L'Humanité est passée du
Niveau Technologique Industriel (NT3) au Niveau Technologique Interplanétaire
(NT4) entre :
- l'invention (et hélas l'utilisation) de la première bombe atomique en
1945
- et le premier voyage interplanétaire (de Sol III à Sol IV) aux alentours de
2050.
Durant ce siècle de transition :
- de nombreux vols orbitaux habités et plusieurs vols habités vers le satellite
naturel de Sol III ont été organisés,
- ainsi que la construction de la première station spatiale orbitale
- et de considérables progrès ont été réalisés pour passer des calculateurs à
la Toile (d'étendue planétaire) en passant par des ordinateurs.
Le passage au Niveau Technologique Interstellaire (NT5) interviendra vers
2750-2800.
Alors que les partisans de la théorie selon laquelle Sol III est bien la
planète-mère de l'Humanité sont les seuls à oser remonter plus loin que ces
années 2750-2800, c'est véritablement à partir de ce seuil-là que les
historiens (sérieux) s'opposent le plus énergiquement.
Plusieurs mondes habités ont mis au point quasi-simultanément non pas une mais
plusieurs technologies permettant le voyage interstellaire. De découverte en
redécouverte de mondes, une fédération fut rapidement mise en place pour
assurer la paix et la prospérité entre les colonies ... La question est de
savoir quelle planète a eu la primeur de cette révolution technologique;
chacune revendiquant la chose pour des raisons évidentes de prestige.
De la primeur technologique (c'est-à-dire la capacité à effectuer des vols interstellaires,
quel que soit le moyen utilisé) au statut de planète-mère de l'Humanité, le pas
est vite franchi.
Pourtant, le mystère demeure.
L'Humanité est passée, beaucoup plus tard, du Niveau Technologique
Interstellaire (NT5) au Niveau Technologique Galactique (NT6) entre :
- l'invention (et hélas l'utilisation) des premiers cassemondes vers 8610-8620
(les tristement baptisées "Etoile Noire" et "Etoile de la
Mort")
- et la mise au point de la mystérieuse propulsion Lehouine en 9080 (devenue la
clé de voûte du monopole de la Guilde Spatiale, devenue Guilde Navyborg, sur
les longs courriers et les gros, très gros porteurs).
Durant ces 4 ou 5 siècles de transition, le monde-capitale Prima fut construit
par la Loge Tekno et l'Empire fut adopté comme le système de gouvernance
galactique le plus stable.
Source : http://www.encyclopedie-galactique.com/viewtopic.php?f=6&t=875
dimanche 13 janvier 2013
Le roncier
Le roncier est un des phénomènes rares qui hantent le "triche-lumière" (hyper-espace, en argot navyborg).
Il s’agit d’un rassemblement de cathédrales qui porte sur plusieurs centaines d’années-lumière.
Ce phénomène n’a été observé qu’à quinze endroits dans le triche-lumière connu.
Le roncier de la frontière Alliance, Agrippine, Tortuga, territoires kiffish, est le quatrième en termes de taille. Il s’étend sur une profondeur de 20 à 120 années-lumière sur une hauteur de plusieurs centaines d’années-lumière et sert de frontière naturelle aux entités politiques citées ci-dessus.
Il ne s’agit pas d’une barrière infranchissable, loin de là. De nombreuses brèches, constamment changeantes permettent aux navires de s’y glisser, au prix parfois de longs détours, pour rejoindre leur destination. La densité des cathédrales est variable en fonction des périodes, certaines se fractionnent, dérivent, se désolidarisent.
Le roncier fait l’objet d’une surveillance constante de la part de la marine de l’Alliance et des autorités de Tortuga qui émettent régulièrement des bulletins d’alerte et d’information. Les états limitrophes, à l’exception des territoires kiffish, organisent des convois à leur charge avec des navires de ravitaillement AM et des éclaireurs afin de maintenir les échanges commerciaux entre les états quand la densité du roncier est particulièrement élevée.
Il s’agit d’un rassemblement de cathédrales qui porte sur plusieurs centaines d’années-lumière.
Ce phénomène n’a été observé qu’à quinze endroits dans le triche-lumière connu.
Le roncier de la frontière Alliance, Agrippine, Tortuga, territoires kiffish, est le quatrième en termes de taille. Il s’étend sur une profondeur de 20 à 120 années-lumière sur une hauteur de plusieurs centaines d’années-lumière et sert de frontière naturelle aux entités politiques citées ci-dessus.
Il ne s’agit pas d’une barrière infranchissable, loin de là. De nombreuses brèches, constamment changeantes permettent aux navires de s’y glisser, au prix parfois de longs détours, pour rejoindre leur destination. La densité des cathédrales est variable en fonction des périodes, certaines se fractionnent, dérivent, se désolidarisent.
Le roncier fait l’objet d’une surveillance constante de la part de la marine de l’Alliance et des autorités de Tortuga qui émettent régulièrement des bulletins d’alerte et d’information. Les états limitrophes, à l’exception des territoires kiffish, organisent des convois à leur charge avec des navires de ravitaillement AM et des éclaireurs afin de maintenir les échanges commerciaux entre les états quand la densité du roncier est particulièrement élevée.
Tortuga
Planète Tortuga
(74905,33609,04837)
Taille : 1870 Km de longueur et 786 km de diamètre
Atmosphère : pression : 1,02 bar de Nitrox 67 %
Satellite : aucun (champ d'astéroïde)
Gravité : 1 G.
Appartenance politique : Indépendant.
Niveau technologique : NT6, quelques usines NT6 spécialisées dans les formecs et logimecs.
Installations spatiales : Spatioport de classe V, raffineries d'antimatière, docks de réparation de classe V.
Population : 70.000 citoyens, 6 millions de résidents permanents, 30 millions de touristes en moyenne.
Tortuga est située dans une ceinture d’astéroïdes orbitant à proximité d’une étoile. Il n’y a qu’une autre planète dans ce système, une géante gazeuse autour de laquelle orbitent 4 lunes de tailles respectables.
Tortuga est en fait un gros caillou, de forme patatoïde de 1870 km de longueur et 786 km de diamètre.
Histoire
Historiquement, cet astéroïde fut exploité pendant une cinquantaine d’années par un petit groupe de mineurs illégaux qui creusèrent les premiers tunnels et exploitèrent plusieurs veines de titane. Ils finirent par se faire arrêter lorsqu’ils revendaient leur cargaison sur Karlito.
