dimanche 13 janvier 2013

Les Toliens



Milieu de confort : 
Gravité : 1,08 G
Température : 25 à 30 °
Humidité : 10 à 20 %
Luminosité : moyenne à forte.

Population :25 milliards

Description Physique : 

Les Toliens sont des créatures reptiliennes à 6 membres, au crâne court et large doté d'une collerette, au corps fin et serpentiforme terminé par une courte queue préhensible. Ils sont très souples et capables de se contorsionner à 360 °.

Ils se déplacent à 6 pattes au ras du sol et peuvent atteindre dans ces conditions plus de 50 km/heure sur de courtes distances. Ils sont des grimpeurs agiles se servant avec naturel de la souplesse de leur corps et de leur queue préhensible. Par contre, ce sont de piètre nageurs : bien que certains d'entre eux apprennent à nager, la plupart des Toliens ne sont pas très à l'aise dans l'eau et beaucoup en ont peur.

En position de travail, ils se positionnent verticalement en appui sur leurs deux pattes arrières et sur leur queue, ce qui libère leurs quatre membres supérieurs dont ils peuvent se servir simultanément.

Ils mesurent une longueur de 1m70 à 2m00 de la tête au bout de la queue pour un poids de 60 à 70 kg.

Leurs membres sont relativement courts dotés de quatre articulations qui se terminent par trois doigts dont un opposable et un doigt central beaucoup plus épais et doté d'une griffe rétractile tranchante.

Ils n'ont pas d'oreille, mais perçoivent les sons par l'intermédiaire de leur collerette avec une discrimination inférieure à l’oreille humaine.
Leur vue a un spectre et une résolution très proche de celle des humains : ils ont deux yeux dont l'écartement varie légèrement en fonction de leurs émotions.
Par contre, ils ont un sens du goût et de l'odorat très fin.
Leur sens du toucher est dans les normes humaines mais ils peuvent percevoir les vibrations transmises par le sol en se couchant au contact de celui-ci au point de pouvoir reconstituer, en aveugle, les déplacements de tiers à plusieurs dizaines de mètres de distance.

Leur corps est couvert d'écailles arborant des couleurs en bandes jaunes, rouges et noires dont le dessin varie subtilement d'un individu à l'autre.

Leur cycle de sommeil est de 10 heures sur 30 avec des variations pendant la période de mue (deux fois par an), où pendant une semaine ils peuvent dormir jusqu'à 25 heures sur 30, et en période de séduction, où ils peuvent ne pas dormir pendant plus de 8 jours.

Alimentation : 

Les Toliens sont des omnivores. Ils sont même considérés comme une des races des plus fins gastronomes de la galaxie. De par leur organe de goût surdéveloppé, ils sont naturellement de fins gourmets et certains d'entre eux sont des cuisiniers de renom. Leur cuisine natale est essentiellement végétarienne, faite de subtiles saveurs salées, sucrées et d'épices choisis. Il n'en demeure pas moins qu'ils font preuve, en cuisine, d'une remarquable ouverture d'esprit, expérimentant, goûtant, allant vers le plat né de la sombre sylve ou du torride désert, brûlant de savoir en quoi ces plats varient de ceux de leur terroir.

Ils apprécient aussi l'alcool qui a sur eux des effets décuplés bien qu'ils récupèrent beaucoup plus rapidement que les Humains.

Reproduction : 

Les Toliens sont sexués, mâle et femelle. Les Toliens s'unissent pour la vie, leurs rituels amoureux sont d'une grande complexité et peuvent durer plusieurs mois avant l'accouplement. Une fois par an, les Toliens ressentent naturellement un état d'excitation sexuelle qui se transmet à leur partenaire habituel. Ils cessent de dormir pendant cette période qui peut durer une semaine. Cet état nommé « farlans » peut se provoquer ou s'inhiber par la prise d'hormones spécifiques.
Les Toliens disposent, mâles comme femelles, d'une poche ventrale. La femelle peut porter jusqu’à quatre œufs et les transmet dans la poche ventrale du mâle afin qu'ils soient fécondés. Ces œufs fécondés sont ensuite portés à tour de rôle par le mâle et la femelle jusqu’à quadrupler de taille. Les œufs sont ensuite mis en couveuse et éclosent. Les jeunes Toliens sont ensuite nourris par régurgitation des parents, bien qu'existent des préparations alimentaires spécifiques vendues dans le commerce.

