vendredi 9 février 2018

Bene Gesserit, Histoire du

Les découvertes du Trésor de Rakis, particulièrement les enregistrements sur shigavrille de Notre-Dame et Mère Ghanima, et son Livre des Voix, présentent une possible histoire du Bene Gesserit qui remonterait à la préhistoire de l’ancienne Terre. Pour ceux formés par les institutions Bene Gesserit, les traditions variées et anciennes de l’Ordre, décrites dans ces bandes prouvent leur fascination tant professionnelle que personnelle.
L’histoire ancienne des terriens
   Apparemment, l’Ordre connu sous le nom du Bene Gesserit, tire ses origines d’un groupe de terriens issu d’une plaine centrale d’une grande contrée, qui migra à l’est et au sud en traversant une mer ; ceci nous est rapporté à travers la voix d’Harappa de Mésopotamie ; ce groupe portait au sein de sa structure familiale la capacité génétique d’une conscience de groupe. Le récit de cette voix est qu’après des millénaires de migration, les mâles finirent par perdre cette capacité de conscience du groupe, mais ils continuaient à porter les gènes latents de ce caractère. L’anthropo-linguiste, Maro Ghappato de l’université de Paquita émit l’hypothèse que la latence des gènes porteurs du caractère chez les mâles, avait été causée par refoulement psychologique, puisqu’on avait la preuve que ce caractère était dominant. Ghappato, grâce aux Voix Miraculeuses de Raids, affirme que les hommes, principaux défenseurs du groupe, furent incapables de mener des batailles alors qu’ils ressentaient simultanément la douleur de leurs compagnons blessés ou capturés. Ghappato approuva les voix qui rapportent que la participation consciente des hommes à la naissance de douleurs avait tendance à provoquer une impuissance, empêchant ainsi la reproduction des mâles porteurs de ces gènes dominants.
   Comme le nombre de femmes chez qui le gène était resté actif avait également diminué, le groupe familial avait développé des rituels, des traditions et des structures presque religieuses pour perpétuer la mémoire de la conscience du groupe. Peu à peu, un grave problème se posa : seules les femmes pouvaient récupérer les souvenirs d’autres femmes ; ainsi, la moitié de l’histoire personnelle et familiale du groupe était perdue. C’est à cause de cela que naquit le désir de développer une souche mâle active, cherchant ainsi à retrouver une conscience et une mémoire génétique complète.
   Ghappato part de l’hypothèse que la culture de ce groupe demeura, pendant des millénaires, une culture matriarcale dominée par des femmes portant ce gène actif, et qui contrôlaient leur société par le biais de diverses structures religieuses vénérant une Déesse Mère et qui obéissaient à deux types de programmes, un programme de reproduction avec des registres détaillés des lignées porteuses des mémoires, et un vaste programme de formation et d’endoctrinement pour les femmes ayant cette capacité mémorielle. Les deux programmes furent incorporés au sein des structures primaires géopolitiques, et tous deux se diffusèrent par les migrations tribales et les mariages interraciaux, cela fini par dominer les continents. La voix d’Inanna décrit les rituels destinés à perpétuer la volonté de la communauté et les rituels qui donnaient envie de posséder ce passé à travers les souvenirs des femmes qui possédaient ce gène. La vois d’Inanna raconte l’attitude positive de ces femmes face à la mort avec un axiome que l’on retrouve dans tous les textes Bene Gesserit : « Ne comptez pas un humain mort jusqu’à ce que vous ayez vu son corps. Et même dans ce cas, vous pourriez faire une erreur ». Cette croyance en la conscience universelle à travers la mémoire transférée, fut incorporée dans les mythes terriens à travers des expressions telles que la possession démoniaque ou la réincarnation.
   La voix d’Inanna nous signale également la création d’archives, dont l’une se située dans un endroit nommé Nippur, où seraient répertoriées les lignées et consignées les diffusions des mythes. Ces lieux devinrent des centres de formation pour les porteuses du gène qui étaient ensuite envoyées dans de nouveaux territoires comme ambassadrices, historiennes, scribes, éducatrices et concubines ; plus tard, elles ouvrirent des écoles pour les deux sexes, pour l’aristocratie. Cette voix parle également d’une doctrine relativement nouvelle qui venait de s’installer dans son groupe. La doctrine fut difficile à diffuser car elle contredisait ouvertement la doctrine de « permanence » plus ancienne, d’une destinée dirigée par une Déesse ou un Dieu. Elle raconte que certaines tribus avaient utilisé une figure de résurrection de fils/mari, sauvée par la mère/épouse, des figures mythiques qu’elle appelle Au Set et Au Sar. Ghappato fait remarquer que l’interaction du groupe matriarcal avec diverses religions patriarcales avaient produit des traditions politiques et religieuses aussi largement diversifiées que le harem, la promiscuité religieuse et licencieuse des femmes, censurant fortement les activités sexuelles et les inhibitions religieuses contre la liaison avec des femmes menstruées.
   Plus tard, la voix d’Euanthes, traite de la structure à travers laquelle le programme de reproduction et le programme de formation furent poursuivis au cours de ces millénaires de dispersion tribale ; mais les unités étaient contrôlées par un groupe intertribal appelé les Mère. Au sein de chaque tribu, les principaux porteurs du gène furent désignés à la Grande Mère qui représentait la tribu au sein du groupe intertribal, tout en conservant son pouvoir sur sa propre tribu locale. Le titre de Mère était héréditaire, mais il n’était utilisé ouvertement que dans certaines structures matriarcales existantes. Au sein des patriarcats, les Mères devinrent un Ordre secret, elles se mariaient avec des dirigeants aristocratiques qui avaient généralement comme Grande Mère, l’épouse ou la mère du chef tribal. Seules des Mères de tous les transporteurs du gène, avaient conservé la conscience du groupe, des souvenirs tribaux et prescients limités. Par le biais de ces « Sibylles », les « Dieu » parlaient à la tribu, de la culture et de la maternité ; les Sibylles formaient un réseau qui liait l’ensemble des grandes puissances politiques du Nord au Sud de la Grande Mer. La voix d’Euanthes donne aussi des détails sur les techniques Trans-référentielles des mémoires utilisées par les Mères, mais l’Ordre confisqua cette partie des bandes, interdisant sa traduction à des fins académiques.
    Nous conservons une partie des bandes dans lesquelles la voix d’Euanthes décrit un rituel utilisant un Sauveur. Dans toutes les tribus, les Mères proclamèrent avoir envie de ce Sauveur comme super-héros qui serait « un court chemin », une sortie du « silence » et de la « servitude » par la « rédemption », la « renaissance » et le « rajeunissement » ; quelque soient les termes, ils étaient appropriés à la mythologie spécifique à portée de main. Utiliser un Sauveur mâle devait aboutir à deux objectifs : la protection des femmes enceintes, même pour les étrangers ou les gens bizarres, et avoir à disposition un rappel culturel d’un « meilleur » passé, une histoire qui prenait en compte une conscience tribale différente et préférable. Au sein de leur propre Ordre, les Mères développèrent leur propre désir de pouvoir en se persuadant que seul un Sauveur pouvait comprendre l’avenir : dans certaines tribus du Sud, le terme employé pour désigner ce Sauveur semble avoir été Hdarak (ce qui signifie « pour durer » ou « être éternel »), un terme que Ghappato relie au kwisatz haderach du Bene Gesserit.