La douane du Royaume du Cygne renonça à conduire sur place une enquête, chargeant simplement un navire de la marine royale de mettre en place, à l’occasion d’une patrouille de routine, des mouchards. Mal renseignés, les ingénieurs de la marine posèrent leur appareillage sur un autre astéroïde. 120 ans plus tard ceci n’avait plus d’importance : l'ouverture de nouvelles mines sur les Agrippines ayant fait baisser le cours galactique, le titane extrait dans ces conditions, ne présentait plus aucun intérêt.
Le lieu fut ensuite redécouvert par des contrebandiers qui pressurisèrent les galeries abandonnées et s’en servirent comme lieu de stockage. Ils y entreposèrent tout d’abord de l’antimatière, pour un ravitaillement discret, puis une partie de leurs marchandises.
C’est à ce petit groupe que l’on doit l’ébauche de l’astroport « Port des Ombres » qui sert encore aujourd’hui à accueillir les millions de visiteurs qui se déversent annuellement sur Tortuga.
Les années passèrent ; la déchéance du Royaume du Cygne fit prospérer les contrebandiers. Ils finirent par s’associer dans un groupe de 12 familles pour se procurer, par des moyens détournés, une petite usine à antimatière clef en main.
Dès lors, Tortuga connut une progression exponentielle : elle fournissait une source de carburant aux navires qui ne voulaient ou ne pouvaient, s’approvisionner aux sources officielles ; elle finit par se transformer en plaque tournante de toutes sortes de trafics illégaux.
Cette base finit par être connue des services secrets, qui fermèrent les yeux ; eux-mêmes utilisaient parfois ces discrètes infrastructures pour leurs propres opérations.
Le premier gouverneur fut Livass Dol.
Sous son impulsion, l’astéroïde fut armé ; un réseau de forteresses automatisées et d’astéroïdes piégés fut mis en place tout autour, rendant Tortuga virtuellement inexpugnable sauf à disposer d’une flotte de guerre au grand complet.
A cette époque la région connaissait des troubles : le Royaume du Cygne n’existait plus, la République du Cygne devait faire face aux tentatives de déstabilisation des services secrets impériaux.
Livass Dol fit la fortune de Tortuga, mais aussi ses heures les plus sombres. Elu par ses pairs des 12 familles, il jouait sur les rivalités internes et n’hésitait pas à faire assassiner ses opposants les plus véhéments.
Sa décision d’accueillir les pirates qui commençaient à infester la région causa sa perte. Les dix familles survivantes décidèrent de se débarrasser de ce trop encombrant dirigeant, arguant que frayer avec des pirates s’était s’attirer les foudres de la flotte de la toute jeune République.
Ils finirent par saboter son navire qui explosa sur l’astroport. La lutte de pouvoir qui s’en suivit porta le nombre des familles à 7, nombre qui est inchangé à ce jour.
Afin d’éviter les guerres fratricides, ils se répartirent les rôles et mirent en place un système complexe de mariages arrangés afin qu’au bout de trois générations, les familles soient intimement mêlées.
Les Jaronks devaient s’occuper des transports et de la fourniture d’antimatière, par la suite c’est à eux que revint la charge de l’infrastructure de l’astéroïde. C’est eux qui, aujourd’hui, gèrent le spatioport de Tortuga : Port des Ombres.
Les Palachev se virent confier le secteur de l’armement et la sécurité extérieure immédiate de l’astéroïde.
Les Maleslosky se virent confier le secteur des drogues, médicaments et autres produits biologiques.
Les M’latech furent chargés du secteur bancaire, de la négociation des marchandises volées et de la restitution contre prime aux compagnies d’assurance des cargaisons et vaisseaux volés. Il est à noter qu’ils sont aujourd’hui aussi chargés du commerce de navires d’occasion.
Les Vulosvitch firent leur choux gras dans le domaine du trafic de prisonniers, de l’esclavage et se virent ultérieurement confier la sécurité intérieure de l’astéroïde. Si l’esclavage n’est plus à leur catalogue aujourd’hui, ils disposent d’un service de chasseurs de prime qui se font fort de ramener vivantes la plupart de leurs cibles.
Le Am’rlans furent chargés du jeu, du spectacle et de la prostitution. Ce sont aujourd’hui ces activités que viennent chercher les nombreux touristes qui se pressent en vagues continues dans les casinos et centres de plaisir.
Les Danes furent, quant à eux, chargés de l’espionnage, du renseignement, de l’information, de la création de faux, du recrutement de mercenaires et d’une agence d’assassins. Il est à noter que cette dernière activité n’est plus aujourd’hui pratiquée par la famille qui, par contre, se fait fort de vous mettre en relation avec des personnes adéquatement qualifiées.
Mais revenons à l’époque de la création de cette répartition des rôles au sein des familles.
Curieusement, ces familles, une fois la stabilité revenue, s’empressèrent d’accueillir à bras ouverts les pirates. Ceux-ci apportèrent la fortune à Tortuga, trouvant là un moyen de troquer une fortune volée contre des plaisirs éphémères.
Cette fortune, qui se déversa pendant environ 80 ans, permit aux familles fondatrices de faire creuser la première sphère d’habitation à l’aide de formecs et de désintégrateurs à haut rendement.
Les pirates prospérèrent jusqu’aux accords de coopération de Brazil. Ces accords signés par les Agrippines, l’A12S et la République du Cygne, prévoyaient la coopération de leurs marines pour lutter contre la piraterie qui ruinait le commerce entre ces trois nations.
Parallèlement aux opérations militaires, les services de renseignement de l’A12S et de la République prirent de discrets contacts avec le conseil des sept familles. Ils firent comprendre à ce dernier que, tôt ou tard, la piraterie serait écrasée dans la région et que leurs alliés subiraient le même sort.
Le conseil délibéra et engagea des négociations serrées avec les émissaires. Un accord fut finalement trouvé et des garanties données de part et d’autre. Si l’on ignore les termes précis de l’accord, on peut s’en faire une idée à la lumière des évènements qui ont suivi.
En échange de renseignements précis concernant les navires pirates (noms, membres d’équipages, lieux de chasse, armement, dates de passage) et d’une aide substantielle pour pister leurs transactions bancaires, le conseil obtint les avantages suivants : la reconnaissance de leur indépendance en tant qu’état souverain, la possibilité d’accueillir des citoyens non extradables, la reconnaissance de leur secret bancaire et des accords douaniers privilégiés. Le conseil dut néanmoins renoncer à un certain nombre d’activités. Ainsi l’esclavage fût aboli, le commerce de matériel militaire sensible abandonné (engins nucléaires, formecs de combat …) et les agences d’assassins bannies.
Les sept familles collaborèrent avec tant d’efficacité que la piraterie disparut du secteur en moins de trois ans.
