mardi 10 décembre 2013

L'histoire du futur de Robert Heinlein

Préambule

L'Histoire du futur inspirée des classiques du space opera ne doit pas être confondue avec la série de nouvelles L'Histoire du Futur écrite par Robert Heinlein.

S'appuyant sur les grands classiques de la science-fiction (et du space opera en particulier), ce livre propose une Histoire du futur cohérente entre les principales épopées galactiques. Le premier livre n'est donc pas un récit mais une chronologie qui synthétise les événements historiques cités dans les principaux romans de science-fiction (Dune, Fondation, les Seigneurs de l'Instrumentalité, le cycle de la Culture, Hypérion ...), films (Star Wars, ...), feuilletons télévisés (Star Trek, Babylon 5, ...), jeux de rôles (Traveller, Empire Galactique, Warhammer 40000, ...) ou autres jeux en ligne (EVE, ...) qui ont un rapport avec le space opera.

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L’Histoire du Futur est un élément fondamental de l’œuvre d’Heinlein. Constituée d’un réseau de nouvelles écrites principalement entre 1940 et 1951, elle marque une anticipation chronologique et descriptive de l’évolution technologique et sociale de l’humanité, le long d’une ligne temporelle fictive allant de 1950 à 2600.

"L'histoire du futur" est une expression utilisée par John Campbell pour qualifier la trame chronologique qui sous-tendait les premières nouvelles de Robert Heinlein parues dans Astounding entre 1939 et 1941. Cette histoire, dont la cohérence prend plus nettement corps avec des textes ultérieurs souvent plus longs, commence à être publiée dans des recueils communs en 1967. Bien évidemment, l'ordre des textes peut varier suivant les éditions, et les notes ci-dessous se réfèrent à l'édition française Folio, publiée en 2005 (dans une frénésie Heinlein de cette collection après des années de totale disparition éditoriale) et divisée en quatre volumes. Les traductions originales de Pierre Billon et Jean-Claude Dumoulin y ont été revues et complétées - sans coupes - par Pierre-Paul Durastanti.


Volume I - L'homme qui vendit la lune


Ce premier volume présente les textes les plus datés, mais qui présentent sans conteste un intérêt historique dans le développement de la science-fiction.

Ligne de vie (1939, Life Line) Le tout premier texte, qui lança donc la carrière de Heinlein. On comprend pourquoi il plut à Campbell : on y retrouve la figure du scientifique mythique, auteur d'une découverte capitale et rejeté par l'académisme. Une pure nouvelle de l'Âge d'or, qui traite efficacement d'un thème aux conséquences simples - connaître l'âge de sa mort - avec une progression narrative par dialogues.

Les routes doivent rouler (1940, The Roads Must Roll) La civilisation américaine s'est tellement construite autour de la route qu'il est judicieux d'imaginer que la route elle-même puisse constituer le moyen de transport. Quand une société devient trop dépendante d'une technologie, elle en vient à la considérer comme allant de soi et à oublier les hommes qui la font : c'est le thème central de cette nouvelle et de la suivante. Mais celle-ci traduit mieux l'intérêt croisé de Heinlein pour les sciences physiques et sociales, et la vision délicieusement absurde de ces rotors géants lui donne un petit cachet steampunk avant l'heure.

Il arrive que ça saute (1940, Blowups Happen) Écrite en 1940, cette nouvelle est une véritable pièce d'histoire de physique nucléaire. À la pointe des connaissances de l'époque, elle utilise évidemment quelques hypothèses fausses, mais dont la plausibilité contraste nettement avec les textes contemporains (notamment avec la candeur de À la poursuite des Slans). Pas sûr cependant qu'il ait moins vieilli, justement parce qu'il est bien mieux structuré autour de ces théories dépassées. Et puis, ce souci de cohérence n'empêche cependant pas la naïveté typique de l'Âge d'or de la description d'une révolution scientifique d'ampleur considérable réalisée par deux ingénieurs en cachette dans un labo. Mais, en tant que document historique, ce texte vaut le détour. Même s'il refuse de sacrifier son optimisme technologique (qui repose chez Heinlein sur la volonté inexpugnable d'une poignée d'individus), c'est un des premiers à aborder sans ambages le risque de crise énergétique - au sens large - et la grave menace qu'elle fait peser sur les fondements même de la société.

