
Howard Philips Lovecraft
(1890–1937), est un écrivain américain. Être étrange et reclus, ce
créateur de mondes livresques resta un angoissé dont l'œuvre ne fut
appréciée de son vivant que par quelques amis (August Derleth, Robert Bloch)
avec lesquels il correspondait (il a laissé près de 100 000 lettres !),
avant d'être largement célébrée après sa mort à la faveur d'un
renouveau du «gothique» américain.
Né à Providence (Rhode Island), Howard Phillips Lovecraft y passera toute sa vie. Lovecraft
doit certainement à son enfance malheureuse l'inspiration de son œuvre.
Alors qu'il n'a que trois ans, son père est interné dans un hôpital
psychiatrique où il décédera des suites de la syphilis, maladie dont sa
mère est également atteinte, et cette dernière l'élève dans une ambiance
stricte et puritaine, lui donnant une enfance solitaire et retirée. A
13 ans, Howard rédige une première nouvelle
fantastique, déjà centrée sur le thème de l'origine et de l'identité. Un
bref séjour à New York lui donne l'occasion, à travers le cercle
d'amateurs de fantastique qu'il fréquente, de publier un premier récit, 'Dagon'.

Les
nouvelles qu'il écrit alors ne lui permettent pas de subvenir à son
quotidien, mais il reste prolifique. Ayant débuté avec des nouvelles
d'un fantastique assez classique, il a consacré à ce genre plusieurs
articles rédigés en 1925 et 1926, et réunis plus tard, après avoir été
remaniés, dans le recueil Épouvante et surnaturel en littérature, 1969 (Supernatural Horror in Literature, 1945). Lovecraft en vient à élaborer une sorte de cosmogonie, étonnamment complexe et cohérente, celle des Grands Anciens. En construisant la légende des «Grands Anciens», Lovecraft,
pour qui le fantastique se définit moins par ses moyens littéraires que
par son effet sur le lecteur – la peur et l'horreur – propose une
inversion des mythes des origines (les ancêtres chez lui sont venus
d'outre-espace, porteur d'effroi absolu, ils ont dominé la Terre et
veulent la reprendre aux hommes) proposant une mythologie et une
cosmogonie fantastique d'une puissance d'évocation sans égal dans la
littérature.

Bien que Lovecraft abuse parfois des notations terrifiantes (ainsi son emploi systématique de termes comme «horrible» ou «hideux»),
son monde a une réelle puissance d'évocation, que renforce encore
l'unité du cadre; presque toutes les nouvelles sont rattachées à la
ville d'Arkham (cité imaginaire de Nouvelle-Angleterre) et à son
université (dont la bibliothèque possède un exemplaire du fameux Nécronomicon, livre maudit dû à «l'Arabe dément» Abdul Alazhred et célèbre mythe lovecraftien); ses professeurs sont souvent les héros des épisodes du cycle.

Merci !
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