Le Bene Gesserat
   La voix de Vanghu rend-compte d’un Sauveur à son époque, un homme du Nord-Est de la Grande Mer, qui était le résultat de douze siècles de croisements. Il avait conquis une grande partie du territoire qui entourait la Grande Mer, il avait réuni des porteurs de gènes qui avaient été séparé pendant des siècles. Au cours de son règne, une grande bibliothèque fut créée, pourvue en personnel par des femmes du Sud formées à récupérer des dossiers de reproduction mnémonique. Ces femmes intégrèrent les dossiers perdus à leurs propres documents, formant une tradition qui devint plus tard la Summa Bene Gesserit. Quand l’Empire s’effondra, avec la mort de son Empereur, la communication survécu parmi un noyau de Mères qui continuèrent à diriger une unité qui rétablissait les dossiers de reproduction. Ce noyau réalisa finalement, l’unité d’un territoire du Nord-Ouest, une unité qui fut à l’origine à l’extérieur de la coalition, mais une partie de la structure du pouvoir allait dominer, plus tard, la même zone géographique. La voix de Cornélia raconte que ce fut probablement le prototype du Bene Gesserit. Elle cite la singularité politique de sa société, une forme républicaine de gouvernement accordant la citoyenneté aux femmes de l’aristocratie, car elles étaient la principale raison pour laquelle ces porteurs de gènes étaient en mesure d’organiser une structure cohérente et durable. Ce groupe fut nommé le « Bene Gesserat », un jeu de mot qui les étiquetait publiquement comme un groupe de services qui se consacrait au comportement et à l’éducation de bons citoyens. Mais pour les membres, ce nom signifiait les femmes qui « dirigent bien », qui s’efforçaient de produire un Sauveur, un Dieu vivant, pour activer la conscience femmes/hommes du passé, du présent et de l’avenir. Ces femmes étaient bien conscientes du pouvoir politique qu’auraient une telle personne, un pouvoir qui permettrait d’éliminer les menaces internes et externes à leur nation.
   La voix suivante, celle de Claudia, détaille le programme de formation élaboré par le Bene Gesserat pour des femmes qui, avec un mari militaire, pouvaient conquérir des territoires colonisés. Ces « missionnaires » contactèrent une unité familiale du Nord qui avait conservé une conscience active au sein de certains hommes sélectionnés, ainsi que dans des femmes. La nation de la voix de Claudia fut asservie par l’unité fraîchement créée et leurs lignées furent introduites dans des unités de reproduction. De ce que la voix de Claudia explique des structures politiques et éducatives complexes du Bene Gesserat, on comprend que la coalition structurée des porteurs du gène dominerait.
   La voix de Claudia décrit également l’histoire d’un homme qui avait potentiellement ce gène, dans sa région. Il se déclara Empereur-Dieu à vie et grâce à son mariage avec Livia, une Bene Gesserat, il engendra plusieurs générations de mâles porteurs du gène. Il semble avoir été la première Abomination connue ; un homme qui avait entendu ces « voix » affirma qu’elles étaient mâles et femelles, mais les actions qu’elles racontaient étaient tellement perverses que la voix de Claudia refuse de les décrire. Elle dit cependant, que le Bene Gesserat interdit certaines pratiques de transfert de mémoire et commença à développer de nouvelles procédures de formation pour protéger les femmes actives contre une éventuelle « possession ». La voix de Claudia récite « l’interdiction contre l’Abomination » : « Dans la conscience des hommes et des femmes résident des personnalités malveillantes d’une telle puissance qu’elles mettent en danger les espèces. Elles sont prêtes à dominer toutes les âmes non formées. Lorsque l’âme est dominée, possédée par un tel mal ancestral, la personne devient une Abomination, une enveloppe charnelle habitée par un monstre. La mort immédiate est la seule porte de sortie pour une telle âme. L’Ordre devra alors prendre des mesures pour se prémunir et protéger une lignée en supprimant le pouvoir de ce type d’Abomination.
   La période où le Bene Gesserat était actif semble anormalement bien peuplée par les « Sauveurs » tribaux. De l’unité du Sud vint un Sauveur assez fort pour développer des disciples et convertir les territoires du Nord. La voix de Cater rapporte sa puissance, mais l’analyse de cette entité fut inhibée par la Sainte-Eglise qui confisqua tout ce qui faisait référence à cette persona dans les bandes traduites. Les spécialistes de la Bible de Garde sont les seuls à avoir été autorisés à accéder à ces traductions. Un autre mâle actif est signalé, par la voix de Morfudd, pour avoir connu à la fois le passé antique et l’avenir lointain. Sa lignée montre une conjonction des lignées Bene Gesserat et celles des nouvelles lignées de la famille du Nord. Ce mâle particulier, raconte la voix de Morfudd, rejeta le rôle de Sauveur, choisissant d’être le conseiller d’un roi plutôt que le roi lui-même (elle note les interdictions sociales contre sa prise de pouvoir, étant en dehors des lignées de mariage régularisées par l’un ou l’autre des groupes). La voix de Morfudd raconte des histoires étranges contestant la « mort » de cet homme, les mythes de dormance comme ceux à propos de Leto II, narrés dans les Livres Saints du Dieu Fractionné. Elle fait remarquer également que ses pouvoirs furent transférés, par le biais de mythes folkloriques, au chef qu’il sert, un homme connu depuis des millénaires dans sa culture, comme étant « le seul et le roi du futur ». Ghappato émet l’hypothèse, d’après les voix postérieures à celle de Morfudd, que ces mythes de réincarnation et de résurrection reflétaient un groupe familial au sein duquel une souche mâle active existait depuis des siècles au moins. Lorsque les généalogies transmises par les voix furent incorporées à la Summa, le programme de reproduction, d’après la Révérende Mère Maurius Iris gCopaleen, archiviste Bene Gesserit, espérait être en mesure de retracer certaines lignées les plus influentes des lignées actives de notre Empire, peut-être même celle de Leto II lui-même.
   Une douzaine de voix suivantes signalent une longue période de domination féminine dans les cultures du Nord et du Sud. La culture du Sud était gouvernée par un Empire familial fortement patriarcal, des groupes de reproductions pour ces femmes fonctionnaient principalement grâce à un système de harem construit sur des liens de communication au sein de la famille élargie.
  Tous les espoirs pour ces porteurs de gènes, sous l’influence d’une société, furent contrecarrés durant plusieurs millénaires. Mais dans le harem, ce groupe continua un vaste, quoique secret, programme de reproduction. Le groupe du Nord eu moins de succès pour maintenir la continuité, au cours de cette période. Lorsque l’Empire gouverné par le Bene Gesserat s’effondra, le groupe du Nord fut séparé de celui du Sud et sa propre communication interne se détériora. Les luttes politiques fragmentèrent les territoires détenus par l’Empire, et la continuité de la formation dans le groupe au Nord de la Grande Mer devint presque impossible. De brèves retrouvailles avec le Sud vinrent lorsque Mère Eleanor, accompagnant son mari/roi lors d’une excursion politico-religieuse dans le Sud, utilisa son temps (alors que son mari bataillait et pillait) pour restaurer certaines communications avec le Sud. Malheureusement, le lien fut bref et après la mort de Mère Eleanor, le groupe du Nord se fragmenta, perdant toute union entre eux et avec le Sud. La seule continuité fut trouvée dans deux groupes séparés par des frontières socio-politiques. L’aristocratie continua à se marier et les anciennes Bene Gesserat tentèrent de poursuivre secrètement le programme de reproduction et la formation, au sein de la famille élargie. Occasionnellement, les reproductrices aristocratiques gagnaient un pouvoir public, comme la femme qui obtint brièvement un poste dominant d’ecclésiastique. Mais en général, l’Ordre dû travailler au travers des maris et des fils de ses membres. Une organisation plus large et plus forte se développa dans les métiers et parmi les habitants, un groupe religieux appelé Wicca. La voix d’Helga Matra suggère que, non seulement cette organisation ne respectait pas les programmes établis par les missionnaires du Bene Gesserat, mais qu’elles pratiquaient les « sciences » du jour, en particulier les sciences médicales.