L'homme qui vendit la Lune (1950, The Man Who Sold the Moon) Cette longue nouvelle est la plus emblématique de l'Histoire du futur : la foi chevillée au corps d'un entrepreneur, D.D. Harriman, suffit à porter le projet du voyage vers la Lune, considéré non pas uniquement sur le point de vue du progrès scientifique, mais sur celui du financement. L'État et l'armée sont volontairement laissés hors du coup pour en faire un projet uniquement capitaliste. S'ensuit un improbable festival de grandes idées et de petites magouilles pour réaliser ce rêve impossible, le tout avec un américano-centrisme tellement grossier qu'il frise parfois le ridicule.

Dalila et l'homme de l'espace (1949, Delilah and the Space Rigger) Irruption amusante de l'alien qui terrifiait le plus les lecteurs de l'Âge d'or. Pire que les petits hommes verts ou les mutants, il s'agit de cet alien qu'on n'évoquait jamais : la femme.


Histoire du futur, II : Les vertes collines de la Terre


Les nouvelles de ce deuxième volume s'attachent essentiellement à faire transparaître l'esprit des pionniers de l'exploration et de la colonisation de la Lune puis des planètes : ce qui les motive, ce qui les fonde, ce qui les distingue... La conquête de l'espace vue à travers quelques destins de ceux qui la font.

Jockey de l'espace (1947, Space Jockey) Il y a deux sortes de gens : il y a les vivants et ceux qui sont en... l'air

Requiem (1939, Requiem) Plus improbable encore que la quête de la Lune financée par la volonté de Harriman, voilà que sa seule détermination suffit à l'y envoyer sur une initiative privée et supposée discrète. Reflet de ces temps naïfs où la Lune était à portée de main ; reflet aussi de la répugnance de Heinlein à mettre en œuvre les grandes forces politiques - la volonté chez lui est forcément individuelle, à l'exact opposé des théories marxistes.

La longue veille (1948, The Long Watch) Robert Heinlein ne fait pas pour autant l'éloge systématique de l'homme arrogant, "sa personnalité brillante", "son esprit dominateur". Cette nouvelle, avec un résistant comme héros ordinaire, est là pour le prouver.

Asseyez-vous, Messieurs (1948, Gentlemen, Be Seated) Heinlein s'assoit un peu sur les convenances du pulp tout en conservant la nécessité d'une conclusion brutale.

Les puits noirs de la Lune (1947, The Black Pits of Luna) Pour Heinlein, un monde de pionniers n'est pas pour les "esprits faibles". De cette critique avant l'heure de l'enfant-roi, on retiendra cette phrase : "Maman fait toujours des objections et cède régulièrement. Les femmes doivent manquer de force de caractère."

C'est bon d'être de retour ! (1946, "It's Great to Be Back!") Quand les différences fondamentales se font jour entre les "lunatiques" et les "rampants".

Nous promenons aussi les chiens (1941, We Also Walk Dogs) La prospective qui a touché le plus juste dans l'histoire du futur de Heinlein n'a rien de technologique ou de politique. C'est sans doute cette description de ce service complet pour gens aisés qui prévoit d'organiser pour eux leurs désirs sur commande... Un secteur d'activité qui sera justement en pleine expansion au début du XXIe siècle. C'est après tout logique pour cet écrivain américain qui s'est toujours occupé de l'observation de personnages simples et de situations identifiables, soucieux de crédibilité sociologique.

Coup de projecteur (1962, Searchlight) Une idée, une histoire. Courte et sans tralala.

Vertige spatial (1947, Ordeal in Space) Nouvelle psychologique à la morale simple et aux ressorts peut-être un peu faciles.