Les Toliens sont adultes à l'âge de 25 ans et peuvent vivre avec les soins nécessaires plus de 300 ans.

Langue : 

Leur collerette est non seulement un organe sensoriel sensible aux sons, mais aussi un organe indiquant leur humeur de par ses replis, ses variations de couleurs et ses frémissements.

Leur langage est fait de sons flûtés de vibrations graves.

Il existe de fait deux langages : un langage commun fait de sons alliés à tout un langage corporel, à des mouvements et des changements de couleurs de collerette et des mouvements d'yeux. C'est le langage traditionnel des Toliens, le plus riche, celui qui est utilisé pour exprimer ses sentiments et ses réflexions profondes.
Il serait juste de dire que le tolien ne se parle pas : il se danse aussi.

Un second langage est utilisé pour les communications spatiales, pour la transmission d'informations factuelles : il est beaucoup plus pauvre que le padesha classique et a été créé de toute pièce pour les communications radios et les échanges avec d'autres races.

Les dieux vivants : 

Les Toliens ont une histoire spatiale plusieurs fois millénaire et ont autrefois fondé une grande confédération spatiale NT5 couvrant le double de leur territoire actuel. Cette histoire spatiale fut riche en guerres, en escarmouches et en conflits divers. Il y a 3000 ans environ, suite à un conflit interne qui les laissa exsangues, les Toliens virent l'arrivée des dieux vivants.

Les Toliens sont des télépathes à l'état latent. Aucun Tolien n'a à ce jour développé de capacités télépathiques ou psi individuelles éveillées, mais ils semblent inconsciemment faire partie d'un réseau neural propre à leur race. Ce réseau est incroyablement puissant et comble les années-lumière entre leurs planètes et persiste même dans le « Triche Lumière ».

Il se manifeste en pratique dans l'incarnation de dieux vivants.

Le panthéon padesha compte à ce jour 852 dieux recensés dont 329 sont actuellement incarnés. Certains Toliens se voient en effet désignés pour être l'avatar de certaine divinité selon un mécanisme totalement aléatoire. L’individu concerné se voit dés lors confier des pouvoirs dépassant de loin ce que la plupart des prêtres sont capables d'accomplir.

Ainsi, l'incarnation de Lapkapesh, le dieu de la terre, est capable de générer des tremblements de terre et de faire surgir du sol des montagnes ou de stopper des glissements de terrains d'un simple regard. Il s'agit dans ce cas d'une manifestation de télékinésie extrêmement puissante et spécialisée.

Les Toliens créent des dieux de toute pièce quand le besoin s'en fait sentir.

L’exemple le plus flagrant de ces dernières centaines d’années s’est produit au dépend de la XXXIIIème flotte impériale.
Celle-ci, pratiquant la politique de la canonnière dans le but d'annexer leur territoire, se livra à une démonstration de force face aux défenses toliennes. Mal leur en pris. L’inconscient collectif tolien créa un nouveau dieu: Olim Kashim (le dieu de l'espace entre les étoiles) qui fut incarné dans la personne de Shalum Shimal un simple officier de communication de la flotte.

Celui-ci priva d'énergie brièvement la flotte impériale qui faisait le blocus de leur planète capitale.
Cela eut pour résultat de couper le champ de containement des trous noirs servant à la propulsion des deux lehouines militaires, le Zeus et l'Horus, ce qui détruisit les léviathans et leurs navires d'escorte les plus proches. Dans la confusion qui suivit, la flotte Impériale perdit la moitié de ses effectifs en se repliant en catastrophe, abandonnant derrière elle nombre de chasseurs et de nacelles de débarquement pré-positionnés.