  Ces femmes entendaient des « voix » et souvent devenaient folles ; lorsque cela advenait, elles étaient soit vénérées, soit exécutées par leurs voisins ; leur sort dépendait de l’interprétation des prêtres locaux. La voix de Blanche Thérèse raconte l’histoire d’une telle femme que les « voix » avaient conduit à devenir une héroïne nationale : elle fut martyrisée pour avoir défendu son Prince dans la bataille.
  La branche du Nord devint active  également, en conquérant et en colonisant des territoires nouvellement découverts, après une avancée technologique dans le domaine de la navigation. Ceci permit de réunir deux groupes du Nord, porteurs du gène, dans des conditions sociales permettant leurs retrouvailles. Ils s’impliquèrent également avec deux autres types de familles, chacune portant des traits génétiques similaires. Le groupe qui habitait le territoire conquis fut presque anéanti par les conquérants, et les nouveaux gènes ne furent pas intégrés avec succès au modèle général de reproduction pendant plusieurs siècles. (Certaines caractéristiques génétiques, dans ce groupe, faisaient penser au patrimoine génétique de Duncan. Une minorité de généticiens ont alors commencé une étude attentive de cette partie des bandes). La voix de Mawaganawa raconte un peu l’histoire du second groupe familial, un ensemble de personnes esclaves dans une société conquérante. Elle parle de la longue et douloureuse période qui fut nécessaire pour vaincre les hostilités entre les deux groupes de femmes. L’intégration des quatre groupes renouvela la vigueur de la lignée originale, mais ajouta également des caractéristiques génétiques enrichirent les progrès technologiques de cette culture.
Bene Gesserrette
  La voix de Suzette commente le rajeunissement du Bene Gesserat par les reproductrices venant des territoires du Nord. Son époque avait vu la formation de groupes de femmes qui visaient ouvertement à produire un Sauveur. La voix de Lucienne dit que finalement, le Nord gagna un Sauveur autoproclamé, un homme né de paysans, porteur du gène et éduqué selon les traditions anciennes. Il croyait être un Empereur-Dieu et annonça qu’il allait conquérir un Empire. Ses conquêtes réunirent les porteurs de gènes du Nord et du Sud, elles permirent la réouverture de la communication par des espionnes qu’il avait implantées dans les harems. Il demanda également, par le biais des mariages avec l’aristocratie du Nord, la réunion des deux lignées du Nord. Les femmes au sein des harems et celles du Nord, les Bene Gesserat, s’unirent et créèrent le Bene Gesserrette, dont la maison-mère se situait en Wallachia, une région à la jonction des groupes du Nord et du Sud. Là, les dossiers du Nord et du Sud, relatifs à la reproduction, furent réunis et mis à jour dans la Summa. Les anciens programmes de formation du Bene Gesserat furent réactivés à travers le Nord et envoyés dans les territoires nouvellement occupés au-delà de l’océan de l’Ouest. La voix de Maria rapporte que dans les trois siècles qui suivirent, les groupes du Nord et du Sud furent intégrés. Les deux unités restèrent secrètes, mais alors que le Sud conserva sa structure de harems, le Nord fonctionna sous couvert d’un Ordre religieux spécialisé dans l’éducation, plus spécifiquement, l’éducation des femmes cloitrées de l’aristocratie et la formation professionnelle des femmes de la classe ouvrière.
Le Bene Gesserit
  La culture du Nord connu une amélioration technologique qui mena le leader, en moins d’un siècle, à des révisions sociales radicales. La maison-mère reconnu l’utilité de la technologie et celle des femmes formées à gagner des positions puissantes au sein du groupe du Nord, notamment dans le groupe avancé de l’Ouest. Un groupe de femmes du territoire de l’Ouest devint indépendant, se libéra de la tutelle de la maison-mère, se fit appeler les Filles et tenta de faire valoir des revendications politiques en faisant de leurs dossiers de reproduction le fondement de leur acceptabilité sociale. Elles diffusèrent leurs dossiers, fixèrent des normes éthiques, les enfants mâles devaient être élevés pour occuper des fonctions politiques et elles attaquèrent vicieusement la maison-mère. Elles ne croyaient plus en la conscience du groupe et élevèrent un Sauveur purement laïque, essayant ainsi de réduire à néant un autre groupe de reproduction. Au cours des deux siècles suivants la maison-mère avait réussi, avec succès, à excommunier et à priver de vitalité ce groupe, pour ne conserver que les reproductrices qui n’avaient pas fait partie des dissidentes.
  Pour plus d’informations concernant l’ère technologique, les rapports de trois voix sont précieux. La voix de Maura Macume détaille le travail effectué avec les premières machines pensantes que la Communauté des Sœurs vit comme un moyen opportun de simplifier la programmation de ses sélections génétiques. La maison-mère garda ses propres dossiers mnémoniques des unités dans lesquelles les graphiques de reproduction du programme des machines furent intégrés, permettant d’avoir des modèles de reproduction expérimentale plus complexe. La voix de Serre Kaikilani décrit en détail l’infiltration des contrôleurs des machines pensantes par la sororité. Elle devint le programmeur principal pour l’exploration hors-Terre, menée par une coalition politique des forces du Nord, du Sud et de l’Ouest. Le commentaire de ROM, comme les voix de Sierre et d’autres femmes comme elles, font apparaître que la maison-mère utilisa l’expédition pour développer l’ensemencement éventuel et la colonisation hors-Terre pour leur plan de reproduction.
  La voix de Glenna Riche raconte la première tentative mondiale pour régulariser la structure et la formation du « Bene Gesserit », comme il fut rebaptisé. Depuis Wallachia, il avait perdu son nom et son intégrité politique ; un vaste réseau souterrain de femmes travaillant au sein de leurs administrations politiques avaient mis au point des centres où les reproductrices avaient fait leurs études, où les programmes de reproduction avaient été maintenus et où de nouvelles compétences, telle que l’analyse psycholinguistique, avaient été développé. A ce moment, l’unité du Sud avait émergée de ses millénaires de stase politique pour concourir somme une puissance politique, renforcée par le contrôle d’une grande source d’énergie. Ainsi, les femmes du Sud étaient enfin libres d’adhérer à la Sororité comme des membres actifs.