Les vertes collines de la Terre (1947, The Green Hills of Earth) La phrase "nous ne pouvons d'ailleurs en citer aucun extrait dans une publication à caractère familial" est une taquinerie assez savoureuse à l'égard de la pudibonderie des pulps. Heinlein s'en accommodait mais ne se privait pas de faire comprendre que certains de ses personnages "truculents" ne partageaient pas ces vertus. Le chanteur Rhysling, héros aux mauvaises manières et au destin tragique, est assez réussi.

La logique de l'Empire (1941, Logic of Empire) Les principes politiques de Robert Heinlein s'expriment dans cette longue nouvelle : il y a les jugements moraux sur la question sociale, dont il se défie, et les jugements d'efficacité que les gens intelligents peuvent comprendre. Les seconds peuvent cependant coïncider avec les premiers, sur un exemple pertinent. Ici, l'esclavage, jugé comme système économique, hors de toute condamnation morale, mais bien sûr sans y souscrire.


Histoire du futur, III : Révolte en 2100


On rentre ici dans le vif du sujet, par des textes plus longs, ou plus équivoques, ou plus politiques, ou plus matures et travaillés.

Oiseau de passage (1957, The Menace from Earth) Ce récit sur la découverte inavouée de l'amour par une adolescente intelligente et sûre d'elle - présence inhabituelle d'un personnage féminin comme narrateur - dévoile un Heinlein à son meilleur dans sa progression et dans son art de rendre ses textes réalistes, et mieux même, palpables, au-delà du contexte science-fictif. La description du vol libre sur la Lune est étonnamment prenante et peu d'auteurs arrivent à une telle efficacité. En parlant d'efficacité, on peut regretter la traduction mièvre du titre...

"Si ça continue..." (1940, "If This Goes On-") Dans des États-Unis devenus une dictature théocratique, John Lyle, bon soldat dévoué, tombe amoureux d'une vierge destinée au "Prophète Incarné" et est conduit à rejoindre la résistance alors que rien ne l'y prédestinait. L'organisation secrète en question a tous les attributs, les codes et le vocabulaire de la franc-maçonnerie, même si elle n'est jamais citée nommément (NB : Heinlein n'en était pas membre mais avait eu un bref intérêt pour le sujet dans sa jeunesse). La révolution par Heinlein, bien avant Révolte sur la lune., est l'objet de ce court roman, qui se distingue par sa longueur à une époque où le corpus de la science-fiction est constituée de nouvelles.

La réserve (1940, Coventry) Les États-Unis sont devenus une utopie libertarienne qui a remplacé la justice par un contrat social a minima, le "Pacte", décrit comme un "document social scientifique". Certes, l'État subsiste comme entité chargée de le faire respecter, mais sans s'autoriser aucun jugement moral sur autrui. C'est en quelque sorte l'aboutissement de la croyance de Heinlein en une science sociale parfaite capable de réorienter les individus. Absurde et irréalisable comme toutes les utopies, bien sûr, mais l'intéressant est que - comme dans la Culture de Banks - elle s'intéresse à un insatisfait. Car, comme elle ne nie pas qu'il puisse exister des cas asociaux et violents, cette utopie prévoit deux choix, la rééducation psychologique douce ou l'exil. L'inadapté en question est David MacKinnon, un assidu de littérature qui souhaite des émotions fortes et qui trouve cette société fondée sur le dogme de la liberté encore trop contraignante. Il s'exile donc pour découvrir que la liberté sans coopération n'a rien d'une sinécure et que les terres vierges qu'ils voyaient comme des idéaux de liberté peuvent abriter des systèmes bien plus liberticides dont il ne soupçonnait pas l'existence. C'est que ce héros est tout autant candide que Lyle.

L'inadapté (1939, Misfit) Texte d'apprentissage où transparaît la fascination de l'ordre hiérarchique militaire, et qui vise clairement l'identification du lecteur de pulp avec le héros, un génie du calcul. On revient un peu en arrière dans la lignée du recueil précédent, celle des pionniers inadaptés parce qu'ils constituent une forme d'élite.