Les autorités de l’A12S, de la République et des Agrippines espéraient secrètement que, coupée de la manne providentielle que représentait la piraterie, Tortuga finirait par péricliter.
Il n’en fût rien.
Tirant pleinement bénéfice de sa situation triviale au sens premier du terme, Tortuga attira à elle une grande partie du trafic spatial. Il s’agissait au départ de navires attirés par un approvisionnement en anti-matière presque 30 % moins cher et de la possibilité d’acheter ou de vendre des marchandises hors taxe. Au fil du temps, Tortuga cessa d’être une escale purement commerciale pour devenir une destination recherchée pour laquelle on faisait volontairement un détour.
En développant son offre hôtelière et de loisirs, ses plaisirs licites et illicites, en garantissant l’anonymat et la sécurité à ses visiteurs, Tortuga est devenue une destination de choix pour plus de 350 millions de visiteurs chaque année.
Il fallut presque 10 années pour creuser, à l’aide de moyens lourds, cette sphère de 250 km de diamètre au centre de l’astéroïde.
L’énergie était et est toujours un problème pour Tortuga. La quantité d’antimatière que consomme l’astéroïde est à proprement parler effarante et nécessite l’utilisation de deux usines de raffinage à elle seule.
A l’époque, il fut choisi de limiter les champs de gravitation artificielle et d’imprimer à l’astéroïde une rotation régulière qui permettait d’économiser presque 20 % d’énergie. Les variations liées à la forme des sphères étant compensées par la technologie et l'insertion de générateurs de gravité.
Cette économie permit de construire le tube à plasma sous champ de force ; placé tel un axe monstrueux à travers les sphères, il permet d’éclairer de manière uniforme l’ensemble de leur surface interne. La variation de l’opacité des champs de force permet de rendre les cycles diurne et nocturne tout à fait réalistes.
Morphologie
Tortuga se compose de 5 sphères creusées dans l’axe de l’astéroïde.
Ces cinq sphères ont été creusées au fil du temps et à l’exception de la troisième, sont de taille croissante.
Port des ombres (91 km de diamètre)
La première sphère est largement ouverte sur l’espace : c’est le spatioport qui peut accueillir de manière simultanée plusieurs milliers de navires. C’est une installation de classe V pouvant accueillir indifféremment navires civils et militaires.
L’on pénètre dans celui-ci via son axe principal selon une trajectoire pilotée par les ordinateurs de la capitainerie : aucune approche manuelle n’est autorisée ; des installations extérieures, sur des astéroïdes proches sont susceptibles d’accueillir des navires en difficulté ou ne disposant pas de pilotage automatique.
Le centre de cette cavité est doté d’un champ de force à gradient analogique qui retient, à environ 300 m d’altitude au dessus des building qui tapissent l’intérieur de la sphère, l’atmosphère artificielle. Ce champ de force est redondant et autonome.
C’est le plus ancien quartier de Tortuga. On peut d’ailleurs visiter les 200 km de galeries souterraines, vestiges des anciennes mines qui ont été, aujourd’hui, transformées en galeries marchandes volontairement hautes en couleurs.
Au-dessus de ces souterrains, des immeubles d’une trentaine d’étages ont été construits sur le toit desquels les navires peuvent se poser. Les immeubles par eux-mêmes servent de sièges sociaux, d’entrepôts, d’ateliers, boutiques à la foule des commerçants, marins, touristes, mécanos.
Les magasins les plus typiques de Tortuga peuvent être trouvés ici, ainsi que les centres de loisirs des résidents permanents.
C’est aussi le seul endroit où le port d’arme est autorisé sur la station, bien que très encadré. Toute personne souhaitant descendre à terre avec une arme de poing peut le faire moyennant déclaration, pose d’un scellé émettant un signal en cas d’usage et une taxe qui correspond à ¼ du prix de l’arme. Tout usage de l’arme donne lieu à une enquête approfondie.
Port des Ombres est en permanence plongé dans une semi obscurité, seulement éclairé par les holo-enseignes et les lumières de sécurité. L’atmosphère des rues est volontairement tropicale, humide et chaude, à la demande des tenanciers de bars et de restaurants.
Malgré cette atmosphère volontairement « underground » la sécurité règne; les patrouilles de miliciens sont nombreuses, assistées par petits logimecs de surveillance dotés de champs gravitiques surnommés « les yeux » et des systèmes de sécurité intégrés à l’ensemble des bâtiments.
Le temps moyen constaté entre un délit ou un crime et l’arrestation du ou des fautifs est de l’ordre de 8 minutes en moyenne. Au cours des dix dernières années, il n’y a eu que 17 crimes dont les auteurs ont réussi à s’enfuir. Sur ces dix sept, onze ont été retrouvés par la suite et exécutés par des chasseurs de prime.
Globalement le taux de crimes et délits de Port des Ombres est légèrement inférieur à celui constaté dans les métropoles NT6 Impériales de taille équivalente. Les peines encourues sont généralement très dissuasives et les amendes ruineuses.
Paradisio (250 km de diamètre)
Cette sphère plus grande que la précédente fut creusée par les familles pour leur propre usage à l’époque où elles avaient encore partie liée avec la piraterie. Cette sphère fut dotée, en son centre, du tube à plasma qui sert d’éclairage, d’alimentation énergétique et de rail de communication pour les navettes se rendant d’une sphère à l’autre.
Au départ il s’agissait d’une succession de grands domaines entrecoupés de forêts et de rivières avec, en leur centre, des palais.
Avec la construction d’Olympe, les familles quittèrent Paradisio. Cette dernière fut dès lors destinée au tourisme de luxe et aux loisirs sous toutes ces formes. L’on construisit de vastes complexes hôteliers, des casinos, des boutiques, des centres de sports et toutes sortes d’officines destinées à des plaisirs moins licites. La plupart des domaines d’origine furent alors morcelés ou détruits. Il reste cependant quelques palais d’un luxe toujours tapageurs, que l’on peut louer, transformés en hôtels rococo ou appartenant à des citoyens ne souhaitant pas vivre à Olympe.
L’on peut noter la présence à Paradisio de quelques usines de très haute technologie et non polluantes. Ces usines produisent notamment les logimecs et formecs spécialisés dont sont friands les citoyens de Tortuga.
Toute arme est strictement interdite à Paradisio, y compris les armes non létales, les couteaux et les karatapoignes. Toute personne désirant emprunter le tube à plasma depuis Port des Ombres est systématiquement fouillée, ses armes confisquées et enfermées dans un coffre individuel qui lui est loué pour l’occasion.