Suite à cet échec, la diplomatie reprit le dessus et les Toliens réussirent à négocier un accord leur garantissant une autonomie complète pour leurs affaires intérieures et des privilèges quant au commerce avec l'Empire. En échange, les Toliens accordaient à l'Empire l'implantation de trois bases spatiales, l'accès à leurs astroports et une balise diplomatique sur chacune de leurs planètes. La confédération Padesha devint dès lors le protectorat Padesha qui depuis les deux dernières centaines d'années n'a de cesse de se rapprocher de l'Empire et finira sans doute par s'y noyer tôt ou tard.

Le culte des dieux vivants a lieu dans des temples disséminés un peu partout dans les villes et villages et stations spatiales toliens. Ce sont des lieux plongés dans une semi obscurité dans lesquels se trouvent des centaines de niches (852) faiblement éclairées avec dans chacune une statuette représentant le dieu concerné de manière stylisée. Chacune de ces chapelles est tenue par un ou plusieurs prêtres qui ne servent qu'à diriger le croyant vers le dieu adéquat en fonction de leur requête.

Les dieux vivants sont désignés pour la durée de leur vie. Le fait de devenir l'avatar d'un dieu n'efface en rien leur mémoire et ne les rend ni meilleurs, ni plus mauvais. Ils demeurent les mêmes mais avec des pouvoirs défiant l'imagination. La plupart des Toliens sont pacifistes et profondément croyants et prennent cela comme une charge et un devoir.

Les quelques cas de dieux vivants qui ont cherché à utiliser leur pouvoir pour leur enrichissement personnel ou pour pervertir ce qui leur avait été donné a généralement fini en une guerre de dieux qui se solde par la mort de plusieurs divinités incarnées et parfois d’innocents témoins. Cela reste néanmoins rarissime.

Si la plupart des divinités vivantes sont connues et localisées, certains d'entre eux écrasés par leur destin, choisissent de disparaître ou de se cacher. Il y a au moins trois cas où l'avatar d'un dieu a été transmis à des non-Toliens : le dieu du tonnerre et du feu du ciel est un Humain, ainsi que le dieu des lacs et des étangs, et un Malachite est le dieu de la forge et du travail du métal.

Notons enfin que les pouvoirs des dieux vivants ne s'exercent qu'en deçà d'une distance de 2000 années-lumière des mondes toliens.

Psychologie : 

Les Toliens sont des esthètes, particulièrement doués en danse et en expression corporelle, ils aiment aussi la peinture et la sculpture avec une préférence pour l'art abstrait.

Les Toliens sont profondément pacifiques, et ne maintiennent qu'une force armée somme toute symbolique malgré les efforts constants de la République du Cygne puis de l'Empire pour les engager à prendre en charge leur défense armée de manière autonome. Il n’en demeure pas moins que certains individus sont frappés de bellicisme et trouvent un exutoire à leur agressivité dans les forces de défense ou en s’engageant dans les rangs de l’armée impériale.

Les Toliens ne pratiquent pas la discrimination sexuelle. Il est très difficile pour des non padesha de savoir au premier coup d’œil a quel genre appartient leur interlocuteur.

Bien que très industrialisée, leur société fait la part belle aux artisans. Certains d’entre eux bénéficient d’un statut particulier récompensant leur degré de maitrise dans leur art et se voient attribuer des bourses d’état plus que généreuses afin d’exercer leurs talents dégagés des contraintes matérielles.

Il est à noter que les Toliens accordent beaucoup de valeur aux objets fabriqués à la main, où les processus automatisés sont le plus possible absents et dont on peut leur raconter l’histoire. Un cadeau offert à un Tolien doit être obligatoirement de ce type, un objet « unique » faute de quoi cela sera considéré comme une faute de goût.

Même les objets de grande consommation sont généralement fabriqués pour présenter des imperfections ou des détails « uniques » ou sont personnalisés en fin de chaîne de production.

Il y a, dans une de leur année, environ 57 jours fériés, le plus souvent en l’honneur des dieux, qui sont l’occasion de grandes fêtes qui absorbent la plus grande partie de leurs ressources et excédents financiers.

Les Toliens sont dotés d’un solide sens de l’humour, même si celui-ci peut apparaître comme un peu potache à des humains, faisant la part belle à des situations physiques ou à leur équivalent du coussin péteur et de la tarte à la crème.