  La voix de Glenna soulève un autre point intéressant qui concerne le procédé utilisé pour l’activation de la mémoire chez les Révérendes Mères de son temps. Apparemment, la chimie se développa rapidement ce qui permit la simplification du transfert de mémoire psychologique et physiologique. Jusque là, le transfert était principalement contrôlé par le biais de techniques de formation non chimique, psychologique et physiologique. Malheureusement, pour nos besoins, la majeure partie de cette bande est en cours d’étude par des experts chimiques à la Maison du Chapitre sur Ix. La partie de la bande dont nus disposons n’inclut pas la voix de Glenna, qui était une Bene Gesserit appartenant à une unité radicale du Sud, qui mit au point une stimulant chimique destiné à activer les mâles latents ; ce processus produit un Sauveur qui mena un jihad pour débarrasser le monde des « infidèles modernes corrompus ». Après des années de guerre dévastatrice dans le Sud du territoire, la maison-mère ordonna finalement un attentat qui élimina le noyau du jihad. La voix de Glenna nous raconte également qu’une unité radicale du Nord chercha un procédé chimique pour activer la mémoire des hommes au sein d’une femme active. Cette unité fit valoir que les hommes étaient superflus, impropres comme Sauveurs et qu’ils avaient échoué dans ce rôle au cours des millénaires de développement de la famille. Elles prévoyaient de collecter et de stocker, par flash-gel, le sperme des reproducteurs, puis d’éliminer tous les hommes. La maison-mère élimina cette unité avant qu’elle ait pu mettre en œuvre cette théorie.
  Il fallu beaucoup de temps pour achever le réseau mondial, au cours duquel les femmes avaient acquis un pouvoir public, gouvernant même pendant de courtes périodes où elles établirent des unités pédagogiques fortes, dans des sociétés politiquement puissantes. Les écoles développèrent une formation de base, qui sera utilisée par le Bene Gesserit pendant des millénaires ; à notre époque, c’est une combinaison intéressante de techniques de formation de l’Est, du Sud et du Nord. La Révérende Mère Cassius Ida Treac, directrice des analyses pédagogiques aux Archives, propose son interprétation de l’information que nous a donné la voix de Glenna. Treac compare principalement la philosophie des techniques anciennes et modernes, notant que les programmes de formation dans les archives se référent, apparemment, de manière oblique, aux mêmes sources que la voix de Glenna. Et Treac fait remarquer que l’implantation des Maisons du Chapitre au sein des établissements d’enseignement a été poursuivie par le Bene Gesserit dans l’Empire. Nous supposons que cette activité peut encore prévaloir aujourd’hui. Mais Treac saisit cette occasion pour dissiper un mythe populaire très ancien : « ni nos dossiers, ni le Livre des Voix, ne relient le Bene Gesserit, en aucune façon, avec les bases terriennes ; les institutions éducatives des hommes, administrées par les anciens Jésuites, peu importe ce que les rapports de l’Eglise Sainte prétendent. Le cas échéant, le Livre des Voix indique que le groupe masculin tire certaines de ses techniques éducatives de ses principes du Bene Gesserit, et pas l’inverse ». L’analyse complète de Treac et des voix en elle, sont dans Les nouvelles vues d’un vieux système Revue trimestrielle d’archives 15 :199-253.
La colonisation hors de la Terre
  Le Bene Gesserit était actif, comme le note la voix de Sierre, au cours de la période d’exploration et durant la colonisation. Il avait secrètement prit le contrôle de la programmation de l’ensemencement. Les voix de Maura et de Sierre donnent le meilleur renseignement sur comment fut peuplé l’Imperium. Mais au cours de la même période, les conflits firent rage sur l’objectif fondamental de la Communauté des Sœurs. Par exemple, la voix de Glenna est caustique dans ses commentaires à propos des reproductrices « primitives » et leur désir d’un Sauveur. Comme porte-parole de son unité du Nord, elle dédaigne et voit les prémices de l’ancienne conscience universelle comme le mythe folklorique « rudimentaire ». Pour elle, la reproduction pour le pouvoir politique et économique est l’objectif principal de l’Ordre. Mais la voix de Dorins, philosophe occidentale, nous dit : « Il y a trop de souvenirs de rivalités et trop d’holocaustes dans notre histoire, pour qu’une personne saine d’esprit puisse tous les assimiler ». Une voix du Sud, cependant, est en désaccord avec les deux. La voix de Saadhiina fait valoir que les « technocrates » ne voient pas lus loin que le bout de leur nez car ils se coupent de la nature, et se préoccupent plus de techniques que du respect de l’écologie. Elle appelle ses sœurs du Nord et de l’Ouest les « grasses en eau » ou les « machines paresseuses », affirmant qu’elles ont perdu leur humanité et souhaité se reproduire avec les machines pensantes. Pour elles, un Sauveur mâle est l’objectif principal. Les voix continuent à utiliser cet argument, même dans l’ère des machines. Un commentaire poignant est fait par la voix de Sedilious : « Nous luttons pour celui qui terminera notre lutte. Mais dans notre effort, nous travaillons pour celui qui marchera contre nous. Seulement, en ne sachant pas où nous allons, nous pouvons avancer. Quand nous aurons trouvé notre avenir, nous pourrons être intégrés dans le temps, comme la mouche l’est dans l’ambre ». Les voix postérieures parlent de la voix de Sedilious de manière désobligeante, en l’appelant « la non-reproductrice non- entendue ».
  Bien que la Communauté fut fortement  tributaire des machines pensantes, une branche continua à se consacrer à la préservation des souvenirs mnémoniques par la Summa et le Mikkro-Fishedotte, durant le jihad Butlérien. D’autres volumes  anciens tels le Livre d’Azhar et la Panoplia Propheticus furent probablement protégés de la même manière. La Révérende Mère Treac suggère que la fondation des légendes, toujours considérée comme apocryphe, peut effectivement être historique. Par exemple, elle fait remarquer que les voix de cette période se réfèrent constamment à Wallach IX comme la planète mère, comme si cette planète était toujours dominée par le Bene Gesserit.
  La voix de Sabhaatha, provenant de l’époque de la colonisation, nous rapporte que la Communauté utilisa des machines pour programmer un groupe de missionnaires qui furent envoyées sur des planètes nouvellement habitées, comme écologistes culturelles ; mais leur but réel était d’implanter des mythes protecteurs, la Missionaria Protectiva, pour de future reproductrices. Tout au long de cette période, la Sororité continua à dominer la programmation de la colonisation, établissant soigneusement des dossiers et des programmes de sélection, et elle essaya, avec un succès mitigé, de conserver l’image publique d’un Ordre d’enseignement religieux. L’éminente écologiste culturelle, Corrihos Maliaronno théorise que le Bene Gesserit reconnut la relation entre l’écologie et la vitalité sociale, choisissant ainsi des paramètres écologiques variés pour les reproductrices. De son travail avec les voix sur bandes, Maliaronno présume que des rejetons des cultures terriennes du Sud s’accommodaient particulièrement bien sur des mondes arides et semi-arides, parce qu’ils étaient historiquement compatibles avec les climats rudes et productifs des nouvelles cultures vivaces. Elle avance pour preuves que les Vagabonds Zensunni et leurs descendants, les Fremen, vivaient sur des mondes en ne s’appuyant que sur leur patrimoine socio-écologique, produisant des groupes de reproduction particulièrement vitaux (assez vitaux pour produire d’éventuels kwisatz haderach). Maliaronno fait aussi valoir que des mondes tempérés donnaient naissance à des reproductrices plus sophistiquées, mais moins robustes, la lignée Atréides étant une exception plutôt qu’une norme. Elle étudia également la voix de Mahtinka de la Maison du Chapitre de Dendros, parce que ce monde était purement agraire et avait donné des reproductrices robustes.