Histoire du futur, IV


Les deux textes regroupés dans le quatrième volume (autrefois publiés séparément dans de précédentes éditions) ont été traduits par Frank Straschitz.

Les enfants de Mathusalem (1941 puis 1958, Methuselah's Children) La fondation Howard a été créée pour rallonger la longévité humaine en croisant les individus vivant le plus longtemps, et les Familles ainsi créées ont mené une existence secrète jusqu'à ce qu'elles choisissent de la révéler au grand public. Mais celui-ci ne peut supporter l'idée qu'un groupe soit ainsi privilégié, et les Familles, menacées de persécution, n'ont qu'une échappatoire qui les conduit à l'espace... Un petit génie accélère alors la vitesse du voyage en même temps que le rythme de cette novella, aboutissant à deux contacts originaux avec des espèces extraterrestres. Malheureusement, le texte le plus long de toute l'histoire du futur s'essouffle et ne sait plus comment boucler la boucle, terminant à court d'idées alors qu'il avait suscité de belles attentes. "L'éternité, c'est long, surtout vers la fin", comme le dira Woody Allen...
Ce texte marque aussi la première apparition du personnage de Lazarus Long, membre "à part" des Familles Howard (son cas atypique est suggéré mais pas encore expliqué ici), individualiste forcené, méfiant de nature. Cet évident "représentant" de l'auteur deviendra le héros le plus récurrent et le plus représentatif des romans de la fin de sa carrière.

Les orphelins du ciel (1941 puis 1963, Orphans in the sky) Il est intéressant que Heinlein ait clos son "Histoire du futur" avec un scénario situé "hors du temps", dont les protagonistes ont justement oublié tout repère chronologique. Car en éliminant tous les raccourcis utilisés dans le texte précédent (longévité, cryogénisation et voyage supra-luminique), les voyages interstellaires deviennent tout de suite beaucoup plus compliqués. Comment envisager une aventure humaine où seuls les descendants de ceux qui ont commencé l'exploration pourront la terminer ?

Heinlein ne s'occupe pas des difficultés techniques de l'entreprise, qui seront toutes court-circuitées ici avec une nonchalance avouée, mais il se concentre sur le problème social : comment transmettre la finalité de ce voyage par-delà les générations ? Ceux qui n'ont connu que leur vaisseau pour tout univers ne risquent-ils pas de perdre littéralement la foi dans ce voyage auxquels ils participent. Préserver les connaissances et la compréhension du monde quand on n'en a plus l'expérience sensible, telle est la problématique, et elle va bien au-delà de la simple transposition de l'histoire du Galilée très classique en science-fiction. C'est du rapport au temps dont il est question, du sentiment de faire partie de l'Histoire et non d'un mythe. Malgré ses nombreux défauts, c'est donc un texte essentiel.

Sourcehttp://branchum.perso.neuf.fr/histoirefutur.htm

8 commentaires:

Je a dit…

Le personnage de Lazarus Long, membre "à part" des Familles Howard, à la longévité surhumaine par hérédité, est le plus intéressant de cette série de nouvelles.
On peut imaginer une descendance qui possède les mêmes capacités, améliorées, à des dates largement ultérieures.

Je a dit…

Lazarus Long is a fictional character featured in a number of science fiction novels by Robert A. Heinlein. Born in 1912 in the third generation of a selective breeding experiment run by the Ira Howard Foundation, Lazarus (birth name Woodrow Wilson Smith) becomes unusually long-lived, living well over two thousand years with the aid of occasional rejuvenation treatments. Heinlein "patterned" Long on science fiction writer Edward E. Smith, mixed with Jack Williamson's fictional Giles Habibula.