Les navigateurs spatiaux de leur propre race sont considérés avec des sentiments partagés par leurs congénères. Si la navigation spatiale au sein de leur espace est tout à fait acceptée et considérée comme essentielle, dès lors qu’ils naviguent en dehors de leurs frontières et se coupent ainsi de leurs congénères et de leur communauté psychique, ils sont considérés comme des malades mentaux ou des asociaux peu dignes de confiance.

C’est ainsi qu’au cours des dernières centaines d’années une caste de Toliens de « grimpeurs d’étoiles », comme ils se nomment eux-mêmes, est née. Tournant volontairement le dos à la tradition et à la surface des planètes, ils ne représentent que quelques dizaines de milliers d’individus en rupture avec leur monde natal. Les plus extrêmes d’entre eux se font faire des injections volontaires de saepens afin d’être coupés définitivement de la communauté.
Ils assurent cependant une grosse part du commerce entre le Protectorat Tolien et le reste de la galaxie et se sont taillé une solide fortune par l’intermédiaire de leur guilde. Cette dernière, rattachée à la Guilde Navyborg plutôt qu’à celle des Marchands, est actuellement en pourparlers afin de louer un Lehouine civil aux autorités impériales.

Rites funéraires : 

Les Toliens pratiquent la momification et mettent les corps de leurs défunts dans des caveaux familiaux situés en dehors de villes. Tous les cinq ans, les familles se réunissent pour changer les linceuls de leurs morts lors d’une cérémonie dédiée au dieu des morts. Il s’en suit trois jours de fêtes dédiés au dieu de la résurrection.

Les grimpeurs d’étoiles, en rupture avec les traditions de leurs ancêtres, confient les momies de leurs morts à l’espace interstellaire.

3 commentaires:

Je a dit…

J'aime beaucoup la description des "dieux vivants", ces Toliens (mais pas que) réceptacles des pouvoirs psychiques collectifs de 25 milliards d'individus.

C'est aussi par un procédé similaire qu'une des espèces décrites dans le cylce de la Culture (d'Iain M. Banks) avait créé spirituellement un paradis extradimensionnel : par les pouvoirs psychiques latents collectifs.

Je a dit…

Pour les Toliens, l'auteur s'est inspiré d'un bouquin de SF de Zelazny : "L'île des morts".

XXXIIesiecle. Francis Sandow est le doyen de l'humanité, le seul homme en vie à avoir connu le XXe siècle. Il est aussi l'une des cent plus grosses fortunes de la galaxie et l'un des vingt six Noms — l'avatar d'un dieu ancien, Shimbo de l'Arbre Noir.
Francis Sandow est un démiurge, un faiseur de mondes. Aujourd'hui, il vit sur Terre Libre, un des univers qu'il a créé. Mais sa retraite est troublée par un mystérieux inconnu, qui possède le pouvoir de ressusciter tous ceux que Sandow a connus au cours des siècles. Parmi lesquels Kathy, son premier et unique amour... rendez-vous est pris sur l'île des morts, ce lieu que Sandow a façonné jadis et qui échappe désormais à son contrôle...

Je a dit…

Sandow est un initié de la religion Pei'enne. Cette religion extraterrestre, dont la cosmogonie n'est qu'esquissée dans le roman, repose notamment sur la consécration de grands prêtres qui sont chacun investis du pouvoir d'un dieu. Sandow a bénéficié de cette consécration, c'est grâce à cela qu'il est devenu un créateur de mondes et que réside en lui la présence immanente de Shimbo, le dieu bienfaisant de la création. Cette volonté de doter un humain d'un pouvoir divin — d'incarner une mythologie — apparaît comme une étape logique dans le cheminement de Zelazny : créer une mythologie après avoir mis en perspectives celles qu'il connaît. La prochaine étape (la création exhaustive d'une mythologie) sera effective dès l'année suivante avec la parution du premier tome du cycle d' « Ambre » — dont le succès n'est donc pas si anodin, si on le considère comme la conclusion de la démarche de Zelazny en regard de la mythologie.