Le Jihad Butlérien
  D’après les registres des dossiers ammassés lors des raids, authentifiés par les commentaires des voix, nous sommes maintenant sûrs que Jeanne Butler était une Bene Gesserit de rang caché et qu’elle était l’instigatrice et le leader du début du soulèvement du Jihad Butlérien. [Voir Harq al-Ada, Le Jihad Butlérien, lib.conf. temporaire série 28, ou R. Siik L’Emergence de Jehanne Butler (Thor : Valkyrie), beaucoup plus ancien mais avec des points de vue récents sur le rôle du Bene Gesserit dans le Jihad Butlérien – Ed]
  La voix de Maharinih donne des informations sur la culture et les dossiers des activités Bene Gesserit juste avant le Jihad. Une idée dominante, pseudo-religieuse, fut mise au point au cours de la période d’exploration, on croyait à un puisant anima, un élément féminin qui régissait la compréhension intuitive et qui était  présent dans tous les esprits. Cette croyance était en fait la déformation d’une idéologie Bene Gesserit, celle de la Déesse-Mère, précoce, qui avait été submergée dans une discipline scientifique et psychologique. Lors de l’exploration féminine de l’espace, les humains s’aventurèrent dans le fief, la « Paradis », des Dieux. Les croyances mythiques furent contestées par la technologie humaine, provoquant un conflit que les missionnaires Bene Gesserit utilisèrent à leur avantage car ils avaient promu un raisonnement intuitif pour contrer le raisonnement technologique strictement basé sur les données. Ce conflit entre le rationnel et l’intuitif se poursuivit dans la période de colonisation, mais la voix de Maharinih souligne l’exploit des factions politiques et économiques qui s’unirent en une fédération enter-mondiale du commerce, les technocrates en prirent le contrôle, dominants les forces « humanistes » économiquement moins importantes. Parce que les Machines Pensantes contrôlaient les dépenses économiques des nouveaux mondes, elles contrôlaient les gens sur ces mondes qui étaient devenus dépendants de ces machines Pensantes. L’objectif devint d’avoir un comportement non-émotionnel, non-intuitif. Le Bene Gesserit devint également dépendant de ces machines, il enseignait « la pensée rationnelle » dans les écoles et limitait son travail intuitif aux idéologues chargés d’ensemencer les mythes sur les nouveaux mondes. Durant cette période, le Bene Gesserit opta pour un credo lié à la rationalité qui était : « Avant nous, toutes les méthodes d’apprentissage furent infectées par l’instinct. Nous avons appris à apprendre. Avant nous, les chercheurs suivaient leur instinct et avaient un laps de temps d’attention limité – souvent ce n’était que la durée d’une seule vie ». Un projet tendant à s’étaler sur 50 vies ou plus ne s’était jamais présenté. Seulement, quand la maison-mère se rendit compte que les machines diminuaient le contrôle humain et exploitaient les humains en les élevant comme des bêtes de somme non intelligentes et interrompaient systématiquement la grossesse de n’importe quelle reproductrice, le Bene Gesserit planifia une révolte. L’Ordre ajouta alors la célèbre « Première Leçon » au programme de formation : « Les êtres humains ne devront jamais se soumettre à des animaux. Les non-humains élevés par des machines devront être éliminés avec les machines ». La Maison du Chapitre sur Komos devint le centre pour la planification car c’était l’une des planètes non encore contrôlée par les Machines Pensantes. C’est l’avortement de Jehanne Butler qui déclencha la révolte : Sarah Butler, la fille que portait Jehanne, aurait potentiellement porté le kwisatz haderach.
  Grâce au Jihad, le Bene Gesserit préserva ses lieux géographiques, sa maison-mère et ses Maisons du Chapitre des Machines Pensantes ; il préserva également l’éducation et l’humanisme grâce à son association publique avec la religion. Wallach IX étant une planète neutre, elle devint un refuge pour les humanistes intellectuels et tous ceux qui avaient été formé dans les établissements du Bene Gesserit. La Summa fut ainsi préservée, comme toutes les mentions de nidifications sûres dans les supports mnémoniques et dans les anciens volumes reliés dans les archives du lieu. A ce stade, la Sororité mit un terme à ses propres expériences d’insémination artificielles, déclarant que « pour la Communauté des Sœurs, l’accouplement n’est pas seulement la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule. Nous tenons à reproduire et capturer la psychés, un accomplissement qui n’est possible que par une interaction humaines ». La Summa montre que le Bene Gesserit a poursuivi son programme de sélection et de reproduction après le Jihad, par des mariages et des concubinages qui avaient été sélectionnés et par un contrôle et une sélection des lignées des Maisons Majeures et Mineures qui se développèrent au cours de l’Imperium.
  Les détails de la réorganisation, après le Jihad, par un agence publiquement reconnue et influente, sont donnés par la voix de la Révérende Mère Tercitus Marianna Clarique. La réorganisation rendit publique la structure et les rangs principaux de l’Ordre, mais par solidarité féminine, in continua à utiliser le rang caché, chaque fois que cela était nécessaire. Certaines des Maisons du Chapitre, les plus importantes devinrent des instituts de recherche (la Maison du Chapitre de Komos fut réorganisée pour la recherche principale et l’institut des sciences génétiques d’Ix fut renommé). Mais la force politique du Bene Gesserit dans son nouveau rôle public, ne vint pas tant de ses institutions éducatives, que de son idéologie « d’humanité ».
  La Sororité eut accès aux centres politiques en se servant des Diseuses de Vérité. Pendant l’ère des machines, les dirigeants dépendaient totalement des « détecteurs de mensonges » pour déterminer la vérité lors de toutes négociations. Avec la perte de ces machines, et comme ajoute la voix de Clarique, « les Diseuses de Vérité formées par le Bene Gesserit, firent de la Sororité une partie nécessaire de toutes les grandes réunions, et de la plupart des réunions mineures, politiques et économiques. Les Bene Gesserit employées au sein de chaque Grandes Maisons, et plus tard, leurs services furent utilisés par la Guilde. Comme la voix de Clarique le dit, il y avait quelques secrets Bene Gesserit. Elle ajoute que l’Ordre avait également rendu public son test du « Gom Jabbar » comme moyen de s’assurer qu’aucun animal élevé par des machines ne soit autorisé à passer pour un humain. Le public resta hostile aux machines pendant des siècles, et c’est cette condition qui permit à la Communauté des Sœurs d’avoir plus de liberté pour continuer son programme de reproduction et ses sélections génétiques afin de rechercher le Kwisatz Haderach. Les détails des activités du Bene Gesserit dans la CTŒ (Commission des Traducteurs Œcuméniques) et l’influence du Livre d’Azhar sur La Bible Catholique Orange sont discutés par les voix qui ont anticipé le travail de Fatha Mecq, l’experte dans la Bible de Garde, qui affirme que les restes de l’influence de la Sororité a pu se retrouver dans l’Eglise Saint (voir sa monographie, Les Echos d’Azhar aujourd’hui, Sophia 489 :191-250).