His exact (natural) life span is never determined. In his introduction at the beginning of Methuselah's Children, he admits he is 213 years old. Approximately 75 years pass during the course of the novel; but because large amounts of this time are spent traveling interstellar distances at speeds approaching the speed of light, the 75-year measurement is an expression of the time elapsed in his absence rather than time seen from his perspective. At one point, he estimates his natural life span to be around 250 years; but this figure is not expressed with certainty. He acknowledges that such a long life span should not be expected as a result of a mere three generations of selective breeding, but offers no alternative explanation except by having a character declare, "A mutation, of course—which simply says that we don't know".

In Methuselah's Children, Long mentions visiting Hugo Pinero, the scientist appearing in Heinlein's first published story "Life-Line", who had invented a machine that precisely measured lifespan, but who refused to reveal the results of the machine in Lazarus's case and gave Lazarus his money back.

The promotional copy on the back of Time Enough for Love, the second book featuring Lazarus Long, states that Lazarus was "so in love with time that he became his own ancestor," but this never happens in any of the published books. In the book, Lazarus does travel back in time and is seduced by his mother; but this happens after his own birth. Heinlein did use a similar plot in the short story "—All You Zombies—", in which a character becomes both of his own parents.

A rugged individualist with a distrust of authority, Lazarus drifts from world to world, settling down periodically and leaving when the situation becomes too regimented for his taste—often just before an angry mob arrives to capture him.

The Lazarus Long set of books involve time travel, parallel dimensions, free love, individualism, and a concept that Heinlein named World as Myth—the theory that universes are created by the act of imagining them, such that even fictional worlds are real.

Je a dit…

Methuselah's Children

When the character of Lazarus Long is introduced in Methuselah's Children, he is 213 years old, and the breeding experiment that created the Howard Families has proven to be a success, with most "Howards" enjoying a lifespan of approximately 150 years and changing identities periodically to conceal their long lifespans. 10% of their number have elected to end "The Masquerade" and live publicly, with the approval of the Howard Foundation; but this process has backfired.

The general public of Earth, once exposed to the Howards' lifespan, believes incorrectly that the Howards have discovered an anti-aging process that they are choosing to conceal, and come to resent them. Civil liberties applied to the Howards are suspended, and the entire membership of the Howard Families is detained, with the exception of Lazarus himself.

With the aid of the elected head of the world government, Slayton Ford, Lazarus hijacks the New Frontiers, a starship designed to travel to distant stars, and liberates the Howards. While the New Frontiers was designed to sustain a colony in travel at speeds significantly below the speed of light, a Howard named Andrew Jackson "Slipstick" Libby raises the ship to speeds approaching lightspeed. With the ship thus modified, the Howard Families, under the leadership of Lazarus Long, escape the solar system in search of a planet of their own.

The first planet they encounter is populated by the Jockaira, an intelligent species that has been domesticated for another, unnamed, species whom they worship as gods. When the latter discover that the humans cannot be domesticated, all of the humans are forcibly removed from the planet and placed in their ship, which is then transferred to another star system and planet by means of technology sufficiently advanced that it is not observable by the humans.

This second planet is populated by a diminutive furry species called the "Little People", who are a very advanced collective intelligence. They are very accommodating to the humans, and in fact their world is pleasant enough to be considered a paradise. After many years, Mary Sperling—a close friend of Lazarus and the second-oldest of the Howard Families—joins the collective intelligence in order to escape thanatophobia; whereupon Lazarus and many other Howards return to Earth. Approximately twelve thousand remain behind.

Upon return to Earth, the Howards learn that a rejuvenation treatment has been developed to approximate the secret of longevity supposedly held by themselves; thus permitting Lazarus, who is grown old, to regain his youth.

Je a dit…

Edward Elmer Smith (also E. E. Smith, E. E. Smith, Ph.D., E. E. "Doc" Smith, Doc Smith, "Skylark" Smith, or—to his family—Ted; May 2, 1890 – August 31, 1965) was an American food engineer (specializing in doughnut and pastry mixes) and an early science-fiction author, best known for the Lensman and Skylark series. He is sometimes called the father of space opera.