Moyennant quoi, Paradisio est un des lieux les plus sûrs de la galaxie, pour peu que les sept familles n’aient rien à vous reprocher.
Hadès (55 km de diamètre)
Hadès est une petite sphère : elle est construite dans sa totalité, à l’exception du tube à plasma qui la parcourt. Elle n’est ouverte qu’aux citoyens dotés d’autorisations adéquates, aux membres des forces de sécurité et aux techniciens habilités.
Hadès était à l’origine le centre de commandement militaire de l’astéroïde, son centre énergétique et son centre de détention de haute sécurité.
Elle garde encore aujourd’hui cette fonction.
Hadès est un véritable labyrinthe construit sur des normes d’architecture militaire qui n’ont rien à envier aux forteresses des Scorpionautes entourant Prima.
Il est difficile de savoir avec exactitude le nombre de miliciens présents dans cette sphère ; plusieurs dizaines de milliers sans doute. Il faut aussi noter la présence de formecs de combat débridés, loyaux au conseil des familles. Ces formecs sont là pour appuyer la milice en cas de problème majeur, mais surveillent aussi ces derniers pour le compte de leurs maîtres.
Olympe (400 km de diamètre)
Avant-dernière sphère à avoir été construite, cette sphère est l’une des plus grande. Elle accueille les 70.000 citoyens, leurs enfants en bas âge et le conseil des sept familles.
Il s’agit de fait d’une terre creuse, offrant à sa surface une succession de paysages infiniment variés, une chaîne de montagne, des lacs, une mer intérieure et des grandes variations de climats.
Chaque citoyen qui en a les moyens y a fait construire de vastes domaines et des résidences somptueuses. Les plus pauvres d’entre eux, pauvreté toute relative, habitent l’unique ville, Athan.
Athan compte moins de 10000 habitants.
Aujourd’hui, l’esclavage ayant été aboli, l’on compte environ 20 logimecs ou formecs pour chaque habitant. Ce sont ses robots qui fournissent la main d’œuvre dont les citoyens ont besoin pour leurs tâches domestiques.
Olympe n’est en effet ouverte à personne de l’extérieur.
Folie (440 km de diamètre)
Folie est la plus vaste des cinq sphères. C’est aussi un ratage complet.
Construite pour succéder à terme à Olympe, elle fut creusée à l’aide d’une technologie expérimentale se basant sur une explosion contrôlée d’antimatière associée à l’usage d’un accélérateur temporel (un artéfact extra-terrestre) et de divers produits chimiques hautement mutagènes.
Le but était de terra-former la cavité en quelques années et d’y faire prospérer un écosystème viable très rapidement. Si cette technologie avait fait ses preuves, cela ouvrait, pour les Tortugaïens, des perspectives inédites dans le domaine de la terraformation.
Cela ne se passa pas du tout comme ils l’avaient prévu. Si la cavité fut creusée correctement et le tube à plasma prolongé sans difficulté, la terraformation accélérée fut un échec. Après l'introduction des micro-organismes et l’utilisation de l’accélérateur temporel, la réaction évolutive s’accéléra de manière exponentielle, dépassa le stade prévu et continua avant que l’on parvienne à la freiner en détruisant l’accélérateur.
Après 18 mois la sphère contenait des formes de vie qui n’avaient rien à voir avec ce qui avait été prévu et qui continuent d’évoluer et de muter de manière environ 200 fois plus rapide que la normale.
Folie est un univers étrange, peuplé de créatures inconnues, empoisonné de mutagènes qui finissent par s’insinuer et à tuer des humains non protégés.
Néanmoins quelques plantes et substances ont attiré l’attention du conseil qui a décidé de ne pas purement et simplement stériliser cette sphère, mais au contraire de mener des études approfondies de son écosystème si particulier.
Ces recherches se poursuivent maintenant depuis presque dix ans. On estime que les bénéfices pharmacologiques retirés par l’étude et l’exploitation de Folie ont déjà remboursé les frais de terraformation. Notons que cette exploitation est l’œuvre de formecs ou de logimecs. Les scientifiques ont payé un lourd tribut aux jungles de Folie tant celles-ci sont dangereuses.
Notons également que certaines épreuves de citoyenneté se déroulent dans Folie; ce sont généralement des épisodes tridiffusés très appréciés et très suivis.
Citoyenneté :
Il existe trois sortes de statut pour les gens résidents à Tortuga : les visiteurs, les résidents et les citoyens.
Les visiteurs, d’affaire ou de loisir, se voient délivrer un visa qui a un coût journalier. Ce dernier est de l’ordre de 200 crédits par jour et par personne. Les équipages de navire se voient accorder gratuitement, dans le cadre des droits d’amarrage, un visa touristique de 24 heures, le capitaine, son second et le commissaire de bord un visa d’affaire de la même durée.
Les résidents sont généralement les gens travaillant à Tortuga ou ayant choisi d’être résidents touristiques de longue durée. Dans le premier cas, l’impôt est prélevé à la source sur leur salaire. Dans le second cas, l’impôt est forfaitaire et négocié annuellement.
Bien que Tortuga n’ait signé aucun accord de collaboration avec des services de police ou de justice étrangère, la sécurité intérieure arrête et remet sans difficulté, moyennant finance, les résidents faisant l’objet de poursuites extérieures. Il faut néanmoins faire une demande, en bonne et due forme, aux services de sécurité de Tortuga, établir que la personne séjourne actuellement à Tortuga et que celle-ci fasse l’objet d’une condamnation définitive.
En pratique, les résidents déclarant parfois leur identité sans prouver celle-ci à l’aide de papiers, il est difficile de retrouver les criminels en fuite qui se sont réfugiés sur l’astéroïde.
Les services de police de l’Empire et de La République du Cygne, des Agrippines et des 12 soleils disposent, au sein de leurs ambassades respectives, d’antennes de renseignement surdimensionnées qui recherchent, discrètement, à localiser les individus susceptibles d’être extradés.
On compte moins de 70.000 citoyens en titre à Tortuga. Tous font partie ou sont rattachés à l’une des sept familles. Être citoyen, c’est être dispensé d’impôts, disposer d’une grande immunité vis-à-vis de la loi et avoir la garantie de n’être jamais extradé quelle qu'en soit la raison.
Pour accéder à la citoyenneté, il y a deux conditions à remplir : d’une part disposer à titre individuel de plus de 50 millions de crédits en liquidités et, d’autre part, avoir subi et réussi l’épreuve de citoyenneté.
Cette épreuve est aléatoire, déterminée en fonction de l’âge, du sexe, de la forme physique et mentale du candidat et mortelle dans 50 % des cas.