  Plus tard, des voix affirment que le Bene Gesserit fut également connu, tout au long de l’Impérium, comme étant un Ordre religieux et un Ordre d’enseignement : des femmes consacrées à la vérité et à la vertu, dont la mission était de mener la société hors de l’holocauste, après l’ère des machines, dans une nouvelle ère fondée sur les pouvoirs combinés de l’intellect et de l’intuition. Vers la fin du deuxième millénaire de l’imperium, la Sororité ajouta un amendement à son crédo : « Réservez une attitude de méfiance pour tout ce qui a l’apparence de la logique ». Ce complément vint, en partie, en réponse aux machines pensantes, c’était un nouvel Ordre, avec un nouvel enseignement compétitif, les Mentats (fondés en 1234) qui cherchaient à remplacer les machines pensantes par une logique humaine parfaite. Alors que la Communauté des Sœurs employait bon nombre des mêmes méthodes d’analyse que les Mentats, l’Ordre fit valoir que l’univers ne pouvait pas être complétement ou exactement compris par une analyse objective isolée. Cette analyse fut utile dans des épreuves individuelles, mais la synthèse fut acquise grâce à l’interpellation intuitive. Tout au long de cette période, les voix conviennent que si l’image manifeste de l’Ordre était celle du service, l’objectif réel des programmes éducatifs et de reproduction, était de prendre le contrôle des bases du pouvoir de l’Empire. L’antique désir d’une humanité unie par une conscience masculine active avait apparemment été oublié, immergée dans un objectif altruiste de reproduction d’un kwisatz haderach qui règnerait sur l’Empire. Comme l’a dit Xléxthian d’Ix au début du règne de l’Empereur-Dieu, « Le problème pour obtenir ce que l’on veut, vient du fait que l’on découvre trop tard ce que l’on a demandé ».
  Dans ses Commentaires aux Voix, Notre Dame et Mère Ghanima traite de l’ironie que les deux djihads de notre histoire aient été entamés par deux Bene Gesserit, mais elle souligne également les différences entre les deux femmes. Jehanne Butler avait commencé avec un but bien-pensant et avec le soutien total de l’Ordre, mais Dame Jessica, la grand-mère de Notre Dame, avait dévié les plans de l’Ordre, perturbé son but, travaillé contre sa propre mère, la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam, et commença un cours de l’histoire qui, finalement, priva le Bene Gesserit de la majeure partie de ses pouvoirs. Notre Dame et Mère ajout que la lignée maternelle de l’Empereur-Dieu avait été obscure jusqu’à son travaille avec les voix. Leto II refusa de reconnaître ses liens avec un Ordre qu’il détestait clairement, et Notre Dame ajout que sa découverte à également été entravée par la suppression de la voix de Mohiam par les voix de Jessica et de Paul.
  Lorsque Dame Jessica produit un mâle plutôt que l’enfant de sexe féminin qui lui avait été ordonné, l’Ordre attendit la naissance, même si la fille de Jessica aurait été élevée pour produire un kwisatz haderach. Plus important encore, lorsque Mohiam testa son petit-fils avec le gom jabbar, elle découvrit un degré inhabituel de force en lui, elle garda les résultats du test secrets, ne donnant à la Sororité aucun avertissement qu’un potentiel kwisatz haderach était parmi eux. [L’Empereur Paul confirma ce que le test du gom jabbar avait montré, mais nous avons seulement la parole du Bene Gesserit que la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam n’avait pas révélé ses résultats. Pourquoi n’aurait-elle pas infirmé son Ordre sur le succès éventuel d’un plan de 20.000 ans ? Inutile d’être sceptique pour soupçonner que l’échec du Bene Gesserit à coopter Paul fut atténué en faisant de Gaius Helen Mohiam un bouc émissaire. Ed]
  Ainsi, le pouvoir de Muad’Dib apparu comme une surprise à l’Ordre, et ses tentatives de contrôler sa formation s’avérèrent inefficaces. Notre Dame, dans ses Commentaires, est très critique quant à l’Ordre :
« Il faut comprendre la position du Bene Gesserit au temps de Jessica pour apprécier le fait qu’il fut pris au dépourvu quant à la venue « accidentelle » d’un kwisatz haderach. Pendant 8.000 ans au moins, ces femmes avaient  été profondément impliquées dans leur programme de reproduction et leur troc de mariages, le tout au nom de leur « Sauveur » à produire. La possibilité qu’un tel événement arrive effectivement, était perdue dans l’urgence de leur lutte pour atteindre le pouvoir profane. En outre, elles n’avaient pas de véritable expérience pour traiter avec un « Sauveur ». Celui qui fut le plus proche d’un kwisatz haderach, Hasimir Fenring, un homme que tout le monde, y compris le Bene Gesserit, avait pris beaucoup trop à la légère. Quand Jessica produit un fils plutôt qu’une fille, la Sororité fut plus en colère qu’alarmée. Et quand cet enfant fut testé par le gom jabbar, personne n’eut assez de bon sens pour prêter attention aux résultats. Elles avaient perdus la trace, non seulement de leur but, mais aussi de leur histoire, incapables de prévoir les possibilités qui se présentaient lorsque ce garçon extraordinaire fut placé au sein d’une ancienne culture, préparée par la tradition pour l’arrivée d’un super-héros. L’Ordre avait « égaré » les Fremen et avec eux les mythes qu’il avait ensemencé pour les préparer à la venue d’un Sauveur. Le Bene Gesserit récolta un sort bien mérité ».
  L’Eloge d’un Idéal, un poème anonyme inclut dans les Commentaires, indique que lorsque Leto II accéda au pouvoir ultime et prit à son compte l’amélioration du programme génétique des Sœurs, l’Ordre perdit sa précieuse entrée dans la structure du pouvoir. Les Mémoires montrent aussi son anthipatie constante, sinon sa haine pure et simple, pour l’Ordre. Leto réussit à changer ce qui avait été une force politique puissante en un Ordre servile d’éducatrices et d’historiennes Comme Leto commandait l’approvisionnement en épice, le Bene Gesserit avait peu de choix, et bien que l’Ordre n’adhère pas à ses désirs, l’ironie pour lui était que les Sœurs le servaient aussi efficacement que possible. Durant cette période, les Mémoires indiquent que la Sororité ne fut jamais complètement muette. Il fut prouvé que l’Ordre était impliqué, périodiquement, dans des complots pour le détruire.
  Leto prit le contrôle des mythes ensemencés par la Sororité, les transformant en base pour sa nouvelle religion, cette action fut une dégradation ultime de l’Ordre. Ce n’est qu’après la Dispersion et la Grande Famine que le Bene Gesserit retrouva  une partie de son statut. Son ancien axiome devint vrai : « La survie est la capacité à nager dans des eaux étranges ». A partir des dossiers toujours gardés dans les archives, nous apprenons que les eaux, après l’Empereur-Dieu, étaient effectivement étranges, et que le Bene Gesserit avait passé de nombreux changements de forme manifeste dans sa tentative pour survivre.
