui, vous ne lui avez pas infligé ce cruel destin!
J'aime beaucoup ce personnage, torturé par sa fidélité quasi-innée pour les atréides et ses propres réflexions qui semblent l'éloigner de cette fidélité «aveugle» justement. D'ailleurs le fait qu'ils ressurgissent régulièrement dans l'Histoire après avoir perdu la vie dans le premier tome de Dune, m'incite à penser que vous aussi vous avez un «faible» pour ce personnage... après tout Gurney Halleck aurait fait un tout aussi bon «clone», mais non, vous avez choisi Duncan!
Bref...
J'ai également une question à vous poser: que pensez-vous des adaptations (et tentatives d'adaptations) de votre oeuvre au cinéma? Avez-vous été déçu par certaines d'entre elles? Pensez-vous qu'il soit possible avec les contraintes existantes dans ce média (un film doit faire 2 heures et être «compréhensible» pour être rentable ) d'adapter une oeuvre riche et dense comme la vôtre?
Dans l'attente de votre réponse,
Sincerely yours.
Haytidaho
Un faible pour Duncan, allons voyons, j'aurais pourtant cru que vous sauriez mieux lire entre les lignes, n'ai-je pas donné assez d'indices?
Ah Duncan... Quel homme, si faible et fort à la fois. L'Atréide parfait, un chevalier mais pas seulement, c'est avant tout un homme loyal avec ses défauts. Seul détenteur de la sagesse Atréide, sa mémoire doit traverser l'espace et le temps pour un destin incroyable à sa mesure. Gurney était trop réfléchi, trop «humain», c'était un homme avant tout d'action alors que Duncan est torturé, plus complexe, plus faible mais prêt à mourir pour un idéal. Duncan, c'est une histoire d'amour, le paladin que j'aurais voulu être. C'est mon image, mon amour de l'homme, fort de ses valeurs et de ses croyances qui peut tout surmonter, même la pire des souffrances et la plus indicible des humiliations. Je ne peux le nier, je l'aime et je l'ai créé à l'image de l'Homme tel qu'il devrait être. L'humanité a vraiment besoin de plus d'hommes de ce calibre... à une époque où le matérialisme est un mal qu'il faudra combattre tôt ou tard.
Quand à la deuxième partie de votre lettre, je suis plutôt mécontent des oeuvres cinématographiques et télévisuelles pour une bonne raison: mon oeuvre devrait jouir de bien plus de moyens. Les divers réalisateurs qui se sont attaqués à cette tâche n'avaient pas les dents dures de Shaï-Hulud et vous connaissez le résultat. Bien sûr, j'étais heureux d'un tel honneur, j'avais droit à une reconnaissance mais mon inconscient, depuis longtemps sous le joug de l'esprit de Duncan, critiquait la libre interprétation de mes oeuvres. J'étais devenu une abomination malgré moi. Comment était-il possible de réduire mon oeuvre à quelques heures et pourquoi s'efforcer à vouloir rentrer le cycle dans un carcan si étroit? Encore une démarche bien mercantile. Je ne leur en veux pas d'avoir interprété "Dune" de manière très personnelle mais il manque bien trop d'éléments.
Best regards,
Franck Herbert
Source : http://www.dialogus2.org/HER/duncanidaho.html
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2 commentaires:
Les gholas sont des clones dans l’univers de fiction de Dune de Frank Herbert.
Fruits des expérimentations du Bene Tleilax, ce sont en fait des clones créés dans les cuves Axolotl à partir de cellules de personnes défuntes. Un ghola garde sous forme inerte, la mémoire et la personnalité de la personne à partir de laquelle il a été conçu. Les membres du Tleilax ont longtemps cherché un moyen de faire remonter ces mémoires à la surface.
Duncan Idaho est le premier ghola à retrouver la mémoire de sa vie passée. Le Bene Tleilax exploitera cette possibilité par la suite. À partir de là, il est possible de créer des gholas qui sont en fait des copies exactes du sujet au moment de sa mort, pourvu en plus, de tous les souvenirs du ghola avant qu’il ne retrouve sa mémoire antérieure. Lorsqu’un ghola retrouve ces souvenirs, la mémoire originelle du sujet fusionne avec celle du « nouvel » être.
Après la chute de Leto II, le Bene Gesserit sera aussi capable de créer des gholas dans leurs propres cuves Axolotl, ayant acheté des derniers Tleilaxus ce secret.
Hayt est un personnage du cycle de romans de science-fiction Dune, écrits par Frank Herbert.
C’est le premier ghola de Duncan Idaho, offert par la Guilde spatiale à Paul Atréides. Son nom lui avait été donné par les Tleilaxu qui comptait l’utiliser pour détruire Paul Atréides. Mais, incapable de lever la main sur celui qui fut son élève dans sa vie antérieure, et à qui il sauva la vie lors de l’attaque d’Arrakeen, il retrouvera la mémoire et se souviendra de son passé en tant que de Duncan.
Après le départ de Paul dans le désert, il épouse Alia, la sœur de Paul, et est le témoin privilégié de la dégradation mentale de cette dernière, dont l’esprit est possédé par son grand-père le baron Vladimir Harkonnen. Il sera finalement tué par Stilgar après l’avoir gravement insulté. Sa mort était nécessaire afin de sauver la vie des enfants de Paul, Leto II et Ghanima. D’autres gholas seront ultérieurement fournis par les Tleilaxu à l’Empereur Leto II mais ne porteront plus le nom de Hayt, mais simplement celui de Duncan.
Les évènements de la vie de Hayt sont relatés dans deux des romans du cycle de Dune : Le Messie de Dune et Les Enfants de Dune.
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