C’est un ordinateur semi-intelligent, BAAL, qui a pour tâche de concocter les épreuves, sans favoritisme et sans discrimination.
Ces épreuves font l’objet d’une retransmission sur les canaux internes et sont vendus à l’extérieur de Tortuga, mais ne sont pas l’objet de paris. Statistiquement BAAL n’enregistre que 0,5 % de variation sur la masse des épreuves : en termes de paris cela revient à jouer à pile ou face.
Avant l’épreuve chaque candidat se voit longuement évalué et peut renoncer à tout moment.
A titre d’exemple les épreuves peuvent tout aussi bien être une partie d’échecs tri-di dans une pièce contre un ordinateur reproduisant ses propres structures mentales et se soldant en cas d’échec par une évacuation dans le vide spatial, ou un combat d’arène entre deux candidats du même niveau physique, ou encore par une épreuve de varappe au sein du tube central de gravité de l’astéroïde.
BAAL a la réputation de faire preuve d’un sens de l’humour morbide quant au choix des épreuves qu’il impose à ses candidats.
Ainsi, si environ 1400 à 1500 personnes se présentent chaque année, la population de citoyens n’augmente que de 1 % par an.
Les enfants de citoyens sont susceptibles, dès leur majorité, de présenter l’épreuve et ce, aux mêmes conditions. Le seul coup de pouce qui leur est accordé c’est le don traditionnel que leur font leurs parents de 100.000 crédits et d’un billet non négociable pour la destination de leur choix. S’ils survivent, ils deviennent souvent de redoutables aventuriers.
Seul un citoyen de Tortuga peut hériter d’un autre citoyen.
Plus de 70 % des enfants de citoyens ne présentent jamais l’épreuve, ne reviennent pas après avoir cherché fortune ou restent résidents permanents.
Quand une personne extérieure réussit l’épreuve de citoyenneté, il est rattaché à l’une des familles, par cooptation ou par désignation aléatoire. A sa demande, il se voit éventuellement attribuer une nouvelle identité et peut bénéficier gratuitement d’un traitement de refonte esthétique et génétique complet.
Economie
Aujourd’hui, les opérations illégales que les Tortugaïens nomment pudiquement « opérations grises », ne représentent plus que 10 % de leurs revenus. L’essentiel de celui-ci est désormais généré par l’industrie du jeu et du tourisme, par la diversification et l’investissement dans des compagnies on ne peut plus légales, tant au sein de l’Empire que de la République ou des Agrippines. Suite à divers scandales et procès, l’Alliance des 12 Soleils a, pour l’instant, gelé les investissements de Tortuga.
(74905,33609,04837)
Taille : 1870 Km de longueur et 786 km de diamètre
Atmosphère : pression : 1,02 bar de Nitrox 67 %
Satellite : aucun (champ d'astéroïde)
Gravité : 1 G.
Appartenance politique : Indépendant.
Niveau technologique : NT6, quelques usines NT6 spécialisées dans les formecs et logimecs.
Installations spatiales : Spatioport de classe V, raffineries d'antimatière, docks de réparation de classe V.
Population : 70.000 citoyens, 6 millions de résidents permanents, 30 millions de touristes en moyenne.
Tortuga est située dans une ceinture d’astéroïdes orbitant à proximité d’une étoile. Il n’y a qu’une autre planète dans ce système, une géante gazeuse autour de laquelle orbitent 4 lunes de tailles respectables.
Tortuga est en fait un gros caillou, de forme patatoïde de 1870 km de longueur et 786 km de diamètre.
Histoire
Historiquement, cet astéroïde fut exploité pendant une cinquantaine d’années par un petit groupe de mineurs illégaux qui creusèrent les premiers tunnels et exploitèrent plusieurs veines de titane. Ils finirent par se faire arrêter lorsqu’ils revendaient leur cargaison sur Karlito.
La douane du Royaume du Cygne renonça à conduire sur place une enquête, chargeant simplement un navire de la marine royale de mettre en place, à l’occasion d’une patrouille de routine, des mouchards. Mal renseignés, les ingénieurs de la marine posèrent leur appareillage sur un autre astéroïde. 120 ans plus tard ceci n’avait plus d’importance : l'ouverture de nouvelles mines sur les Agrippines ayant fait baisser le cours galactique, le titane extrait dans ces conditions, ne présentait plus aucun intérêt.
Le lieu fut ensuite redécouvert par des contrebandiers qui pressurisèrent les galeries abandonnées et s’en servirent comme lieu de stockage. Ils y entreposèrent tout d’abord de l’antimatière, pour un ravitaillement discret, puis une partie de leurs marchandises.
C’est à ce petit groupe que l’on doit l’ébauche de l’astroport « Port des Ombres » qui sert encore aujourd’hui à accueillir les millions de visiteurs qui se déversent annuellement sur Tortuga.
Les années passèrent ; la déchéance du Royaume du Cygne fit prospérer les contrebandiers. Ils finirent par s’associer dans un groupe de 12 familles pour se procurer, par des moyens détournés, une petite usine à antimatière clef en main.
Dès lors, Tortuga connut une progression exponentielle : elle fournissait une source de carburant aux navires qui ne voulaient ou ne pouvaient, s’approvisionner aux sources officielles ; elle finit par se transformer en plaque tournante de toutes sortes de trafics illégaux.
Cette base finit par être connue des services secrets, qui fermèrent les yeux ; eux-mêmes utilisaient parfois ces discrètes infrastructures pour leurs propres opérations.
Le premier gouverneur fut Livass Dol.
Sous son impulsion, l’astéroïde fut armé ; un réseau de forteresses automatisées et d’astéroïdes piégés fut mis en place tout autour, rendant Tortuga virtuellement inexpugnable sauf à disposer d’une flotte de guerre au grand complet.
A cette époque la région connaissait des troubles : le Royaume du Cygne n’existait plus, la République du Cygne devait faire face aux tentatives de déstabilisation des services secrets impériaux.
Livass Dol fit la fortune de Tortuga, mais aussi ses heures les plus sombres. Elu par ses pairs des 12 familles, il jouait sur les rivalités internes et n’hésitait pas à faire assassiner ses opposants les plus véhéments.
Sa décision d’accueillir les pirates qui commençaient à infester la région causa sa perte. Les dix familles survivantes décidèrent de se débarrasser de ce trop encombrant dirigeant, arguant que frayer avec des pirates s’était s’attirer les foudres de la flotte de la toute jeune République.
Ils finirent par saboter son navire qui explosa sur l’astroport. La lutte de pouvoir qui s’en suivit porta le nombre des familles à 7, nombre qui est inchangé à ce jour.