  La conscience universelle pour laquelle l’ancienne Sororité s’était tant battue, fut accompli par Leto II, mais à un coût surhumain. Comme l’indiquent les Livres Saints du Dieu Fractionné, la conscience universelle qui aurait pu donner la stabilité à une tribu d’humains terriens primaires devint, au lieu de cela, la force qui changea la texture et le motif de notre univers complexe. Nous avons suffisamment appris de ces premières investigations du Bene Gesserit dans le matériel du Trésor de Rakis pour savoir que nous connaissons peu un passé antique que nous avions supposé possible. JAC
La bibliothèque du Bene Gesserit sur Wallach IX
  Les collections de la bibliothèque du Bene Gesserit sur Wallach IX et la collaboration de son personnel, furent très utiles dans la compréhension de nombreux cristaux trouvés dans le Trésor de Rakis. Nos remerciements vont au conseil des Révérendes Mères qui permit à des étrangers d’accéder à certaines parties de la portion restreinte pour la première fois. De toute évidence, il était naïf de penser que la collection aérienne générale représentait l’ensemble. Si la Sororité avait partagé uniquement les enregistrements de la voix de Paul Muad’Dib, leur contribution à l’étude des Journaux intimes de Leto II aurait été importante, mais il y a eu beaucoup plus. Certes, certains membres de l’équipe de recherche de Dar-es-Balat continuent de penser que le Bene Gesserit agissait égoïstement quand il avait ouvert les collections de la Maison du Chapitre. Ces critiques citent l’interdiction de Leto II de la formation mentale et son effet paralysant sur les capacités de récupération des exploitations de la Sororité, comme principale motivation à leur nouvelle générosité. En effet, l’Empereur-Dieu avait une remarquable supériorité mentale et lorsqu’il l’exerça sur la plus grande adepte des Révérendes Mères, la légendaire Gaius Helen Mohiam, cela réduit considérablement la négociation des enseignants et des Diseuses de Vérité Bene Gesserit formés parmi les Maisons Majeures et Mineures. Cette perte de revenu, le contrôle de l’Empereur-Dieu sur le quota d’épice de la Sororité et la disparition presque complète de l’épice après la Dispersion, empêcha le Bene Gesserit d’acheter le moindre dispositif ixien de récupération de la mémoire. Il n’y a aucun doute, les chercheurs découvrirent, dans un tel désaroi, toutes les participations, même les plus secrètes. Un groupe de travail Bene Gesserit de la bibliothèque  répertoria et indexa une grande quantité de film minimic non traités et des piles de rapports écrits et codés, en utilisant les dispositifs que la Communauté des Sœurs avait été incapable d’acheter au cours du deuxième siècle du règne de Leto II. Ed
  Même dans le déclin évident, la Bibliothèque du Bene Gesserit résonne encore de la gloire et du confort de son apogée. Intelligemment conçut comme un répit dans la formation sévère et les fonctions de service imposées aux acolytes, qui pour certaines, avaient commencé leur formation à l’âge de 7 ans ; la salle de lecture principale se distingue par ses grandes fenêtres de metaglass qui donnent sur le paysage crument magnifique de la planète. Ces panoramas de vingt mètres alternaient avec des peintures murales massives et des tentures richement colorées. Malheureusement, la plupart des peintures et des tentures furent vendues pour soutenir l’Ordre, et les tentures de Rakis furent consommées à cause de leur teneur en mélange. Celles qui restent sont des reproductions. Les acolytes qui se tenaient-là étaient censées être fatiguées ou étaient des agents à la retraite qui venaient trouver ici une détente intellectuelle, la seule autorisée. On peut imaginer une Margot vieillissante, Dame Fenring, cherchant une moment loin de ses tâches d’enseignement, venue là pour écrire ou même relire ses propres mémoires, Arrakis et Après, au milieu de plantations luxuriantes venant de mondes les plus exotiques, ou une jeune acolyte tourmentée venue se recroqueviller dans une fauteuil fait à la main, recouvert de fourrure, lisant les illustres pièces d’Harq al-Harba. Et il n’y a aucun doute que le contenu de la collection générale, par opposition aux séries limitées des collections spéciales des Chroniques du Chapitre, fut choisi pour ses combinaisons d’inspiration et de divertissement avec l’enseignement. Les figures les plus prisées étaient les narratrices des2300 ans et plus, de la Missionaria Protectiva, comme Attus Marge Corina, la première Sœur de l’Ordre à avoir pris contact avec les Fremen. Certaines éditions de la Bible Catholique Orange, ainsi que d’autres sélections de la riche réserve des écrits religieux se trouvaient dans une chambre forte voûtée, flanquée d’une vitrine principale en cristal. En face, dans un étui orné de jade rose d’elacca pétrifié, censé avoir été fabriqué à partir du bureau du Baron Vladimir Harkonnen, se trouvait un ensemble de reproductions des enregistrements principaux et leurs codages cryptiques qui reflétaient plus de 1100 ans de quête futile du kwisatz haderach. Seuls absents de la collection, les volumes dépeignant les échecs catastrophiques de Paul Muad’Dib et de Feyd-Rautha Harkonnen et l’index des accouplements, très sensible et secret.
  Descendant dans les catacombes, petites et anciennes, le visiteur trouvait que la scène avait peu changée. L’austère rangée d’isoloirs identiques de plasteel, chacune avec son propre projecteur solido (dont beaucoup maintenant sont inutilisables), incarnait un esprit d’érudition austère. Les nombreux caveaux, chacun scellé avec des serrures de divers degrés d’antiquité, indiquaient le secret extrême. Le bureau à l’entrée était pensé pour qu’on soit évalué par les Révérendes Mères les plus habiles, et ce devoir obligatoire explique en partie les mystérieuses disparitions qui furent des plus élevées lors des débuts de l’Ordre. Les chambres fortes (ou caveaux) étaient divisées en trois collections : la collection xenoculturelle, les dossiers complets des Matres Reproductrices et l’Index des accouplements et, la collection de référence et l’histoire du Bene Gesserit et ses documents. Seule cette dernière section était expressément nommée Les Chroniques de la Maison du Chapitre, un titre qui fut ensuite, et à tort, appliqué à l’ensemble du complexe.
  La collection xenoculturelle étonna les chercheurs par l’étendue de son contenu et la surprenante définition que le Bene Gesserit faisait d’une matière « exotique ». S’il n’est pas étonnant de trouver un exemplaire original complet du Livre de Dune des Fremen (y compris l’un des quelques exemplaires restants des rites de sacrifices humains pour Shai-Hulud, qui fut interdit), l’imaginaire Livre Saint, le Codex Zensunni, le Manuel Mentat, le Manuel de la Guilde Spatiale, les Evangiles de Dune et le Credo de la Qizarate, paraissait choquant ici car le Bene Gesserit avait classé ces œuvres avec la Bible Catholique Orange et l’histoire des Grandes Maisons Majeures et Mineures, tout comme les Atréides, sous la rubrique xeno[1].
  Sous la sous-section réservée à la Bible Catholique Orange (BCO), on trouve un ensemble complet de l’édition variorum d’une copie du Manuel Liturgique Orange. Les chercheurs furent ravis de découvrir la collection complète des Commentaires de la Commission des Traducteurs Œcuméniques (CTŒ), très rare, ainsi qu’un volume important de notes de travail et de brouillons que l’on croyait détruits depuis longtemps par la CTŒ. Alors que l’histoire publique du Bene Gesserit indique que la Communauté des Sœurs avait utilisé la période de l’écriture de la BCO pour affiner ses philosophies et pratiques, en particulier la Missionaria Protectiva, les copies Bene Gesserit des notes et brouillons de la CTŒ sont remplis d’annotations et de renvois suggérant une collusion maléfique de la Sororité dans le chaos et la panique qui avaient entouré la préparation et l’écriture de la BCO. Cependant, toute conclusion ferme doit attendre que les assembleurs ixiens et les collecteurs analogiques puissent comparer la BCO avec les dossiers de la Sororité.
  Le manque d’organisation dans la collection Atréides semble être directement lié à l’ascension de cette Maison et indique que le Bene Gesserit avait eu, en réalité, la prétention de considérer ce conflit comme n’étant juste qu’une autre lutte de pouvoirs, similaire à tant d’autres. Les documents Atréides sont plus soigneusement répertoriés après la chute de la Maison Corrino. Ce changement d’attitude tient compte des autres informations en pointant un manque de rigueur dans toute cette affaire, et explique l’attention mineure que la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam porta dans son rapport sur la performance extraordinaire de Paul Atréides. [P.K. Lorilaraz (Topaz : Lndlow) ; Anonymes, Les Evangiles de Dune, Rakis Ref. Cat. 1-T2 Sous le Gom Jabbar]. Parmi les dossiers postérieurs, mieux gardés, on trouve de nombreuses études de la Princesse Irulan Corrino, elle-même un produit de l’école de Wallach IX. Sont également inclus, dans la partie Atréides de la collection xenoculturelle, les écrit d’Harq al-Ada – La Métamorphose Sainte, Le Livre de Leto, La Catastrophe de Dune et L’Histoire de Liet Kynes – ainsi que des enregistrements précieux et les brèves Mémoires de Paul Atréides, La Chronique de Hayt (Duncan Idaho – 10208) et Le Livre de Ghanima, probablement écrit par le jeune Leto II[2].