The series "Lensman" begins with Triplanetary, beginning two billion years before the present time and continuing into the near future. The universe has no life-forms aside from the ancient Arisians, and few planets besides the Arisians' native world. The peaceful Arisians have foregone physical skills in order to develop contemplative mental power. The underlying assumption for this series, based on theories of stellar evolution extant at the time of the books' writing, is that planets form only rarely, and therefore our First and Second Galaxies, with their many billions of planets, are unique.

The Eddorians, a dictatorial, power-hungry race, come into our universe from an alien space-time continuum after observing that our galaxy and a sister galaxy (the Second Galaxy) are passing through each other. This will result in the formation of billions of planets and the development of life upon some of them. Dominance over these life forms would offer the Eddorians an opportunity to satisfy their lust for power and control.

Although the Eddorians have developed mental powers almost equal to those of the Arisians, they rely instead for the most part on physical power, which came to be exercised on their behalf by a hierarchy of underling races. They see the many races in the universe, with which the Arisians were intending to build a peaceful civilization, as fodder for their power-drive.

[...] First Lensman, concerns the early formation of the Galactic Patrol and the first Lens, given to First Lensman Virgil Samms of "Tellus" (Earth). Samms and Roderick Kinnison are members of the two breeding lines and they are both natural leaders, intelligent, forceful, and capable. The Arisians make it known that if Samms, the head of the Triplanetary Service, visits the Arisian planetary system he will be given the tool he needs to build the Galactic Patrol. That tool is the Lens. The Arisians further promise him that no entity unworthy of the Lens will ever be permitted to wear it, but that he and his successors will have to discover for themselves most of its abilities.

The Lens gives its wearer a variety of mental capabilities, including those needed to enforce the law on alien planets, and to bridge the communication gap between different life-forms. It can provide mind-reading and telepathic abilities. It cannot be worn by anyone other than its owner, will kill any other wearer, and even a brief touch is extremely painful.

Je a dit…

Skylark is a science fiction/space opera series by E. E. "Doc" Smith. The first book The Skylark of Space (first published in Amazing Stories in 1928) is revolutionary in the genre, in which a scientist discovers a space-drive, builds a starship, and flies off with three companions to encounter alien civilizations and fight a larger-than-life villain.

The Skylark of Space was the first ever of a series which continued through three subsequent books—Skylark Three and Skylark of Valeron written during the 1930s, and Skylark DuQuesne (DuQuesne is pronounced "Du Kane"), written in 1963. R. D. Mullen declared that "The great success of the stories was surely due first of all to the skill with which Smith mixed elements of the spy thriller and the western story (our hero is the fastest gun in space, our villain the second fastest) with those of the traditional cosmic voyage."

Je a dit…

The Legion of Space is a space opera science fiction series by Jack Williamson. The story takes place in an era when humans have colonized the Solar System but dare not go farther, as the first extra-solar expedition to Barnard's Star failed and the survivors came back as babbling, grotesque, diseased madmen. They spoke of a gigantic planet, populated by ferocious animals and the single city left of the evil "Medusae." The Medusae bear a vague resemblance to jellyfish, but are actually elephant-sized, four-eyed, flying beings with hundreds of tentacles. The Medusae cannot speak, and communicate with one another via a microwave code.

Inspiration

While attending a Great Books course, Williamson learned that Henryk Sienkiewicz had created one of his works by taking the Three Musketeers of Alexandre Dumas and pairing them with John Falstaff of William Shakespeare. Williamson took this idea into science fiction with Legion of Space.

Je a dit…

The series employs the plot device of the false document, purporting to have been written by a 20th Century American capable of experiencing the lives and adventures of his remote descendants in future centuries and writing them down. Williamson may have been influenced by the similar provenance which Edgar Rice Burroughs provided for The Moon Maiden and The Moon Men a decade earlier.