Afin d’éviter les guerres fratricides, ils se répartirent les rôles et mirent en place un système complexe de mariages arrangés afin qu’au bout de trois générations, les familles soient intimement mêlées.
Les Jaronks devaient s’occuper des transports et de la fourniture d’antimatière, par la suite c’est à eux que revint la charge de l’infrastructure de l’astéroïde. C’est eux qui, aujourd’hui, gèrent le spatioport de Tortuga : Port des Ombres.
Les Palachev se virent confier le secteur de l’armement et la sécurité extérieure immédiate de l’astéroïde.
Les Maleslosky se virent confier le secteur des drogues, médicaments et autres produits biologiques.
Les M’latech furent chargés du secteur bancaire, de la négociation des marchandises volées et de la restitution contre prime aux compagnies d’assurance des cargaisons et vaisseaux volés. Il est à noter qu’ils sont aujourd’hui aussi chargés du commerce de navires d’occasion.
Les Vulosvitch firent leur choux gras dans le domaine du trafic de prisonniers, de l’esclavage et se virent ultérieurement confier la sécurité intérieure de l’astéroïde. Si l’esclavage n’est plus à leur catalogue aujourd’hui, ils disposent d’un service de chasseurs de prime qui se font fort de ramener vivantes la plupart de leurs cibles.
Le Am’rlans furent chargés du jeu, du spectacle et de la prostitution. Ce sont aujourd’hui ces activités que viennent chercher les nombreux touristes qui se pressent en vagues continues dans les casinos et centres de plaisir.
Les Danes furent, quant à eux, chargés de l’espionnage, du renseignement, de l’information, de la création de faux, du recrutement de mercenaires et d’une agence d’assassins. Il est à noter que cette dernière activité n’est plus aujourd’hui pratiquée par la famille qui, par contre, se fait fort de vous mettre en relation avec des personnes adéquatement qualifiées.
Mais revenons à l’époque de la création de cette répartition des rôles au sein des familles.
Curieusement, ces familles, une fois la stabilité revenue, s’empressèrent d’accueillir à bras ouverts les pirates. Ceux-ci apportèrent la fortune à Tortuga, trouvant là un moyen de troquer une fortune volée contre des plaisirs éphémères.
Cette fortune, qui se déversa pendant environ 80 ans, permit aux familles fondatrices de faire creuser la première sphère d’habitation à l’aide de formecs et de désintégrateurs à haut rendement.
Les pirates prospérèrent jusqu’aux accords de coopération de Brazil. Ces accords signés par les Agrippines, l’A12S et la République du Cygne, prévoyaient la coopération de leurs marines pour lutter contre la piraterie qui ruinait le commerce entre ces trois nations.
Parallèlement aux opérations militaires, les services de renseignement de l’A12S et de la République prirent de discrets contacts avec le conseil des sept familles. Ils firent comprendre à ce dernier que, tôt ou tard, la piraterie serait écrasée dans la région et que leurs alliés subiraient le même sort.
Le conseil délibéra et engagea des négociations serrées avec les émissaires. Un accord fut finalement trouvé et des garanties données de part et d’autre. Si l’on ignore les termes précis de l’accord, on peut s’en faire une idée à la lumière des évènements qui ont suivi.
En échange de renseignements précis concernant les navires pirates (noms, membres d’équipages, lieux de chasse, armement, dates de passage) et d’une aide substantielle pour pister leurs transactions bancaires, le conseil obtint les avantages suivants : la reconnaissance de leur indépendance en tant qu’état souverain, la possibilité d’accueillir des citoyens non extradables, la reconnaissance de leur secret bancaire et des accords douaniers privilégiés. Le conseil dut néanmoins renoncer à un certain nombre d’activités. Ainsi l’esclavage fût aboli, le commerce de matériel militaire sensible abandonné (engins nucléaires, formecs de combat …) et les agences d’assassins bannies.
Les sept familles collaborèrent avec tant d’efficacité que la piraterie disparut du secteur en moins de trois ans.
Les autorités de l’A12S, de la République et des Agrippines espéraient secrètement que, coupée de la manne providentielle que représentait la piraterie, Tortuga finirait par péricliter.
Il n’en fût rien.
Tirant pleinement bénéfice de sa situation triviale au sens premier du terme, Tortuga attira à elle une grande partie du trafic spatial. Il s’agissait au départ de navires attirés par un approvisionnement en anti-matière presque 30 % moins cher et de la possibilité d’acheter ou de vendre des marchandises hors taxe. Au fil du temps, Tortuga cessa d’être une escale purement commerciale pour devenir une destination recherchée pour laquelle on faisait volontairement un détour.
En développant son offre hôtelière et de loisirs, ses plaisirs licites et illicites, en garantissant l’anonymat et la sécurité à ses visiteurs, Tortuga est devenue une destination de choix pour plus de 350 millions de visiteurs chaque année.
Il fallut presque 10 années pour creuser, à l’aide de moyens lourds, cette sphère de 250 km de diamètre au centre de l’astéroïde.
L’énergie était et est toujours un problème pour Tortuga. La quantité d’antimatière que consomme l’astéroïde est à proprement parler effarante et nécessite l’utilisation de deux usines de raffinage à elle seule.
A l’époque, il fut choisi de limiter les champs de gravitation artificielle et d’imprimer à l’astéroïde une rotation régulière qui permettait d’économiser presque 20 % d’énergie. Les variations liées à la forme des sphères étant compensées par la technologie et l'insertion de générateurs de gravité.
Cette économie permit de construire le tube à plasma sous champ de force ; placé tel un axe monstrueux à travers les sphères, il permet d’éclairer de manière uniforme l’ensemble de leur surface interne. La variation de l’opacité des champs de force permet de rendre les cycles diurne et nocturne tout à fait réalistes.
Morphologie
Tortuga se compose de 5 sphères creusées dans l’axe de l’astéroïde.
Ces cinq sphères ont été creusées au fil du temps et à l’exception de la troisième, sont de taille croissante.
Port des ombres (91 km de diamètre)
La première sphère est largement ouverte sur l’espace : c’est le spatioport qui peut accueillir de manière simultanée plusieurs milliers de navires. C’est une installation de classe V pouvant accueillir indifféremment navires civils et militaires.
L’on pénètre dans celui-ci via son axe principal selon une trajectoire pilotée par les ordinateurs de la capitainerie : aucune approche manuelle n’est autorisée ; des installations extérieures, sur des astéroïdes proches sont susceptibles d’accueillir des navires en difficulté ou ne disposant pas de pilotage automatique.