  Beaucoup d’autres volumes dans les collections adjacentes à la collection xenoculturelle sont consacrée  aux études historiques et analytiques de tous les aspects des événements et des grandes institutions, y compris une histoire définitive de l’élaboration du Combinat des Honnètes Ober Marchands, compilée et éditéepar la Révérende Mère Sappho Swene Altar, une étude extensive de la Maison des Harkonnen par Dame (Demos) Obric Harkonnen (une Bene Gesserit de rang caché), et même une version entièrement annotée et corrigée de l’histoire discréditée de Pirates de la Maison Corrino.
  L’existence de la collection xenoculturelle montre que la Communauté des Sœurs avait fanatiquement suivi le credo de « Connaissez votre ennemi ». On ne peut que spéculer sur leur perspective de la connaissance « étrangère » qui peut mener à un isolement intellectuel

contribuant à la chute de leur pouvoir. Leto II riait souvent en mentionnant la collection xenoculturelle, l’appelant « la décharge de ghafla ».
  Une aile entière de la grande salle voutée souterraine est consacrée à la conservation d’un ensemble complet de la Summa : fiches de reproduction et ses indices d’accouplement. Certains éléments de preuve indiquent une tentative avortée de protéger cette section avec un antique globe ixien, une vaine tentative pour cacher des informations à l’Empereur-Dieu Leto II. Les chercheurs ont encore à examiner ces dossiers, et on ne sait pas si les dirigeantes Bene Gesserit n’en permettront jamais l’accès, même si les échecs des tentatives de Paul Atréides/Feyd-Rautha Harkonnen rendent ces rapports inutiles. Ils contiennent sans aucun doute, la manipulation de figures majeures (comme le Comte Hasimir Fenring) et des informations non vérifiées dont deux des dossiers et un index sont encore ouverts et continuent dans le présent. Ces rumeurs sont évidemment absurdes, étant donné le succès qu’a eu Leto II avec son programme génétique et l’union Siona Atréides/Duncan Idaho.
  La troisième section majeure de la chambre forte est consacrée à la bibliothèque de référence Bene Gesserit et aux propres dossiers de la Sororité. La bibliothèque de référence reproduit certains articles dans les autres sections, et de nombreux articles uniques, tels que les clés de codes complexes, qui sont actuellement de peu d’intérêt. Mais les vastes matériaux religieux sont inestimables. Ces informations, en grande partie uniques, étaient les matériaux source qui furent utilisés pour compiler le Livre d’Azhar[3] incroyablement complet, le recueil bibliographique qui préserve les secrets de toutes les religions les plus anciennes. Parmi ces dernières, on trouve des copies inestimables du Codex Zensunni, une copie beaucoup plus complète du Livre de Dune des Fremen (celui de la collection générale était une version populaire éditée par Irulan Corrino), Le Manuel Bouddislamique, La Bible Navachristiniste, Les Livres mélangés du Mahayana Lankavatara et le Muadh Coran, ainsi que d’autres duplicata de la collection xenoculturelle et sa section Atréides. A juste titre, la source des livres, des anthologies et des manuels d’instruction de la Communauté des Sœurs pour la Missionaria Protectiva et la Panoplia Propheticus étaient également logés dans cette section tandis que les textes d’enseignement moins sensibles étaient aisément disponibles à des endroits variés sur Wallach IX et dans les Maisons du Chapitre sur différentes planètes, avant leur destruction par Leto II.
  Les rapports des agents de terrain Bene Gesserit sont enfermés dans la salle voûtée principale dont la seule voie d’accès est formée d’interminables tunnels flanqués de multiples ramifications. Une grande partie de ce matériel n’a pas encore été retrouvé, même avec les scanners analogiques ixiens ; mais le peu de dossiers retrouvés ont révélé des idées et des anomalies fascinantes. Les Rapports de Gaius Helen Mohiam apparaissent fragmentaires et incomplets, ce qui est surprenant pour une Cogita Vera (une Diseuse de vérité) et une Mater Exécutrice. Une chercheur appela cela des censures et tenta de les lever, mais les systèmes de sécurité élaborés dont avait été dotée la bibliothèque auraient provoqué de telles altérations qu’il abandonna. D’autre part, les comptes rendus de Dame [Mingus] Margot Fenring étaient superbement complets, révélant que son rôle dans l’ascension des Atréides était plus important que soupçonné. Les rapports de Dame Jessica, que la Communauté considère encore comme une maudite traitresse, cessèrent au moment de son aql lors de la Cérémonie de la graine Fremen sur Arrakis. Les rapports de Jehanne Butler, une personne importante dans l’histoire du Bene Gesserit, dont l’avortement de son enfant fut son motif personnel pour déclencher le Jihad Butlérien, sont complets et précis, ce qui démontre le soutien efficace de la Sororité dans cette transformation de la philosophie humaine. La nature particulièrement poignante de ces récits, souvent confus mais toujours honnêtement écrits par la Sœur Chenoeh et la Révérende Mère Tertius Eileen Anteac, concernaient leur séjour à la cour de l’Empereur-Dieu Leto II et leurs échanges avec lui, ainsi que leurs conflits avec le dogmatisme orthodoxe de la Diseuse de Vérité Marcus Claire Luyseyal.
  Les découvertes de Dar-es-Balat eurent des avantages technologiques et économiques spectaculaires pour la bibliothèque du Bene Gesserit et augmentèrent considérablement l’intérêt des chercheurs dans cet exploit. Il faut espérer que la poursuite de la modernisation et de la recherche, combinées avec une cooptation prudente de la Sororité, révélera de nouvelles informations sur le phénomène Atréides et corrigera la négligence de la bibliothèque qui continua les mêmes éditions depuis le règne de Leto II. JAC




[1] Disponible à partir des copies de Rakis qui sont : Princesse Irulan Atréides-Corrino, ed., Le Livre de Dune, Rakis ref.cat. 72331 ; Anonyme, Le Livre Saint Tleilaxu, Rakis ref.cat. 3-TL42 ; G. Albans et G.O. Ftayt, LeManuel du Mantat, TR. Dale, préfet Mara (Enfin : Mozaïque) ; La Guilde Spatiale, Guide de l’Homme à la Barre, Tr.


[2] Disponible à partir de copies de Rakis qui sont : al-Ada, La Catastrophe de Dune, TR Miigal Reed (Jeremy : Lothar) et L’Histoire de Liet Kynes, Lib.Conf.Temp. Serie109 ; Duncan Idaho – 10208 ref La Chronique de Hayt, TR Kershel, shautin (Enfin : Mozaïque)

[3] KR Barauz, éd. Le Livre d’Azhar, vol. 1-4, études Arrakis 49 (Grumman : Les mondes unis)



Source : http://pivoine923s.blogspot.com/2015/11/normal-0-21-false-false-false-fr-zh-tw.html

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