jeudi 4 mars 2010

La Culture dans l'Empire Galactique

Comment concilier le néo-space opera dont l'oeuvre majeure est le cycle de la Culture, de Iain M. Banks, et le space opera classique, dont les oeuvres majeures sont le cycle de Fondation d'Isaac Asimov, et le cycle de Dune de Franck Herbert ?

Comment concilier un futur où la Galaxie est soumise à un Empire aux tendances fascistes et théocratiques avec celui où une anarchie altruiste aide les civilisations à s'émanciper de ses despotes conservateurs ?

La solution peut sans aucun doute venir du Jihad Butlérien, un événement emprunté au cycle de Dune.

Cette guerre appelée des vœux de Serena Butler a mis fin à la suprématie des ordinateurs et a abouti à leur interdiction pure et simple : toutes les analyses de données sont effectuées par des individus spécialisés, les mentats. Son principal commandement, qui figure dans la Bible Catholique Orange, dispose que « Tu ne feras point de machine à l’esprit de l’Homme semblable ». Le Jihad Butlérien commença en 201 AG (année 9799) pour se terminer en 108 EG (année 9892), par la victoire des Humains, réunis au sein de la Ligue des Nobles. La Ligue pouvait compter sur le soutien des Planètes Dissociées, planètes non membres de la Ligue, mais ne faisant pas non plus partie des Mondes Synchronisés, qui étaient les mondes inféodés au suresprit des Machines Omnius.

On retrouve, dans le paragraphe ci-dessus, qu'une variété d'Etats co-existe au sein de l'Espace Humain; comme c'était le cas depuis le l'époque du Daym (entre les années 9300 et 9500) où :
- Empire (10192 mondes sous régime aristocratique),
- Confed (1775 mondes démocratiques),
- Lansall (4000 mondes autonomes),
- et Marches (4000 mondes autonomes)
cotoyaient Scientes, Andres, Nautes, Erudes, Taj Rama et Eglise (sectes monothéistes).Les Machines conscientes ont été éradiquées dans l'Empire expansionniste (celui qui sera successivement dirigé par les Corrino, les Atréides, ... les Trans-Bourbons, les Raï-Mo et finalement les Entun de Trantor) ... mais cela n'empêcha pas une diaspora intergalactique, au-delà de la Bordure ! C'est là que se réfugièrent les populations favorables aux ordinateurs conscients et que se développa la Culture :
- des (stations) Orbitales plutôt qu'un peuplement planétaire;
- une société anarchiste plutôt qu'un empire dictatorial;
- des intelligences artificielles plutôt que des aristocrates corrompus ou épris de pouvoir.

La Culture sera une civilisation pan-galactique. Elle peut être considérée comme une utopie technique et philosophique à part entière. Il s'agit d'une société anarchiste : ni loi, ni hiérarchie, ni argent, ni propriété. Elle compte 18 trillions d’habitants (l'équivalent de 3000 mondes peuplés en moyenne de 6 milliards d'habitants), mêlant dans une totale égalité humains, extra-terrestres, drônes et intelligences artificielles. Au moment où se déroulent la plupart des romans de Iain M. Banks, la Culture existe depuis 9000 ans et s'étend sans cesse.

Si on prend comme référence la création du robot humaniforme Daneel Olivaw sur Aurora, cela nous situe vers l'année 12600 ... L'Empire de Trantor s'étant écroulé depuis 12330 et le Grand Pillage de Gilmer, celle laisse champ libre à la Culture pour s'imposer. A moins que la Fédération de la Fondation ... ou les Honorées Matriarches ... ou les Daneeliens ...

Références (entre autres !)
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Culture : La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain M. Banks au travers de ses romans et nouvelles de science-fiction.http://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_galactique_%28jeu_de_r%C3%B4le%29
Empire Galactique est un jeu de rôle se déroulant dans un univers de space opera, créé par François Nedelec en 1984)
Sur le Daym : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Histrion et http://fr.wikipedia.org/wiki/Sexomorphoses
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jihad_Butl%C3%A9rien
Le Jihad Butlérien est un épisode de l’univers fictif de Dune créé par Frank Herbert.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et quelques éléments de réflexion complémentaires (plutôt dans le registre philosophique et politique) sur le cycle de la Culture : http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/10/02/lanarchie-dans-un-monde-de-machines/

Je a dit…

Merci pour le lien !

Voici quelques extraits de L’anarchie dans un monde de machines:

"[Quel] rôle pourraient prendre des machines « intelligentes » (ou au moins fortement évoluées) dans l’organisation sociale et politique ? Comment pourrait s’effectuer l’insertion de telles machines dans la vie collective ? Dans le modèle civilisationnel de la Culture, certaines séparations ontologiques ont disparu, puisque ces entités se comportent et sont traitées comme des personnes. Vaisseaux et stations spatiales ont leurs propres « mentaux » qui formulent leurs propres choix. D’une certaine manière, ces machines « conscientes », « sensibles », dépassant les humains en intelligence, « sont » ces engins spatiaux. Elles sont l’infrastructure pensante de la Culture, qu’elles contrôlent d’ailleurs plus qu’elles ne l’habitent. [...] L’auteur a créé un monde organisé dans lequel, grâce aux intelligences artificielles et à l’insouciance énergétique et subsistantielle, le projet de remplacement du gouvernement des hommes par l’administration des choses a été réalisé. Dans ce modèle, il n’y aurait plus vraiment de choix politiques à faire[2]. Les décisions délicates engendrées par des problèmes d’allocation des ressources n’auraient plus lieu d’être, ou au pire pourraient-elles être résolues par des puissances de calcul phénoménales. Les dérives dans l’usage du pouvoir ne seraient plus tellement à craindre, puisque celui-ci se trouverait en quelque sorte octroyé à ces intelligences artificielles qui, constitutivement, auraient dépassé ces enjeux (ou en tout cas pour qui ce type de tentations ne ferait guère sens). [...] La mise en relation de la vision littéraire de science-fiction et des visions politico-philosophiques peut ainsi être une manière intéressante de questionner les implications politiques des avancées en matière d’intelligence artificielle. Quelles tâches peuvent être confiées à des machines qui ne sont plus de simples automates ? Ces tâches peuvent-elles interférer avec d’autres relevant des choix collectifs humains ? Quelles implications cela a-t-il dans la gestion d’affaires qui sont collectives ? Un projet anarchiste est-il plus crédible parce qu’il a recours à de telles machines évoluées ? À l’inverse d’anciennes manières d’envisager la technologie, de telles machines d’ailleurs ne seraient plus assimilables à des outils, mais accèderaient davantage au statut d’acteurs capables d’agir de manière autonome. En lisant les romans du cycle de la Culture, on peut d’ailleurs se demander si la confiance accordée aux intelligences artificielles et l’abandon de certaines tâches et activités ne conduisent pas vers une forme de passivité humaine. Bref, dans cette forme d’anarchie « assistée par ordinateur », l’idée de gouvernement ne fait plus sens, mais au moins aussi parce qu’une bonne part du pouvoir de décision est plus ou moins consciemment déléguée et distribuée à ce vaste réseau d’intelligences artificielles."