Le centre de cette cavité est doté d’un champ de force à gradient analogique qui retient, à environ 300 m d’altitude au dessus des building qui tapissent l’intérieur de la sphère, l’atmosphère artificielle. Ce champ de force est redondant et autonome.
C’est le plus ancien quartier de Tortuga. On peut d’ailleurs visiter les 200 km de galeries souterraines, vestiges des anciennes mines qui ont été, aujourd’hui, transformées en galeries marchandes volontairement hautes en couleurs.
Au-dessus de ces souterrains, des immeubles d’une trentaine d’étages ont été construits sur le toit desquels les navires peuvent se poser. Les immeubles par eux-mêmes servent de sièges sociaux, d’entrepôts, d’ateliers, boutiques à la foule des commerçants, marins, touristes, mécanos.
Les magasins les plus typiques de Tortuga peuvent être trouvés ici, ainsi que les centres de loisirs des résidents permanents.
C’est aussi le seul endroit où le port d’arme est autorisé sur la station, bien que très encadré. Toute personne souhaitant descendre à terre avec une arme de poing peut le faire moyennant déclaration, pose d’un scellé émettant un signal en cas d’usage et une taxe qui correspond à ¼ du prix de l’arme. Tout usage de l’arme donne lieu à une enquête approfondie.
Port des Ombres est en permanence plongé dans une semi obscurité, seulement éclairé par les holo-enseignes et les lumières de sécurité. L’atmosphère des rues est volontairement tropicale, humide et chaude, à la demande des tenanciers de bars et de restaurants.
Malgré cette atmosphère volontairement « underground » la sécurité règne; les patrouilles de miliciens sont nombreuses, assistées par petits logimecs de surveillance dotés de champs gravitiques surnommés « les yeux » et des systèmes de sécurité intégrés à l’ensemble des bâtiments.
Le temps moyen constaté entre un délit ou un crime et l’arrestation du ou des fautifs est de l’ordre de 8 minutes en moyenne. Au cours des dix dernières années, il n’y a eu que 17 crimes dont les auteurs ont réussi à s’enfuir. Sur ces dix sept, onze ont été retrouvés par la suite et exécutés par des chasseurs de prime.
Globalement le taux de crimes et délits de Port des Ombres est légèrement inférieur à celui constaté dans les métropoles NT6 Impériales de taille équivalente. Les peines encourues sont généralement très dissuasives et les amendes ruineuses.
Paradisio (250 km de diamètre)
Cette sphère plus grande que la précédente fut creusée par les familles pour leur propre usage à l’époque où elles avaient encore partie liée avec la piraterie. Cette sphère fut dotée, en son centre, du tube à plasma qui sert d’éclairage, d’alimentation énergétique et de rail de communication pour les navettes se rendant d’une sphère à l’autre.
Au départ il s’agissait d’une succession de grands domaines entrecoupés de forêts et de rivières avec, en leur centre, des palais.
Avec la construction d’Olympe, les familles quittèrent Paradisio. Cette dernière fut dès lors destinée au tourisme de luxe et aux loisirs sous toutes ces formes. L’on construisit de vastes complexes hôteliers, des casinos, des boutiques, des centres de sports et toutes sortes d’officines destinées à des plaisirs moins licites. La plupart des domaines d’origine furent alors morcelés ou détruits. Il reste cependant quelques palais d’un luxe toujours tapageurs, que l’on peut louer, transformés en hôtels rococo ou appartenant à des citoyens ne souhaitant pas vivre à Olympe.
L’on peut noter la présence à Paradisio de quelques usines de très haute technologie et non polluantes. Ces usines produisent notamment les logimecs et formecs spécialisés dont sont friands les citoyens de Tortuga.
Toute arme est strictement interdite à Paradisio, y compris les armes non létales, les couteaux et les karatapoignes. Toute personne désirant emprunter le tube à plasma depuis Port des Ombres est systématiquement fouillée, ses armes confisquées et enfermées dans un coffre individuel qui lui est loué pour l’occasion.
Moyennant quoi, Paradisio est un des lieux les plus sûrs de la galaxie, pour peu que les sept familles n’aient rien à vous reprocher.
Hadès (55 km de diamètre)
Hadès est une petite sphère : elle est construite dans sa totalité, à l’exception du tube à plasma qui la parcourt. Elle n’est ouverte qu’aux citoyens dotés d’autorisations adéquates, aux membres des forces de sécurité et aux techniciens habilités.
Hadès était à l’origine le centre de commandement militaire de l’astéroïde, son centre énergétique et son centre de détention de haute sécurité.
Elle garde encore aujourd’hui cette fonction.
Hadès est un véritable labyrinthe construit sur des normes d’architecture militaire qui n’ont rien à envier aux forteresses des Scorpionautes entourant Prima.
Il est difficile de savoir avec exactitude le nombre de miliciens présents dans cette sphère ; plusieurs dizaines de milliers sans doute. Il faut aussi noter la présence de formecs de combat débridés, loyaux au conseil des familles. Ces formecs sont là pour appuyer la milice en cas de problème majeur, mais surveillent aussi ces derniers pour le compte de leurs maîtres.
Olympe (400 km de diamètre)
Avant-dernière sphère à avoir été construite, cette sphère est l’une des plus grande. Elle accueille les 70.000 citoyens, leurs enfants en bas âge et le conseil des sept familles.
Il s’agit de fait d’une terre creuse, offrant à sa surface une succession de paysages infiniment variés, une chaîne de montagne, des lacs, une mer intérieure et des grandes variations de climats.
Chaque citoyen qui en a les moyens y a fait construire de vastes domaines et des résidences somptueuses. Les plus pauvres d’entre eux, pauvreté toute relative, habitent l’unique ville, Athan.
Athan compte moins de 10000 habitants.
Aujourd’hui, l’esclavage ayant été aboli, l’on compte environ 20 logimecs ou formecs pour chaque habitant. Ce sont ses robots qui fournissent la main d’œuvre dont les citoyens ont besoin pour leurs tâches domestiques.
Olympe n’est en effet ouverte à personne de l’extérieur.
Folie (440 km de diamètre)
Folie est la plus vaste des cinq sphères. C’est aussi un ratage complet.
Construite pour succéder à terme à Olympe, elle fut creusée à l’aide d’une technologie expérimentale se basant sur une explosion contrôlée d’antimatière associée à l’usage d’un accélérateur temporel (un artéfact extra-terrestre) et de divers produits chimiques hautement mutagènes.