The Falstaff character is named Giles Habibula. He was once a criminal, and can open any lock ever made. In his youth he was called Giles The Ghost. Jay Kalam (Commander of the Legion) and Hal Samdu (an anagram of Dumas) are the names of the other two warriors.

The name Habibula seems to imply an Arab or Muslim background (it means "beloved of Allah" in Arabic). However, since the character displays few other signs of such a background, and since he bears an English first name going back to the Norman Conquest, Williamson seems to have rather implied a mixture of ethnicities and cultures during the centuries of spaceward expansion.

In this story, these warriors of the 30th Century battle the Medusae, the alien race from the lone planet of Barnard's Star. The Legion itself is the military and police force of the Solar System after the overthrow of an empire called the Purple Hall that once ruled all humans.

Je a dit…

In the novel, renegade Purple pretenders ally themselves with the Medusae as a means to regain their empire. But the Medusae, who are totally unlike humans in all ways, turn on the Purples, seeking to destroy all humans and move to the Solar System, as their own world, far older than Earth, is finally spiraling back into Barnard's Star.

One of the Purples, John Ulnar, supports the Legion from the start, and he is the fourth great warrior. His enemy is the Purple pretender Eric Ulnar, who sought the Medusae out in the first place, seeking to become the next Emperor of The Sun.

The Medusae conquered the Moon, set up their bases there, and went on to attempt conquest of the Solar System. The Medusae had for eons used a greenish, artificial greenhouse gas to keep their dying world from freezing. The Medusae learned from the first human expedition to their world that the gas rots human flesh, and the Medusae use it as a potent chemical weapon, attempting ecological destruction by means of projectiles fired from the Moon. Their vast spaceships also have very effective plasma weapons, very similar to those the Romulans had in a Star Trek episode called Balance of Terror.

This first Legion tale featured a secret weapon called AKKA. Using a space/time distortion,it could erase from the Universe any matter, of any size, anywhere, even a star or a planet. This weapon of mass destruction was entrusted to a series of women.

AKKA was used in the past to overthrow the Purple tyranny. In this story the Medusae tried to steal the secret weapon, but failed and their invasion force was destroyed. When they were wiped out, the Moon, where they had established their base, was erased out of existence.

At the end of the story, John Ulnar falls in love with the keeper of AKKA, Aladoree Anthar, and marries her. Aladoree Anthar is described as a young woman with lustrous brown hair and gray eyes, beautiful as a goddess.

Williamson then wrote The Cometeers, in which, twenty years after The Legion of Space, the same characters battle an alien race, this one of different origin.

In this second tale they fight the Cometeers, which are energy beings controlling a "comet" which is really a giant force field containing a swarm of planets populated by their slaves. The slave races are of flesh and blood, but none are remotely similar to humans. The Cometeers cannot be destroyed by AKKA, as they are incorporeal from the Universe's point of view and exist for the most part in an alternate reality. The ruling Cometeers feed on their slaves and literally absorb their souls, leaving disgusting, dying hulks in their wake. It is said that they do so because they were once fleshly entities themselves of various species. Hence, the ruling Cometeers keep other intelligent beings as slaves and "cattle." They fear AKKA, though, as it can erase all their possessions.

They are defeated by the skills of Giles Habibula. Giles broke into a secret chamber guarded by complex locks and force fields that the incorporeal Cometeers could not penetrate. In it the ruler of the Cometeers had kept its own weapon of mass destruction, one that would cause the Cometeers to disintegrate. The ruling Cometeer kept this weapon to enforce its rule over the others of its kind. Once the Cometeers were destroyed, their slaves were ordered by the Legion to take the comet and leave the Solar System, and never return.

Another novel, One Against the Legion, tells of a Purple pretender who sets up a robotic base on a world over seventy light years from Earth, and tries to conquer the Solar System using stolen matter transporter technology. In this story robots are outlawed, as they are in the Dune series. The story also features Jay Kalam, lobbying to allow the New Cometeers to leave the Solar System in peace, as many people were demanding that AKKA be used to obliterate the departing swarm of planets once and for all.