Le but était de terra-former la cavité en quelques années et d’y faire prospérer un écosystème viable très rapidement. Si cette technologie avait fait ses preuves, cela ouvrait, pour les Tortugaïens, des perspectives inédites dans le domaine de la terraformation.
Cela ne se passa pas du tout comme ils l’avaient prévu. Si la cavité fut creusée correctement et le tube à plasma prolongé sans difficulté, la terraformation accélérée fut un échec. Après l'introduction des micro-organismes et l’utilisation de l’accélérateur temporel, la réaction évolutive s’accéléra de manière exponentielle, dépassa le stade prévu et continua avant que l’on parvienne à la freiner en détruisant l’accélérateur.
Après 18 mois la sphère contenait des formes de vie qui n’avaient rien à voir avec ce qui avait été prévu et qui continuent d’évoluer et de muter de manière environ 200 fois plus rapide que la normale.
Folie est un univers étrange, peuplé de créatures inconnues, empoisonné de mutagènes qui finissent par s’insinuer et à tuer des humains non protégés.
Néanmoins quelques plantes et substances ont attiré l’attention du conseil qui a décidé de ne pas purement et simplement stériliser cette sphère, mais au contraire de mener des études approfondies de son écosystème si particulier.
Ces recherches se poursuivent maintenant depuis presque dix ans. On estime que les bénéfices pharmacologiques retirés par l’étude et l’exploitation de Folie ont déjà remboursé les frais de terraformation. Notons que cette exploitation est l’œuvre de formecs ou de logimecs. Les scientifiques ont payé un lourd tribut aux jungles de Folie tant celles-ci sont dangereuses.
Notons également que certaines épreuves de citoyenneté se déroulent dans Folie; ce sont généralement des épisodes tridiffusés très appréciés et très suivis.
Citoyenneté :
Il existe trois sortes de statut pour les gens résidents à Tortuga : les visiteurs, les résidents et les citoyens.
Les visiteurs, d’affaire ou de loisir, se voient délivrer un visa qui a un coût journalier. Ce dernier est de l’ordre de 200 crédits par jour et par personne. Les équipages de navire se voient accorder gratuitement, dans le cadre des droits d’amarrage, un visa touristique de 24 heures, le capitaine, son second et le commissaire de bord un visa d’affaire de la même durée.
Les résidents sont généralement les gens travaillant à Tortuga ou ayant choisi d’être résidents touristiques de longue durée. Dans le premier cas, l’impôt est prélevé à la source sur leur salaire. Dans le second cas, l’impôt est forfaitaire et négocié annuellement.
Bien que Tortuga n’ait signé aucun accord de collaboration avec des services de police ou de justice étrangère, la sécurité intérieure arrête et remet sans difficulté, moyennant finance, les résidents faisant l’objet de poursuites extérieures. Il faut néanmoins faire une demande, en bonne et due forme, aux services de sécurité de Tortuga, établir que la personne séjourne actuellement à Tortuga et que celle-ci fasse l’objet d’une condamnation définitive.
En pratique, les résidents déclarant parfois leur identité sans prouver celle-ci à l’aide de papiers, il est difficile de retrouver les criminels en fuite qui se sont réfugiés sur l’astéroïde.
Les services de police de l’Empire et de La République du Cygne, des Agrippines et des 12 soleils disposent, au sein de leurs ambassades respectives, d’antennes de renseignement surdimensionnées qui recherchent, discrètement, à localiser les individus susceptibles d’être extradés.
On compte moins de 70.000 citoyens en titre à Tortuga. Tous font partie ou sont rattachés à l’une des sept familles. Être citoyen, c’est être dispensé d’impôts, disposer d’une grande immunité vis-à-vis de la loi et avoir la garantie de n’être jamais extradé quelle qu'en soit la raison.
Pour accéder à la citoyenneté, il y a deux conditions à remplir : d’une part disposer à titre individuel de plus de 50 millions de crédits en liquidités et, d’autre part, avoir subi et réussi l’épreuve de citoyenneté.
Cette épreuve est aléatoire, déterminée en fonction de l’âge, du sexe, de la forme physique et mentale du candidat et mortelle dans 50 % des cas.
C’est un ordinateur semi-intelligent, BAAL, qui a pour tâche de concocter les épreuves, sans favoritisme et sans discrimination.
Ces épreuves font l’objet d’une retransmission sur les canaux internes et sont vendus à l’extérieur de Tortuga, mais ne sont pas l’objet de paris. Statistiquement BAAL n’enregistre que 0,5 % de variation sur la masse des épreuves : en termes de paris cela revient à jouer à pile ou face.
Avant l’épreuve chaque candidat se voit longuement évalué et peut renoncer à tout moment.
A titre d’exemple les épreuves peuvent tout aussi bien être une partie d’échecs tri-di dans une pièce contre un ordinateur reproduisant ses propres structures mentales et se soldant en cas d’échec par une évacuation dans le vide spatial, ou un combat d’arène entre deux candidats du même niveau physique, ou encore par une épreuve de varappe au sein du tube central de gravité de l’astéroïde.
BAAL a la réputation de faire preuve d’un sens de l’humour morbide quant au choix des épreuves qu’il impose à ses candidats.
Ainsi, si environ 1400 à 1500 personnes se présentent chaque année, la population de citoyens n’augmente que de 1 % par an.
Les enfants de citoyens sont susceptibles, dès leur majorité, de présenter l’épreuve et ce, aux mêmes conditions. Le seul coup de pouce qui leur est accordé c’est le don traditionnel que leur font leurs parents de 100.000 crédits et d’un billet non négociable pour la destination de leur choix. S’ils survivent, ils deviennent souvent de redoutables aventuriers.
Seul un citoyen de Tortuga peut hériter d’un autre citoyen.
Plus de 70 % des enfants de citoyens ne présentent jamais l’épreuve, ne reviennent pas après avoir cherché fortune ou restent résidents permanents.
Quand une personne extérieure réussit l’épreuve de citoyenneté, il est rattaché à l’une des familles, par cooptation ou par désignation aléatoire. A sa demande, il se voit éventuellement attribuer une nouvelle identité et peut bénéficier gratuitement d’un traitement de refonte esthétique et génétique complet.
Economie
Aujourd’hui, les opérations illégales que les Tortugaïens nomment pudiquement « opérations grises », ne représentent plus que 10 % de leurs revenus. L’essentiel de celui-ci est désormais généré par l’industrie du jeu et du tourisme, par la diversification et l’investissement dans des compagnies on ne peut plus légales, tant au sein de l’Empire que de la République ou des Agrippines. Suite à divers scandales et procès, l’Alliance des 12 Soleils a, pour l’instant, gelé les investissements de Tortuga.
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